OUVERTURE AU SIÈGE DE L’UNESCO, À PARIS, DE LA SOIXANTE ET UNIÈME CONFÉRENCE ANNUELLE DPI/ONG
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61ème Conférence annuelle DPI/ONG
Matin
OUVERTURE au siège de l’unesco, à PARIS, DE LA SOIXANTE ET UNIèME CONFéRENCE ANNUELLE DPI/ONG
En cette année de soixantième anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Conférence entend réaffirmer les principes de cet instrument
(Publié tel que reçu)
PARIS, 3 septembre -- La soixante et unième Conférence annuelle du Département de l’information (DPI) pour les organisations non gouvernementales (ONG) a ouvert ses travaux, ce matin, au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), à Paris, en entendant les interventions de huit personnalités. Le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a tout d’abord souhaité la bienvenue aux participants, soulignant la contribution indispensable des représentants de la société civile dans la promotion des droits de l’homme et en les exhortant à intensifier leurs efforts dans ce domaine.
C’est la première fois que cette manifestation se déroule hors du Siège de l’ONU à New York. Placée sous le thème: « Réaffirmer les droits de l’homme pour tous: la Déclaration universelle à 60 ans » et organisée par le DPI en partenariat avec la communauté des ONG et avec le concours de l’UNESCO, du Haut Commissariat aux droits de l’homme et de la France, la conférence devrait réunir cette année un grand nombre de représentants d’ONG et permettre une meilleure représentation européenne, africaine et asiatique, a précisé le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information des Nations Unies, Kiyo Akasaka.
Dans un message vidéo adressé aux participants, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, s’est engagé pour sa part à tout faire pour que les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme deviennent une réalité.
La part prise par les droits de l’homme dans les relations internationales est devenue incontournable, a relevé quant à lui le Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, Srgjan Kerim, dans un message vidéo à la Conférence.
Shamina de Gonzaga, Présidente de la soixante et unième Conférence annuelle DPI/ONG, a souligné que l’objectif de la présente Conférence n’était pas de réécrire une déclaration déjà existante ou d’en écrire une nouvelle, mais bien de réaffirmer la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Les intervenants ce matin ont tous souligné le caractère hautement symbolique de la tenue à Paris de la présente Conférence annuelle alors qu’est célébré cette année le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948 dans la capitale française. Plusieurs intervenants ont rappelé que c’est une réflexion menée à l’UNESCO dans les années qui ont précédé l’adoption de la Déclaration universelle qui a contribué à démontrer que, malgré la grande diversité des pays et des peuples, les idéaux des droits de l’homme et le respect de la dignité humaine étaient communs à l’humanité.
Le Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des traités au Haut Commissariat aux droits de l’homme, Bacre Ndiaye, a insisté sur la nécessité de dénoncer les attaques portées contre la vision unitaire et universelle de la Déclaration de 1948, notamment les attaques émanant de ceux qui contestent, au nom de spécificités culturelles, le caractère universel des normes énoncées dans cet instrument.
La volonté de certains d’imposer un concept de diffamation des religions qui restreindrait la liberté d’expression est en contradiction avec le principe d’universalité inhérent aux droits de l’homme, a pour sa part souligné Mme Rama Yade, Secrétaire d’État chargée des affaires étrangères et des droits de l’homme de la France. Mme Yade a en outre souligné que les droits de l’homme ne sont jamais irréversiblement acquis et que leur protection nécessite un combat incessant.
Durant cette séance d’ouverture, Simone Veil, ancienne Ministre d’État de la France, a souligné que face à la raison d’État, les ONG ont un rôle fondamental à jouer pour défendre des intérêts que les États ne défendent pas. Mme Veil a lancé un appel afin que la Conférence de suivi qui doit se tenir à Genève l’an prochain -huit ans après la Conférence contre le racisme de Durban- ne soit pas l’objet de dérives similaires à celles auxquelles on avait pu assister en 2001 à Durban. « Les ONG ont un rôle fondamental à jouer en défendant d’autres intérêts que les États ne prennent pas en compte, sourds aux besoins et aux souffrances de leurs populations », a-t-elle notamment déclaré.
