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SOC/4739

COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: SANS SÉCURITÉ ET RESPECT DE LA DIGNITÉ HUMAINE, LA CRÉATION D’EMPLOIS NE SUFFIRA PAS À RÉDUIRE LA PAUVRETÉ

07/02/2008
Conseil économique et socialSOC/4739
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-sixième session

4e et 5e séances – matin & après-midi                       


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: SANS SÉCURITÉ ET RESPECT DE LA DIGNITÉ HUMAINE, LA CRÉATION D’EMPLOIS NE SUFFIRA PAS À RÉDUIRE LA PAUVRETÉ


En 2006, environ 1,5 milliard de personnes, soit un tiers de la population en âge de travailler, était soit sans emploi soit sous-employée.  Si la création d’emplois apparaît comme un moyen évident pour faire face à cette réalité choquante, les conditions de sécurité de l’emploi et le respect de la dignité du travailleur sont essentiels à la réduction de la pauvreté.  Cette constatation a été rappelée à maintes reprises par les délégations de la Commission du développement social, qui entamait aujourd’hui le débat général de sa quarante-sixième session sur le thème prioritaire « plein-emploi et travail décent pour tous ». 


Selon les termes du représentant de la République dominicaine, qui intervenait au nom du Groupe de Rio, le travail décent est celui qui permet d’obtenir des opportunités d’emploi productif, avec un salaire adéquat, la sécurité sur le lieu de travail, la protection sociale et l’intégration sociale.  L’éradication de la pauvreté passe donc, entre autres, par la fourniture de services sociaux de base et la généralisation de la sécurité sociale.  Cette année par exemple, les droits à la sécurité sociale ont doublé aux Émirats arabes unis, s’est félicitée la Ministre des affaires sociales.


De façon générale, la plupart des délégations ont assuré qu’elles avaient fait du plein-emploi et du travail décent un de leurs principaux objectifs.  Elles ont exposé les mesures prises aux niveaux national et régional, le plus souvent dans le cadre de plans de développement social.  De son côté, le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a appelé au renforcement des efforts politiques afin de s’assurer que les acquis obtenus jusqu’ici ne soient pas perdus.


Au nom de l’Union européenne, la représentante slovène a mis en avant l’importance de l’éducation, de la formation et de l’investissement dans le capital humain afin d’améliorer la productivité des individus et leurs possibilités d’emploi.  Elle a précisé que ces efforts devaient avant tout se centrer sur les jeunes, les personnes âgées et les personnes moins éduquées afin qu’elles puissent s’adapter aux changements du marché du travail.  L’emploi des jeunes, trois fois plus touchés par le chômage que les adultes, est d’ailleurs une question émergeante, non évoquée à Copenhague en 1995, a rappelé le représentant d’Antigua-et-Barbuda, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


Dotée d’une population jeune, l’Algérie, a déclaré sa représentante, considère que la création d’emplois est un défi qui dépasse le cadre national.  Réaliser les objectifs de plein-emploi et de travail décent pour tous exige en effet des efforts concertés de la part des acteurs nationaux et internationaux, comme l’a relevé elle aussi la Ministre de la santé et des affaires sociales de la Finlande.  Pour compléter les efforts menés au niveau national, ont aussi insisté plusieurs orateurs, l’aide au développement s’avère particulièrement utile, ainsi que la coopération internationale dans les domaines du commerce, des investissements, des finances et de la technologie.


Outre les orateurs précités, ont pris la parole aujourd’hui les représentants des États suivants: Zambie (SADC), Japon, Fédération de Russie, Brésil, El Salvador, Italie, Bélarus, Pakistan, Turquie, Slovaquie, République arabe syrienne, Chili, Namibie, République de Moldova, Suisse, Israël, Bangladesh, Sénégal, Nicaragua, Philippines, États-Unis, Mexique, Chine, Inde, Cuba, Soudan, République-Unie de Tanzanie, Indonésie, Pays-Bas, Zambie, Yémen, République de Corée, Jamaïque.


L’Observateur permanent du Saint-Siège et celui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) se sont également exprimés.  Des participants de la société civile ont également pu faire entendre leurs points de vue spécifiques sur le thème prioritaire de la session.  Ainsi, le représentant de « Droit à l’énergie SOS futur » a fait valoir que l’accès universel à l’électricité devrait améliorer l’emploi productif, grâce au développement économique des régions électrifiées.


La Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 8 février, à 10 heures.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Thème prioritaire: promotion du plein-emploi et d’un travail décent pour tous


Débat général


M. JOHN ASHE (Antigua et Barbuda) a, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, indiqué qu’il partage l’ordre du jour et la vision des Nations Unies dans le domaine du développement social.  Il a relevé, dans le rapport sur le thème prioritaire, des faits troublants sur le monde du travail.  Environ un tiers de la population en âge de travailler était soit non employé soit sous-employé en 2006, a-t-il en effet constaté.  Il s’avère que la croissance sans emploi semble être le résultat des macroéconomies.  Mais il ne suffit pas de mettre des emplois à disposition.  La création d’emplois est un moyen de répondre aux attentes des citoyens, mais ce n’est pas une panacée, a-t-il insisté.  Sans conditions de sécurité et respect de la dignité humaine, la création d’emplois ne réussira pas à réduire la pauvreté.  Une approche intégrée est donc essentielle pour investir dans de nouveaux emplois productifs.  L’économie informelle, qui représente entre 50 et 70% dans le monde en développement, est là pour démontrer l’insécurité qui peut résulter du travail.  Il a donc appelé les gouvernements à adopter des politiques qui encouragent les initiatives sociales dans les entreprises


Le Groupe des 77, a-t-il poursuivi, reconnait l’importance qu’il y a à poursuivre la mise en place de cadres juridiques appropriés qui tiennent compte des conditions de l’emploi.  M. Ashe s’est félicité de l’accent mis sur les personnes les plus vulnérables, comme les femmes, les jeunes et les handicapés.  L’emploi des jeunes est une question émergente qui n’a pas été évoquée à Copenhague en 1995, a-t-il rappelé.  Il faut donc s’attaquer à ce problème, notamment en facilitant l’accès aux emplois et en formant les jeunes aux disciplines actuelles.  Cette année, s’achève le premier cycle d’évaluation du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, a-t-il poursuivi, assurant soutenir les efforts pour intégrer les problèmes propres aux personnes âgées.  Nous attendons aussi avec impatience l’entrée en vigueur de la Convention sur les droits des handicapés. 


Le Sommet mondial du développement social a démontré l’importance d’un travail décent pour l’élimination de la pauvreté, a insisté M. Ashe.  Au Sommet de 2005, les dirigeants du monde ont réitéré l’importance des efforts en ce sens, et cela a été repris au cours du Segment de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) en 2006.  M. Ashe a ensuite rappelé les initiatives régionales, comme la réunion régionale africaine du Bureau international du Travail (BIT) qui a eu lieu en 2007.  En Asie, plusieurs pays ont mis en place des échéanciers nationaux pour améliorer les conditions de travail.  Les Ministres du travail des Amériques ont aussi réitéré en 2007 leurs engagements en la matière, pour donner suite à la Déclaration adoptée par les chefs d’État et de Gouvernement à l’issue du quatrième Sommet mondial des Amériques en 2005.  De même, au cours du Segment de haut niveau de l’ECOSOC en 2006, des appels ont été lancés aux fonds, programmes et institutions financières afin qu’ils se concentrent sur l’objectif du plein-emploi et du travail décent.  M. Ashe a conclu en rappelant les trois piliers du développement social centré sur la personne humaine à savoir l’élimination de la pauvreté, l’emploi productif et l’intégration sociale.


Mme ROMANA TOMC (Slovénie), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a indiqué que l’Europe avait fait du plein-emploi et du travail décent un de ses principaux objectifs.  Elle a déclaré que pour créer des emplois, il était indispensable de porter une attention accrue à la croissance et au développement des entreprises.  Elle a estimé que ces éléments, accompagnés de normes minima de travail, d’accès à la protection sociale et du dialogue social constituaient une base pour parvenir au travail décent pour tous, et donc à la réduction de la pauvreté, au développement durable et à l’intégration sociale.  Elle a exhorté les États Membres qui ne l’avaient pas encore fait à ratifier les Conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et à les mettre en œuvre. 


Mme Tomc a affirmé que le concept de travail décent nécessitait la mobilisation de tous les acteurs clefs.  S’agissant de l’Europe, elle a souligné que le travail décent se retrouvait au cœur de nombreuses politiques et documents et faisait partie de la dimension sociale de l’Union européenne.  Rappelant que la moitié de la main d’œuvre mondiale gagnait moins de deux dollars par jour, elle a indiqué qu’il fallait assurer des emplois de qualité qui permettent de sortir les gens de la pauvreté de manière durable.  De plus, elle noté que l’Union européenne encourageait l’OIT à poursuivre ses efforts visant à améliorer la couverture sociale.  La représentante slovène a par ailleurs mis en avant l’importance de l’éducation, de la formation et de l’investissement dans le capital humain afin d’améliorer la productivité des individus et leurs possibilités d’emploi.  Elle a précisé que ces efforts devaient avant tout se centrer sur les jeunes, les personnes âgées et les personnes moins éduquées afin qu’elles puissent s’adapter aux changements du marché du travail. 


