BAN KI-MOON RAPPELLE QU’IL EXISTE DES RAISONS D’ESPÉRER QUE LES GRAVES PROBLÈMES QUI SE POSENT DANS LES DOMAINES POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET DE LA SÉCURITÉ POURRONT ÊTRE SURMONTÉS
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BAN KI-MOON RAPPELLE QU’IL EXISTE DES RAISONS D’ESPÉRER QUE LES GRAVES PROBLÈMES QUI SE POSENT DANS LES DOMAINES POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET DE LA SÉCURITÉ POURRONT Ê TRE SURMONTÉS
On trouvera ci-après le texte du discours du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à la Conférence annuelle d’examen du Pacte international pour l’Iraq, tenue ce jeudi 29 mai, à Stockholm.
C’est un honneur pour moi d’être ici aujourd’hui. En tant que Coprésident du Pacte international pour l’Iraq, je vous remercie tous de vous être joints à nous pour cette importante réunion. Votre participation témoigne à l’évidence de la détermination de la communauté internationale à manifester sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement iraquiens alors qu’ils traversent une période de transition difficile.
Je voudrais remercier en particulier le Gouvernement suédois pour l’appui constant qu’il apporte à la mise en œuvre du Pacte et la générosité dont il a fait preuve en accueillant cette première Conférence annuelle d’examen. Je suis reconnaissant au Premier Ministre iraquien, M. Nouri al-Maliki, de nous faire part des efforts que fait son gouvernement pour honorer les engagements pris dans le cadre du Pacte.
Il y a un peu plus d’un an, nous nous sommes réunis à Charm el-Cheikh, en Égypte, en vue de lancer le Pacte international pour l’Iraq. Beaucoup de choses ont été accomplies depuis lors. Aujourd’hui, nous avons l’occasion de faire le point de la situation. Vous avez devant vous le premier rapport d’examen annuel, qui rend compte de façon détaillée des progrès réalisés jusqu’ici et des défis qu’il faudra relever.
Il est vrai que des progrès sensibles ont été accomplis en ce qui concerne les trois composantes du Pacte – dans les domaines politique, économique et sur le plan de la sécurité, malgré les difficultés. Le Premier Ministre al-Maliki, son gouvernement et le peuple iraquien méritent d’être félicités à cet égard.
Comme le rapport l’indique, le peuple iraquien continue d’être en butte à des actes de terrorisme, aux violences sectaires et à la criminalité. Un grand nombre d’Iraquiens ont été contraints de se déplacer et les droits de l’homme ne sont pas respectés. Les services de base continuent de faire cruellement défaut.
Cela étant, si l’on me demandait de décrire en un mot la situation en Iraq aujourd’hui, je parlerais d’« espoir ». Il existe en effet un nouvel espoir que le peuple et le Gouvernement iraquiens relèvent les gigantesques défis auxquels ils sont confrontés et œuvrent de concert à la reconstruction de leur pays après des années de guerre, de dictature et d’isolement.
Dans le domaine de la sécurité, il existe des raisons d’espérer. L’incidence de la violence a diminué par rapport aux taux alarmants enregistrés en 2006 et au début de 2007. Grâce aux efforts concertés du Gouvernement iraquien et des autres parties, nous constatons que des progrès réguliers sont accomplis vers le renforcement des capacités des forces de sécurité iraquiennes et l’arrêt des activités des milices et d’autres groupes armés. Nous constatons également qu’il existe une volonté renouvelée d’asseoir l’état de droit.
Grâce à ces efforts, l’Iraq sort peu à peu du chaos que nous redoutions tant. Pourtant, la situation demeure précaire. Il importe au plus haut point d’instaurer une totale confiance et de mobiliser l’ensemble du peuple iraquien. Je prie instamment les responsables des opérations militaires en cours de continuer à faire de leur mieux pour empêcher qu’il y ait des victimes parmi la population civile et assurer le respect du droit international humanitaire.
De même, il est essentiel de poursuivre la mise en place de forces de sécurité professionnelles dans lesquelles toutes les communautés iraquiennes ont confiance, et qui soient à même d’exercer leurs fonctions de manière impartiale et libre de tout sectarisme, tout en respectant les droits de l’homme et les lois du pays.
Pour consolider les progrès accomplis dans le secteur de la sécurité, il est essentiel de progresser sur le plan politique. Dans ce domaine également, il existe des raisons d’espérer. Le Gouvernement iraquien s’est engagé à mener à bien un long processus législatif, qui a abouti à l’adoption de la loi pour la justice et la réconciliation, de la loi d’amnistie, de la loi sur les pouvoirs provinciaux et du budget de 2008. J’encourage les dirigeants iraquiens à maintenir cet élan positif et à parachever, dès que possible, d’autres textes en suspens qui revêtent une importance critique pour assurer la réconciliation nationale, tels que le projet de loi électorale et la loi sur les hydrocarbures.
De même, j’invite les communautés iraquiennes à collaborer dans un esprit d’unité nationale au règlement de problèmes fondamentaux qui continuent de les diviser, notamment la structure fédérale de l’État iraquien et le partage des richesses et des ressources naturelles du pays. La révision constitutionnelle offre une occasion importante de régler ces problèmes délicats qui existent depuis longtemps. Si les dirigeants iraquiens parviennent à s’entendre sur un ensemble de projets d’amendements à la Constitution, cela pourrait ouvrir la voie à un large compromis entre les principales communautés, dont le pays a grand besoin.
