DEVANT LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME, LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE LANCE L’APPEL INTERINSTITUTIONS POUR L’ÉLIMINATION DES MUTILATIONS GÉNITALES
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Commission de la condition de la femme
Cinquante-deuxième session
6e et 7e séances – matin et après-midi
DEVANT LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME, LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE LANCE L’APPEL INTERINSTITUTIONS POUR L’ÉLIMINATION DES MUTILATIONS GÉNITALES
La Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Asha-Rose Migiro, a lancé cet après-midi, lors d’une séance de la session de la Commission de la condition de la femme, l’Appel interorganisations pour l’élimination de la mutilation génitale, exprimant ainsi la ferme volonté de la communauté internationale de lutter contre cette pratique néfaste qui a fait à ce jour entre 100 et 140 millions de victimes en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient.
Indiquant que cette année 3 millions de filles subiront une mutilation génitale, la Vice-Secrétaire générale a souligné que cette pratique est contraire aux valeurs universelles et représente un défi à la dignité humaine et à la santé. Les mutilations, a-t-elle ajouté, sont souvent infligées à des mineures et constituent une violation flagrante des droits de l’enfant au libre consentement lorsqu’il s’agit de son corps. Il n’y a pas de solution rapide au problème, a admis la Vice-Secrétaire générale, en appelant à un changement collectif des comportements et à une lutte contre les valeurs et les mécanismes qui soutiennent la pérennité de ces pratiques.
Cet Appel, a-t-elle encore dit, réaffirme l’engagement collectif pris par la communauté internationale, tout en y incorporant de nouvelles études et en tirant les enseignements du passé. Il met l’accent sur les droits de l’homme et sur la dimension juridique de la question et exprime clairement l’engagement des institutions de l’ONU d’aider les communautés affectées. La Vice-Secrétaire générale a appelé les États Membres à se joindre à cette lutte qui est engagée pour promouvoir la fin des pratiques de mutilations sexuelles et reconnaître la responsabilité pénale de leurs auteurs.
Les délégations de la Commission de la condition de la femme ont ensuite poursuivi le débat général qu’ils avaient entamé lundi sur le financement de la parité entre les sexes et l’autonomisation de la femme. Pour la représentante de la Hongrie, dont le pays voit en ce moment l’apparition du concept « budget genre » pour la premières fois dans ses textes officiels, la redistribution des ressources n’est pas une chose aisée, comme l’a montré le débat houleux qui a eu lieu au sein du Parlement hongrois sur la question des quotas de représentativité féminine en politique. Détaillant la politique nationale de son pays et les obstacles rencontrés dans l’établissement de « budget genre », la Ministre de la fonction publique et de l’administration de l’Afrique du Suda expliqué que dans son pays ce sont les femmes qui inspirent la création de mécanismes financiers et d’opportunités économiques. Ce sont elles qui nous forcent à travailler à l’intégration de la dimension sexospécifique dans les accords internationaux relatifs au financement du développement, a-t-elle précisé.
En Équateur, a expliqué la Vice-Ministre de la condition de la femme de ce pays, le « budget genre » nous a permis de voir si les priorités établies lors des conférences internationales avaient été prises en compte. Elle a précisé que désormais l’égalité entre les sexes était un critère entrant dans les prévisions de financement public. En Finlande, l’intégration de la « perspective genre » est désormais partie intégrante de la procédure de budgétisation et n’est pas un processus séparé, a insisté pour sa part le Ministre des affaires sociales et de la santé finlandais. C’est aussi le cas au Botswana, où la budgétisation sensible au genre a déjà été adoptée par six ministères, cinq autres devant suivre la même voie au cours de l’exercice budgétaire 2008/2009. La Ministre des femmes et de l’enfance du Ghana a enfin souligné l’importance de mieux étudier les conséquences sur la parité du financement du développement et de renforcer la « perspective genre » dans les six domaines d’action du Consensus de Monterrey. Elle a estimé que le processus de suivi de Monterrey, dont la première évaluation aura lieu à Doha au Qatar, devait améliorer les conditions du financement en faveur de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes.
La Commission de la condition de la femme poursuivra son débat général demain à partir de 10 heures.
SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »
Suite du débat général
Après que Mmes RACHEL MAYANJA, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme, CAROLINE HANNAN, Directrice de la Division de la promotion de la femme, JOANNE SANDLER, Directrice exécutive par intérim du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), CARMEN MORENO, Directrice de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) et Dubravaka Simonovic, Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, ont présenté les rapports dont est saisie la Commission de la condition de la femme, (documents E/CN.6/2008/3 à E/CN.6/2008/9), la Commission a repris son débat général entamé lundi dernier.
Mme PATRICIA MULASIKWANDA, Ministre de la parité et de la participation des femmes au développement de la Zambie, qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a indiqué que les pays membres de la SADC ont déjà commencé à mettre en œuvre des mesures de budgétisation soucieuse d’égalité entre les sexes. Ces pays sont ainsi appelés à mettre au point des mécanismes pour collecter des ressources en mettant l’accent sur l’autonomisation économique des femmes et l’égalité des sexes. En outre, la SADC est sur le point de développer une politique régionale de promotion de la femme pour améliorer les synergies entre les efforts nationaux et régionaux. Elle continue aussi ses consultations sur un projet de protocole pour la promotion de la femme, qui devrait être adopté par les chefs d’État et de gouvernement à la fin de cette année, a indiqué Mme Mulasikwanda. Rappelant que la SADC est la région qui détient le triste record du taux le plus élevé de prévalence du VIH/sida, la Ministre a remercié le système de l’ONU pour l’aide qu’il continue d’apporter à la région. Elle a poursuivi sur la question des changements climatiques pour demander l’intégration de la dimension sexospécifique dans les textes pertinents, l’augmentation des ressources et le démarrage du Fonds d’adaptation. Elle a conclu en appelant la communauté internationale à envisager la création d’un fonds pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, compte tenu du manque de ressources dont souffrent les efforts déployés en la matière depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing.
Mme PHILOMÈNE OMATUKU, Ministre du genre, de la famille et de l’enfant de la République démocratique du Congo, a rappelé que les conflits armés qui avaient lieu dans son pays depuis plus d’une décennie étaient caractérisés par des violences sexuelles d’une cruauté sans précédent contre les femmes, les filles et les enfants. Elle a indiqué que ces violences sexuelles « érigées en armes de guerre » brisaient les familles et fragilisaient les communautés par leurs effets psychologiques. Par conséquent, la femme, principale actrice du développement, est affaiblie tant sur le plan de la santé physique, psychique, morale que sur le plan économique, a-t-elle ajouté. Soulignant la nécessité d’une prise en charge holistique des victimes, elle a fait valoir que son gouvernement s’était engagé dans une approche multisectorielle pour lutter contre ce fléau. Elle a notamment fait part d’une loi de juillet 2006 contre les violences sexuelles qui qualifie de « viol » tout rapport sexuel avec une personne de moins de 18 ans, et le fait que le chef des forces armées s’était engagé pour que l’armée devienne un bouclier contre la violence faite aux femmes.
La Ministre a d’autre part souligné les activités menées dans son pays pour lutter contre la violence faite aux femmes, dont la prise en charge des victimes, leur réinsertion sociale, leur accompagnement judiciaire et la réparation des préjudices qu’elles ont subi. Elle a aussi mis en avant l’importance de la prévention, notamment par la lutte contre l’impunité, l’arrestation effective des violeurs condamnés et la publicité autour de jugements sur les violences sexuelles. Mme Omatuku a aussi déclaré qu’il fallait œuvrer en faveur de la promotion de la femme et permettre aux femmes de connaître leurs droits. Enfin, elle a affirmé que la réforme des services de sécurité, de l’armée et de la police, était en cours avec notamment le souci d’intégrer le genre dans l’organisation et les programmes ayant trait à ces secteurs. Enfin, elle s’est félicitée du thème choisi cette année par la Commission, soulignant l’importance d’une budgétisation sensible au genre et d’un appui accru à la promotion de l’égalité des sexes dans tous les secteurs de la vie nationale.
