En cours au Siège de l'ONU

PI/1827

COMITÉ DE L’INFORMATION: M. AKASAKA DEMANDE L’APPUI DES ÉTATS MEMBRES AU DPI EN VUE DE « FAIRE LA DIFFÉRENCE POUR UN MONDE MEILLEUR »

28/04/2008
Assemblée généralePI/1827
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité de l’information

Trentième session

1re séance – matin


COMITÉ DE L’INFORMATION: M. AKASAKA DEMANDE L’APPUI DES ÉTATS MEMBRES AU DPI EN VUE DE « FAIRE LA DIFFÉRENCE POUR UN MONDE MEILLEUR »


Les représentants de groupes régionaux insistent, lors de l’ouverture de la 30eme session du Comité, sur les efforts à fournir en faveur du multilinguisme


Le Comité de l’information a ouvert sa trentième session, ce matin au Siège de l’ONU, à New York, par un appel du Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka, à une « participation active des États Membres » pour aider le Département de l’information (DPI) à relever ses défis.  Avec leur appui et leurs conseils, « nous pouvons faire la différence pour un monde meilleur », a-t-il déclaré. 


M. Akasaka a ainsi demandé aux gouvernements des États Membres de réfléchir aux moyens avec lesquels ils pouvaient continuer à s’associer avec le DPI et d’autres bureaux des Nations Unies « pour promouvoir auprès des opinions publiques nationales une connaissance plus grande et plus profonde des Nations Unies ». 


Le Secrétaire général adjoint, dans son discours d’ouverture du Comité de l’information, a mis l’accent sur l’évolution depuis 30 ans du partenariat entre le Comité et le Département qui fut, selon lui, « une pierre angulaire dans la définition du rôle du DPI dans un environnement médiatique mondial en perpétuelle mutation ».  « Les efforts du DPI sont plus stratégiques et cohérents, ses produits et ses services sont communiqués plus rapidement et avec davantage d’efficacité, tandis que sa portée et ses partenariats engagent un public plus grand et plus large », a-t-il dit.


M. Akasaka a détaillé la démarche stratégique du Département de l’information, grâce à laquelle il a « concentré ses efforts sur un certain nombre de domaines prioritaires, comme les changements climatiques, les Objectifs du Millénaire pour le développement, le maintien de la paix et la défense des droits de l’homme ».  Il a en outre mis en exergue « les efforts déployés par le Département pour renforcer la nature plurilingue des Nations Unies dans l’ensemble de leurs activités ».


Pour le Secrétaire général adjoint, « la capacité du Département à fournir les services attendus de lui dépend dans une large mesure des ressources dont il dispose », a-t-il également expliqué.  Ainsi, le budget 2008-2009 ayant été réduit, si de nouvelles sources de financement ne sont pas trouvées, « le déficit pourrait porter atteinte à plusieurs de ses programmes », a-t-il assuré.


M. Akasaka a également rappelé qu’à l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Conférence annuelle DPI/ONG aurait lieu en septembre au Siège de l’UNESCO à Paris.  Cette décision d’organiser un tel événement en dehors du siège de l’ONU à New York vise à encourager une plus grande participation internationale, en particulier des pays en développement, a-t-il expliqué.


Lors du débat général, le représentant de la France a, au nom de l’Union européenne, estimé que l’efficacité du Comité de l’information devrait être améliorée « dans le cadre budgétaire contraint ».  Il a également insisté sur les efforts à fournir en faveur du multilinguisme, « dimension essentielle du travail des Nations Unies », a-t-il dit, relevant que, si beaucoup avait été fait, la situation n’était toujours pas satisfaisante.  « Nous serons attentifs à ce que tous les moyens dont dispose le Département soient mis en œuvre pour atteindre notre objectif commun », a-t-il ajouté.  Le représentant d’Antigua-et-Barbuda, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a en particulier souligné l’importance du renforcement des centres d’information.  Ils sont une source essentielle d’information et un moyen indispensable pour contribuer à combler le fossé numérique entre monde développé et monde en développement, a-t-il dit.  Il a demandé à son tour que la diffusion de l’information sur les Nations Unies soit pleinement assurée en autant de langues que possible, au-delà des six langues officielles.