La mise en place d’un dialogue ouvert à tous est également indispensable pour instaurer une paix durable. Cela revient à dire qu’il faut davantage promouvoir le dialogue avec les groupes qui ne participent pas au processus politique mais qui souhaitent renoncer à la violence et entamer un dialogue. La main tendue aux Conseils de l’Éveil nous en donne une bonne illustration. Leur intégration dans les forces de sécurité, la vie active et les affaires politiques pourrait contribuer pour beaucoup à faciliter la réconciliation nationale.
Dans le domaine économique également, il existe des raisons d’espérer. Selon des estimations émanant du Fonds monétaire international (FMI), l’Iraq connaît depuis l’an dernier une croissance économique qui devrait se poursuivre au cours des prochaines années. Le Gouvernement a déployé de grands efforts pour honorer les engagements auxquels il a souscrit dans le cadre des accords de confirmation du FMI et pris des mesures en vue de réduire l’inflation.
L’Iraq a ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption, qui représente un autre progrès notable vers le rétablissement de la confiance des investisseurs. Et surtout, la production et les exportations de pétrole ont atteint leurs niveaux les plus élevés depuis 2004.
Mes homologues iraquiens m’ont souvent rappelé que l’Iraq n’était pas un pays pauvre. Et pourtant, même si l’on enregistre des progrès en ce qui concerne la prestation des services essentiels, trop de citoyens continuent de manquer d’eau potable et de services d’assainissement, d’électricité et de carburant, et d’être privés d’un accès à des soins de santé adéquats et à l’enseignement. On compte un grand nombre de réfugiés iraquiens – dans la région et ailleurs, notamment ici, en Suède, sans parler des centaines de milliers de personnes déplacées qui ont un besoin urgent d’assistance.
La communauté internationale a le devoir de leur venir en aide. Mais j’espère aussi que le Gouvernement iraquien songera à affecter davantage de ressources aux fins d’améliorer les conditions de vie de la population. L’ONU est déterminée à aider l’Iraq dans cette mission.
Compte tenu de la richesse et des ressources naturelles dont ce pays dispose, l’amélioration des conditions de vie ne dépend pas d’une aide financière extérieure, il s’agit plutôt de libérer son propre potentiel national L’Iraq compte sur la communauté internationale pour forger des partenariats, recevoir une assistance technique et intensifier les échanges économiques. Plusieurs pays ont déjà apporté leur contribution sous forme d’investissements, en réduisant la dette conformément aux dispositions du Club de Paris ou en apportant une aide à la reconstruction et au renforcement des capacités. J’encourage tous les gouvernements à suivre cet exemple, de sorte que les promesses faites dans le cadre des engagements pris au titre du Pacte puissent être réalisées.
Soyons clairs quant aux enjeux en cause. Pour la première fois de son histoire, l’Iraq a une chance de s’intégrer pleinement dans l’économie mondiale. La contribution de ce pays, en particulier dans le secteur énergétique, se traduira par de réels gains pour l’ensemble du monde. J’engage vivement les gouvernements à appuyer l’adhésion de l’Iraq aux institutions multilatérales, notamment l’Organisation mondiale du commerce.
Enfin, dans le domaine de la coopération régionale, il existe aussi des signes d’espoir. L’intégration politique et économique dans la région est essentielle pour instaurer une paix durable, et peut apporter des bénéfices économiques à tous ceux qui s’associent à ce processus. Je salue les efforts faits dans le cadre des réunions ministérielles élargies des pays voisins de l’Iraq, qui se sont tenues à Charm el-Cheikh, à Istanbul et au Koweït, et j’engage les participants aux futures réunions à redoubler d’efforts pour aboutir à des résultats plus tangibles. Il devrait être possible que les trois groupes de travail régionaux –qui sont respectivement chargés de la sécurité des frontières, du secteur énergétique et des réfugiés et des personnes déplacées– formulent des recommandations plus concrètes, qui pourraient ensuite être adoptées lors des réunions ministérielles.
L’ONU est déterminée à appuyer le processus ministériel élargi, par le truchement du Mécanisme d’appui spécial adopté au Koweït, en avril 2008. Ces efforts aideront l’Iraq et ses voisins à resserrer leurs liens et à établir des relations diplomatiques.
Le Pacte international n’est pas seulement une feuille de route destinée à réaliser la vision nationale de l’Iraq, il constitue aussi un mécanisme propre à faciliter la normalisation du pays afin qu’il devienne un membre à part entière de la communauté des nations. Je suis certain que chacun d’entre vous conviendra qu’il en va de notre intérêt à tous.
L’ONU, pour sa part, entend continuer de faire tout ce qui est en son pouvoir pour venir en aide au peuple et au Gouvernement iraquiens, comme le prévoit la résolution 1770 (2007) du Conseil de sécurité. Nous nous employons, dans des conditions difficiles, à résoudre une série de questions en suspens, qui vont de la tenue d’élections au règlement des différends frontaliers internes et de la révision constitutionnelle à la promotion des droits de l’homme et de l’état de droit, en passant par la coordination et l’acheminement d’une assistance humanitaire et d’une aide à la reconstruction et au développement. Dans toutes ces activités, j’assure mes collègues de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq de mon soutien sans réserve.
Pour que le Gouvernement, le Parlement et le peuple iraquiens progressent sur la voie d’une véritable réconciliation nationale, ils devront aborder toutes ces questions par le biais d’un dialogue constructif et dans un esprit de consensus. Ce n’est que de cette façon que l’Iraq pourra accomplir des progrès durables dans les domaines politique, social et économique, pour le bien de tous ses citoyens.
Le partenariat et les engagements mutuels prévus dans le Pacte international sont là pour soutenir l’Iraq dans ses efforts. Ensemble, nous pouvons réaliser la vision nationale d’un Iraq libre, sûr, stable et prospère.
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