S’agissant spécifiquement des femmes, elle a noté que celles-ci restaient sous-payées comparativement aux hommes et a plaidé pour que l’égalité des chances leur soit offerte.  Elle a aussi fait valoir que l’emploi des femmes jouait un rôle important dans les stratégies pour parvenir au développement durable et qu’il fallait notamment réconcilier les vies professionnelles et familiales.  Se penchant ensuite sur la situation des jeunes, Mme Tomc a insisté sur les efforts de l’Union européenne pour préparer ceux-ci au marché du travail, notamment par le renforcement de l’éducation et des systèmes de formation.  Enfin, elle a aussi souhaité qu’un nouvel élan soit insufflé au Réseau d’emploi des jeunes du Secrétaire général.


M. TEDDY KASONSO (Zambie), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a fait remarquer que la question du plein-emploi et du travail décent est particulièrement importante pour cette région.  C’est pourquoi la SADC se concentre sur ce thème et réaffirme les objectifs du Sommet mondial pour le développement social.  Il a constaté avec inquiétude que la création d’emploi productif et de travail décent demeure un défi de grande ampleur dans le monde.  Environ 1,5 milliard de personnes, soit un tiers de la population en âge de travailler, est sous-employé ou sans emploi, les femmes et les jeunes étant les plus affectés.  L’impact de cette situation fait des ravages dans le monde en développement, a-t-il ajouté.  Les États membres de la SADC se sont appropriés les objectifs de la Communauté en matière de réduction de la pauvreté et d’intégration régionale, a-t-il assuré.  Il a aussi rappelé la Deuxième décennie de l’Union africaine sur l’éducation dont le but est de faire en sorte que l’enseignement soit généralisé et compétitif dans l’économie mondiale.  Il y a aussi un plan d’éducation et de formation, approuvé en 2007, qui vise les femmes, l’enseignement, la formation professionnelle et technique.


L’agriculture est un secteur primordial dans la région, a poursuivi M. Kasonso qui a relevé que plus de 70% des 240 millions de personnes vivant dans la région dépendent de l’agriculture et des ressources naturelles.  Il a rappelé la Déclaration de Dar-es-Salaam sur l’agriculture et la sécurité alimentaire qui met l’accent sur les mesures visant à accélérer la production alimentaire et favoriser le travail indépendant.  Le représentant a aussi évoqué la Déclaration de la SADC sur la productivité qui devrait permettre de plus hauts niveaux de productivité et au final créer des emplois et réduire la pauvreté.  Le Code sur la sécurité sociale de la SADC a aussi été entériné par les Gouvernements, a-t-il ajouté, avec pour objectif principal l’amélioration des systèmes de sécurité sociale.


Une conférence internationale de la SADC est convoquée en 2008 sur le thème de la réduction de la pauvreté, a-t-il aussi indiqué.  Si le défi de la création d’emplois doit être relevé avant tout par les Gouvernements, l’aide au développement intervient favorablement en ce sens, a-t-il souligné.  Il a réaffirmé que l’emploi total et productif et le travail décent doivent être insérés dans les politiques macroéconomiques de la région.  À cet égard, parmi les plus grands défis à relever, il a cité la mise en place de politiques cohérentes dans les domaines financier, commercial, social et environnemental.  Il faut aussi assurer un flux de ressources financières par le biais de l’aide publique au développement (APD) et l’annulation de la dette.  En outre, le représentant a engagé les pays à s’attaquer à la question de l’intégration sociale, en particulier dans le secteur informel, et à fournir une protection sociale adéquate pour tous les travailleurs de ce secteur.


M. FRANCISCO A. CORTORREAL (République dominicaine) a déclaré que le Groupe de Rio, au nom duquel il prenait la parole, était convaincu que la promotion de la bonne gouvernance, les politiques économiques saines et les institutions démocratiques solides constituaient la base d’une croissance économique soutenue, de l’éradication de la pauvreté et de la création d’emplois.  Il a partagé l’avis selon lequel l’éradication de la pauvreté passe par la fourniture de services sociaux de base et la généralisation de la sécurité sociale.  Il a défini le travail décent comme celui qui permet d’obtenir des opportunités d’emploi productif, avec un salaire adéquat, la sécurité sur le lieu de travail, la protection sociale et l’intégration sociale.  Dans ce contexte, il a réitéré son soutien au travail de l’OIT et a estimé que son Agenda pour le travail décent était un outil efficace pour parvenir au plein-emploi et au travail décent pour tous. 


S’agissant du tiers de la population mondiale qui était au chômage ou sous-employé en 2006, le représentant a insisté sur la situation des femmes qui font face à une discrimination sur le marché du travail.  Il a aussi mis en avant le lien important entre les migrations internationales et le développement et a plaidé pour l’élaboration d’une approche globale afin de promouvoir les contributions positives des migrations.  Il a de plus souligné que les personnes handicapées souffraient du chômage de manière disproportionnée.  L’accès à l’emploi de ces personnes doit être un des objectifs centraux des stratégies de développement afin d’assurer leur pleine intégration sociale et leur donner une autonomie personnelle et financière, et dans la dignité, a-t-il dit. 


M. Cortorreal a par ailleurs donné son appui aux stratégies visant à autonomiser les personnes âgées dans le secteur du travail et à les protéger, conformément à leurs capacités et leur désir de travailler.  Enfin, il a déclaré que l’éradication de la pauvreté, surtout la pauvreté extrême, était indispensable pour réaliser les droits de l’homme, en particulier le droit au développement.  Il a noté que la nature multidimensionnelle de la pauvreté nécessitait l’adoption de nouvelles stratégies efficaces qui permettent de parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Mme PAULA RISIKKO, Ministre de la santé et des affaires sociales de la Finlande, a rappelé que la promotion de l’emploi productif est un des éléments essentiels des systèmes de protection sociale.  Pour atteindre un développement social durable, les politiques économiques et sociales doivent aller de pair, a-t-elle estimé.  Elle a aussi souligné l’importance de l’intégration et de la promotion sociale des groupes vulnérables.  Il faut aussi investir dans la santé et l’éducation pour tous, a-t-elle ajouté.  En Finlande, le système équitable et universel de protection sociale assure des services de base et un revenu raisonnable pour tous, a expliqué la Ministre.  Pour elle, réaliser les objectifs de plein-emploi et de travail décent pour tous exige des efforts concertés de la part des acteurs nationaux et internationaux.


Il est parfois difficile de mesurer l’efficacité des mesures prises, car elles n’ont des effets que sur le long terme, a poursuivi Mme Risikko.  Les meilleurs indicateurs de productivité de l’emploi sont le chômage et l’accès à l’emploi, a-t-elle constaté.  Dans ses efforts pour combler les inégalités sociales, la Finlande intègre la question de la santé dans toutes ses politiques, a conclu la représentante, en appelant ses homologues à veiller à ce que la Commission du développement social élabore des méthodes de travail efficaces pour s’acquitter de sa tâche importante.


Mme MARIAM KHALFAN AL ROUMI, Ministre des affaires sociales des Émirats arabes unis, a indiqué que l’article 20 de la Constitution des Émirats, qui souligne le droit de chacun au travail, est considéré comme l’une des pierres angulaires du développement social dans le pays.  Le Gouvernement a donc inscrit en priorité le développement de l’individu au cœur de ses politiques de développement national, notamment en adoptant et en mettant en œuvre des législations qui prennent en compte les exigences du plein-emploi pour ses citoyens et la protection des droits dans le cadre du travail temporaire.  Le pays a également mis en place des politiques économiques et sociales qui vont de pair avec les efforts de promotion du travail décent, comme celles visant à éliminer toutes les formes de discrimination, à préserver l’égalité des chances, à créer de nouveaux emplois, à améliorer les choix de carrière, à renforcer les programmes de protection sociale et enfin à promouvoir la participation efficace et le dialogue social.  À l’appui de ces mesures nationales, les Émirats ont ratifié les Conventions internationales relatives au travail.


Parmi les programmes de protection sociale établis par le Ministère des affaires sociales, figure le système de sécurité sociale, qui fournit des aides mensuelles aux familles et aux individus, conformément à la loi sur la sécurité sociale, a poursuivi M. Al Roumi.  En dehors de ces avantages, les familles concernées ont également droit à l’exemption des factures d’électricité et à des parts dans des compagnies qui leur garantissent un revenu fixe.  En début d’année, s’est félicitée la Ministre, les droits à la sécurité sociale ont doublé, ce qui monte le budget de la sécurité sociale à hauteur de 6,5%.  Dans le cadre de sa stratégie pour la période 2008-2010, la Ministre des affaires sociales a aussi établi un « fonds de responsabilité sociale », qui permet de financer la protection sociale et les projets de développement social et la formation des cadres professionnels.  Enfin, afin de diversifier les revenus familiaux et d’aider les femmes qui ne peuvent pas travailler hors de leur famille, le Ministère a commencé à mettre en œuvre des programmes de « familles productives », qui vise à soutenir les ménages à faible revenu.


M. TAKASHI ASHIKI (Japon) a estimé que la notion de travail décent se déclinait en quatre éléments, à savoir la garantie d’opportunités d’emploi et d’un revenu capable d’assurer une existence durable; la protection des droits des travailleurs et le respect de leurs opinions; la garantie de bonnes conditions de travail et d’un « filet de sécurité » comprenant assurance chômage, soins médicaux et système de retraite; et la garantie d’un traitement égal et paritaire sur le marché du travail.  Le représentant a ensuite indiqué que le Japon était

le premier pays à avoir ratifié, en juillet 2007, la Convention numéro 187 de l’OIT qui fournit un cadre permettant d’établir des systèmes de sécurité sociale et de santé dans le monde du travail.  M. Ashiki a expliqué que depuis 2005, le Japon participe à un projet quinquennal visant à améliorer la gestion des passages transfrontaliers des travailleurs migrants venant de Thaïlande, du Laos, du Cambodge et de l’Indonésie, en aidant les pays d’origine et de destinations à prendre des mesures appropriées.