Son homologue du Mexique, au nom du Groupe de Rio, a jugé lui aussi que beaucoup restait à faire pour parvenir au multilinguisme, le message de l’ONU, destiné à améliorer l’image de l’ONU, devant être diffusé dans le plus grand nombre de langues possibles.  Il n’est plus possible, a-t-il dit, que les communiqués de presse de l’ONU soient publiés uniquement en anglais et en français.  Il est important que ces documents soient disponibles en espagnol, a-t-il insisté.  Au nom du Groupe des États arabes, le délégué de la République arabe syrienne a souhaité que la page en arabe du site Web de l’ONU soit améliorée, en tenant compte des spécificités linguistiques de cette langue.  Il a en outre jugé que la question de la création d’un nouvel ordre mondial d’information, juste et efficace, était une préoccupation constante.  L’ONU doit, a-t-il estimé, communiquer sur son action dans le domaine de la paix et de la promotion du dialogue entre les civilisations.  Le représentant de l’Algérie a pour sa part appelé à assurer une « couverture objective et impartiale du conflit israélo-palestinien et à lutter contre l’islamophobie pour éviter que ne s’instaure un climat d’intolérance ».


Le Comité, qui se réunira jusqu’au 9 mai, a élu par acclamation à sa présidence M. Andreas Baum (Suisse) et à sa vice-présidence,  M. Xavier Rosa (Angola).  Tous deux remplacent respectivement, jusqu’à la fin de leur mandat, MM. Rudolf Christen (Suisse) et Estevao Umba Alberto (Angola), à la suite du départ de leurs postes à New York.  Le nouveau Président a salué la qualité des relations entre le Comité de l’information et le Département de l’information (DPI), ajoutant que ce lien devait être renforcé alors que l’ONU traverse un moment clef de son histoire.  


Par ailleurs, les représentants d’Antigua-et-Barbuda et de la France ont obtenu de la présidence du Comité qu’elle reporte à la prochaine session l’examen du cadre stratégique proposé pour l’exercice biennal 2010-2011 dans le domaine de l’information*.  Ces délégations ont souhaité bénéficier de plus de temps pour se pencher sur cette question, estimant qu’un report ne gênerait en rien la bonne marche des travaux du Comité cette année.


Le débat général du Comité de l’information se poursuivra demain, mardi 29 avril à 10 »heures.


*Document publié sous la coteA/63/6 (PROG.26)


Débat général


M. ANDREAS BAUM (Suisse), Président du Comité de l’information, a souhaité que la session du Comité soit la plus productive possible.  Il a salué la qualité des relations entre le Comité de l’information et le Département de l’information (DPI), ajoutant que ce lien devait être renforcé alors que l’ONU traverse un moment clef de son histoire.  Nous célébrons cette année le soixantième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme et l’Organisation est à mi-parcours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a ainsi souligné le Président.  Affirmant que l’ONU était un instrument au « service des gens », il a indiqué que « 7 milliards de personnes comptaient sur les Nations Unies pour améliorer leur développement et le respect de leurs droits ».  Le Président du Comité a ajouté que les buts de l’ONU concernant les grands défis pour l’humanité, comme les conséquences des changements climatiques et la crise alimentaire mondiale, devraient être compris et communiqués clairement.  Il a estimé que le message des Nations Unies devrait être précis et diffusé au moment opportun. 


Faisant référence au rapport du Secrétaire général, M. Baum a noté que ce document rendait compte des progrès accomplis, en particulier le renforcement de la coopération entre le DPI et les partenaires de l’ONU ainsi que la société civile.  Le Président a encore dit que l’approche basée sur les résultats était la bonne, et permet, selon lui, au Département d’être un porte-parole crédible des Nations Unies dans le monde.  Il a encouragé les parties à continuer d’adapter les moyens de diffusion de l’information à la nécessité pour l’ONU de refléter la diversité des cultures.  Le Président a souhaité qu’à cette fin le multilinguisme soit pleinement mis en œuvre pour que les activités des Nations Unies soient connues et comprises de tous.