Cette année, le programme de ces trois journées de Conférence encouragera l’engagement actif des participants, dans le cadre de cinq tables rondes, d’une quarantaine d’ateliers de mi-journée et de nombreuses réunions subsidiaires.
La première table ronde de la conférence se tiendra cet après-midi sur le thème « Défendre la Déclaration universelle des droits de l’homme ».
SOIXANTE ET UNIÈME CONFÉRENCE ANNUELLE DU DÉPARTEMENT DE L’INFORMATION POUR LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES, INTITULÉE: « RÉAFFIRMER LES DROITS DE L’HOMME POUR TOUS: LA DÉCLARATION UNIVERSELLE A 60 ANS »
Déclarations de la séance d’ouverture
M. KOÏCHIRO MATSUURA, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, a rappelé que la présente Conférence s’inscrit dans le cadre des célébrations du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui culmineront le 10 décembre prochain par une réunion extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il est hautement symbolique que la présente Conférence, sur le thème « Réaffirmer les droits de l’homme pour tous: la Déclaration universelle a 60 ans », se déroule dans la ville où a été adoptée la Déclaration et dans l’enceinte de l’UNESCO, qui a joué un rôle central dans son adoption, a-t-il souligné. Il a en outre fait part de sa sincère gratitude aux autorités françaises pour leur précieux soutien dans la préparation et l’organisation de la présente Conférence.
M. Matsuura a d’autre part souligné que les organisations non gouvernementales constituent un cadre essentiel d’action et de réflexion sur les droits et libertés et qu’il est donc naturel qu’elles soient des partenaires de premier plan pour traduire dans la réalité l’objectif de dignité et de justice pour tous fixé par les Nations Unies pour cette commémoration. Les valeurs universelles des droits de l’homme et des libertés fondamentales sont au cœur même du mandat de l’UNESCO, a-t-il rappelé, soulignant que l’Organisation est née de la conviction selon laquelle une paix durable ne peut être établie que sur la base de la solidarité morale et intellectuelle de l’humanité et sur le respect des droits de l’homme et de la justice, a poursuivi le Directeur général de l’UNESCO. La réflexion menée à l’UNESCO en 1947 et 1948 a contribué à démontrer que malgré la grande diversité des pays et des peuples, les idéaux des droits de l’homme et le respect de la dignité humaine étaient communs à l’humanité entière, a-t-il fait observer.
M. Matsuura a notamment rappelé que l’UNESCO dispose d’une procédure confidentielle pour la protection des droits des enseignants, des étudiants, des écrivains, des artistes et des journalistes. Cette procédure a permis d’intervenir avec succès en faveur de personnalités telles que Vaclav Havel, Andreï Sakharov, Rostropovitch ou encore José Luis Massera. Le 30 septembre prochain marquera la célébration du trentième anniversaire de cette procédure, a indiqué M. Matsuura, ajoutant que l’une des tables rondes prévues durant la présente Conférence annuelle DPI/ONG fournira l’occasion de mieux la faire connaître.
M. Matsuura a fait état, entre autres, de l’importante conférence régionale qui, avec l’appui du Gouvernement de la Colombie, se tiendra le 9 septembre, à Carthagène des Indes, sur le rôle des médias et de l’éducation dans la promotion des droits de l’homme. En décembre prochain, sera organisée au siège de l’UNESCO la remise du prix UNESCO/Bilbao pour la promotion d’une culture des droits de l’homme, a-t-il ajouté. Le Directeur général de l’UNESCO a insisté sur la place centrale qu’occupent les ONG au sein de l’Organisation ainsi que sur le rôle essentiel du Comité de liaison ONG/UNESCO. Il a exprimé l’espoir que les travaux de la présente Conférence voient apparaître de nouvelles convergences et permettent de progresser dans la réflexion commune sur l’universalité des droits de l’homme
M. KIYO AKASAKA, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, a déclaré que la Conférence annuelle DPI/ONG de cette année revêt une importance particulière, du fait, en particulier, que c’est la première fois, en 60 ans, qu’elle se tient en dehors du Siège des Nations Unies à New York. Cette année, plus de 2000 représentants d’ONG se sont inscrits à cette Conférence, a-t-il précisé, ajoutant que la répartition géographique des participants est bien meilleure que les années précédentes, en particulier du fait d’une meilleure représentation africaine et asiatique.