M. KOZBANENKO (Fédération de Russie) a souligné les changements fondamentaux dans le développement socioéconomique de son pays dont le PIB s’est hissé au septième rang mondial, avec un rythme de croissance économique de 6,7% par an.  Il a indiqué que son pays souhaitait faire partie des cinq principales économies mondiales d’ici à 2020.  Mais cela n’est pas une fin en soi, c’est un moyen d’assurer le développement de la société russe, a-t-il nuancé.  Il a affirmé que son pays avait pris des mesures pour assurer le travail décent, notamment en augmentant la compétitivité des demandeurs d’emploi sur le marché du travail et en garantissant une rémunération adéquate aux travailleurs.  Selon lui, la question du plein-emploi constitue la clef à la solution des autres problèmes sociaux, comme la pauvreté et l’inclusion sociale.  Il a fait remarquer que la Fédération de Russie avait réussi, dans le contexte d’une croissance économique soutenue, à diminuer le taux de chômage de sa population active, qui a baissé de 10% en 2007.  Cela signifie que plus de 600 000 personnes ont trouvé un emploi, a-t-il précisé. 


Toutefois, il a affirmé que malgré cette dynamique positive, certains problèmes persistaient dont celui du vieillissement de la population, de l’augmentation de la concurrence au niveau mondial, de la création d’emplois pour les jeunes, ou de l’absence d’un système permettant aux femmes de concilier emploi et famille.  Le représentant a souligné que son pays avait défini les principales orientations pour 2008-2012.  Celles-ci incluent le renforcement des efforts pour améliorer la législation du travail, la surveillance du marché du travail, la correspondance entre compétences et offre d’emplois, la qualité des emplois.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur l’énorme potentiel des petites et moyennes entreprises (PME) et indiqué que leur développement faisait l’objet d’un partenariat entre État, structures commerciales et organisations sociales non gouvernementales.  Il s’est enfin dit prêt à partager l’expérience unique de son pays pour aider d’autres États qui connaissent de profondes transformations sociales. 


Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti(Brésil) a expliqué que le processus de mondialisation a engendré des problèmes sur les marchés du travail car la création d’emplois de qualité pour les industries modernes a contribué à éliminer des postes dans les secteurs traditionnels.  Son gouvernement a mis en œuvre une série de politiques pour relever ces défis, en suivant les cadres établis par l’OIT.  Elle a précisé que la création d’emplois au Brésil a atteint des niveaux sans précédent, soit 4,5 millions d’emplois nouveaux entre 2003 et 2006, dont 68% dans le secteur formel.  Les salaires ont augmenté de façon générale, notamment le salaire minimum, a-t-elle ajouté, le travail forcé et le travail des enfants ont diminué.  Les efforts doivent encore se poursuivre dans la lutte contre le chômage, en particulier pour les femmes afro-brésiliennes, a-t-elle reconnu.


La représentante a aussi relevé que l’élimination des barrières commerciales dans le marché agricole mondial profiterait au travail décent dans le secteur agricole des pays en développement.  Elle a aussi rappelé l’importance de l’APD pour la création d’emplois.  Comme dans d’autres pays, les jeunes au Brésil ont du mal à trouver des emplois.  Environ 7 millions de jeunes entre 15 et 24 ans ne sont ni scolarisés ni employés.  Pour lutter contre ce problème, le Gouvernement a adopté des politiques, dont le Programme national d’intégration des jeunes qui fournit une formation professionnelle, une médiation, une orientation et des informations, ainsi qu’un soutien à la création d’emplois, au microcrédit et à la responsabilité sociale.  Environ 6 millions de jeunes devraient en bénéficier d’ici à 2011, grâce à des investissements publics à hauteur de 4 milliards de dollars, a-t-elle précisé.


Mme ANA MARIA LIEVANO DE SOL (El Salvador) a noté que son pays accordait une grande importante à la mise en œuvre de mesures visant à parvenir au plein-emploi et au travail décent parce qu’ils avaient un impact positif sur l’éradication de la pauvreté et l’intégration sociale.  Elle a fait part des efforts faits dans son pays pour se défaire de sa dépendance face à l’exportation de produits de base traditionnels et transformer le territoire en une plate-forme d’investissement et d’exportations de main d’œuvre.  Elle a indiqué que l’économie était actuellement basée sur le secteur des services et connaissait actuellement le taux le plus élevé de son revenu national par habitant.  Par ailleurs, elle a affirmé que le pays souhaitait fournir des emplois de qualité et, dans ce contexte, a souligné que le Gouvernement avait misé sur l’éducation en adoptant un plan national couvrant la période jusqu’en 2021.  L’éducation, a-t-elle insisté, est un moyen de former des ressources humaines qualifiées et de renforcer la compétitivité du pays à l’heure de la mondialisation.  Elle a déclaré que la création d’emplois décents représentait, selon elle, le chaînon manquant entre la croissance économique et l’éradication de la pauvreté.  Il faut aller au-delà de la simple survie et atteindre une plus grande productivité qui garantit le développement personnel et social, a-t-elle précisé. 


Rappelant que 20% de la population salvadorienne vit dans des pays à revenu plus élevé, elle a souligné l’importance des migrations pour l’économie d’El Salvador.  Elle a expliqué que l’impact des migrants ne se limitait pas aux envois de fonds mais que ceux-ci participaient aussi à la croissance et à la création d’emplois en investissant directement dans le pays et en utilisant diverses activités économiques, comme les télécommunications pour garder le contact avec leur famille, ou les transports aériens, pour revenir au pays.  Enfin, la représentante a insisté sur l’importance d’intégrer des mesures sexospécifiques pour favoriser l’emploi des femmes et éliminer la discrimination à leur égard. 


M. ALDO MANTOVANI (Italie) a estimé que ce qu’il fallait, ce n’était pas seulement plus d’emplois mais une meilleure qualité de l’emploi.  Il a expliqué que la société italienne souffre de disparités et de difficultés d’un marché du travail segmenté qui a un impact important sur les travailleurs non qualifiés et sur les régions du sud du pays.  En raison de l’insuffisance des perspectives d’emplois et de la volatilité des revenus, il est difficile pour de nombreuses personnes de planifier et de construire leur vie.  Le marché de l’emploi italien exige davantage de support et un accès égal à des programmes de formation continue permettant aux travailleurs de s’adapter et de réussir leur transition d’un emploi à un autre sans perdre leur sécurité sociale.  Il est aussi important d’améliorer, dans le domaine de l’emploi, les services publics, en particulier pour les populations défavorisées.  En juillet 2007, a rappelé le représentant, les partenaires sociaux ont convenu d’une réforme qui permettra de mettre en place un système de sécurité sociale plus adéquat qui sera axé sur le travail des plus vulnérables.  Ce protocole est le reflet de l’engagement de l’Italie à mettre en œuvre le concept européen de « flexisécurité ».  Il y a un an, a-t-il ajouté, l’Italie a émis une déclaration « Améliorer l’Europe sociale », un document qui a été signé par 12 États européens et qui propose d’insérer, comme règle générale, des clauses sociales dans les accords commerciaux avec les pays tiers.


M. SERGEI A. RACHKOV (Bélarus) a assuré que la promotion du plein emploi et du travail décent constitue la composante principale de la politique dans son pays.  Il a partagé l’avis du Secrétaire général quant à la place qui doit être accordée à ces questions, c’est-à-dire au centre des stratégies de développement nationales.  Au Bélarus, on se base sur des programmes annuels adoptés depuis déjà 16 ans, a-t-il précisé.  Les mesures prises se situent dans le cadre des programmes publics de développement et dans le secteur social, comme le développement des villages et du tourisme.  Un programme de développement des villes petites et moyennes a créé des conditions juridiques institutionnelles sans précédent, a illustré le représentant, allégeant par exemple la charge fiscale pour les PME.


Au Bélarus, le taux de chômage est de 1%, un des plus bas en Europe.  La part des femmes a diminué de 50% et celle des jeunes de presque 1% en 2007.  En matière de formation professionnelle, le représentant a indiqué que 50 000 chômeurs, entre 2006-2007, ont profité des programmes de formation et de réinsertion professionnelle.  Pour ce qui est des jeunes, la législation prévoit toute une série de garanties publiques.  Ainsi, les jeunes de 14 à 18 ans peuvent occuper un poste temporaire au cours des vacances d’été et des petites vacances scolaires.  Cela permet notamment de lutter contre la criminalité des adolescents.  M. Rachkov a aussi abordé le cas des personnes handicapées, qui se voient réserver des postes dans les entreprises.  Ces dernières se font rembourser les frais d’installations d’équipement spécifiques à l’intention des personnes handicapées, a-t-il ajouté.


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a rappelé que malgré la robustesse de la croissance économique dans la plupart des pays en développement, la création d’emplois n’avait pas suivi cette tendance.  Il a estimé que le succès en la matière nécessitait d’abord des règles commerciales justes pour les pays en développement.  Il a souligné l’importance des ressources financières adéquates, de l’accès aux marchés, de la réduction des barrières tarifaires et de l’annulation de la dette afin de permettre aux pays en développement de mettre en œuvre des politiques de travail efficaces.  M. Amil a noté que le Pakistan avait connu ces dernières années une transformation qualitative grâce à de larges réformes structurelles visant à assurer des opportunités de travail décent.  Il a de plus fait valoir que les politiques de création d’emplois s’étaient axées autour de mesures basées sur les résultats, de l’augmentation des investissements dans ce domaine et du renforcement des capacités de la population active.