S’exprimant au nom de la délégation zambienne, Mme PATRICIA MULASIKWANDA, Ministre de la parité et de la participation des femmes au développement de la Zambie, a reconnu que malgré les progrès que son pays a enregistrés, il ne sera peut-être pas possible d’y réaliser dans les temps impartis l’objectif visant à réduire de moitié la mortalité maternelle, en raison de l’absence de personnel qualifié, en particulier dans les zones rurales. Pour remédier à la situation, le Gouvernement de la Zambie a prévu, dans le budget de cette année, des ressources pour recruter et retenir le personnel médical requis. Parmi d’autres défis à relever, la Ministre a cité la féminisation de la pauvreté et de la pandémie de VIH/sida, la difficulté à faire comprendre que la violence contre les femmes constitue une violation des droits de l’homme, l’institutionnalisation insuffisante de la perspective sexospécifique dans les ministères et autres institutions gouvernementales et la faible responsabilisation des mécanismes d’intégration de la dimension sexospécifique. En matière de promotion de la femme, a-t-elle conclu, les objectifs ne seront pas réalisés tant que les ressources nécessaires ne seront pas mobilisées. La Ministre a donc appelé la communauté internationale à redoubler d’effort pour honorer ses engagements en faveur de la réalisation des objectifs de développement internationalement agréés.
Mme GERALDINE FRASER-MOLEKETI, Ministre de la fonction publique et de l’administration de l’Afrique du Sud, a réitéré le ferme attachement de son pays à l’objectif de l’Union africaine visant à parvenir à un taux de 50% de représentation des femmes dans les processus de prise de décision. Dans le cadre de la mise en œuvre du « Pacte du peuple », le Président sud-africain, a indiqué la Ministre, a créé un Groupe de travail qui, incluant des femmes de tous les segments de la société, rend compte régulièrement des progrès, des résultats et des défis auxquels sont confrontées les Sud-Africaines. Cet effort a conduit à la création d’un Fonds de promotion de la femme, dont le but est d’améliorer l’accès des femmes aux mécanismes de financement. En Afrique du Sud, a dit la Ministre, les femmes affectées par la pauvreté prennent leur vie en main en mettant en place des stratégies novatrices pour relever les défis du développement et de la durabilité des modes de vie. Ce sont ces femmes qui inspirent la création de mécanismes financiers et d’opportunités économiques, a dit la Ministre. Elles encouragent le Gouvernement à se battre pour des modèles fiscaux novateurs. Ce sont ces femmes, a-t-elle ajouté, qui nous forcent à travailler à l’intégration de la dimension sexospécifique dans les accords internationaux relatifs au financement du développement. Elles nous implorent d’examiner les moyens d’intégrer le secteur informel dans les processus fiscaux. La justice et la mobilisation sociales, a conclu la Ministre, ne peuvent être réalisées qu’à travers un partenariat fort entre le Gouvernement, le secteur privé, les ONG et la société civile.
M. STEFAN WALLIN, Ministre des affaires sociales et de la santé de la Finlande, a souligné le rôle crucial que jouent les Nations Unies dans la promotion de l’égalité entre les sexes, affirmant que le système onusien devait être plus cohérent et rendre des comptes à tous les niveaux. Il a de plus déclaré que l’autonomisation de la femme et la promotion de la parité étaient nécessaires à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). M. Wallin a indiqué que son gouvernement s’était engagé à promouvoir l’égalité entre les sexes dans toutes ses prises de décisions, et que des ressources supplémentaires seraient allouées aux agences gouvernementales et aux organisations de femmes. Il a aussi fait valoir qu’en 2007, le Parlement finlandais avait approuvé une loi qui régularise une subvention étatique annuelle versée à la plus grande organisation de femmes du pays. Il a estimé qu’en plus de recevoir un financement direct, la perspective genre devrait être intégrée dans toutes les planifications économiques et dans les budgets. Faisant part des efforts de son pays à cet égard, M. Wallin a noté que chaque ministère finlandais devait mettre en avant les activités pertinentes à la parité dans son budget, et que le budget national pour 2008 avait été élaboré en prenant en compte la perspective genre. En Finlande, l’intégration de la perspective genre est désormais partie intégrante de la procédure de budgétisation et non pas un processus séparé, a-t-il insisté. Enfin, M. Wallin a affirmé que la parité entre les sexes faisait partie de toute la coopération pour le développement de la Finlande. « Nous devons tous, en tant que donateurs, être conscients de l’impact de notre financement, qui doit atteindre les femmes et les hommes afin de leur permettre de parvenir au développement », a-t-il précisé.
M. GAOTHLAETSE MATLHABAPHIRI, Ministre du travail et de l’intérieur du Botswana, a indiqué que dans son pays, la budgétisation sensible au genre a déjà été adoptée par six ministères, cinq autres devant suivre la même voie au cours de l’exercice budgétaire 2008/2009. En outre, le Ministère de la promotion de la femme comprend désormais, après restructuration, sept départements au lieu de 13 auparavant. Parallèlement, le budget de ce ministère est passé de 200 000 dollars à 1,2 million pour cet exercice budgétaire. Ce budget devrait financer l’autonomisation des femmes, le renforcement de leur représentation dans les processus de prise de décision, leur accès à l’éducation, à la formation, et à la santé, l’amélioration de la condition des filles, et la lutte contre la violence faite aux femmes. Parmi les défis, le Ministre du Botswana a cité le manque de ressources financières et de capacités humaines. Après avoir indiqué que le Parlement avait adopté une loi contre la violence faite aux femmes, le Ministre a assuré que son gouvernement reconnaît la nécessité de renforcer les efforts qu’il déploie pour placer les mécanismes de promotion de la femme au centre du secteur public afin d’influencer les allocations financières à la promotion de l’égalité des sexes.
Mme ALIMA MAHAMA, Ministre de la femme et de l’enfance du Ghana, a affirmé que son pays continuait à financer divers programmes et projets en faveur de la promotion de la femme et de la parité entre les sexes. Parmi les domaines dans lesquels ont lieu ces activités, elle a cité la santé reproductive et la fourniture de services gratuits prénataux notamment. Dans le secteur économique, elle a mis en avant une initiative du Gouvernement visant à offrir aux femmes des services de microfinance ainsi que de petits prêts. Elle a par ailleurs indiqué que des fonds étaient dédiés à la protection des droits des femmes par le biais de services sociaux et légaux. Toutefois, en dépit de ces programmes, elle a admis qu’une étude menée l’année dernière par son ministère avait montré que les allocations financières n’étaient pas suffisantes pour traiter efficacement du fossé qui existe encore entre les sexes. En conséquence, nous avons commencé à prendre les mesures nécessaires pour traduire l’engagement pris par le Gouvernement en un budget qui prenne en compte la perspective genre, a déclaré Mme Mahama. Elle a ainsi fait part des activités que mène son ministère, en collaboration avec d’autres entités gouvernementales, dont le Ministère des finances, pour parvenir à cet objectif. Elle a notamment mis en avant la création d’un groupe d’experts pour faciliter l’intégration de la question genre à tous les secteurs, et la mise en place d’un comité directeur qui a développé à cet égard une feuille de route.
