COMMUNIQUÉ CONJOINT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET DU PREMIER MINISTRE ITALIEN SUR LA CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE
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COMMUNIQUÉ CONJOINT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET DU PREMIER MINISTRE ITALIEN SUR LA CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE
On trouvera ci-après le texte du communiqué de presse arrêté hier soir à Rome, à l’issue du dîner de travail de haut niveau offert par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le Premier Ministre de l’Italie, Silvio Berlusconi, sur le thème de la crise alimentaire mondiale:
À l’occasion de la Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale qui se tient à Rome, du 3 au 5 juin 2008, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et le Premier Ministre de l’Italie, S. E. M. Berlusconi, ont organisé, le 3 juin, un dîner de travail de haut niveau auquel étaient conviés des chefs d’État et de gouvernement et des ministres. Quarante-quatre gouvernements de pays donateurs, de pays producteurs et de pays affectés par la crise alimentaire y ont participé, ainsi que huit dirigeants d’organisations internationales. Les débats ont porté sur certaines des questions les plus urgentes liées à la crise alimentaire mondiale et sur ses causes profondes. En l’occurrence, les trois thèmes du dîner ont été la productivité agricole, les biocarburants et les restrictions commerciales.
Le Secrétaire général a insisté sur la nécessité pour toutes les parties concernées de coordonner leur action. Il a noté un accord unanime sur les points les plus importants : le problème concerne l’ensemble de la communauté internationale; il faut aider en priorité les plus pauvres; la production vivrière est insuffisante. Il a souligné que les recommandations de l’Équipe spéciale de haut niveau étaient le fruit de la réflexion collective du système des Nations Unies, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de l’Organisation mondiale du commerce. Il a invité les participants à examiner les sujets à l’ordre du jour : les besoins urgents; la production agricole; les biocarburants; et les restrictions commerciales.
Les participants ont constaté que la récente flambée des prix des produits alimentaires avait des causes structurelles multiples, complexes et souvent interdépendantes. C’est un problème d’ampleur mondiale qui touche des millions de personnes. Les femmes sont particulièrement vulnérables lorsqu’elles sont enceintes ou qu’elles allaitent, mais elles ont aussi un rôle central à jouer. La crise risque de compromettre tous les progrès qui ont déjà été faits pour éliminer la faim dans le monde et pour réaliser les autres objectifs du Millénaire pour le développement, et menace de faire retomber plus de 100 millions de personnes sous le seuil de pauvreté de 1 dollar par jour. Les participants ont aussi observé que cette crise menaçait la stabilité de plusieurs pays.
Les participants ont souligné qu’il était crucial de financer intégralement et dans les plus brefs délais l’aide alimentaire d’urgence pour prévenir de graves crises de famine et l’éclatement de nouveaux désordres. Ils ont salué la générosité des pays qui sont intervenus rapidement pour combler le déficit de financement des opérations d’assistance d’urgence.
Les participants ont reconnu que la crise alimentaire mondiale offrait l’occasion de stimuler la production agricole des pays en développement, en Afrique en particulier. Ils ont rappelé qu’il fallait de toute urgence accroître la production agricole, en particulier dans le contexte de la préparation des prochains semis. Il faut en même temps accroître les investissements agricoles à long terme – notamment pour les petits exploitants agricoles – et augmenter l’aide au développement pour l’agriculture (y compris l’appui à la recherche agricole).
Les participants ont évoqué la nécessité d’engager rapidement le dialogue et de prendre des mesures sur les aspects essentiels des politiques et des pratiques liées au commerce des produits alimentaires.
Les participants ont souligné que le système des Nations Unies, avec les institutions de Bretton Woods, avait un rôle exceptionnel à jouer dans ce contexte. Ils ont insisté sur la nécessité d’établir des partenariats étroits avec le secteur privé, la société civile et les ONG pour faire face à la crise.
Le Secrétaire général s’est félicité de l’engagement pris par les participants de prendre une part active et constructive à la mise en œuvre d’une stratégie et d’un plan d’action coordonnés et détaillés pour faire face à la crise alimentaire actuelle et à ses causes profondes.
Dans ce contexte, le Secrétaire général s’est notamment félicité de l’intention du Premier Ministre, M. Berlusconi, de veiller à ce que l’agriculture, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté occupent un rang élevé dans le programme de travail du G-8 durant la présidence de l’Italie en 2009. Le Secrétaire général a accueilli favorablement la décision de l’Italie de consacrer l’exposition de Milan, en 2015, à la sécurité alimentaire mondiale en tant que nouvelle preuve de sa détermination à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement.
Le Secrétaire général et le Premier Ministre italien, S. E. M. Berlusconi, ont exprimé l’espoir que l’impulsion suscitée par la Conférence de Rome serait maintenue lors des réunions de grande importance qui se tiendront prochainement, comme le Sommet du G-8 en juillet, la Réunion de haut niveau sur les objectifs du Millénaire pour le développement et le débat de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies.
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