Pour illustrer ces efforts, il a notamment cité la mise en place du Fonds pakistanais pour la diminution de la pauvreté, qui s’occupe du microfinancement et qui, à l’heure actuelle, compte plus de 6 millions de bénéficiaires.  Il a aussi dit que les dépenses faites en faveur du développement du secteur public avaient été augmentées de près de 60% en 2007, ce qui doit mener à la création de nouveaux emplois.  Par ailleurs, le représentant a fait part des efforts de son pays en matière d’éducation et de formation ainsi que des mesures visant à encourager le développement des PME.  Il a estimé que toutes ces mesures commençaient déjà à porter leurs fruits et avaient mené à l’amélioration des conditions socioéconomiques des Pakistanais.


Mme YOUSRIA SENDID-BERRAH (Algérie) a constaté que pauvreté, chômage et exclusion continuent à frapper de plein fouet et très inégalement nos sociétés, 12 ans après le Sommet de Copenhague.  Alors que la croissance économique bat son plein, 1,5 milliard de personnes étaient au chômage ou sous-employées en 2006, a-t-elle relevé.  Si les mesures appropriées pour lutter contre le chômage varient d’un pays à l’autre, a-t-elle rappelé, la création des conditions macroéconomiques propices à la croissance et au développement constitue une trame commune pour générer l’emploi.  En Algérie, lutter contre le chômage est, dans un certain sens, assurer la croissance économique, encourager et faciliter la création des entreprises, investir dans l’éducation et la formation et garantir l’égalité des chances face à l’emploi, pour que les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et autres groupes vulnérables ne soient pas à la marge du processus de développement de la société.


Avec un taux de chômage de 12%, l’Algérie a fait de la création d’emplois une priorité stratégique de ses programmes de relance économique.  Parmi les actions entreprises, elle a cité l’appui du Gouvernement à la formation professionnelle et l’encouragement à la création de petites et moyennes entreprises, notamment par les femmes et les jeunes.  Elle a aussi indiqué que son pays offre une couverture sociale complète aussi bien aux travailleurs qu’aux personnes à leur charge.  Enfin, elle a considéré que la création d’emplois est un défi qui dépasse le cadre national.  Elle passe, selon elle, par l’aide au développement et la coopération internationale dans les domaines du commerce, des investissements, des finances et de la technologie.


M. ÖZHAN ÜZÜMCÜOĞLU (Turquie) a indiqué que la Turquie avait préparé un Programme à moyen terme couvrant la période 2008-2010 dont le but est de créer de nouveaux emplois; d’augmenter le nombre d’emplois décents et de réduire le nombre de chômeurs non répertoriés.  Nous donnerons la priorité aux opportunités d’emplois pour les femmes, les jeunes, les chômeurs de longue durée, les personnes handicapées et les anciens détenus.  Des mécanismes seront également mis en place pour renforcer la coopération entre le système éducatif et le marché du travail, en mettant à jour les programmes d’études des instituts d’enseignement supérieur.  Nous encouragerons également le secteur privé à faire des contributions financières en vue de développer une main d’œuvre qualifiée, a-t-il signalé.


M. MILOSLAV HETTES (Slovaquie) a souligné l’importance du travail de l’OIT ainsi que des efforts de l’Union européenne pour trouver un équilibre entre mondialisation et travail décent.  Il a estimé que le travail décent ne devait pas être uniquement la garantie des droits sociaux de base mais devait aussi inclure le développement durable.  Reconnaissant l’importance qu’il y a à intensifier les efforts pour parvenir au plein-emploi, il a toutefois estimé qu’il n’était pas possible d’appliquer un seul modèle dans ce domaine.  Il a fait part de l’engagement de la Slovaquie en faveur de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire et du maintien du dialogue social.


En matière d’emplois, Mme WARIF HALABI (République arabe syrienne) a qualifié de devoir moral le renforcement de la coopération internationale.  L’intégration sociale, a-t-elle poursuivi, nécessite le respect de la justice et des droits de l’homme.  Parlant de son pays, elle a indiqué que la Syrie a adopté des mesures qui renforcent la productivité et assurent l’équité dans les revenus.  Le pays tente de faire face aux changements accélérés dans le domaine des technologies, a-t-elle ajouté.  On se concentre sur l’amélioration du rendement humain, des services sociaux et des infrastructures.  L’objectif principal est d’éliminer la pauvreté et de créer des nouvelles possibilités de travail.  Le plan quinquennal syrien accorde une grande attention au secteur privé pour lui permettre de se développer et d’améliorer les équipements, a précisé la représentante.  Le Gouvernement a aussi mis en place un plan pour l’intégration internationale, notamment dans le cadre du partenariat européen et avec les pays arabes.


En Syrie, nous accordons une place importante à l’autonomisation des jeunes et au cas des personnes âgées, a poursuivi la représentante.  On encourage la famille dans son rôle social et politique et on renforce la formation des jeunes et la protection des personnes âgées.  Le Gouvernement s’attache aussi à développer les services de protection sociale pour les personnes handicapées.  Dans les régions rurales, il assure la promotion du travail agricole pour faire face au chômage structurel.  Des réseaux de sécurité sociale ont aussi été mis en place pour les familles les plus défavorisées.  Nous appuyons, a conclu la représentante, les efforts proposés par le Secrétaire général en faveur du plein-emploi et du travail décent mais nous aurions voulu que le rapport mentionne également les blocus et l’occupation étrangère qui handicapent certains pays.  Dans la même veine, la représentante a demandé que le cadre stratégique du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement s’intéresse aux personnes âgées vivant sous occupation étrangère.


Rappelant que le monde compte près de 90 millions de travailleurs migrants, M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a souligné que les tendances actuelles du marché du travail présentaient des risques pour les travailleurs migrants, notamment en ce qui concerne leur protection sociale.  Il a voulu que des politiques de gestion des migrations favorables à la réalisation de l’Agenda du travail décent soient mises en place.  Il a aussi énuméré certains des problèmes auxquels font face les migrants, dont le coût élevé de leur migration, les mauvaises conditions de travail, l’absence de protection sociale, l’exclusion et la xénophobie.  Ces problèmes sapent les bienfaits des migrations pour tous et diminuent l’impact que les migrations peuvent avoir sur le développement, a-t-il dit.


Il a argué que les pays de destination et d’origine devaient mettre en place des politiques, législations et mécanismes qui protègent et soutiennent le travail des migrants.  Il a fait valoir que l’élaboration de telles politiques et mesures, visant à gérer les migrations était un des aspects importants du travail de l’OIM.  Il a précisé que l’OIM avait produit, en mai 2006, un Manuel pour l’établissement de politiques efficaces en matière de migrations et de travail.  Par ailleurs, il a fait part des initiatives prises dans ce domaine au niveau régional, telles que les partenariats entre pays d’origine d’Asie et pays de destination du Golfe, afin de prévenir les pratiques illégales de recrutement.


M. RUMAVINO (Chili) a réaffirmé son plein soutien au programme adopté au niveau régional en faveur du travail décent.  Au niveau interne, un programme social oriente les politiques du pays, a-t-il expliqué, qui se fonde sur la Déclaration de l’OIT de 1998 relative aux droits fondamentaux du travail.  Le Chili a un taux de participation des femmes dans le travail le plus élevé qu’il n’ait jamais connu et le taux de chômage le plus bas en 10 ans, a indiqué le représentant pour illustrer les succès enregistrés par son pays.  En dépit de tout cela, nous continuons à améliorer la protection des travailleurs avec, par exemple, une nouvelle loi qui porte sur le travail de sous-traitance et l’hygiène dans le travail.  En 2008, est prévue une réforme de la justice sur le lieu de travail prévoyant quatre fois plus de juges du travail et de nouvelles procédures.  Au Congrès, un projet de réforme de l’assurance contre le chômage va être examiné, a ajouté le représentant.  Il a aussi indiqué qu’il existe au Chili beaucoup de travailleurs qui font l’objet de rotations fréquentes et qui sont recrutés pour une durée limitée.  On examine aussi au sein d’un Conseil consultatif, une meilleure répartition des revenus et les moyens d’éviter la discrimination sur le lieu du travail.  Ce Conseil devra aussi proposer une institutionnalisation du dialogue social.  En janvier dernier, a été approuvée à l’unanimité une loi de certification des compétences pour le travail, a aussi mentionné le représentant.  Après la réforme de la couverture sociale au début des années 1980, il est prévu cette année d’améliorer ce système privé en prévoyant un fonds solidaire qui permettra à l’État d’aider les personnes qui n’ont pas pu cotiser à un fonds privé.


M. STEPHEN PURSEY, Représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), s’est félicité du thème prioritaire choisi par la Commission du développement social pour ce cycle de deux ans.  Il s’est inquiété de la tendance actuelle qui voit une diminution des activités économiques dans les pays développés, et a dit craindre que celle-ci touche bientôt les pays en développement.  Dans ce contexte, il a affirmé que la réalisation des objectifs de plein-emploi et du travail décent pour tous se compliquait.  Il a déclaré qu’il faudrait renforcer les efforts politiques afin de s’assurer que les acquis obtenus jusqu’ici ne soient pas perdus.  Selon lui, il est important de mettre l’accent sur l’emploi des jeunes et celui des femmes, notamment par le renforcement des compétences et le développement des PME.  Par ailleurs, il a salué les initiatives prises au niveau national pour mettre en place des systèmes de protection sociale.  Il s’est aussi félicité de la tendance visant à établir un projet social mondial.  Pour lui, ce projet d’un « plancher social » doit en priorité s’articuler autour de quatre axes: le soutien aux familles qui ont des enfants en âge d’être scolarisés; des minima pour les personnes âgées; la mise en place d’un système de santé de base et l’établissement d’un plan visant à soutenir les chômeurs, notamment en zone rurale.  Il a aussi souligné l’importance de mettre en place un dialogue tripartite dans tous les pays.  Soulignant enfin les attentes créées chez les travailleurs du monde entier, il a souligné qu’il faut à tout prix ne pas les décevoir.


