En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/11429-PAL/2098

BAN KI-MOON PRÉCONISE UN BON DOSAGE DE SAGESSE, DE RÉALISME ET DE COURAGE POLITIQUE POUR ASSURER DES PROGRÈS DANS LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT

19/02/2008
Secrétaire généralSG/SM/11429
PAL/2098
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BAN KI-MOON PRÉCONISE UN BON DOSAGE DE SAGESSE, DE RÉALISME ET DE COURAGE POLITIQUE POUR ASSURER DES PROGRÈS DANS LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT


Vous trouverez ci-après le texte du message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, aux participants au Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien.  Ce message a été lu par M. Robert H. Serry, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne, à Amman, les 19 et 20 février:


J’ai le plaisir de saluer les participants au Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien.


Vous vous réunissez dès les premiers mois d’une année très importante pour le peuple palestinien et ses aspirations légitimes – déniées depuis si longtemps – concernant la création d’un État palestinien viable, indépendant, souverain et démocratique dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, qui marque la fin de l’occupation qui a commencé en 1967.


Les ingrédients indispensables à une grande avancée existent.  Le Président Abbas et le Premier Ministre Olmert ont entamé des négociations bilatérales afin de résoudre tous les problèmes fondamentaux et de parvenir à un règlement permanent.  L’Autorité palestinienne a mis en train un impressionnant programme de réformes et de développement et pris d’importantes mesures concernant la sécurité sur le terrain, tandis que les donateurs se sont engagés à verser plus de 7 milliards de dollars pour l’aider.  Toute une série d’envoyés internationaux dont le représentant du Quatuor, Tony Blair, ont été dépêchés sur place pour assurer la réalisation de progrès tangibles dans la mise en œuvre des engagements énoncés dans la Feuille de route, l’amélioration des conditions de sécurité pour les Palestiniens comme pour les Israéliens, et la reprise de l’économie palestinienne.


Hélas, la dure réalité sur le terrain, en particulier en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, suscite chez beaucoup un scepticisme bien compréhensible quant aux possibilités de paix.  Les mois qui viennent devront voir cette réalité évoluer et des progrès s’accomplir dans les négociations politiques.  Tous les membres du Quatuor sont unis sur ce point, et ils sont déterminés à collaborer étroitement avec les pays de la région, sur la base de l’Initiative de paix arabe.


En Cisjordanie, les mesures de réforme et de sécurité prises par l’Autorité palestinienne ont permis d’aller de l’avant, mais il reste encore beaucoup à faire.  Je réaffirme la position de l’ONU concernant le caractère illégal de toute activité de peuplement dans le Territoire palestinien occupé.  La Feuille de route exige le gel de ces activités, y compris celles menées au nom de la « croissance naturelle », et le démantèlement de tous les avant-postes créés depuis mars 2001, ainsi que la réouverture des institutions à Jérusalem-Est.  Je demande que des mesures soient prises immédiatement pour honorer ces obligations.  Je rappelle qu’il importe que l’Autorité palestinienne continue de renforcer la sécurité, en s’appuyant sur les dispositions déjà prises à Naplouse et dans d’autres villes de Cisjordanie.  La nécessité d’assouplir d’urgence les bouclages dans cette région, en application des accords existants, apparaît de façon particulièrement évidente dans ce contexte, surtout si l’on veut que l’économie palestinienne reprenne et que l’aide des donateurs soit bénéfique à long terme.  Je réaffirme en outre que la poursuite de la construction du mur sur le Territoire palestinien occupé va à l’encontre de l’avis consultatif émis par la Cour internationale de Justice et que je continuerai, en tant que Secrétaire général, à œuvrer pour que cet avis soit suivi d’effets.


La situation qui règne actuellement dans la bande de Gaza est insoutenable du point de vue humanitaire et politique et sur le plan des droits de l’homme et de la sécurité, aussi bien pour les Palestiniens que pour l’Égypte et Israël.  La crise en cours a également pour effet d’entraver le processus d’Annapolis.  Je déplore les violations beaucoup trop fréquentes du droit international, dont les tirs de roquettes contre des civils, le recours excessif à la force dans les zones civiles et les punitions collectives qui frappent la population civile.  Il est indispensable qu’Israël cesse toutes mesures de punition collective et autorise l’acheminement vers les populations concernées de toutes fournitures légitimes et nécessaires à caractère humanitaire ou commercial.  Nous devons faire en sorte que la vie économique reprenne normalement son cours pour la population de Gaza, notamment en obtenant la reprise des projets interrompus de l’ONU, entre autres, et la réouverture des points de passage envisagée dans l’Accord réglant les déplacements et le passage.  Je salue en particulier l’initiative de l’Autorité palestinienne de reprendre le contrôle des points de passage, et les efforts engagés par l’Égypte pour trouver des solutions praticables.  Je suis convaincu que ces solutions doivent comprendre la fin des tirs de roquettes, ainsi que celle des incursions dans la bande de Gaza, dans la mesure où aucune solution ne pourra être viable si le calme ne règne pas sur le terrain.


Les nombreux organes et organismes des Nations Unies présents sur place – dont l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le Programme alimentaire mondial, le Programme des Nations Unies pour le développement, l’Organisation mondiale de la Santé et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance – poursuivront leurs importants travaux en vue de soulager les souffrances, là où ils en ont le devoir – en particulier dans la bande de Gaza –, et de soutenir les efforts de développement de l’Autorité palestinienne, là où ils le peuvent.  J’engage la communauté internationale à répondre à l’Appel global lancé récemment par l’ONU et d’autres organismes humanitaires.  J’en profite également pour renouveler l’appel que j’ai lancé à tous les donateurs afin qu’ils continuent à investir généreusement et redoublent d’efforts pour appuyer les activités de renforcement des capacités et de développement économique menées par les Palestiniens.


Je rappellerai à toutes les parties que le droit international doit guider leur action sur le terrain et la recherche de solutions viables.  Seul un règlement politique permanent, qui mette fin à l’occupation et donne aux Palestiniens leur indépendance, pourra fondamentalement transformer la situation économique et humanitaire du peuple palestinien et apporter une paix durable à Israël.  Conscient des difficultés, je n’en suis pas moins convaincu que le bon dosage de sagesse, de réalisme et de courage politique – ainsi qu’une intensification importante des efforts au cours des mois à venir – nous aidera à faire des progrès historiques dans la réalisation de la vision de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.


C’est dans cet esprit que je vous adresse mes meilleurs vœux de réussite pour ce séminaire.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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