Mme Mahama a enfin souligné l’importance du prochain examen de la Conférence internationale de suivi du financement du développement. Selon elle, il faut mieux étudier les conséquences sur la parité du financement du développement et renforcer la perspective genre dans les six domaines d’action du Consensus de Monterrey. Elle a estimé que le processus de suivi de Monterrey devait améliorer les conditions du financement en faveur de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes. Enfin, la Ministre a argué que des flux financiers plus importants de la part de la communauté internationale, de manière bilatérale et multilatérale, permettraient d’accélérer les avancées en faveur des objectifs de développement et des cibles liés à la parité entre les sexes.
Mme NILCEA FREIRE, Ministre chargée du Secrétariat spécial des politiques relatives aux femmes du Brésil, a jugé regrettable que la question de la violence faite aux femmes demeure encore un défi à relever, avant de réitérer l’adhésion du Brésil à la Campagne mondiale qu’a lancée à cet égard le Secrétaire général, lundi dernier. Venant au thème prioritaire de l’ordre du jour de la Commission, elle a dénoncé les lacunes institutionnelles, le manque de ressources, la non-prise en compte des besoins des femmes dans les processus de planification, et la fragmentation des initiatives lancées. La Ministre a donc estimé qu’« il faut de l’énergie, de la persistance et de nouveaux engagements pour refléter les changements intervenus, en particulier l’impact négatif sur les femmes des modèles économiques qui ajoutent aux inégalités ». La Ministre a attiré l’attention de la Commission sur le « Consensus » de la Conférence des femmes d’Amérique latine et des Caraïbes, organisée en 2007. Ce Consensus a reconnu l’égalité politique comme le défi essentiel à la réalisation des changements et de progrès réels. Nous voulons une part égale dans les processus de prise de décision, a insisté la Ministre.
Décrivant les mesures prises dans son pays, elle a expliqué qu’il s’est agi de séparer les efforts de surveillance et de suivi des politiques publiques, et des activités opérationnelles, en créant un Secrétariat brésilien spécial aux politiques relatives aux femmes. La reconfiguration des mécanismes nationaux a permis d’augmenter l’influence politique du Gouvernement fédéral et de promouvoir des modifications similaires auprès des municipalités et des États, a précisé Mme Freire. La Ministre a aussi pointé du doigt le nouveau Plan pluriannuel pour la période allant de 2008 à 2011, adopté par son pays. Le Brésil a aussi défini un programme social qui est coordonné entre tous les ministères, a-t-elle ajouté. Ce programme fait de la lutte contre les inégalités une des principales priorités du Gouvernement. En toutes choses, a conclu la Ministre, il est important de fonder le travail à accomplir sur un programme structuré et coordonné par une instance spécifique.
M. WILLY TELAWI, Ministre de l’intérieur et du développement rural de Tuvalu, a déclaré que malgré les engagements pris en faveur de l’égalité entre les sexes, il n’y avait pas suffisamment de fonds fournis par les partenaires au développement à cet effet. Nous faisons face à un manque de ressources financières et humaines pour mettre en œuvre ces programmes au niveau national, a regretté M. Telawi. Il a indiqué que si l’intégration de la perspective genre constituait un défi pour Tuvalu, le pays avait pris en compte cet élément dans son processus budgétaire. Il a précisé que le plus grand obstacle pour son pays pour mettre en place une budgétisation sensible au genre était le manque de ressources. Il a rappelé que Tuvalu maintenait son engagement envers les femmes par l’application d’une politique nationale en faveur des femmes, qui vise à atteindre la parité et à éliminer toute discrimination antiféminine. Pour mettre en œuvre les mesures de cette politique, M. Telawi a souligné l’importance du soutien des partenaires de développement et des agences multilatérales de financement du développement. M. Telawi a par ailleurs insisté sur la question des changements climatiques, qui affectent particulièrement Tuvalu, et il s’est félicité que la Commission ait choisi ce sujet comme question émergente pour la présente session.
Mme LORETTA BUTLER-TURNER, Ministre d’État chargée du développement social des Bahamas, a indiqué qu’en janvier 2006, la Banque de développement des Bahamas a lancé un Programme de microcrédits visant les petites et moyennes entreprises qui peuvent ainsi être éligibles à un prêt de 10 000 dollars au maximum. La majorité des clients de ce Programme de la Banque sont des femmes, a-t-elle souligné, en indiquant qu’elles peuvent ainsi renforcer leur présence dans la population active et améliorer leur statut socioéconomique. Le pays a aussi déployé des efforts pour renforcer les capacités des femmes, avec l’aide du système des Nations Unies. S’agissant du financement, la Ministre a plaidé pour un système économique juste et équitable. Les réformes nationales doivent aller de pair avec les réformes internationales qui doivent viser à corriger les déséquilibres systémiques. Les allocations sélectives des ressources doivent cesser, a insisté la Ministre en jugeant que les femmes ne peuvent plus subir la marginalisation, la victimisation et la violence qui sont exacerbées par un système financier international inéquitable. Il faut donc examiner cette question critique pour tous les pays en développement, et en particulier pour les petits États insulaires, dans le cadre du processus de Monterrey, a voulu la Ministre.
Mme DZAMILA STEHLIKOVA, Ministre des droits de l’homme et des minorités nationales et Présidente du Conseil gouvernemental de l’égalité des chances pour les femmes et les hommes de la République tchèque, a rappelé que son pays accordait la plus haute priorité aux droits de l’homme et aux questions de parité. Elle a précisé qu’en 1998, le Gouvernement tchèque avait adopté un plan d’action national pour promouvoir l’égalité entre les sexes, plan qui est évalué tous les ans. Elle a fait valoir qu’en 2001, chaque ministère avait été appelé à préparer des plans d’action pour l’égalité entre les sexes, et que le conseil dont elle a la charge avait été créé. Ce conseil a un rôle consultatif auprès du Gouvernement et est une plate-forme servant à élaborer des politiques de parité, a-t-elle expliqué. Sur la question du financement, la Ministre tchèque a indiqué que le Gouvernement tchèque avait adopté en 2004 une méthodologie non contraignante afin d’encourager la prise en compte de la perspective genre dans les budgets. Elle s’est dite convaincue que la budgétisation sensible au genre était un outil essentiel de la promotion de l’égalité des chances, et a affirmé que cela devait être utilisé à tous les niveaux.
Mme VARBAH KAZABU GAYFLOR, Ministre de l’égalité des sexes et du développement du Libéria, a indiqué qu’outre une bonne représentation dans le système judiciaire, les femmes ont été portées à la tête, outre de son ministère, des ministères des finances, du commerce, des affaires étrangères et de la jeunesse et des sports. Plusieurs lois ont été adoptées, notamment sur la lutte contre le viol ou sur l’accès égal à l’héritage, a souligné Mme Kazabu Gayflor. La dimension sexospécifique est également prise en compte dans les efforts tendant à élargir l’accès à la propriété foncière, a-t-elle précisé. En outre, un plan d’action a été mis au point contre la violence, ainsi qu’une politique de protection sociale incluant une dimension sexospécifique. Le Libéria a aussi élaboré une politique d’éducation destinée aux filles pour compenser les lacunes nées des années de guerre. Des efforts sont déployés pour intégrer la dimension sexospécifique dans la stratégie de lutte contre la pauvreté. Mais tous ces efforts resteront vains sans des ressources adéquates, a souligné la Ministre. L’allocation des ressources à des activités spécifiques nécessitera une analyse approfondie de l’impact de ces allocations sur la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Par exemple, s’est expliquée la Ministre, des études ont montré que les agriculteurs et les agricultrices ont une manière différences d’utiliser les semences. En conséquence, toute mesure visant à améliorer la condition des agriculteurs devraient prendre en compte ces différences pour proposer des mesures qui bénéficient tant aux hommes qu’aux femmes.