Mme MORRIS, Société des missionnaires catholiques, a rappelé que les principes de plein-emploi et de travail décent sont des objectifs capitaux pour l’intégration sociale.  L’élargissement des échanges commerciaux n’a pas bénéficié à tous les pays dans le monde, a-t-elle rappelé, mais seulement à quelques pays développés qui se partagent la part du lion.  Il faut assurer des meilleures perspectives pour créer des emplois, a exhorté la représentante.  Elle a noté que les marchés se sont développés sans développement parallèle des institutions économiques et sociales.  Elle a recommandé que les politiques nationales soient évaluées en fonction des chances qu’elles présentent pour l’emploi.  Elle a aussi considéré que les méthodes de travail de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devraient permettre les négociations sociales.  Selon elle, des mécanismes de politique mondiale sont nécessaires pour modifier les équilibres commerciaux.  Pour ce qui est des subventions agricoles, les négociations commerciales devraient évaluer leur impact sur l’emploi, a-t-elle aussi estimé.  Elle a enfin engagé les dirigeants politiques à étudier les effets de la libéralisation du commerce sur le secteur informel et aussi à ternir compte du mouvement des migrations transfrontalières.


Mme SOONES, Représentante du Mouvement international ATD-Quart monde, a souligné qu’il existait une discrimination à l’emploi liée à la pauvreté extrême.  Elle a constaté que les personnes vivant dans la pauvreté extrême faisaient face à une exclusion et à des problèmes uniques pour avoir accès aux ressources et à l’emploi dont ils ont besoin pour sortir de la pauvreté.  Elle a aussi regretté que de nombreux projets visant l’employabilité des pauvres laissent de côté les plus pauvres des pauvres, en les marginalisant davantage.  Elle a argué que l’appui aux personnes vivant dans la pauvreté extrême devait être durable et à long terme et exigeait un renforcement efficace des capacités afin qu’elles puissent avoir accès à un travail décent.  Elle a noté que les pauvres devaient participer à l’élaboration des politiques les concernant et qu’il fallait donner la priorité, dans les politiques et programmes, aux plus exclus. 


M. CLERC, Droit à l’énergie SOS futur, a indiqué que cette ONG, qui est présente dans plus de 70 pays et sert 60 millions de personnes, agit pour la reconnaissance du droit à l’énergie.  Les pays doivent s’engager de façon concrète pour favoriser l’accès à l’énergie et particulièrement à l’électricité, a-t-il demandé, afin de permettre le fonctionnement des infrastructures de base.  L’accès universel à l’électricité devrait améliorer l’emploi productif, grâce au développement économique des régions électrifiées.  Le représentant a fait remarquer par exemple que cela permet aux femmes et aux enfants de se libérer de la tâche de fournir du bois de chauffe.  Si l’électrification s’accompagne d’un transfert de technologies, cela sera une source de compétences et d’emplois.  Pour cela, le recours au partenariat privé est doublement avantageux pour l’emploi, a-t-il aussi assuré.  Enfin, l’électrification tend à réduire les flux migratoires externes et internes, ce qui permet de sédentariser les populations dans leurs bassins d’emplois naturels.


M. NOFRE OLLE, Représentant de la Fédération internationale des associations des personnes âgées, a souligné que cette organisation regroupait plus de 300 millions de personnes.  Il a estimé que dans la promotion du plein-emploi, beaucoup dépendait de la question des pensions de retraite.  Il a regretté que beaucoup de personnes âgées soient marginalisées et travaillent dans des conditions précaires.  Les personnes âgées sont plus considérées comme un problème que comme un groupe humain avec des compétences et un savoir, a-t-il insisté.  Il a demandé que les résolutions de cette Commission ne restent pas de simples paroles.  Les gouvernements doivent encourager le développement du plein-emploi et promouvoir l’établissement de nouvelles mesures dans ce domaine, avec un régime de protection sociale.  Il a estimé que l’intégration de tous dans le marché du travail était une tâche qui incombait aux États mais aussi aux syndicats et aux employeurs.  S’agissant des pays en développement, il a fait valoir qu’il fallait prendre en compte leurs besoins spécifiques et défis particuliers, aux niveaux national et régional.  Par ailleurs, il a invité les gouvernements à se préparer au vieillissement de la population ces 25 prochaines années, notamment en formant des professionnels de la santé spécialisés dans les soins gériatriques.


M. KENAPETA HIKUAMA-MUPAINE (Namibie) a considéré que toutes les politiques doivent être évaluées par rapport à leur possibilité d’améliorer la vie des personnes touchées par le chômage.  Il a salué le système des Nations Unies et notamment l’OIT pour leur aide aux pays en développement.  À Ouagadougou récemment, a-t-il rappelé, les chefs d’État de l’Union africaine se sont engagés à se concentrer sur le travail décent et la réduction de la pauvreté.  Ils ont donc décidé de remplacer la croissance sans emploi par une croissance de plein-emploi.  Le représentant a indiqué qu’en Namibie, il existe un système d’éducation destiné à tous mais a reconnu que la majorité de ceux qui quittent l’école vont travailler dans le secteur informel.  Le pays est chef de file dans le réseau d’emplois des jeunes créé par l’OIT en 2001, a ajouté le représentant.  Il a aussi indiqué que la recommandation adoptée à la quatre-vingt-quinzième session de l’OIT devrait aider les gouvernements à élaborer des protections plus efficaces contre l’exploitation dans le travail.  Le Ministère du travail tente aussi d’améliorer ses méthodes pour renforcer la capacité du gouvernement à réaliser les objectifs du programme d’action pour le travail décent.  Le représentant a conclu en affirmant que le débat qui se tient à la Commission est vital pour l’avenir et même la survie de l’humanité.


M. SERGIU SAINCIUC (République de Moldova) a estimé qu’il était urgent de renforcer la coopération internationale sur la base d’une compétitivité ouverte, d’un accès transparent aux marchés et de règles justes et équitables du commerce international.  Il a aussi jugé indispensable d’œuvrer pour une meilleure intégration entre politiques économiques et sociales, à tous les niveaux.  S’agissant de son propre pays, il a indiqué que le Gouvernement avait mis en œuvre un certain nombre de mesures en collaboration avec les partenaires sociaux.  Il a précisé que de nombreux programmes, plans et stratégies avaient été mis en place notamment pour prévenir le chômage chez les jeunes ou assurer l’intégration des personnes handicapées dans le marché du travail.  Il a aussi fait valoir que le pays avait mis en place, avec l’OIT, un programme national pour le travail décent couvrant la période 2006-2007 avec comme priorités, l’emploi fondé sur les normes européennes, le dialogue social et la protection sociale des groupes vulnérables. 


Tout en soulignant les progrès faits par son pays au niveau économique, le représentant moldave a noté que certains problèmes persistaient dont, des emplois peu productifs et à bas salaires, le taux élevé des personnes travaillant dans le secteur informel, la migration de la main d’œuvre, ou encore, le manque d’opportunités d’emplois dans les zones rurales.  Pour faire face à ces défis, le pays, a-t-il affirmé, s’emploie à mettre en place une approche intégrée, conformément aux recommandations de l’OIT.  Il a aussi insisté sur l’importance d’un système de protection sociale permettant de garantir la mobilité de la main d’œuvre et sur la nécessité d’investir davantage dans le développement des ressources humaines.  M. Sainciuc s’est enfin félicité du soutien international qui avait permis à son pays d’améliorer les législations et les mécanismes d’élaboration des politiques du travail.  Il a ainsi appelé à une coopération supplémentaire dans les domaines de l’intégration des personnes handicapées et de la formation continue. 


M. JEAN-DANIEL VIGNY (Suisse) a déclaré que les quatre piliers de l’OIT en matière de travail décent doivent servir de base à l’élaboration des recommandations politiques.  Il a estimé que l’emploi doit être placé au cœur des politiques économiques et sociales.  Plaidant pour le développement du secteur privé et de marchés efficaces, le représentant a également mis l’accent sur la nécessité pour les individus de pouvoir, dans ce nouvel environnement, s’épanouir et bénéficier du bien-être collectif.  Il a ensuite affirmé que les mesures de protection sociale adaptées aux possibilités nationales sont appelées à devenir un outil essentiel du « développement solidaire ».  « Les transferts sociaux aident les plus pauvres, ils contribuent à réduire les inégalités de revenus et la pauvreté », a souligné le représentant, qui a ensuite plaidé pour le renforcement du dialogue social à même, selon lui, d’assurer des conditions de travail décent à tous.


« Promouvoir l’emploi décent nécessite l’élaboration de législations sur la protection sociale et sur la santé ainsi que sur les conditions de travail, y compris pour lutter contre le travail des enfants et la discrimination au travail », a poursuivi M. Vigny.  Il a ajouté que le concept du travail décent est de nature multidimensionnelle et qu’il repose sur une volonté collective « chère à la Suisse ».  Il a conclu en souhaitant que lorsque la Commission adoptera ses recommandations politiques, les États Membres veillent à ce qu’elles s’adressent à tous les acteurs de niveau national et international.