M. Akasaka a rappelé que c’est ici, à Paris, qu’il y a 60 ans, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme. Une résolution a été ensuite adoptée la même année visant à ce que les États Membres ne ménagent aucun effort afin de faire connaître cette Déclaration et son contenu. L’objectif de la réalisation des droits de l’homme est aussi crucial aujourd’hui qu’à l’époque, a souligné M. Akasaka. La présente Conférence constitue une opportunité de réaffirmer l’engagement de tous en faveur des droits de l’homme auxquels chacun a droit, a-t-il conclu.
Mme RAMA YADE, Secrétaire d’État chargée des affaires étrangères et des droits de l’homme de la France, a constaté avec satisfaction que la Déclaration universelle des droits de l’homme suscite toujours autant d’enthousiasme, 60 ans après son adoption. L’UNESCO joue, avec les autres institutions des Nations Unies, un rôle incontestable pour faire progresser la cause des droits de l’homme, a souligné Mme Yade. L’ambition de la France, au sein de l’ONU, est de soutenir et promouvoir l’élaboration de normes internationales toujours plus justes, a-t-elle indiqué. Elle a rappelé qu’il y a 10 ans, à l’occasion des 50 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme, avait été adoptée une déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme ; Mme Yade a insisté sur la priorité que constitue pour la France et pour l’Union européenne la protection de ces personnes.
En 1789, c’est la France qui a énoncé cette idée pourtant simple selon laquelle tous les hommes naissent libres et égaux en droit et c’est encore en France, à Paris, en 1948 qu’a été adoptée la Déclaration universelle des droits de l’homme, a rappelé la Secrétaire d’État. Les droits de l’homme ne sont jamais irréversiblement acquis et leur protection nécessite un combat incessant, a-t-elle dit; en la matière, il ne faut jamais s’arrêter sous peine de reculer. Mme Yade a fait part du souhait du Ministère des affaires étrangères de la France de faire en sorte que les ambassades françaises à travers le monde deviennent de véritables maisons des droits de l’homme appelées à soutenir les défenseurs des droits de l’homme, notamment par l’envoi d’observateurs à leurs procès, le cas échéant. Mme Yade a en outre fait part de son projet de création d’une Académie de France, qui serait une véritable Villa Médicis des droits de l’homme.
La volonté de certains d’imposer un concept de diffamation des religions qui restreindrait la liberté d’expression est en contradiction avec le principe d’universalité inhérent aux droits de l’homme, a-t-elle suivi. Elle a déploré que lors d’une récente session du Conseil des droits de l’homme, un orateur ait été censuré pour avoir abordé dans sa déclaration la question de la lapidation des femmes adultères au nom des principes de la charia. Mme Yade a fait savoir que la France, en tant que pays présidant actuellement l’Union européenne, entendait porter et promouvoir le thème de l’égalité entre hommes et femmes et plus précisément de la lutte contre les violences faites aux femmes. la France a l’intention de soumettre à ses partenaires européens un projet de texte sur ce thème, a-t-elle dit. Une autre cause que la France entend faire progresser durant sa présidence de l’Union est celle de la lutte contre l’homophobie, l’objectif étant d’amener les États qui ne l’ont pas encore fait à abandonner la sanction de l’homosexualité - encore passible de la peine de mort dans six pays. L’objectif de la présente Conférence est bien d’irriguer le travail des ONG des objectifs et principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme, a conclu la Secrétaire d’État.