M. MAURITS HASSANKHAN, Ministre de l’intérieur du Suriname, a rappelé que si la communauté internationale s’était maintes fois engagée à allouer des ressources au financement de l’égalité entre les sexes, des défis persistaient pour disposer de fonds adéquats dans ce domaine. Il a souligné que dans son propre pays, le deuxième Plan d’action pour la parité était actuellement mis en œuvre. Il a affirmé que ce Plan identifiait des domaines prioritaires d’intervention –comme l’éradication de la pauvreté, la participation aux affaires publiques, l’éducation- et que le Gouvernement en financerait une large part afin d’exprimer sa responsabilité de mobiliser des ressources domestiques en faveur de l’égalité entre les sexes. De plus, il a noté que le Suriname allait se doter d’un projet-pilote de budgétisation sensible au genre dans un ou deux ministères. Le Ministre a aussi dit qu’en plus des lacunes financières, le Suriname faisait aussi face à un manque de capacités au sein du Gouvernement et de la société civile en ce qui concerne la promotion de la femme. Il a aussi noté que le manque de données statistiques entravait la formulation, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques visant à améliorer la situation des femmes. Si nous sommes tous d’accord pour dire qu’investir dans les femmes, c’est investir dans le développement, il faudra redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs d’égalité et d’autonomisation des femmes, a-t-il déclaré. Il a enfin appelé les pays développés à honorer leurs engagements relatifs à l’aide publique au développement (APD) et a souhaité que la Conférence de suivi du financement du développement, prévue à Doha, intègre pleinement les questions de genre.
Mme MARGARETH SIMWANZA SITTA, Ministre du développement communautaire, de l’égalité des sexes et de l’enfance de la République-Unie de Tanzanie, a indiqué que son pays est sur le point de créer une « Banque des femmes ». La Tanzanie met aussi au point un modèle du temps utilisé pour collecter des données ventilées par sexe dans l’accomplissement du travail dans le secteur informel, qui seront ensuite utilisées pendant l’élaboration des politiques relatives à l’emploi. Grâce à l’initiative de la réforme des finances publiques et du genre, la dimension sexospécifique est désormais institutionnalisée dans les processus budgétaire et de planification du pays, a dit Mme Sitta. En Tanzanie, le Ministère chargé de l’égalité des sexes et les différents points focaux qui l’assistent sont financés par le budget régulier. L’intégration de la dimension sexospécifique est traitée comme une question intersectorielle dans la stratégie de lutte contre la pauvreté. Toutefois, les fonds fournis ne sont toujours pas à la hauteur des besoins, a prévenu la Ministre, en estimant que l’aide de la communauté internationale demeure essentielle. La Ministre a conclu en félicitant le Secrétaire général d’avoir lancé sa Campagne mondiale contre la violence faite aux femmes.
Mme MEUTIA HATTA SWASONO, Ministre de l’émancipation de la femme de l’Indonésie, a souligné le lien entre le financement du développement et les avancées à accomplir en faveur de la promotion des femmes. Toutefois, elle a regretté qu’en dépit de la reconnaissance de la contribution des femmes aux efforts déployés pour parvenir aux OMD, il existe encore un fossé entre les promesses faites et celles qui sont tenues. Dans la plupart des cas, les actions ne sont pas suffisantes pour parvenir au changement nécessaire, a-t-elle insisté. Elle a estimé que la perspective genre devait être prise en compte dans les six domaines clefs du Consensus de Monterrey et a espéré que cela serait visible dans le processus d’examen du financement du développement qui aurait lieu lors de la Conférence de Doha en fin d’année. Elle de plus argué que les donateurs devaient être encouragés à fournir des fonds supplémentaires aux agences multilatérales en faveur de projets visant l’autonomisation des femmes. Pour l’Indonésie, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doit étudier l’impact lié au genre de ses politiques, et une perspective sensible au genre doit aussi être adoptée dans l’annulation de la dette.
La Ministre a aussi mis en avant l’importance de disposer de budgets sensibles à la question genre, en affirmant en même temps que les allocations devraient aussi faire l’objet d’un suivi par des mécanismes appropriés. Elle a noté que le nouveau système mis en place en Indonésie en 2003 fournissait une plate-forme assurant l’égalité entre les sexes dans les budgets, par le biais d’indicateurs de performance eux-mêmes liés à la parité. Elle a indiqué que les gouvernements provinciaux et de districts devaient allouer 5% de leurs budgets au financement de la parité et de la promotion de la femme, et a dit que les efforts nationaux ne suffisaient pas, et qu’il fallait donc identifier des mesures pratiques à prendre avec tous les partenaires pour pouvoir initier les changements nécessaires.
Mme INDRANEE SEEBUN, Ministre des droits de la femme, du développement de l’enfant, du bien-être de la famille et de la protection des consommateurs de Maurice, a estimé qu’aujourd’hui son pays offre l’exemple d’une société où les femmes jouissent d’un excellent système de santé, d’une bonne éducation et d’un niveau satisfaisant d’autonomisation grâce aux idéaux d’égalité, de bonne gouvernance, de respect des droits de l’homme et de justice sociale. Rappelant son statut de parlementaire, la Ministre a reconnu sa responsabilité de placer la perspective sexospécifique au centre des politiques et des décisions. Venant au thème prioritaire de la session de la Commission, elle a souligné que le budget est un instrument financier qui indique clairement le degré d’importance qu’un gouvernement accorde à la femme. Elle a donc annoncé que dans le budget de l’exercice 2006-2007, son pays incluait plusieurs mesures en faveur de l’autonomisation des femmes, en particulier la création d’un Fonds de 5 milliards de roupies mauriciennes qui, dans les cinq prochaines années, devrait encourager une culture d’entreprenariat parmi les femmes en leur ouvrant l’accès à la terre, à la formation et aux crédits. Du point de vue législatif, des amendements ont été apportés à la loi sur la protection contre la violence domestique. Mais les lois ne suffisent pas, il faut l’engagement de toutes les parties prenantes, a souligné la Ministre. « C’est pourquoi l’année dernière, notre ministère a lancé une campagne contre la violence. Cette campagne a proclamé l’année 2008, Année de la non-violence, a dit Mme Seebun. Les femmes, a-t-elle conclu, sont des agents du progrès social et de la croissance économique. Cette année, une somme de 25 millions de roupies a été débloquée pour venir en aide aux femmes en détresse, à savoir notamment les alcooliques, les prostituées, les droguées, les victimes de la violence domestique ou encore les détenues.
Mme LIUBOV GLEBOVA, Vice-Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, a noté que son pays avait mis en œuvre son propre projet de budgétisation sensible au genre. Elle a expliqué que cela faisait partie de modifications plus larges des structures de la taxation et du budget. La Vice-Ministre a estimé que ce type de budgétisation devait faire l’objet d’un suivi et qu’il était important non seulement pour les fonctionnaires mais aussi pour les ONG et autres acteurs de la société civile. De plus, elle a indiqué que la plupart des problèmes auxquels les femmes faisaient face nécessitaient des efforts coordonnés de la part des différentes entités gouvernementales. Elle a précisé qu’en Russie, une Commission gouvernementale des questions d’égalité des sexes était chargée d’élaborer une politique nationale garantissant des droits égaux aux hommes et aux femmes. Par ailleurs, elle a insisté sur le fait que le Gouvernement de la Fédération de Russie encourageait la participation des femmes à la prise de décision politique. La part des femmes au Parlement est aujourd’hui de 14%, alors qu’elle était de 8% en 2003, a-t-elle fait valoir. Elle a enfin fait part du soutien de sa délégation aux travaux de la Commission et s’est dite prête à participer de manière constructive à sa réforme.