Enfin, M. Baum a demandé aux délégations de parvenir à un texte de résolution consensuel, clair et structuré, fournissant un cadre pour la mise en œuvre de l’action des services d’information des Nations Unies.


M. KIYO AKASAKA, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, a rappelé que l’année 2008 marquait le trentième anniversaire du Comité de l’information.  En 1978, lorsque l’Assemblée générale a établi le Comité, elle a souligné l’importance d’une coopération étroite entre le Département de l’information et les États Membres pour informer l’opinion publique mondiale des « buts et réalisations » des Nations Unies, a-t-il dit.  L’évolution du partenariat entre le Comité et le DPI fut, selon lui, une pierre angulaire dans la définition du rôle du DPI dans un environnement médiatique mondial en perpétuelle mutation.  Ainsi, grâce au soutien et aux conseils de ce Comité, les efforts du Département de l’information sont plus stratégiques et cohérents, ses produits et ses services sont communiqués plus rapidement et avec davantage d’efficacité, tandis que sa portée et ses partenariats engagent un public plus grand et plus large.  Le Secrétaire général adjoint a assuré que le DPI demeurait engagé à fournir une information sur les Nations Unies et leurs objectifs dans les temps, précise, impartiale, complète et cohérente.  Sa mission est inséparable des buts et objectifs de l’Organisation, a-t-il déclaré. 


Évoquant la démarche stratégique du Département, M. Akasaka a indiqué que celui-ci avait identifié au début de l’année de grands thèmes de communication prioritaires dans les domaines du développement, de la paix et de la sécurité, des droits de l’homme et des changements climatiques.  Le DPI a aussi décidé de concentrer son action sur l’Afrique et sur la jeunesse, qualifiée de public stratégique de son travail.  De même, concernant l’amélioration de la coordination, il a tenu une série de consultations avec les chefs de départements et de bureaux pour identifier les zones spécifiques de coopération.  Le Secrétaire général adjoint a affirmé également qu’il avait cherché à être plus actif pour assurer la coordination au sein du système des Nations Unies sur les priorités choisies, notamment aux niveaux mondial, régional et national par le biais du Groupe des Nations Unies pour les communications.


M. Akasaka s’est en outre dit convaincu que le renforcement de l’appui aux Nations Unies exigeait de nouveaux partenariats et un élargissement des anciens.  Il a indiqué qu’il avait pris un certain nombre de mesures en ce sens, en particulier en engageant et en encourageant des partenariats créatifs à long terme, notamment avec l’industrie cinématographique, les organisations non gouvernementales, les milieux d’affaires et les jeunes, ces derniers constituant selon lui une priorité pour le DPI et une nouvelle génération d’appui. 


M. Akasaka a par ailleurs mis l’accent sur les efforts déployés par le Département pour renforcer la nature plurilingue des Nations Unies dans l’ensemble de leurs activités.  Cela comprend, a-t-il précisé, des programmes de la radio des Nations Unies dans les six langues officielles ainsi que dans des langues non officielles, et la retransmission sur le Web dans la langue d’origine de l’orateur en plus de l’anglais.  De même, les centres d’information des Nations Unies font des contributions considérables pour éveiller l’intérêt du public et produire de la documentation dans à peu près 80 langues locales.  En outre, des efforts continus sont fournis pour renforcer et accroître les ressources disponibles pour les langues des centres de nouvelles.  L’évaluation représente la cinquième démarche globale des activités du DPI, a poursuivi M. Akasaka.  Il a indiqué que le Département conduisait une évaluation annuelle de l’impact des programmes sur des résultats de programme sélectionné.  De même, le nombre des évaluations des services et des programmes est en augmentation en vue de rendre ceux-ci plus efficaces, a-t-il affirmé. 