Mme MEIRAV EILON SHAHAR (Israël) a considéré que les États peuvent faciliter l’emploi productif grâce à une série d’investissements à long terme, notamment dans l’éducation et les infrastructures.  Israël a adopté l’année dernière un programme socioéconomique à large spectre, pour 2008-2010.  L’objectif principal est de réduire la pauvreté, maintenir la croissance économique et accroitre la participation à la force de travail.  Le taux de chômage en Israël a connu l’année dernière son taux le plus faible depuis de nombreuses années.  Mme Shahar a mentionné le Service de l’emploi national d’Israël, institution qui aide les demandeurs d’emploi à se qualifier, à trouver un travail et à le garder.  Ce Service vise les minorités, notamment la population arabe, et a des centres de développement de l’emploi pour la communauté des immigrants éthiopiens.  Elle a aussi parlé de la politique de recherche et de développement qui a pour but de suivre l’évolution des technologies.


La protection sociale est un des éléments essentiels du travail décent, a poursuivi la représentante.  L’année dernière, le Gouvernement a conclu un accord historique avec les plus grands syndicats du pays, qui prévoit des fonds de pension pour tous les travailleurs.  Un tiers des contributions au fonds est payé par l’employé et deux tiers par l’employeur, a précisé Mme Shahar.  Au niveau mondial, nous encourageons le commerce international qui entraine la création d’emplois mais demandons aussi aux sociétés qui se fournissent en biens et services à l’étranger de se renseigner sur la façon dont ils ont été produits.


Israël a ratifié les huit conventions principales de l’OIT, a ajouté Mme Shahar.  Le Ministère du travail a récemment établi la Commission pour l’égalité des chances dans l’emploi.  Le travail décent implique le travail durable et Israël s’engage aussi pour le respect de l’environnement, en prenant en compte le rapport de l’OIT sur les emplois verts.  Enfin, l’emploi décent a des conséquences sur la stabilité régionale et la sécurité internationale, a-t-elle noté.  C’est pourquoi les programmes de rétablissement postconflit menés par l’ONU mettent l’accent sur la réintégration et l’emploi des anciens combattants.


M. MUHAMMAD ALI SORCAR (Bangladesh) a souligné que son pays s’attachait à réduire la pauvreté, notamment par le biais du plein-emploi.  Il a expliqué que le pays avait adopté des politiques de large portée visant à augmenter la croissance à travers le travail indépendant et l’entreprenariat, à donner la priorité aux PME, à mettre en place des programmes de réduction de la pauvreté et de sécurité sociale pour les pauvres et à augmenter les investissements dans les secteurs comme l’éducation et la santé.  Il a fait valoir que le Bangladesh s’efforçait de garantir, dans la mise en œuvre de ces programmes, la participation des plus marginalisés parmi les pauvres, notamment les femmes et les personnes handicapées.  En ce qui concerne les jeunes, il a dit que de nombreux programmes ciblaient ce groupe, notamment en matière de développement des compétences, de microfinancement et de travail indépendant.  M. Sorcar a particulièrement insisté sur le développement rural, élément essentiel des efforts de plein-emploi au Bangladesh.  Des initiatives sont lancées pour promouvoir les activités qui ne sont pas liées à l’agriculture et pour favoriser le microcrédit, a-t-il notamment précisé. 


Le représentant a aussi souligné que son pays avait fait des progrès en matière de développement social et humain ces dernières années et faisait maintenant partie des pays à « indice de développement humain moyen ».  Toutefois, il a admis que des problèmes persistaient, notamment le chômage des personnes âgées, des handicapés et des migrants.  De plus, il a noté que le manque de protection sociale dans le secteur informel constituait un autre problème.  Il a regretté que beaucoup de pays en développement, et particulièrement les pays les moins avancés (PMA), ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour mettre en œuvre des programmes de réduction de la pauvreté.  Il a ainsi plaidé pour qu’on donne aux PMA une assistance technique et financière afin de créer un environnement international véritablement favorable. 


Mme LEYSA SOW (Sénégal) a indiqué que son pays avait développé un Plan décennal de développement familial et social pour permettre aux groupes vulnérables d’accéder à un travail décent, et dans le cadre duquel un Document de stratégie de réduction de la pauvreté avait été mis sur pied.  Elle a également signalé que la politique sociale du pays cible, entre autres, la lutte contre la pauvreté et le chômage, la promotion des services sociaux de base, l’accès à l’éducation pour tous et la promotion de l’égalité et de l’équité.  Dans le domaine de l’emploi, le Gouvernement du Sénégal a mis en place des politiques volontaristes de création d’emplois et de modernisation des conditions de travail.  Un programme de la Fonction publique permet ainsi le recrutement annuel de cinq mille agents pour une période de cinq ans. 


La représentante a également mentionné l’existence du Fonds national pour l’emploi des jeunes et du Projet crédit femme, disposant tous deux d’un budget d’un milliard de francs CFA, ainsi que celle du Fonds de l’entreprenariat féminin et du Programme de réhabilitation à base communautaire qui est destiné aux personnes handicapées.  Mme Sow a également signalé que 40% » du budget national était affecté à l’éducation nationale, tandis que des mesures énergiques ont été prises pour la création d’emplois salariés et non salariés.  Avant de conclure, la représentante a rappelé que le manque d’opportunités et l’absence de perspectives ont engendré dans beaucoup de pays en développement une forte propension à l’émigration et à l’exode rurale.  Elle a regretté cette « hausse vertigineuse » des flux migratoires qui, pour elle, se traduit par « une perte énorme pour nos pays qui voient assez souvent leurs meilleures ressources humaines s’exiler vers d’autres horizons. »


M. JAIME HERMIDA (Nicaragua) a relevé que les politiques macroéconomiques n’ont pas entrainé automatiquement la création d’emplois.  Il faut donc, a-t-il préconisé, s’atteler sérieusement à cette tâche de créer des emplois.  Le représentant a cité l’alternative bolivienne pour les Amériques (ALBA) qui vise les peuples exclus des processus de développement et qui s’inspire de l’article 28 de la Déclaration universelle des droits de l’homme selon lequel toute personne a droit à l’établissement d’un ordre social et international dans lequel les droits et libertés proclamés dans la Déclaration se réalisent pleinement.  Le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale du Nicaragua a investi en priorité dans la formation des jeunes.  Il agit aussi pour éliminer l’exploitation et assurer l’autonomisation des femmes, a affirmé le représentant, avant de dénoncer le fait que les règles du libre marché ont renforcé un système d’échanges économiques inégal et injuste pour les pays en développement.  Il a donc plaidé pour un commerce juste et solidaire.


Mme MARIWE YVETTE BANZON ABALOS (Philippines) a indiqué que son gouvernement avait pris l’engagement de créer 6 à 10 millions d’emplois en soutenant le développement des petites entreprises et en renforçant le secteur de l’agriculture.  Elle a noté qu’au cours des sept dernières années, le Gouvernement avait déjà créé sept millions d’emplois.  Soulignant la croissance que connaissait son pays, la représentante a fait valoir qu’il s’attachait à mettre en place une stratégie de croissance soucieuse du développement social.  Elle a aussi noté que la mondialisation avait transformé le travail et l’emploi dans le monde.  Elle a cité en exemple la recherche effrénée de la main d’œuvre la moins chère.  Notant que la protection des travailleurs était rarement la priorité des employeurs et des industries, elle a affirmé que c’était aux gouvernements de faire respecter les droits des travailleurs, dans les secteurs formel et informel, et d’améliorer leur productivité et leurs conditions de travail.  Par ailleurs, elle a particulièrement insisté sur la nécessité de donner aux travailleurs des mesures d’adaptation et de protection afin qu’ils puissent passer d’un travail à l’autre, dans un marché de l’emploi en constante mutation.  Elle a indiqué que les Philippines avaient mis en place un programme de ce type qui améliore en outre l’employabilité des travailleurs par la formation continue.  Enfin, elle a déclaré qu’il fallait accorder une attention particulière aux groupes marginalisés de la société.  Elle s’est ainsi félicitée de l’intention du Groupe des 77 et de la Chine de présenter une résolution qui met l’accent sur l’intégration des personnes handicapées dans le développement. 


M. ROBERT HAGEN (États-Unis) a rappelé le témoignage donné hier par le Ministre du travail argentin et celui du représentant des employeurs, sur la valeur du dialogue tripartite pour encourager la promotion du travail décent.  Les États-Unis appuient les programmes de promotion de ces concepts, en tant qu’éléments de programmes de développement plus larges.  Selon le représentant, le rôle primordial des gouvernements est de maintenir ou de créer un climat favorisant la création d’emplois, notamment par la réduction des taxes et des règlementations excessives et la prévention des procès abusifs.  Il a aussi mentionné l’importance qu’il y a à encourager la création d’entreprises.  En même temps, la création d’emplois doit aller de pair avec le respect des principes et droits fondamentaux, comme le droit à la négociation collective, l’interdiction du travail forcé et de la discrimination dans le travail.


Évaluer le temps qu’il faut pour créer une entreprise est un indicateur de création d’emplois pour les gouvernements, a poursuivi M. Hagen.  Notre défi est d’aider les travailleurs à améliorer leurs compétences afin d’entrer en concurrence efficacement.  Le représentant a mentionné les programmes américains, comme la « High Growth Job Training Initiative », qui encouragent les employeurs, les enseignants et les fondations à se réunir et à investir dans la création d’emplois.  Le fait que le chômage affecte plus les jeunes est une question qui touche tout le monde, a-t-il aussi noté.  La création d’emplois est donc nécessaire pour répondre aux défis démographiques que posent d’ailleurs aussi les travailleurs âgés.  En ce qui concerne la migration internationale, elle ne peut pas résoudre les problèmes nationaux de création d’emplois.  Il a estimé que chaque pays a la responsabilité de créer les conditions favorables à la croissance au sein de ses frontières, en adoptant des règles transparentes et en respectant l’état de droit.  Il a enfin appelé à la lutte contre la traite des individus à la recherche d’un emploi et contre la corruption.


