CNUCED XII: MICROSOFT ESTIME QUE LA RÉDUCTION DU FOSSÉ NUMÉRIQUE RELÈVE AUSSI DE LA RESPONSABILITÉ SOCIALE DES ENTREPRISES DE HAUTE TECHNOLOGIE
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CNUCED XII: MICROSOFT ESTIME QUE LA RÉDUCTION DU FOSSÉ NUMÉRIQUE RELÈVE AUSSI DE LA RESPONSABILITÉ SOCIALE DES ENTREPRISES DE HAUTE TECHNOLOGIE
(Publié tel que reçu)
Accra, GHANA, 24 avril –- Quelle est l’importance de l’écart cognitif et technologique entre pays développés et pays en développement et comment les nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC) peuvent-elles aider à combler cet écart? Quelles sont les politiques et quel cadre institutionnel qui pourraient être appliqués pour élargir l’accès aux TIC et en développer l’utilisation à des fins de productivité et de progrès social?
Telles sont quelques-unes des questions soulevées, ce matin, par la douzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED XII) au cours d’une table ronde consacrée à la mise à profit des connaissances et de la technologie pour le développement, sans lesquelles il ne peut y avoir de croissance véritable. Une des premières réponses à ces questions est venue de Michael Rawling, Vice-Président de Microsoft, qui a déclaré que pour réduire la fracture numérique, l’innovation ne suffisait plus.
Il faut que les entreprises de haute technologie cotées à la bourse du Nasdaq assument leur responsabilité sociale, a-t-il préconisé. Michael Rawding a expliqué que c’est à cette fin que Microsoft a créé « Unlimited Potential Group » qui est une initiative destinée aux communautés de base. L’initiative, qui comprend en son sein une forte composante de « recherche et développement », vise le renforcement des capacités, l’offre de nouvelles solutions technologiques à des prix abordables et la recherche d’une nouvelle manière de créer des partenariats.
Toutes les données disponibles indiquent en effet que l’écart technologique entre pays riches et pays pauvres reste important. À l’exception d’une poignée de pays dont l’industrialisation est en plein essor, les pays en développement n’ont généralement pas la capacité d’innover dans les domaines technologiques de pointe. La production des connaissances techniques ayant principalement pour cadre le monde développé, la plupart des autres pays sont en retard sur le plan de la création et de l’adoption de la technologie et de l’innovation.
Un certain nombre de délégations sont venues cependant présenter les mesures que leurs pays ont prises au niveau national pour remédier à cette situation. Le Ministre des communications du Ghana, Benjamin Aggrey Ntim, a assuré qu’il fallait relever le défi des infrastructures, dont l’insuffisance explique le fossé numérique existant entre pays développés et pays en développement. Sans l’afflux de capitaux, de technologies, de productivité et d’innovation, ces derniers ne peuvent réussir dans le monde d’aujourd’hui, a-t-il souligné.
M. Aggrey Ntim a estimé que les gouvernements avaient l’obligation d’injecter des capitaux dans l’amélioration des infrastructures. Celui du Ghana finance actuellement l’installation d’une bande passante destinée à couvrir le pays entier, afin de garantir l’accès universel de ses habitants à l’Internet. Actuellement, au Ghana, 29 fournisseurs d’accès Internet sont déjà opérationnels, avec près de 1,5 million d’abonnés. Par ailleurs, un fonds d’investissement pour les télécommunications a été ouvert avec la participation financière d’opérateurs privés, ceci afin de desservir les zones rurales et isolées. Le Ghana est par ailleurs le premier pays d’Afrique à s’être doté d’universités spécialisées en télécommunications, a indiqué le Ministre.
Le Ministre de la science, de la technologie et de l’innovation de la Malaisie a de son côté expliqué que son gouvernement a adopté une stratégie pour surmonter la fracture numérique. Elle comprend notamment, a relevé Datuk Dr. Maximus J. Ongkili, la formulation d’une politique nationale de bande passante, la mise en œuvre d’un service d’accès universel, l’établissement de centres de connaissance communautaires et d’un projet d’école sur Internet. Une initiative significative a été la création du « MultiMedia Super Corridor », qui vise à réaliser les objectifs de développement et socioéconomiques du pays.
Pour sa part, la Princesse Maha Chakri Sirindhorn, de la Thaïlande, a estimé que le développement durable passait par le renforcement des capacités, et ce grâce à la formation et aux technologies. Dans son pays, celles-ci sont mises au service des communautés rurales, des personnes handicapées ou des enfants malades. Des détenus ont aussi des ordinateurs, ce qui leur permet l’accès à des modules d’enseignement de base.
Comme elle, de nombreux participants ont souligné que le défi le plus important à relever pour les pays en développement consiste à créer des institutions et des industries, ainsi qu’à renforcer leurs compétences afin d’assimiler et d’utiliser la technologie importée et de créer leurs propres innovations technologiques. S’il revient à chaque pays d’édifier les bases de sa science et de sa technologie, la question de la diffusion et du transfert est aussi d’une importance cruciale pour les pays en développement, ont relevé les intervenants.
Pour acquérir de nouvelles technologies, les pays en développement ont toujours utilisé, par l’intermédiaire du commerce, de l’investissement étranger direct ou de l’acquisition de licences, des mécanismes fondés sur le marché. Or, ont fait observer de nombreux participants, avec les restrictions imposées par les régimes de droits de propriété intellectuelle, les coûts d’accès à la technologie étrangère augmentent. Pour y remédier, les partenariats internationaux de production et de partage des innovations sont une des recommandations qui ont été faites aujourd’hui.
Frank Heemskerk, Ministre du commerce extérieur des Pays-Bas, a estimé que l’élargissement du commerce international et de l’investissement était indispensable pour permettre aux pays en développement d’acquérir les connaissances et la capacité d’innovation qui leur sont nécessaires pour pouvoir profiter pleinement de la mondialisation. Il a estimé que l’appui des gouvernements pouvait faire la différence quand le secteur privé essaie de tirer le meilleur parti d’opportunités d’affaires.
Quelques questions ont ensuite été posées sur l’utilisation des TIC dans la gestion de la crise alimentaire et du réchauffement de la planète. Le Ministre des communications du Ghana a donné l’exemple d’une société ghanéenne qui a mis au point un système de téléphonie mobile qui permet aux agriculteurs d’obtenir les prix des aliments à distance et de communiquer avec leurs collègues d’autres zones rurales.
En outre, les services météorologiques travaillent avec un certain nombre d’organismes internationaux pour mettre à la disposition du public en général, et des agriculteurs en particulier, les données les plus fiables sur le climat. Les données sont d’autant plus importantes, a commenté la Princesse Maha Chakri Sirindhorn, de la Thaïlande, que des problèmes d’irrigation peuvent se poser. Ce n’est en effet qu’en ayant des données précises en matière de pluviométrie que l’on peut décider de la quantité d’eau à mettre dans les réservoirs, à stocker ou répartir, a-t-elle précisé.
Le savoir est la capacité la plus précieuse, a poursuivi le Vice-Président d’Intel Europe, Moyen-Orient et Afrique. Intel, a expliqué Gordon Graylish, a donc élaboré son plan d’action sur quatre axes: l’éducation, qui commence par la formation des enseignants; le contenu, qui doit être local, car il ne saurait être universel; la connectivité, et l’accessibilité. Tout tourne autour de la collaboration avec les États, a-t-il dit. Nous avons les outils et nous savons comment faire pour fournir de la valeur ajoutée aux villages éloignés. La compétitivité exige une approche intégrée et adaptée au niveau local, a conclu le Vice-Président d’Intel.
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