POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DE LA PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: 5 MARS 2009
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POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DE LA PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: 5 MARS 2009
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par Michèle Montas, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon
Conférence de presse
L’invité d’aujourd’hui est Mme Catherine Bragg, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence. Elle fera un exposé sur la situation humanitaire au Soudan.
Après le Point de presse, Mme Rachel Mayanja, Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, et Mme Radhika Coomaraswamy, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, ainsi que d’autres intervenants s’exprimeront sur la Journée internationale de la femme et la campagne du Secrétaire général intitulée « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».
À 14 heures, l’Union interparlementaire (UIP) tiendra une conférence de presse pour présenter un rapport sur le thème « Statistiques annuelles des femmes en politique ».
Soudan
La décision du Gouvernement soudanais d’expulser 13 organisations non gouvernementales (ONG) engagées dans des programmes d’aide au Darfour provoquera, si elle est mise à exécution, des dégâts irrémédiables aux opérations humanitaires dans la région.
Les opérations de ces agences sont déterminantes dans le maintien d’une bouée de survie vitale pour 4,7 millions de Soudanais qui reçoivent une aide au Darfour. Le Secrétaire général souligne que ces organisations fournissent une assistance humanitaire à tous ceux qui en ont besoin, de manière neutre et impartiale. À ce titre, il lance un appel au Gouvernement du Soudan pour qu’il reconsidère, de toute urgence, la décision évoquée plus haut.
Le Secrétaire général est également préoccupé par la sûreté et la sécurité des travailleurs humanitaires nationaux et internationaux et de leurs installations et ressources au Soudan. La confiscation des équipements, de l’argent et d’autres matériels est inacceptable et doit prendre fin immédiatement.
Darfour
Selon des informations récentes, la situation en matière de sécurité au Darfour est relativement calme.
L’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) fait état de manifestations pacifiques de soutien au Président Al-Bashir, à El Geneina et Zalingei, dans l’ouest du Darfour. Les forces de la MINUAD, ainsi que sa composante de police poursuivent leurs activités de routine, conformément au mandat de la Mission.
Pour rassurer les populations déplacées des camps Abou Shouk et Al Salaam, le chef de la police de la MINUAD, M. Michel Fryer, a fait une patrouille de nuit dans ces camps.
Au cours des dernières 24 heures, la MINUAD a fait 19 patrouilles pour renforcer la confiance, ainsi que huit patrouilles d’escorte et trois patrouilles de nuit, couvrant 28 villages et des camps de personnes déplacées dans toute la région du Darfour. On entend par patrouille d’escorte, un accompagnement pour veiller à la sécurité du personnel humanitaire, de la MINUAD et d’autres convois, lorsque cela est demandé.
Sri Lanka
Le Secrétaire général est extrêmement préoccupé par la détérioration de la situation des civils pris au piège dans le nord du Sri Lanka. Il déplore fermement l’augmentation du nombre de civils morts dans la zone de combat, y compris un nombre significatif d’enfants. Il est urgent de mettre rapidement fin à ce conflit, sans causer d’autres pertes civiles. À cet égard, le Secrétaire général lance de nouveau un appel au Gouvernement du Sri Lanka et aux Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) pour suspendre les hostilités, afin de permettre aux civils de quitter la zone de conflit et faciliter l’accès de l’aide humanitaire.
Le Secrétaire général appelle les Tigres de libération de l’Eelam tamoul à déposer les armes, et ceux qui combattent dans les zones de forte concentration civile à faciliter tous les efforts humanitaires engagés pour soulager les souffrances des civils, et à cesser immédiatement d’enrôler des enfants.
Le Secrétaire général exhorte le Gouvernement à s’attaquer sérieusement aux causes sous-jacentes au conflit.
Sri Lanka - Situation humanitaire
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) au Sri Lanka estime que la situation humanitaire des civils, toujours piégés dans la zone de guerre de Vanni, s’est rapidement détériorée au cours du mois de février.
Il semble que beaucoup de civils sont partis s’installer dans la nouvelle zone. Selon les estimations des Nations Unies, ce nombre est compris entre 100 000 et 200 000 personnes.