MmeGONZALEZ FURLONG(Mexique) a estimé que la promotion du plein-emploi et du travail décent était un défi considérable.  Elle a argué que si la création d’emplois était un objectif national, il revenait aussi aux institutions financières internationales de prendre en compte cette question et de la placer au cœur des politiques sociales et économiques.  S’agissant du Mexique, elle a expliqué que son gouvernement était convaincu que le travail productif devait être au centre des politiques visant à réduire la pauvreté et promouvoir le développement social.  Elle a aussi plaidé pour une révision des politiques de stabilité macroéconomique afin de stimuler le secteur privé qui est la source principale d’emplois.  La représentante mexicaine a aussi mis l’accent sur l’importance du développement du milieu rural où se trouve une grande partie du travail informel.  De plus, elle a insisté sur la nécessité d’améliorer la formation et l’éducation de la main d’œuvre afin qu’elle s’intègre mieux au marché du travail.  En ce qui concerne la protection sociale, elle a noté que celle-ci favorisait la consommation et la productivité et avait donc un impact positif sur la stabilité macroéconomique.  La déléguée a en outre souligné que les services publics d’emplois étaient essentiels pour établir des directives en matière d’emploi et en matière sociale.  Enfin, elle a souhaité, en plus de la coopération technique, que les expériences dans le domaine du plein-emploi et du travail décent fassent l’objet de plus d’échanges. 


M. LUI ZHENMIN (Chine) a déclaré que parvenir au plein-emploi et au travail décent pour tous est une tâche importante à laquelle tous les pays sont confrontés, qui plus est dans un contexte croissant de mondialisation économique.  Selon lui, le rapport du Secrétaire général sur la question est une base solide pour les discussions de la Commission.  Le représentant a ensuite estimé que le développement économique est fondamental pour résoudre les questions liées à l’emploi, les grands systèmes commerciaux et financiers devant être davantage mis au service de l’essor des pays en développement.  Il a ainsi plaidé pour la création d’un environnement macroéconomique favorable au développement des entreprises et à une productivité génératrice d’emplois. 


M. Zhenmin a de plus estimé que le développement durable devait aller aussi dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations.  De même, il a jugé que la réalisation du plein-emploi nécessite l’instauration de systèmes de sécurité sociale efficaces tenant compte des spécificités culturelles de chaque pays.  Les gouvernements, a-t-il dit, devraient, sur la base du principe d’équité sociale, user des moyens juridiques et institutionnels en vigueur pour assurer l’égalité entre les sexes au travail ainsi que la dignité des travailleurs.  Poursuivant, le représentant a déclaré que, sachant que près de la moitié de la population mondiale vit dans des zones rurales, les États devraient accroître le renforcement du secteur agricole.  Il a ajouté que la productivité des petites et moyennes entreprises, pourvoyeuses d’emplois, devait également être encouragée par le biais de crédits, d’une aide technique accrue et de politiques fiscales avantageuses.  Évoquant enfin la situation dans son pays, M. Zhenmin a expliqué que la Chine avait pris une série de mesures d’ajustements structurels pour promouvoir « énergiquement » la création d’emplois, cela en s’efforçant de combiner développement économique et progrès social. 


M. S. K. SAHA (Inde) a constaté que, malgré l’augmentation de la croissance mondiale, le taux de chômage continue à augmenter, ce qui entraine le phénomène de la « croissance sans emploi ».  Il a aussi relevé le phénomène de « désindustrialisation » constaté surtout dans les pays en développement.  La mondialisation signifie en effet que les entreprises inefficaces doivent fermer leurs portes à cause de la concurrence, ce qui entraine des pertes d’emplois, a-t-il aussi noté.  Il a souligné l’importance de politiques de l’emploi qui autonomise les personnes marginalisées, afin de combattre l’exclusion.  Les barrières commerciales et pratiques inéquitables continuent à affecter la création d’emplois dans les pays en développement, a-t-il aussi indiqué, en particulier en Afrique subsaharienne.  Une réforme de la gouvernance économique mondiale est donc nécessaire, avec un suivi effectif pour suivre les politiques internationales.


Une croissance élevée n’entraine pas systématiquement une égalité sociale, a-t-il poursuivi.  Les personnes travaillant dans le secteur informel doivent être couvertes par un système de protection sociale.  Le secteur privé a un potentiel énorme pour créer des emplois, mais il faut mettre en place des partenariats entre le secteur privé et les gouvernements, a-t-il estimé, pour promouvoir des entreprises citoyennes.  L’Inde a entrepris des initiatives ces dernières années, en particulier pour s’attaquer aux problèmes posés par le secteur informel.  Il est ainsi prévu 100 jours de travail et de rémunération pour chaque ménage rural, les femmes en étant les plus grandes bénéficiaires.  L’Inde a aussi lancé un programme de formation qui vise un million de personnes pour les cinq prochaines années.  M. Saha a aussi noté que la croissance de l’emploi en Inde s’est accélérée de 2,6% au cours de la période 1999-2005, ce qui dépasse la croissance démographique.


Constatant que la croissance économique n’avait pas été liée à la création d’emplois dans le secteur formel, Mme ILEANA BÁRBARA NÚÑEZ MORDOCHE (Cuba) a de plus noté que 70% des emplois crées en Amérique latine depuis les années 80 se trouvait dans le secteur informel.  Elle a estimé que ces problèmes étaient le fruit d’un ordre mondial économique injuste basé sur une mondialisation néolibérale insoutenable.  De plus, elle a argué qu’un petit groupe de pays riches propageait des modèles de consommation non viables et s’entourait de mécanismes protectionnistes, tout en appelant à une ouverture des marchés.  Ces pays ne respectent pas leurs engagements en matière d’APD et maintiennent des services de la dette élevés qui entravent le progrès des autres pays, y compris en matière de plein-emploi.  La représentante a affirmé qu’à Cuba, malgré un blocus économique imposé par les États-Unis, les perspectives sociales et économiques s’amélioraient.  Personne n’est laissé de côté depuis le triomphe de la révolution cubaine, a-t-elle assuré.  Elle a ainsi souligné que le taux de chômage avait diminué en 2007 pour passer à 1,9%, le taux le plus bas jamais enregistré.  Elle a affirmé que toute la population cubaine bénéficiait d’une protection sociale, que les salaires et retraites avaient été augmentés et que les femmes touchaient les mêmes salaires que les hommes.  Par ailleurs, elle a déclaré que la création d’emplois dépendait aussi de l’environnement macroéconomique et qu’il était donc urgent de tenir les engagements pris au niveau international.  Elle a, dans cette perspective, regretté que ces dernières années un groupe de pays ait tenté d’écarter les questions liées au développement social.  


Mme NASLA AWAD (soudan) a indiqué que l’accord de paix au Soudan et les mesures prises pour mettre fin au conflit armé ont joué un rôle important pour créer un environnent propice au développement économique.  Nous avons agi afin de renforcer le développement rural, a-t-elle expliqué, en mentionnant un don qui a été fait lors d’une conférence arabe en faveur des objectifs de développement rural, notamment au Darfour.  Le Gouvernement a fait des progrès dans le domaine de l’enseignement obligatoire gratuit et pour la formation professionnelle, a-t-elle aussi indiqué.  Il encourage aussi les petites entreprises et a mis en place un programme pour pallier le problème du chômage des jeunes diplômés.  Le Soudan a aussi pris des mesures pour favoriser le travail des handicapés, a ajouté la représentante.  Nous avons aussi étendu les réseaux de sécurité sociale, notamment avec les fonds fournis par les organisations internationales.  Elle a d’ailleurs reconnu que les efforts nationaux ne sont qu’une goutte d’eau dans les efforts entrepris au niveau mondial.  Il faut que le Soudan continue ses efforts pour accueillir les investissements étrangers et poursuive sa coopération avec l’ONU, a-t-elle ajouté.


Mme EDINE MANGESHO (République-Unie de Tanzanie) s’est inquiétée qu’un tiers de la population en âge de travailler soit sous-employée ou au chômage.  Elle a estimé qu’il fallait traiter de ce problème pour parvenir aux objectifs fixés à Copenhague.  Soulignant que la Tanzanie avait donné la priorité à l’emploi, elle a mis en avant la stratégie de création d’emplois mise en œuvre et qui vise à créer un million d’emplois d’ici à 2010.  Elle a toutefois affirmé que le défi principal était d’améliorer la qualité des emplois.  Selon elle, la promotion du plein-emploi et du travail décent nécessite des efforts communs du Gouvernement, du secteur privé et de la société civile ainsi que la cohérence des politiques macroéconomiques.  Elle aussi souligné les initiatives prises par son pays en collaboration avec l’OIT, rappelant que la Tanzanie avait ratifié les Conventions de cette Organisation. 