Le Secrétaire général a par ailleurs souligné que les parties I et II du rapport du Secrétaire général contenaient de nombreux exemples de succès en matière de communication réalisés depuis la dernière réunion du Comité, en particulier des campagnes et des programmes de sensibilisation fructueux sur des questions thématiques, la coopération en matière de maintien de la paix, l’élargissement d’un éventail de nouveaux services à des publics plus larges et des nouveaux exemples de partenariats avec, par exemple, des éducateurs, la communauté universitaire, les bibliothèques et les organisations non gouvernementales. 


M. Akasaka a expliqué qu’afin de marquer le soixantième anniversaire du maintien de la paix de l’ONU, qui sera lancé le 29 mai prochain, le Département de l’information avait élaboré une stratégie de communication très perfectionnée en étroite collaboration avec le Département des opérations de maintien de la paix.  De même, pour célébrer le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Conférence annuelle DPI/ONG aura lieu du 3 au 5 septembre au siège de l’UNESCO à Paris.  Cette décision d’organiser cet événement en dehors du Siège de l’ONU à New York vise à encourager une plus grande participation internationale, en particulier des pays en développement, a-t-il dit.  Pour cet anniversaire important, le DPI a également créé un site Web comportant des liens vers des produits et des activités, a-t-il ajouté.


S’agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement, le Département travaille activement avec le Cabinet du Secrétaire général sur la préparation de l’événement de haut niveau de septembre 2008, et préside une équipe spéciale interinstitutions qui vise à mettre au point une stratégie de communication commune avant et pendant cette réunion.


La capacité du Département à fournir les services attendus de lui, a-t-il également expliqué, dépend dans une large mesure des ressources dont il dispose.  Le budget 2008-2009 a été réduit, a-t-il ajouté.  Si de nouvelles sources de financement ne sont pas trouvées, le déficit pourrait porter atteinte à plusieurs de ses programmes.  Par exemple, l’une des publications les plus importantes de l’Organisation, l’Annuaire des Nations Unies, pourrait être ainsi retardée, tandis que les services de publication de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld pourraient être réduits.  Les opérations de radiodiffusion sont numérisées et de plus en plus mobiles mais, avec un budget de fonctionnement limité, le Département de l’information ne pourra pas acheter le matériel numérique nécessaire et faire face à la demande croissante de réunions par téléconférence, a-t-il constaté.  En outre, a estimé M. Akasaka, la réduction des ressources peut entraîner un retard, le jour même, de la publication des photos et des communiqués de presse.  Ces difficultés ont en outre des incidences sur les besoins actuels du Département en matière de sécurité. 


Les ressources seront essentielles pour mettre en œuvre la proposition sur les communiqués de presse contenue dans la partie II du rapport du Secrétaire général, a poursuivi M. Akasaka.  Le Département a examiné plusieurs propositions visant à élargir la couverture des communiqués aux quatre autres langues officielles en dehors de l’anglais et du français.  Chacune des options a des implications financières, a-t-il dit.  Le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences a été consulté sur les moyens d’assurer une couverture dans des langues supplémentaires, y compris dans le cadre des ressources existantes.  Toutefois, compte tenu du volume concerné, ceci n’est pas faisable, a estimé M. Akasaka.  Les États Membres voudront peut-être offrir des solutions de rechange au DPI sur le type de contenu dont ils aimeraient disposer dans les autres langues, a-t-il ajouté, précisant que le Département demeurait disposé à explorer plus en avant la question. 


Le Département de l’information ne reste pas inactif pour faire face au manque de ressources, a souligné M. Akasaka, précisant que les États Membres, la société civile et le secteur privé avaient été sollicités pour des contributions extrabudgétaires.  Il a également mis l’accent sur le défi que pose le Plan-cadre d’équipement avec le déménagement du personnel et la limitation des visites guidées.