Selon les informations reçues, le nombre de morts parmi les civils dans la zone de conflit est très élevé, en particulier à cause des tirs de mortier individuels dans la nouvelle zone sécurisée, qui est très densément peuplée.
Les Nations Unies estiment que le nombre de morts et de blessés s’élève à plusieurs milliers de personnes. On ne peut pas donner de chiffre exact, parce que le personnel de secours n’a pas accès à la zone où les civils sont pris au piège.
Les conditions dans la zone sécurisée sont misérables en raison d’un surpeuplement, d’abris précaires, de l’insalubrité et de stocks limités de denrées alimentaires, d’eau potable et de médicaments. L’ONU a également été informée de cas de décès pour cause de malnutrition.
Les opérations des Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE) visant à empêcher les civils de quitter la région et à recruter des adultes et même des enfants âgés à peine de 13 ans, sont de plus en plus évidentes. Il y a de nombreux témoignages de personnes qui ont assisté au meurtre de leurs proches par les LTTE, alors qu’ils essayaient de passer de l’autre côté de la ligne de front, ainsi que des déplacements forcés de civils vers des endroits choisis par les LTTE.
Droits de l’homme
La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, a déclaré, aujourd’hui, que le combat contre l’impunité et le racisme, ainsi que la discrimination à l’encontre des femmes, des peuples autochtones, des minorités, des populations migrantes et d’autres groupes vulnérables, figurent au nombre des plus grandes priorités du Haut Commissariat aux droits de l’homme (HCDH).
À l’occasion de la présentation du rapport annuel du HCDH au Conseil des droits de l’homme, aujourd’hui à Genève, elle a souligné que trop souvent la discrimination est à la base d’autres violations des droits de l’homme.
Mme Pillay a attiré l’attention sur les parties du rapport traitant de l’impact des crises alimentaire, énergétique et financière, qui est particulièrement ressenti par les individus et groupes de société qui étaient déjà victimes de marginalisation et de discrimination.
Elle a également déclaré que la discrimination contre les femmes engendre la violence qui atteint « des proportions pandémiques ».
Afghanistan
La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, a également présenté son rapport annuel sur l’Afghanistan au Conseil des droits de l’homme, exprimant des inquiétudes concernant la détérioration de la situation des droits de l’homme dans le pays, et plus particulièrement la situation des victimes civiles. Mme Pillay a instamment demandé aux forces progouvernementales et aux factions qui s’opposent au Gouvernement de faire preuve de plus de respect pour la protection des civils, y compris les femmes et les enfants.
Elle a souligné le nombre inquiétant des menaces et intimidations dont sont victimes les femmes dans la vie publique et celles qui travaillent en dehors de leur foyer. Un grand nombre de ces femmes ont été forcées de limiter, voire abandonner leurs activités professionnelles. Le rapport fait également état des menaces à la liberté d’expression au cours de l’année passée, y compris l’assassinat de journalistes. Mme Pillay a ajouté qu’on s’attend à ce que les médias subissent davantage de pressions alors que le pays se prépare aux élections.
Chypre
Le dirigeant chypriote grec, M. Dimitris Christofias, et le dirigeant chypriote turc, M. Mehmet Ali Talat, se sont rencontrés, aujourd’hui à Nicosie, sous les auspices de l’ONU.
S’adressant à la presse, le Représentant spécial du Secrétaire général à Chypre, M. Tayé-Brook Zerihoun, a indiqué qu’à l’issue de leur tête-à-tête de 90 minutes, les deux dirigeants ont poursuivi leur discussion précédente sur les questions relatives aux biens fonciers. Il a ajouté qu’ils avaient maintenant renvoyé cette question des biens fonciers à leurs représentants, qui se penchaient également, en ce moment, sur des questions relatives à la gouvernance et aux mesures de confiance. Les responsables devraient se rencontrer à nouveau, le mercredi 11 mars, pour parler de questions liées à l’Union européenne (UE).