Lancement par la Vice-Secrétaire générale de l’Appel interinstitutions sur la pratique des mutilations génitales féminines
Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a rappelé que cette année, 3 millions de filles subiront une mutilation génitale. En Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, 140 millions de femmes ont déjà subi cette pratique, a relevé Mme Migiro. La Vice-Secrétaire générale a reconnu que ces pratiques sont profondément enracinées dans les traditions sociales et culturelles et qu’elles font partie intégrante de l’identité de ceux qui les préconisent. La mutilation génitale est une convention sociale très puissante, a-t-elle indiqué. Mais, a-t-elle dit, « je souligne sans équivoque que les valeurs qui la sous-tendent sont devenues désormais désuètes. Nous nous levons et nous nous opposons fermement à ces pratiques parce qu’elles sont contraires aux valeurs universelles et représentent un défi à la dignité humaine et à la santé », a souligné Mme Migiro.
L’Organisation mondiale de la santé, a rappelé la Vice-Secrétaire générale, a conclu que les femmes qui ont été mutilées courent de plus grands risques de complications pendant l’accouchement. Les conséquences de la mutilation génitale sont inacceptables quelles que soient les normes morales et éthiques qui veulent la justifier. Ces pratiques, qui sont souvent infligées à des mineures, constituent une violation flagrante des droits de l’enfant au libre consentement lorsqu’il s’agit de son corps. Il n’y a pas de solution rapide, a admis la Vice-Secrétaire générale, en appelant à un changement collectif des comportements et à une lutte contre les valeurs et les mécanismes qui appuient la pérennité de ces pratiques.
Si les femmes se réunissent, elles pourront mettre fin à ces pratiques en une seule génération, a affirmé la Vice-Secrétaire générale. Il faut, pour ce faire, des ressources accrues, ainsi qu’une coordination et une coopération renforcées. C’est le propos de la Déclaration émise par 10 institutions des Nations Unies, a-t-elle rappelé.
Ce n’est pas la première fois que le système de l’ONU traite de cette question. En 1997, trois institutions ont adopté une Déclaration conjointe. Depuis lors, beaucoup de progrès ont été faits. Un nombre de plus en plus grand d’institutions participent à ces efforts, s’est félicitée Mme Migiro. Les organes de traité condamnent ces pratiques, tout comme le font plusieurs résolutions internationales. De nombreux gouvernements ont adopté des lois, et l’appui politique aux efforts de lutte contre la mutilation ne cesse de se renforcer. L’année dernière, la Commission de la condition de la femme a adopté, pour la première fois, une résolution en ce sens, a rappelé Mme Migiro. Dans certains pays, la prévalence de ces pratiques a baissé, grâce à l’implication des communautés concernées. Malgré ce succès, le rythme des progrès est encore trop lent, a estimé la Vice-Secrétaire générale, en appelant au renforcement des efforts en cours.
La Déclaration interinstitutions reflète notre détermination, a-t-elle dit. Elle réaffirme l’engagement collectif que nous avons pris, tout en incorporant de nouvelles études et en tirant les enseignements du passé. La Déclaration met l’accent sur les droits de l’homme et la dimension juridique de la question. Elle dit que la mutilation génitale ne pourra être combattue qu’à travers une action collective des communautés affectées. La Déclaration exprime clairement l’engagement des institutions de l’ONU d’aider les communautés affectées. Nous appelons, a conclu la Vice-Secrétaire générale, les États Membres à nous rejoindre comme partenaires dans cette lutte, afin de promouvoir la fin de ces terribles pratiques et de reconnaître la responsabilité pénale de leurs auteurs.
SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »
Suite du débat général
M. SEAN POWER, Secrétaire d’État à la justice et à la réforme juridique, chargé des questions d’égalité en Irlande, a indiqué que son gouvernement avait publié en 2007 sa Stratégie nationale pour les femmes pour 2000-2016 qui contient 20 objectifs et prévoit plus de 200 actions selon des thèmes clefs que sont l’accès sur un pied d’égalité aux opportunités socioéconomiques, le bien-être de la femme et la participation à la vie publique des femmes en tant que citoyennes à part entière. Un Comité de haut niveau intersectoriel a été mis en place pour suivre la mise en œuvre de cette stratégie, a dit M. Power. L’Irlande dispose d’un nouveau Bureau national de lutte contre la violence domestique et la violence basée sur le sexe, tandis que des mesures nouvelles y ont vu le jour cette année pour lutter contre la traite des femmes. Une nouvelle législation est en cours d’élaboration, qui mettra l’Irlande en conformité avec les instruments européens et internationaux, notamment le Protocole à la Convention sur la criminalité transnationale organisée sur la traite des êtres humains, a annoncé le Secrétaire d’État. Le Programme irlandais d’aide au développement tient pleinement compte de la dimension du genre, ce qui est reflété dans notre Politique de l’égalité publiée en 2004, a-t-il ajouté. Le Secrétaire d’État a également précisé que son gouvernement tentait de singulariser la violence basée sur le genre comme un thème important, ce qui s’est traduit par une augmentation des budgets alloués aux programmes nationaux et au Fonds des Nations Unies pour la population. L’Irlande a versé cette année 914 millions d’euros à l’APD et compte atteindre le taux de 0,7% de son PNB versé à l’aide publique au développement, a dit M. Power.
Mme MARÍA JOSÉ ARGAÑA, Ministre de la condition de la femme du Paraguay, qui s’exprimait au nom du Mercosur, a décrit les mesures prises par les pays membres de cette organisation régionale pour assurer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, y compris les femmes autochtones. Le Mercosur a mis en œuvre des pratiques novatrices pour aider les familles pauvres, grâce à des transferts monétaires pratiqués sous certaines conditions. Malgré les progrès, la participation des femmes dans les processus de prise de décision reste cependant faible, a indiqué Mme Argana. Les problèmes sont dus, par exemple, au manque d’accès aux sources de financement des campagnes électorales, a-t-elle dit. La Ministre a particulièrement plaidé pour l’élargissement de l’accès des femmes aux crédits et à la propriété foncière. Elle a aussi encouragé la création d’indicateurs pour identifier les problèmes et évaluer l’impact des mesures prises. En toutes choses, il faut éviter les doubles emplois, avoir accès aux ressources financières et rationaliser les processus, a-t-elle recommandé.
Mme SAUDATU USMAN BUNGUDU, Ministre des affaires féminines et du développement social du Nigéria, a expliqué que son pays avait fait des progrès énormes en matière d’élimination de la pratique des mutilations génitales, ce qui s’est traduit par le lancement d’un Plan d’action national et par l’adoption de lois interdisant une telle pratique dans certains États du pays. Malgré cela, la pratique des mutilations génitales est toujours vivante tant elles représentent une source de subsistance pour ceux qui les pratiquent. Passant aux mesures prises pour promouvoir l’égalité entre les sexes, la Ministre a mentionné l’émergence d’un environnement de politique macroéconomique plus sain afin de réduire l’incidence de la pauvreté. Le statut de la femme nigériane a progressé depuis le retour à la gouvernance démocratique en 1999, notamment dans le domaine de l’éducation, ce qui a permis aux Nigérianes d’obtenir des postes de haut niveau et donc de gagner en visibilité, a ajouté la Ministre. Mais toutefois, a-t-elle regretté, la prévalence des stéréotypes limite les femmes à certains domaines d’activités et secteurs de l’économie. La Ministre a précisé que la Politique nationale du genre adoptée en 2007 cherche l’autonomisation de la femme et l’élimination des inégalités sur le marché de l’emploi, dans l’économie, et dans la société en général. Le Gouvernement fédéral du Nigéria a lancé des programmes de formation de ses fonctionnaires au « budget genre », afin d’intégrer les sexospécificités dans tous les exercices budgétaires nationaux, ainsi que dans ceux des États de la Fédération et des gouvernements locaux.