Dans un message vidéo adressé aux participants, M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a rappelé que depuis 1948, les droits de l’homme ont été au centre des travaux des Nations Unies, la société civile ayant joué un grand rôle en faveur de leur promotion. Les droits de l’homme et les libertés restent une réalité éloignée pour encore trop de personnes, a poursuivi le Secrétaire général. M. Ban s’est engagé, en ce soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, à tout faire pour que les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme deviennent une réalité. Il a en outre assuré la nouvelle Haut Commissaire aux droits de l’homme de tout son soutien.
Dans un message vidéo adressé à la Conférence, M. SRGJAN KERIM, Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, a pour sa part déclaré que la Déclaration universelle des droits de l’homme constitue le véritable socle de l’édifice actuel des droits de l’homme au niveau international. De marginale, la part prise par les droits de l’homme dans les relations internationales est devenue incontournable, a-t-il relevé. C’est en assurant la promotion et la protection des droits de l’homme que l’on pourra au mieux dégager les potentiels humains, a-t-il ajouté. M. Kerim a exprimé sa conviction que le partenariat entre Nations Unies, États membres et société civile permettrait de faire des droits de l’homme universels une réalité pour tous.
M. BACRE NDIAYE, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des traités au Haut Commissariat aux droits de l’homme, a salué les participants de la Conférence au nom de la nouvelle Haut Commissaire aux droits de l’homme, Mme Pillai, qui vient de prendre ses fonctions. C’est une étude menée à l’initiative de l’UNESCO auprès des experts et chercheurs de la société civile qui, en son temps, a contribué à mettre en exergue la convergence des cultures sur la question de la dignité humaine – convergence qui se trouve à la base de la Déclaration universelle des droits de l’homme, a rappelé M. Ndiaye.
Il a fait part de l’initiative prise par le Haut Commissariat aux droits de l’homme visant à ce que la semaine du 6 au 12 octobre 2008 soit désignée Semaine de la dignité et de la justice pour les détenus. Le but de cette initiative est de rendre plus visible les questions en rapport avec les droits des personnes détenues, a-t-il précisé.
M. Ndiaye a en outre rappelé qu’en 1998, l’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté une déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme. Dans de nombreux pays encore, les lois nationales continuent de restreindre le droit d’association et de réunion, ainsi que les libertés d’opinion et d’expression, a-t-il poursuivi, déplorant les entraves et limitations auxquelles se heurtent encore souvent les organisations de la société civile.
M. Ndiaye a souligné que pour protéger la Déclaration universelle des droits de l’homme et ses principes et empêcher des violations flagrantes de droits de l’homme, il faut dénoncer les attaques portées contre la vision unitaire et universelle de cette Déclaration. Au nombre des attaques menées contre la Déclaration, figure celle qui conteste, au nom de spécificités culturelles, le caractère universel des normes qui y sont énoncées. Il convient donc de se concentrer sur la lutte contre les obstacles qui entravent la mise en œuvre de toutes les normes contenues dans cette Déclaration, a conclu M. Ndiaye.
Mme SIMONE VEIL, ancienne Ministre d’État de la France, a rappelé que c’est l’Europe qui, à deux reprises, dans la première moitié du XXème siècle, a entraîné une grande partie du monde dans la guerre, avant de faire de sa volonté d’union un contrepoint aux crimes contre l’humanité commis lors de la guerre 1939-1945. En effet, au milieu de la Seconde Guerre mondiale, six millions d’hommes, de femmes et d’enfants furent assassinés pour le seul fait d’être nés juifs. « J’ai été témoin de certains de ces crimes et, comme tous les rares survivants, cela m’a marquée à jamais », a souligné Simone Veil. Si l’idéal des droits de l’homme a été affirmé en réaction à ces crimes atroces, la défense de ces principes est un combat permanent et universel, a-t-elle déclaré. C’est un combat de l’homme contre les pulsions de mort et de haine qui l’habitent, un combat de la raison contre la déraison, de la compassion contre l’indifférence. Dans cette lutte permanente, chacun a sa place, car l’Histoire est faite d’une chaîne de responsabilités individuelles et collectives, où nous avons tous un rôle à jouer, a souligné Simone Veil.