Le Secrétaire général adjoint a affirmé que le Département de l’information ne pouvait relever seul ses défis et avait besoin de la participation active des États Membres.  Il a ainsi demandé aux délégations de réfléchir aux moyens avec lesquels les gouvernements des États Membres et la société civile pourraient continuer à s’associer avec le DPI et d’autres bureaux des Nations Unies pour promouvoir auprès des opinions publiques nationales une connaissance plus grande et plus profonde des Nations Unies.  De plus en plus de questions d’importance mondiale sont soumises à l’Organisation, et les attentes du monde pour que les Nations Unies trouvent des solutions sont plus grandes, a-t-il déclaré.  Il est d’autant plus important que l’opinion publique mondiale comprenne exactement ce que les Nations Unies peuvent et, surtout, ne peuvent pas faire, de sorte que son soutien et sa foi dans l’Organisation soient durables, a-t-il estimé.  Avec l’appui et les conseils des États Membres, nous pouvons faire la différence pour un monde meilleur, a conclu M. Akasaka.


M. TUMASIE BLAIR (Antigua-et-Barbuda), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré qu’il était essentiel que soit renforcé le partenariat entre le Comité et le Département de l’information, afin que ce dernier soit en mesure de jouer pleinement son rôle de diffuseur du message de l’ONU dans le monde.  Le représentant a noté que la tendance des médias était de « sensationaliser » l’information, en attisant l’atmosphère négative autour de l’ONU.  Il a demandé aux services d’information de l’ONU de mettre l’accent sur la communication concernant les principes de l’Organisation et ses accomplissements, dans les domaines clefs que sont la réforme de l’ONU, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, la prévention des génocides, la lutte contre le VIH/sida ou encore les conséquences des changements climatiques.


Le représentant s’est ensuite félicité de ce que le Secrétaire général ait condamné la diffusion du film contre l’islam, qui a blessé la sensibilité de nombreux millions de personnes et dont le contenu pourrait menacer la stabilité internationale.  Il a, à cette aune, invité les délégations à redoubler d’efforts pour renforcer le respect des cultures et croyances d’autrui.  Le représentant a en outre plaidé pour une « information précise et impartiale » sur les travaux des Nations Unies.  Le message du Département de l’information, a-t-il dit à cet effet, doit correspondre à celui d’autres sections et le réseau des centres d’information doit être renforcé.  Le représentant a estimé que les centres d’information étaient une source essentielle d’information et un moyen indispensable pour contribuer à combler le fossé numérique entre monde développé et en développement.  M. Blair a, enfin, demandé à son tour que la diffusion de l’information sur les Nations Unies soit dûment effectuée en autant de langues que possible, au-delà des six langues officielles.


M. JEAN-PIERRE LACROIX (France), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a estimé que le Comité de l’information avait besoin, pour mener à bien sa tâche, de disposer de rapports d’activité chiffrés et commentés qui évaluent clairement les résultats obtenus, énoncent les difficultés rencontrées et proposent des solutions parmi lesquelles il faudrait trancher.  L’Union européenne se fixe trois priorités simples qui découlent de l’action menée depuis déjà plusieurs sessions, a-t-il ajouté.  La première, c’est d’améliorer l’efficacité du DPI dans le cadre budgétaire contraint.  Cela concerne en particulier les centres d’information, a-t-il dit, notant avec satisfaction toutes les initiatives prises par le Centre régional de Bruxelles, intitulées « Connaissez vos droits ».  Cela démontre, selon lui, le bien-fondé de la régionalisation.  L’Union européenne juge cette démarche positive et encourage son élargissement à d’autres centres.  De même, elle encourage le DPI et le réseau des centres d’information des Nations Unies à renforcer la coopération avec toutes les autres entités de l’ONU aux niveau national et local afin de développer une stratégie de communication plus cohérente et de s’exprimer d’une seule voix.  Plus que jamais, l’ONU doit expliquer, débattre et convaincre pour démontrer qu’elle conserve toute sa pertinence face aux défis d’aujourd’hui et de demain. 