En outre, la déléguée a insisté sur le rôle des PME dans la création d’emplois.  L’autonomisation économique des populations locales à travers un soutien institutionnel et financier est donc nécessaire à cet égard, a-t-elle précisé.  S’agissant de l’éducation, elle a fait valoir que son pays avait fait de grand progrès pour parvenir à l’éducation primaire universelle mais que le passage aux autres niveaux d’éducation demeurait relativement bas.  Elle a donc mis en avant les programmes pour promouvoir la formation et l’éducation continues et pour améliorer l’employabilité des personnes.  Elle a déclaré qu’il fallait renforcer les capacités du secteur privé dont le rôle est crucial dans le développement économique.  Enfin, elle a averti qu’il fallait traiter de la question de l’emploi des jeunes dans de nombreux pays en développement car leur chômage pouvait menacer la sécurité et la paix. 


Mme SUSANTI HERLAMBANG (Indonésie) a considéré que la question de la création d’emplois de qualité exige l’adoption de programmes politiques.  Pour s’attaquer au chômage, le Gouvernement indonésien se base sur une croissance économique forte, la création d’emplois durables et l’élimination de la pauvreté, en particulier dans les zones rurales.   Il s’attache aussi à développer des petites entreprises et des coopératives, celles-ci étant au nombre de 140.  Mais la croissance économique à elle seule ne peut résoudre le fléau du chômage, a relevé Mme Herlambang.  L’Indonésie a adopté les politiques suivantes visant la centralisation des actions par le Gouvernement central et les gouvernements locaux; l’utilisation efficace des centres de formation professionnelle; la promotion de bonnes relations de travail pour que les syndicats puissent interagir et mieux protéger les droits des travailleurs et une meilleure protection des travailleurs migrants.  Elle a aussi mentionné l’existence d’un réseau pour les jeunes, qui permet de mieux les former et de faire le lien avec le marché du travail.  On favorise aussi l’accès des femmes aux microcrédits, a ajouté la représentante.  Les migrants sont protégés contre l’exploitation ainsi que les handicapés qui ont une place réservée dans chaque entreprise grâce à un quota qui fixe un taux d’un employé handicapé pour 100.  Actuellement, 88 entreprises mettent en œuvre ce programme, a-t-elle précisé.


Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, a déclaré que le manque de plein-emploi et la pauvreté qui y était associée portait atteinte à la dignité humaine.  Soulignant les changements rapides qui caractérisent désormais la situation économique mondiale, il a affirmé qu’il fallait trouver les moyens de protéger les familles et travailleurs à bas revenu, qui sont les plus affectés par les périodes de difficultés économiques.  Afin d’accélérer la réalisation des objectifs de Copenhague, il a estimé qu’il fallait créer un environnement et des structures permettant aux populations de participer activement à la prise de décisions.  Selon lui, la promotion de structures qui répondent aux besoins des gens et le dialogue sans préconditions sont des mesures appropriées pour diminuer les effets négatifs des difficultés économiques mondiales.  Par ailleurs, l’Observateur permanent a rappelé qu’une société était jugée par la manière dont elle traitait ses membres les plus vulnérables.  Il a souhaité que la priorité soit donnée à des politiques économiques qui aident les travailleurs à bas revenu à vivre dans la dignité. 


M. ROBBERT MORÉE (Pays-Bas) a rappelé que le travail décent est une source de dignité, de stabilité des familles, de paix dans les communautés, de démocratie et de croissance économique.  Ce concept a conduit rapidement à un consensus entre les gouvernements, les employeurs et les syndicats, sur le fait que l’emploi productif et le travail décent sont des éléments clefs pour atteindre une mondialisation juste et la réduction de la pauvreté.  Pour y arriver, a-t-il ajouté, il faut des mesures bien orchestrées dans les domaines suivants du droit du travail, de l’emploi, du dialogue social et de la protection sociale.  M. Morée a approuvé les efforts de l’Union européenne pour améliorer la protection sociale.  En 1944, la Déclaration de Philadelphie, qui a redéfini les objectifs de l’OIT, inclut la protection sociale, a-t-il rappelé.  Il a recommandé qu’on étende cette protection aux personnes travaillant dans le secteur informel.  Il faut, selon lui, que l’OIT examine la possibilité de mettre au point ce processus.  Le délégué s’est ensuite dit encouragé par le fait que l’ONU ait reconnu le travail décent comme un objectif mondial et a rappelé que c’est un des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a enfin salué le dialogue social qui permet aux employeurs de gérer les changements et de parvenir aux objectifs économiques.


M. TEDDY J. KASONSO (Zambie) a indiqué que son pays avait mis en place de nombreuses mesures pour promouvoir le plein-emploi et le travail décent de ses citoyens dont une politique nationale pour l’emploi et le marché du travail et un programme pour l’élimination des pires formes d’emploi des enfants.  Il a également signalé que la Zambie a ratifié de nombreuses Conventions visant à promouvoir les droits fondamentaux sur le lieu du travail.  Cependant, a signalé le représentant, de nombreux travailleurs ne peuvent en bénéficier car la majorité d’entre eux travaille dans le secteur informel.  Il a également indiqué que l’économie de la Zambie n’ayant pas été capable de générer suffisamment d’emplois, de nombreux chômeurs, notamment les jeunes et les personnes handicapées, se retrouvent sans possibilité de trouver un travail décent.  M. Kasonso a ensuite indiqué qu’un Programme de développement du secteur privé mis en place par le Gouvernement vise à créer un environnement propice aux investissements, au développement de l’infrastructure et à une croissance économique guidée par le secteur privé.  La Zambie révise également ses lois du travail afin de les mettre en conformité avec les nouvelles tendances du marché du travail.  De plus, différentes mesures politiques ciblent les pratiques discriminatoires dans l’embauche ainsi que la formation des jeunes.


Mme AL-SHANI (Yémen) a souligné que le plein-emploi et le travail décent étaient une des priorités de son pays.  Par un plan quinquennal, a-t-elle expliqué, le pays s’efforce d’attirer les investissements et d’augmenter les salaires, notamment des plus pauvres.  Elle a aussi noté que son pays avait une stratégie de développement des PME, qui avaient un rôle important dans la création d’emplois.  En outre, il elle a affirmé que les personnes handicapées bénéficiaient de la protection de nombreuses lois ainsi que d’un fonds d’intégration.  De plus, 5% des emplois ont été mis de côté à leur intention, a-t-elle ajouté.  La représentante a indiqué que la situation des personnes âgées était aussi une priorité de son gouvernement, qui était en train d’élaborer une stratégie nationale pour leur bien-être.  Elle a enfin appelé les grands pays riches à contribuer davantage aux efforts des pays en développement, notamment en annulant leurs dettes afin de faire progresser leur économie et leur permettre de relever les défis de la mondialisation.


M. CHANG JAE-BOK (République de Corée) a indiqué que la croissance sans emploi était un phénomène visible dans son pays.  Face à la gravité de la situation, a-t-il poursuivi, des représentants des travailleurs, des employeurs et du gouvernement ont signé un « Pacte social pour la création d’emplois ».  Il a aussi souligné que son gouvernement avait investi près de 7 milliards de dollars de 2004 à 2007 pour des mesures visant la création d’emplois, notamment en appuyant le renforcement des capacités et en améliorant l’infrastructure liée au soutien à l’emploi.  Il a ajouté que la croissance et la création d’emploi étaient des priorités du nouveau Président qui doit prendre ses fonctions à la fin de ce mois.  Le gouvernement doit alléger les règles qui restreignent les activités financières des entreprises, a-t-il affirmé.  S’agissant de la situation des femmes, il s’est inquiété du fait que nombres d’entre elles ne travaillent pas et a estimé que la lutte contre la discrimination dans l’emploi des femmes pouvait contribuer largement à l’élimination de toutes formes de violence à leur égard, en assurant leur indépendance économique.  Il a expliqué que la loi sur l’égalité de l’emploi avait été revue en République de Corée et qu’un plan de discrimination positive avait été mis en place en 2005 afin d’améliorer particulièrement les opportunités d’emploi des femmes.  Il a déclaré que la compétitivité d’un pays à l’heure actuelle dépendait de sa capacité à inclure les femmes dans la population active et a assuré que le gouvernement de son pays y travaillait.


Mme FAITH INNERARITY (Jamaïque) a rappelé que la promotion du plein-emploi au sein d’un système de mondialisation juste était indispensable pour parvenir aux objectifs de développement social.  Saluant l’agenda du travail décent, elle a estimé qu’il s’agissait d’une excellente base pour assurer la cohérence politique entre les sphères économiques et sociales.  Elle a affirmé que la Jamaïque avait adoptée cette approche intégrée et mis en place diverses initiatives dans ce sens.  De plus, elle a noté que l’engagement de son pays en faveur du travail décent passait par la ratification des Conventions de l’OIT sur les normes de travail.  Elle a aussi expliqué que les discussions sur un marché unique de la CARICOM incluait un dialogue sur l’établissement d’un « plancher social ».  Toutefois, elle a souligné que de nombreux problèmes demeuraient en ce qui concerne la pleine réalisation à tous les niveaux de l’agenda du travail décent. 


Elle s’est ainsi inquiétée des lacunes en matière de couverture sociale.  Elle a aussi constaté que le chômage n’était pas seulement dû à l’absence d’emploi mais aussi à des facteurs structurels tels que le manque de correspondance entre les cursus académiques et les offres du marché du travail.  S’agissant des migrations, elle les a qualifiées de pertes pour les travailleurs les plus qualifiés dans les pays en développement alors que des investissements importants sont faits en faveur des ressources humaines.  La déléguée a aussi mis en avant le fait que la population active et le marché du travail sont en constante mutation, notamment à la lumière de la mondialisation et des avancées technologiques.  Elle a enfin souhaité que l’on traite de la discrimination dont sont victimes les personnes handicapées et les femmes sur le marché du travail. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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