Journée internationale de la femme
Le Secrétaire général a donné ce matin, à New York, le coup d’envoi des cérémonies de la Journée internationale de la femme qui, cette année, a pour thème « Les femmes et les hommes unis pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles ». Ce thème est en relation avec la campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », lancée par M. Ban Ki-moon, en 2008. S’adressant à la session annuelle de la Commission de la condition de la femme, le Secrétaire général a déclaré que la violence contre les femmes était une attaque contre tous, « contre les fondations mêmes de notre civilisation ». Il a également évoqué sa récente visite à Goma, en République démocratique du Congo (RDC), soulignant qu’il avait abordé de manière directe la question de la violence sexuelle avec le Président Joseph Kabila. Il a ajouté qu’il continuerait de parler ouvertement de ce qu’il a qualifié d’« atrocités sans nom ».
Vice-Secrétaire générale/Femmes
La Vice-Secrétaire générale, Mme Asha Rose Migiro, devait lancer, à 13 h 15, en salle de conférence 2, au cours d’un des évènements consacrés à la Journée internationale de la femme, une base de données sur la violence à l’égard des femmes. Cette base de données, qui répertorie les informations sur les mesures prises par les États Membres, doit servir de plate-forme pour échanger des idées et partager des expériences en vue de lutter plus efficacement contre la violence sexuelle.
OIT
L’Organisation internationale du Travail (OIT) prévient, dans son dernier rapport, que la crise économique a des conséquences particulièrement néfastes sur la situation des femmes dans la plupart des régions du monde, en particulier concernant le chômage. Dans une déclaration faite à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le Directeur général de l’OIT, M. Juan Somavia, a évoqué plusieurs initiatives politiques pour appréhender au mieux le problème, comme par exemple l’élaboration de régimes d’assurance reconnaissant le positionnement vulnérable des femmes sur le marché mondial du travail. Le rapport de l’OIT indique également que les seules régions où les disparités entre hommes et femmes en matière d’emploi sont moins marquées sont l’Asie du Sud, les pays développés, les États de d’Europe du Sud-Est n’appartenant pas à la zone euro et les anciennes républiques soviétiques.
Le Secrétaire général et la crise alimentaire
M. Ban Ki-moon s’est adressé ce matin à des étudiants de l’École internationale des Nations Unies, avec lesquels il a parlé de la crise alimentaire. Il a notamment noté que le fonctionnement des marchés et du commerce alimentaires ne protégeait pas les pauvres. Le Secrétaire général a estimé que la nourriture n’était pas uniquement une denrée, et l’agriculture n’était pas seulement un moyen de faire des affaires. Il a estimé que les deux étaient vitaux, la protection du droit de chaque personne à se nourrir étant un impératif humanitaire et moral.
« Les Nations Unies, a déclaré M. Ban, agissent sur deux fronts: la fourniture immédiate de denrées alimentaires et l’amélioration à long terme du développement agricole et des moyens de production. » Il a en outre affirmé que la faim constituait une « atteinte » pour l’humanité, et que cette atteinte devait être éliminée de manière définitive.
Trafic d’êtres humains
Aujourd’hui à Vienne, en Autriche, le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Antonio Maria Costa, a lancé la campagne « Cœur bleu/Blue Heart » contre le trafic d’êtres humains. Soulignant qu’il existe toujours une grande ignorance concernant l’esclavage moderne, M. Costa a déclaré que « Coeur bleu/Blue Heart » témoignait de la solidarité de tous avec les victimes d’un crime qui fait honte à l’humanité. La campagne s’appuiera sur les réseaux sociaux, notamment en encourageant le public à remplacer leur photo sur leur page Facebook par celle d’un « cœur bleu ». La campagne appelle également à discuter du trafic d’êtres humains sur Twitter, ou encore d’échanger des vidéos sur la question sur YouTube.
Conférences de presse demain
À 10 h 30, le Représentant permanent du Costa Rica auprès des Nations Unies, M. Jorge Urbina, fera un exposé sur la prochaine mission du Conseil de sécurité en Haïti, qui aura lieu du 11 au 14 mars.
L’invité du Point de presse sera le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, M. Yvo de Boer, qui évoquera sa récente visite à Washington, D.C., où il s’est entretenu sur la question avec des représentants du Gouvernement des États-Unis.
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