Mme BARRY BIBATA GNANDOU, Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille de la République du Niger, a réitéré le soutien de son pays à la Campagne du Secrétaire général contre la violence faite aux femmes. Les autoritésnigériennes, a-t-elle poursuivi, ont fait de la prise en compte du genre une priorité. Le budget du Ministère a connu une augmentation de 40% entre 2005 et 2008. La mise en œuvre des politiques et des programmes a permis d’enregistrer de réelles avancées, a dit la Ministre, en citant un taux de scolarisation des filles qui est passé de 33,3% en 2002 à 47,4% en 2007. Quant à la proportion des filles scolarisées, elle est passée de 29,6% en 2001 à 41,5% en 2007. Malgré les résultats encourageants, a admis la Ministre, des défis importants restent à relever. Elle a à cet égard cité l’amélioration de la représentativité des femmes dans les instances de décision, le renforcement de leur pouvoir économique et celui des capacités institutionnelles des structures gouvernementales et non gouvernementales chargées de la promotion de la femme.
Mme MAIGA SINA DAMBA, Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille du Mali, a indiqué que la reconnaissance du rôle de la femme dans le processus de développement demeure une préoccupation majeure des plus hautes autorités du Mali. De même, a-t-elle ajouté, le cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté constitue la référence de toutes les politiques et stratégies de développement, et accorde à l’amélioration de la condition de la femme malienne une place de choix en termes de santé et d’éducation. Nous sommes convaincues que l’autonomisation des femmes est un vrai moyen de combattre la pauvreté, la faim, l’analphabétisme et les maladies, et donc de promouvoir le développement durable, a dit Mme Damba. La Ministre a évoqué divers programmes, comme par exemple le Programme national de promotion de l’entreprenariat féminin et le Programme de financement du microcrédit en faveur des femmes et des jeunes. S’agissant du budget genre, elle a expliqué que chaque ministère malien dispose d’un cadre de dépenses à moyen terme, ce qui est un moyen sûr d’intégration du genre dans les budgets.
Mme SELMA ESTRADAS, Ministre de la femme du Honduras, a lancé un appel pour que les organismes internationaux traitent de la question des abris et des foyers d’accueil dans les programmes de lutte contre la violence faite aux femmes. Il faut que dans les accords internationaux, on précise cette responsabilité du Gouvernement, a-t-elle recommandé, avant d’annoncer que son pays entend reformuler sa politique d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes pour la période 2008-2015. En l’occurrence, un appui de la Banque mondiale serait nécessaire, entre autres, pour la collecte des données ventilées par sexe et le renforcement des capacités à les analyser et à formuler les politiques nécessaires, a recommandé Mme Estradas.
Mme AWA NDIAYE, Ministre de la famille, de l’entreprenariat féminin et de la microfinance du Sénégal, a indiqué que le Président sénégalais, M. Abdoulaye Wade, avait pris une série de mesures aux niveaux institutionnel, juridique et pratique pour impulser l’épanouissement individuel et collectif des femmes sénégalaises. C’est ainsi, a-t-elle dit, que la Stratégie nationale pour l’égalité et l’équité de genre a été élaborée selon un processus participatif validé par tous les acteurs concernés. Mme Ndiaye a ajouté qu’une révision de la Constitution sénégalaise avait permis le vote d’une loi sur l’égal accès des hommes et des femmes aux fonctions politiques, cette action étant, selon elle, de nature à favoriser l’accès des femmes aux instances de prise de décisions. Au plan de l’accès au financement, la Ministre sénégalaise a fait savoir que plusieurs fonds avaient été mis en place pour intensifier le rôle que jouent les femmes dans la sphère économique. Elle a par ailleurs rappelé l’attachement de son pays à l’objectif d’allocation de 50% des ressources provenant de l’allégement de la dette à la réalisation d’objectifs précis en matière d’égalité des sexes, comme ceux-ci ont été convenus dans le Programme d’action de Beijing et dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Mme LAURA ALBORNOZ POLLMANN, Ministre chargée de l’Agence nationale pour la promotion de la femme du Chili, a réitéré l’engagement pris par son gouvernement en faveur de la restructuration des organes des Nations Unies chargées de la question de la parité. Elle s’est réjouie de l’adoption par le Conseil des droits de l’homme de la résolution parrainée par le Chili concernant l’intégration des droits de la femme, dans le cadre des droits de l’homme, dans le système des Nations Unies et qui vise l’égalité et la dignité des femmes et des fillettes avec celles des hommes. Mme Albornoz Pollmann a aussi mentionné l’adhésion de son pays au Comité consultatif de l’UNIFEM. Elle a évoqué l’établissement au Chili d’un réseau de femmes pour lutter contre la violence, ce qui porte à neuf le nombre de pays disposant d’un tel projet pilote. « Nous disposons d’un centre d’accueil pour les victimes de la violence basée sur le sexe et d’un plan de santé gratuit pour ces femmes », a-t-elle annoncé. « Nous disposons aussi d’une loi sur les quotas, qui permettra aux Chiliennes d’aspirer à des fonctions électives. Sur le marché du travail, nous avons mis en place des réformes du système des pensions, ce qui permettra aux femmes de recevoir une retraite à la fin de leur vie active », a indiqué la Ministre chilienne.
Mme HODA ABDELAFTIF ALBAN, Ministre des droits de l’homme du Yémen, a indiqué que dans son pays, les femmes occupent désormais des positions qu’elles ne pouvaient atteindre auparavant. Elles ont accès aux droits sociaux, économiques et politiques dans tous les domaines. La Constitution yéménite consacre désormais l’égalité des sexes et la parité en termes d’obligations et de droits, a souligné Mme Alban. La parité concrète, a-t-elle dit, dépasse le cadre juridique. Elle doit s’étendre à la lutte contre les stéréotypes. Aussi, un examen des lois et des programmes d’enseignement a-t-il été fait pour y intégrer une perspective sexospécifique. Au Yémen, s’est encore réjouie la Ministre, les femmes ont la possibilité de participer à tous les aspects du développement, le Gouvernement étant convaincu qu’il ne pourra être réalisé tant que les femmes ne seront pas intégrées dans tous les domaines de la vie sociale. Ainsi, en 1976, un Comité de la femme a été mis sur pied; ceci a été suivi en 2003, par la création d’un Ministère des droits de l’homme. Sur le plan politique, le Gouvernement du Yémen prévoit de proposer une loi pour réserver aux femmes 50% des sièges du Parlement. La Ministre a conclu son intervention sur le thème prioritaire de la session, pour indiquer que dans son pays, plusieurs femmes ont reçu une formation à l’élaboration de budgets sensibles au genre.
Mme MONA JUUL, Représentante permanente adjointe de la Norvègede la Norvège, a estimé que la Conférence de Doha sur le financement du développement, qui aura lieu plus tard dans l’année, offrirait une occasion à la communauté internationale pour qu’elle intensifie ses actions en faveur de la parité. Le rapport du Secrétaire général sur le financement de la parité et de l’autonomisation de la femme fournit des directives claires à ce sujet. Nous savons, a-t-elle ajouté, qu’investir dans les femmes et les fillettes est productif, mais malgré cela, des ressources insuffisantes continuent d’être allouées aux programmes d’autonomisation des femmes. Nous devons donner un rang de priorité à l’égalité entre les sexes dans tous les programmes, politiques et dans les stratégies à mettre en œuvre, a recommandé la représentante. Les gouvernements doivent créer les espaces économiques leur permettant de remplir leurs engagements. La croissance économique doit mener à la création d’emplois et au bien-être des femmes et des hommes. La communauté des donateurs doit s’assurer que l’aide au développement contient une dimension de promotion de l’égalité, a-t-elle estimé. La représentante a précisé que dans son pays, une loi imposait 40% de présence féminine dans les conseils d’administration, ce qui est une étape importante dans la redistribution du pouvoir économique.
