BAN KI-MOON S’ENTRETIENT DE LA CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE AVEC DES SPÉCIALISTES DE HARVARD ET DE COLUMBIA
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BAN KI-MOON S’ENTRETIENT DE LA CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE AVEC DES SPÉCIALISTES DE HARVARD ET DE COLUMBIA
La déclaration suivante a été communiquée, aujourd’hui, par la Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Le Secrétaire général a invité, hier, un groupe de cinq éminents économistes à réfléchir à la situation économique internationale, en particulier, aux défis spécifiques auxquels font face les pays en développement dans le contexte de la crise financière mondiale et ses conséquences probables. Nancy Birdsall, du Center for Global Development, Dani Rodrik et Kenneth Rogoff, de l’Université de Harvard, et Jeffrey Sachs et Joseph Stiglitz, de l’Université de Columbia ont répondu à l’invitation.
La réunion a eu lieu à la veille de la rencontre biannuelle du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies, qui discutera des mêmes défis aujourd’hui.
Avec le Secrétaire général, les économistes ont réfléchi hier au tableau économique global de 2009 et aux mesures politiques possibles pour limiter l’ampleur et la durée du ralentissement économique prévu. Les discussions ont aussi porté sur les pays en développement, tant les pays à revenu intermédiaire que les pays les moins avancés (PMA).
Le Secrétaire général a souligné la nécessité de maintenir les objectifs à long terme, comme les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la lutte contre l’extrême pauvreté et la nécessité d’agir contre le changement climatique, au cœur de l’ordre du jour international. Il a mis l’accent sur le fait qu’il s’était promis de faire entendre la voix des pauvres, des sans-voix et des exclus. Il a indiqué qu’il pouvait le faire en assumant la responsabilité de l’ONU de prendre les rênes d’un « multilatéralisme inclusif » qui devrait être reflété dans toute discussion sur la réforme des systèmes monétaire et financier internationaux.
De manière générale, les participants se sont mis d’accord pour dire que l’ère de l’autorégulation était révolue. Les institutions financières multilatérales ne peuvent plus fonctionner comme elles le font actuellement. Toutefois, l’élaboration d’un régime de réformes nécessite une approche globale.
Si l’on s’inspire du passé, on peut conclure, ont-ils dit, que le ralentissement économique peut être écourté si les États résistent à la tentation d’adopter des mesures protectionnistes, tout en maintenant des politiques macroéconomiques appropriées. De leur côté, les pays en développement auront besoin d’un soutien plus fort des institutions financières internationales pour faire face aux retombées de la crise.
Pour les pays les moins avancés (PMA), l’octroi de ressources pour le développement à des conditions concessionnelles demeure critique pour réaliser les objectifs de développement. Les participants ont exprimé leur grand espoir de voir pleinement respectés les engagements solides qui ont été pris lors des différents sommets internationaux, dont les plus récents sur les OMD organisés par les Nations Unies. Comparée à la mobilisation globale des ressources et aux dépenses budgétaires actuelles, l’aide publique au développement (APD) demeure un effort très modeste et très abordable. Il serait donc inacceptable que les PMA et les populations les plus vulnérables soient appelés à payer les conséquences d’une crise dont l’origine échappe complètement à leur contrôle.
Les retombées du processus d’épuration des dettes entamé dans les économies riches pourraient affaiblir les marchés financiers, au détriment des économies émergentes, ont averti les participants. Malgré des politiques macroéconomiques saines et de bonnes réserves, ces économies pourraient voir leur stabilité se heurter aux très grands défis posés par les besoins financiers du secteur privé. Une position active et coordonnée, au niveau mondial, a été jugée souhaitable.
Les participants ont également parlé des prochaines réunions, comme celle du G-20 à la mi-novembre et de Doha sur le financement du développement. Dans ce contexte, leurs discussions ont porté sur la nécessité d’une large participation, en particulier, celle des pays les plus petits et les plus pauvres au débat sur l’architecture institutionnelle internationale et sur les réformes à examiner.
Le Secrétaire général a fait part de sa détermination à continuer de travailler sur l’ordre du jour du développement avec les chefs d’autres organisations internationales et les dirigeants du monde, dans le cadre du système des Nations Unies.
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