La deuxième priorité, a estimé M. Lacroix, est l’effort en faveur du multilinguisme.  Le multilinguisme est une dimension essentielle du travail des Nations Unies, a-t-il dit, relevant que, si beaucoup avait été fait, la situation demeurait insatisfaisante.  Nous serons attentifs à ce que tous les moyens dont dispose le Département soient mis en œuvre pour atteindre notre objectif commun, a-t-il déclaré.  Le représentant a enfin souligné la nécessité de simplifier la résolution, jugée très longue, très compliquée et parfois illisible.  Il convient de la simplifier en la tournant vers l’action afin que le message de l’ONU soit mieux transmis et mieux compris de par le monde, a-t-il ajouté.  Le représentant a dit attendre avec intérêt la communication d’un projet de texte proposé en ce sens par le Groupe des 77 et de la Chine.  Par ailleurs, à quelques jours de la célébration de la Journée de la liberté de la presse, M. Lacroix a mis l’accent sur la responsabilité collective pour faire en sorte que cessent les attaques contre les journalistes, dont 65 ont été tués en 2007 et huit depuis le début de l’année. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a souligné que le travail effectué dans les pays de la région, en dépit des modestes ressources dont ils disposent, permettait de diffuser clairement le message de l’ONU à ce niveau.  Il a également appelé à un dialogue constructif et permanent entre le Département de l’information et les États Membres en vue de renforcer le réseau des centres d’information.  Le représentant a ajouté que le Groupe de Rio estimait que beaucoup reste à faire pour parvenir au multilinguisme et que le message de l’ONU, destiné à améliorer l’image de l’ONU, doit être diffusé dans le plus grand nombre de langues possibles.  M. Heller a souhaité qu’à cette fin, l’Organisation continue de s’appuyer sur les médias traditionnels que sont la radio, la télévision et la presse écrite, sachant que ces médias doivent être développés plus avant dans les pays pauvres.  Les programmes radiophoniques gagneraient à être diffusés en portugais et en langues autochtones, a encore dit le représentant, et c’est pourquoi sa délégation invite le DPI à améliorer les conditions de travail des journalistes locaux des États Membres.  M. Heller a ensuite affirmé qu’il n’était plus possible que les communiqués de presse de l’ONU ne soient publiés qu’en anglais et en français.  Il est important que ces documents soient disponibles en espagnol, autre langue officielle, a-t-il souligné.  Le représentant a réaffirmé que le multilinguisme avait pour vocation de transmettre au plus grand nombre le message universel des organisations internationales, y compris l’ONU et ses partenaires. 


M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) a déclaré que depuis sa création en 1978, le Comité de l’information s’était donné pour mission de promouvoir un nouvel ordre mondial de l’information, plus juste et plus efficace.  Le représentant a ajouté que la réalisation de cet objectif était compromise et menacée par des phénomènes contraires aux valeurs communes de la Charte de l’ONU.  Le représentant a stigmatisé « une campagne en règle qui se distingue par ses appels à l’intolérance ».  Il a déclaré que l’islamophobie, prenant pour cible des valeurs religieuses partagées par plus d’un milliard de musulmans, n’était qu’une variante des manifestations de rejet de l’autre, mais qu’elle occupait une place importante dans le discours d’une minorité non représentative dans certains pays européens.  M. Yousfi a appelé à l’action contre ce phénomène, pour éviter que ne s’instaure un climat d’incompréhension et de tensions susceptibles de faire le lit des extrémismes de tous bords. 


Le représentant de l’Algérie a ensuite souhaité que le Comité donne au Département de l’information l’impulsion nécessaire à la poursuite de ses actions de sensibilisation et de ses programmes éducatifs en assurant à ses messages une large diffusion.  Les nouvelles technologies, a-t-il dit, ainsi que les centres régionaux d’information et le réseau de partenaires institutionnels offrent un relais efficace qui doit être mis au service de cette cause, qui est décisive pour l’avenir de l’humanité.  Le représentant a ajouté qu’il allait sans dire que les mass médias, les communautés politique et scientifique et les organisations non gouvernementales (ONG) ont aussi un rôle à jouer dans l’accompagnement du débat sur le dialogue interreligieux et les civilisations.  M. Yousfi a par ailleurs demandé que la couverture du conflit israélo-palestinien soit objective et impartiale.  Il a estimé que cette tâche était un devoir de mémoire pour tous les peuples qui, à l’instar du peuple palestinien, ne se sont pas encore affranchis du colonialisme. 