Aujourd’hui encore, nous savons que de nombreux États bafouent les droits les plus élémentaires de leurs concitoyens, a-t-elle poursuivi. Face aux dérives des États et de ce qu’il est convenu d’appeler la raison d’État, les ONG ont un rôle fondamental à jouer, en défendant d’autres intérêts que les États ne prennent pas en compte. Dans un monde où l’économie et les risques sont globalisés, les organisations non gouvernementales ont pris très tôt la mesure du caractère mondial des problèmes contemporains. Elles jouent un rôle moteur, en défendant les droits de l’homme partout où ils sont bafoués. Du fait même de leur diversité, les ONG ont vocation à mettre en exergue la situation de ceux dont les droits ne sont pas suffisamment protégés. Il est vrai que du fait de leur diversité et de leur indépendance, il leur est facile de défendre des points de vue et des intérêts différents, voire discordants et contradictoires. C’est à la fois une garantie pour ceux que l’on oublie trop souvent, mais aussi un risque de démagogie, a fait observer Simone Veil. C’est pourquoi les ONG doivent, tout en restant diversifiées, demeurer vigilantes face à certains écueils. A cet égard, Simone Veil a regretté la sous-représentation des ONG des pays en développement au sein des organisations internationales. L’importance des médias est aujourd’hui à double tranchant, a-t-elle poursuivi. Ils constituent certes une formidable caisse de résonance, mais les risques de dérives sont réels, a-t-elle fait observer. Le sensationnalisme médiatique, la quête du spectaculaire, peuvent parfois occulter des problèmes de fond d’une tout autre ampleur, mais qui sont moins « télégéniques », a-t-elle précisé. Réaffirmer les droits de l’homme aujourd’hui, c’est accorder une attention particulière aux populations victimes de la guerre, comme au Darfour, ou d’épidémies dévastatrices, comme le sida et le paludisme. Cela passe également par la redéfinition des rapports Nord/Sud, mais aussi par la prise en compte des personnes qui, bien qu’elles résident dans les pays développés, se trouvent en situation de détresse. Réaffirmer les droits de l’homme, c’est encore défendre la liberté de pensée et promouvoir les droits des femmes, a ajouté Simone Veil.
Évoquant le rôle des ONG, je ne peux occulter la situation des pays qui, encore aujourd’hui, leur demeurent inaccessibles, a poursuivi Simone Veil. Les récents Jeux Olympiques de Pékin, en ouvrant la Chine aux étrangers, ont montré combien il était difficile pour les ONG d’y travailler. C’est encore le cas pour plus de pays qu’on ne l’imagine, bien que la plupart se prévalent du respect des droits de l’homme. Simone Veil a en outre évoqué la création du Fonds d’affectation spéciale au profit des victimes des crimes relevant de la Cour pénale internationale, qui siège à La Haye depuis 2003. Ce Fonds est amené à travailler avec les ONG qui connaissent parfaitement les populations concernées et qui sont à même de nous conseiller et surtout de mettre en œuvre certaines des décisions que nous prenons, a souligné Simone Veil. Enfin, à l’heure où se prépare à Genève une conférence qui doit faire suite l’an prochain à celle de Durban en 2001, Simone Veil a lancé « un appel pour qu’elle ne soit pas le lieu de dérives similaires à celles auxquelles le monde a assisté ». Les ONG, par leurs actions et leurs paroles, sont des aiguillons qui rappellent les États à leurs responsabilités, a conclu Simone Veil.
Mme SHAMINA DE GONZAGA, Présidente de la soixante et unième Conférence annuelle DPI/ONG, a souligné que l’objectif de la présente Conférence n’est pas de réécrire une déclaration déjà existante ou d’en écrire une nouvelle, mais bien de réaffirmer une déclaration importante: la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Il incombe à chacun de se souvenir qu’il ne faut pas se tourner vers les institutions qui œuvrent en faveur des droits de l’homme au niveau international pour les contrôler, mais bien pour les soutenir, a-t-elle ajouté.
En début de séance, les participants ont observé une minute de silence à la mémoire des 17 représentants d’ONG et des Nations Unies victimes du tragique accident d’avion survenu hier en République démocratique du Congo.
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