RADOSLAW MLECZKO, Sous-Secrétaire d’État au Ministère du travail et de la politique sociale de Pologne, a déclaré que les efforts de son gouvernement en matière d’amélioration de la condition des femmes portaient sur l’harmonisation de la législation polonaise avec les exigences de l’Union européenne. Le concept fondamental qui sous-tend une des réformes en cours est d’accorder à toutes les femmes les mêmes droits qu’aux hommes, qu’il s’agisse de leur participation à la vie active ou des programmes de pensions et de retraites, afin de garantir la sécurité des individus tout en respectant leur diversité. M. Mleczko a ensuite cité certains des programmes lancés par son ministère. L’Académie des femmes actives s’attaque aux stéréotypes et à la réalité de l’égalité des chances en milieu rural. « Entre famille et travail » réfléchit aux moyens de combiner les rôles sociaux, personnels et professionnels dans la vie des femmes. Un troisième programme s’efforce quant à lui de sensibiliser à la discrimination par le sexe et par l’âge, tandis qu’un quatrième encourage la participation des femmes au marché du travail, a précisé le Sous-Secrétaire d’État polonais.
Mme MAGDALENA FAILLACE, Représentante spéciale de l’Argentine pour les questions concernant la femme dans les fora internationaux, a jugé essentiel que les femmes soient représentées à tous les niveaux de la vie politique. L’expérience a montré que, dans les postes de prise de décisions, les femmes sont plus susceptibles d’améliorer la situation de leurs congénères, a-t-elle estimé. Aujourd’hui une loi assure un quota de 39% de femmes dans les deux chambres du Parlement argentin, a annoncé Mme Faillace. Après avoir cité d’autres lois mises en place pour renforcer la présence des femmes dans les instances du pays, la Ministre a énuméré les défis, dont le moindre n’est pas l’inégalité des salaires entre hommes et femmes, qui se situe dans une fourchette de 19% à 37% en Argentine. Des efforts sont entrepris pour élargir l’horizon des femmes comme domestiques, agents sociaux, personnels de santé ou encore professeurs. Il s’est agi aussi d’aider les femmes au foyer, comme en témoigne la réforme de la retraite des femmes au foyer qui a déjà bénéficié à 78% de ces femmes, a dit Mme Faillace. La Ministre a conclu son intervention sur la question de la violence faite aux femmes en indiquant que dans son pays, plusieurs organismes et programmes sont impliqués dans la lutte contre ce phénomène, dont le Ministère de l’intérieur.
Mme FEKITAMOELOA´UTOIKAMANU (Tonga) a déclaré, au nom du Forum des îles du Pacifique, que le Plan du Pacifique pour 2005 intègre la dimension genre, qui est une préoccupation importante pour la région du Pacifique. Celle-ci dispose aussi d’un Plan d’action sur les femmes qui est aligné sur le Programme d’action de Beijing, les Objectifs du Millénaire pour le développement et la Convention CEDAW, a précisé la représentante. Les pays de la région sont toutefois parvenus à des étapes différentes dans la réalisation de ces objectifs en raison de ressources financières insuffisantes. Le financement de la parité est un défi pour les îles du Pacifique en raison des déficits budgétaires persistants dont ils souffrent et de la dépendance qui les affecte envers les sources de financement externes. Les données statistiques de la région montrent que le financement de la parité est faible, soit moins de 1% des budgets nationaux, et la plupart des ressources servent à financer des dépenses opérationnelles au détriment de programmes critiques comme ceux visant à lutter contre la violence envers les femmes. La représentante a relevé que souvent, les accords conclus au plan local souffrent d’un manque d’accords institutionnels, de capacités institutionnelles et de connaissance du concept du budget genre. Elle a demandé instamment aux partenaires de développement de reconnaître la nécessité de sensibiliser plus les populations et les dirigeants aux concepts et approches visant un financement sensible à la parité entre les sexes. Il est aussi urgent d’investir, aux niveaux national et régional, dans les zones rurales où les femmes travaillent dans le secteur informel. Des efforts devraient d’autre part être déployés pour les intégrer aux économies nationales et régionales dans le cadre de stratégies de réduction de la pauvreté.
M. MICHAEL BROWNE, Ministre de la condition féminine de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a, après avoir cité les progrès enregistrés par son pays, estimé qu’en matière de financement de l’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, il faut souligner le lien dialectique entre le plan national et le plan international. Ce sont, a-t-il dit, les pays développés qui ne respectent toujours pas leur engagement de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD). La Commission doit se pencher sur cette question, a-t-il dit, en saluant les pays qui ont respecté cet objectif et ceux qui l’ont dépassé. Le Ministre a conclu en rappelant l’histoire de l’esclavage et de l’exploitation coloniale dont ont souffert des pays comme le sien pour soulever, une nouvelle fois, la question des réparations.
Mme XIMENA ABARCA, Vice-Ministre de la condition de la femme de l’Équateur, a estimé qu’il fallait être vigilant pour garantir que les processus de budgétisation suivent les engagements pris au plan international. En Équateur, le budget genre nous a permis de voir si ces priorités avaient été prises en compte. Le Conseil national des femmes est l’organisme public qui constitue le canal officiel établissant un lien entre l’État et les organisations de femmes, a dit la représentante équatorienne. Pour établir le Plan stratégique d’établissement des budgets genre, il est apparu nécessaire d’adopter des lois, notamment dans le domaine de la lutte contre la violence envers les femmes. Nous avons signé un Accord de coopération entre les institutions, et le Conseil national des femmes a pu participer au Plan de développement national, l’égalité entre les sexes étant un critère de financement public. Cette expérience s’est appuyée sur un processus qui tend à ce que la politique publique institutionnalise la parité envers les sexes sur le long terme.
Mme FARKHONDA HASSAN, Secrétaire générale du Conseil national pour les femmes de l’Égypte, a déclaré que la participation des femmes aux processus de décision au niveau national restait limitée dans de nombreux pays. Selon elle, cette situation conduit à un déséquilibre au niveau international et crée un impact négatif dans la distribution des ressources allouées au développement. Mme Hassan a proposé que soit mandaté un groupe d’experts, dans le cadre de l’UNIFEM, afin de réfléchir à la définition d’un agenda économique clair pour les femmes, l’objectif étant de renforcer leur rôle dans les institutions économiques internationales. Évoquant ensuite les mesures prises en matière de genre en Égypte, Mme Hassan a souligné que la budgétisation du plan de développement socioéconomique 2007-2012, établie en collaboration avec la Banque mondiale, favorisait la promotion de l’égalité des sexes. Elle a en outre indiqué que l’Égypte tiendrait, avant 2015, ses engagements pris en matière d’égalité des sexes au titre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Mme Hassan a en outre fait savoir que l’Égypte avait mis sur pied un Centre national de formation des femmes pour renforcer leurs capacités à assumer des tâches de gestion et de direction.
Mme PATRICIA P. BRISTER (États-Unis) a rappelé que son pays avait affecté plus de 528 millions de dollars à la lutte contre le trafic d’êtres humains depuis 2001. Elle a ensuite souligné que si l’exploitation sexuelle représentait la finalité d’environ deux tiers des opérations de ce trafic, l’exploitation par le travail n’en était pas moins importante. Les autorités américaines envisagent donc de mettre en place des stratégies visant à interdire l’entrée sur leur territoire de produits fabriqués grâce à l’exploitation de victimes. Mme Brister a ensuite déclaré que la Secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, s’était personnellement impliquée pour faciliter l’implication de femmes dans la prévention des conflits. En juin dernier, Mme Rice et le Ministre des affaires étrangères de l’Australie avaient, au nom d’un réseau de femmes dirigeantes, écrit au Secrétaire général et à la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, pour que soit établi un mécanisme permettant d’augmenter le nombre de femmes considérées pour occuper des postes de représentantes spéciales et d’envoyées spéciales du Secrétaire général de l’ONU. La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Migiro, leur a demandé en retour de dresser une liste de femmes candidates en provenance du monde développé et du monde en développement. Par ailleurs, le Département d’État finance actuellement une Initiative de prévention et de réponse à la violence sexuelle au profit des femmes réfugiées, a ajouté la représentante des États-Unis.