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines), rappelant que la mission fondamentale du Département de l’information était de faire passer le message de l’ONU au reste du monde, a espéré que le Département soit en mesure de la mener à bien dans les domaines prioritaires de la paix, de la sécurité et des droits de l’homme.  Le représentant s’est en outre dit satisfait des efforts entrepris par le Département pour promouvoir une meilleure compréhension des différentes questions d’importance pour la communauté internationale.  Il a ainsi cité les campagnes de communication thématiques développées l’an dernier concernant les Objectifs du millénaire pour le développement, les droits de l’homme et les changements climatiques.  Il s’est également réjoui des efforts fournis pour répondre aux besoins des journalistes au Siège des Nations Unies et ailleurs dans le monde.  Le représentant s’est félicité des efforts DPI pour diffuser largement la culture du dialogue entre les civilisations et pour promouvoir la compréhension religieuse et culturelle par le biais des communications de masse.  Le représentant a invité le Département à se pencher sur la résolution 62/90 de l’Assemblée générale, adoptée à l’unanimité, et désignant une unité au sein du Département des affaires économiques et sociales comme point focal du Secrétariat des Nations Unies sur les questions interreligieuses et interculturelles. 


Le représentant a souhaité que le Département de l’information soit mieux à même de soutenir les efforts actuels des États Membres, le système des Nations Unies et la société civile pour promouvoir et renforcer le dialogue interreligieux, que le pape Benoît XVI a lui-même appelé les Nations Unies à poursuivre lors de son message récent devant l’Assemblée générale.  Le représentant a également mis l’accent sur l’importance du rôle de l’information dans le succès des opérations de maintien de la paix.  Il a ainsi félicité le DPI d’avoir été la base médiatique des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et a souhaité que le Département continue à déployer des efforts visant à faire en sorte que les populations des pays hôtes des opérations de maintien de la paix aient pleinement conscience de la raison de la présence de l’ONU.  Le représentant a par ailleurs estimé que le Département devrait poursuivre ses efforts en vue de renforcer son partenariat avec la société civile.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, a déclaré que la question de l’édification d’un nouvel ordre mondial d’information, juste et efficace, était une préoccupation constante de sa délégation.  Il a en outre estimé que la diffusion du message de paix de l’ONU dans un monde moderne qui connaît de plus en plus de problèmes transnationaux, était devenue une tâche très délicate.  L’ONU doit communiquer sur son action dans le domaine de la paix et de la promotion du dialogue entre les civilisations, a dit le représentant.  Il a souhaité que le Département de l’information se concentre sur les questions traitées par l’Assemblée générale, en matière notamment de lutte contre les occupations étrangères et en assurant la couverture la plus constante possible de la question de Palestine.


Le représentant syrien a ensuite invité le Département de l’information à poursuivre les efforts entrepris pour rationaliser le réseau des centres d’information.  Il a ainsi attiré l’attention sur la nécessité d’allouer les ressources humaines et financières adaptées à cette fin, en particulier dans les pays les moins avancés.  Ces pays, a estimé le représentant, doivent être en mesure d’influencer l’opinion publique de leur pays et de créer un climat propice à l’accompagnement des changements profonds que connaît la communauté internationale.


Pour ce qui concerne la question du multilinguisme, le représentant a souhaité que la page en arabe du site Web de l’ONU soit améliorée, en tenant compte des spécificités linguistiques de cette langue.  Revenant sur la couverture médiatique du conflit israélo-palestinien, le représentant a rappelé que le peuple palestinien, « qui souffre depuis aussi longtemps qu’existent les Nations Unies », avait droit à plus de visibilité.  Les journalistes sur place ne peuvent pas exercer leur métier normalement, a-t-il encore déploré, demandant ensuite que le DPI aide aussi les journalistes palestiniens à faire leur travail en dépit des restrictions imposées par Israël.  S’agissant des communiqués de presse, le représentant a invité les services concernés à en renforcer l’objectivité et à faire en sorte que ces documents importants soient publiés dans les six langues officielles de l’ONU.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.