Mme HIJRAN HUSEYNOVA, Responsable du Comité d’État pour la famille, la femme et l’enfance de l’Azerbaïdjan, a affirmé que le financement de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes a été reconnu comme l’un des principaux objectifs du Gouvernement de l’Azerbaïdjan. Le Comité d’État a d’ailleurs publié, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population, une étude sur l’établissement des budgets, a dit Mme Huseynova. Profitant de la rapide croissance économique du pays, le Gouvernement a réussi à faire passer de 49% à 16% le taux de personnes vivant dans la pauvreté dans le pays. Chez les femmes, le taux d’emploi a augmenté de 48,3%. Venant d’un pays « en partie occupé », la représentante a salué l’attention qu’accorde l’ONU à la situation des femmes dans les conflits armés.
Mme EDIT RAUCH, Ministre déléguée aux affaires sociales de la Hongrie, a expliqué que l’année dernière avait été décisive pour les femmes de son pays dans la mesure où la Hongrie avait commencé l’élaboration d’un Plan stratégique pour atteindre la parité entre les sexes, qui prévoit le budget à la question de la parité. C’est la première fois que la notion de parité entre les sexes apparaît dans un document officiel. Elle a toutefois précisé qu’il n’était pas aisé de modifier l’affectation des ressources et que son pays cherchait à établir des modalités qui pourraient servir de véhicule permettant d’établir un budget qui soit sensible à la dimension de la parité entre les sexes. La Ministre déléguée a également soulevé la question de la participation des femmes et des hommes aux processus de décision sur un pied d’égalité, en précisant que son pays avait lancé un dialogue parlementaire sur la question des quotas. Ce fut un dialogue houleux qui a montré à quel point un tel débat doit être préparé avec minutie, a-t-elle fait observer.
Mme MARTHA LUCIA VASQUEZ ZAWADSKI, Conseillère du Président de la Colombie pour l’égalité des femmes, a mis l’accent sur le programme national pour le développement global des femmes entrepreneurs. Elle a aussi souligné que le cadre réglementaire de la promotion de la femme a été élargi avec l’adoption d’une loi contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail. En janvier 2005, le pays a lancé la création d’un système de justice pénale qui, devant être inauguré dans trois ans, vise à faire en sorte qu’en cas de violence, les femmes puissent avoir un avocat et accès à des réparations. Aujourd’hui, a affirmé la Conseillère, la Colombie vit deux réalités, à savoir la consolidation de la démocratique et le déclin du terrorisme. L’appui aux institutions et le rejet du terrorisme des FARC sont réels, comme l’ont montré les manifestations du 4 février dernier. La Conseillère a ajouté que son pays a mis en place un Observatoire de la femme qui est l’instrument le plus important pour mesurer les progrès accomplis dans tous les aspects de la promotion des femmes.
Mme ANA PAULA SACRAMENTO NETO, Vice-Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, a expliqué que pour accroître le financement de l’égalité entre les sexes, son gouvernement avait créé un Plan de développement pour la période 2003/2005, qui traite de l’amélioration du bien-être de la population, en particulier des femmes. Depuis, nous avons assisté à une augmentation significative des fonds alloués au secteur social, de la santé et de l’éducation et autres domaines critiques, a dit Mme Neto. Nous disposons aussi d’un Plan de développement du secteur rural dont les bénéficiaires principaux sont les femmes, les jeunes et les personnes âgées. Le Gouvernement angolais continuera aussi à lutter contre la pauvreté des femmes par l’octroi de microcrédits et grâce à la création d’un environnement juridique et institutionnel qui invite les acteurs à accroître leurs investissements dans des programmes sociaux.
Mme JEANNETTE CARILLO, Directrice exécutive de l’Institut nationale de la femme du Costa Rica, a insisté sur l’appui que le système de l’ONU apporte à son pays pour renforcer l’impact positif du développement sur les femmes. Des progrès ont en effet été faits dans le domaine social mais pas complètement dans le domaine économique, a reconnu la Directrice exécutive. Elle a jugé important de s’attaquer avec plus de fermeté à la question de la présence des femmes sur le marché de l’emploi et à celle de l’égalité des salaires, sans oublier les problèmes liés au secteur informel. Il faut, a estimé la Directrice exécutive, des politiques publiques qui luttent contre les stéréotypes. Elle s’est félicitée, dans ce cadre, que son pays ait adopté une loi pour pénaliser la violence contre les femmes. Quant à l’éligibilité à l’aide internationale, la Directrice exécutive a estimé que, compte tenu de la diversité des pays en développement, il faut mettre en place des critères autres que ceux du revenu par habitant. Au risque de provoquer un recul, la communauté internationale doit à tout prix continuer à aider les pays qui ont mis en place de bonnes pratiques en matière d’égalité des sexes, a estimé Mme Carillo. Elle a ainsi réclamé des « modalités novatrices » de coopération.
Mme ANGELIKA MUHARUKUA, Ministre adjointe pour l’égalité entre les sexes, et le bien-être de l’enfant de la Namibie, a expliqué que son pays avait établi une Équipe spéciale sur le budget genre en coordination avec le Ministre de la parité, le Ministère des finances et le Bureau de l’audit, dans le but de conduire des analyse des sous-divisions des budgets des divers ministères, d’édifier les capacités en matière de budget genre et de mener une sensibilisation à ce concept. Revenant sur les activités du Ministère pour l’égalité entre les sexes, elle a expliqué que celui-ci accordait des subventions à des activités génératrices de revenus pour les femmes. Mais en raison de ressources limitées, peu d’entre-elles en bénéficient. Le Ministère de l’agriculture, des eaux et des forêts coordonne également les activités d’entreprises coopératives, dont 45% sont exclusivement dirigées et détenues par des femmes.
Mme TETIANA KONDRATIUK, Vice-Ministrede la famille, de la jeunesse et des sports de l’Ukraine, a reconnu la nécessité pour son pays de mieux financer les mécanismes d’égalité. Or, a-t-elle fait observer, la représentation des femmes au Parlement n’est que de 8% et au Gouvernement de 0,1%, ce qui affaiblit leur influence sur les décisions concernant le financement. Pour élargir l’accès des femmes au processus de prise de décisions, une norme de parité a été appliquée aux listes électorales. Un projet de loi exige en effet des partis politiques qu’ils respectent la stricte parité. Dans le domaine de travail, il faudra, a admis la Vice-Ministre, des lois pour l’assouplissement des horaires afin de permettre à la femme de concilier vie professionnelle et vie familiale. La Vice-Ministre a indiqué que l’Ukraine, qui dispose déjà d’un système de congé parental, a décidé de donner un mois aux hommes pour qu’ils puissent développer des relations égales avec leur enfant. En Ukraine, le point faible étant sur le marché du travail, le Gouvernement a mis au point un mécanisme économique pour inciter les employeurs à établir l’égalité de salaires et des conditions de travail entre les hommes et les femmes.
Mme JULIA BURNS (Australie) a assuré que le nouveau Gouvernement australien, entré en fonctions en décembre 2007, sous la direction du Premier Ministre Kevin Rudd, était engagé à améliorer la vie des femmes. Les postes de vice-premiers ministres et de six ministères sont tenus par des femmes, a-t-elle ainsi souligné. Le Gouvernement australien s’est engagé à réaliser l’égalité entre les sexes, à la fois au niveau national et au niveau international, a-t-elle ajouté, avant d’énumérer différentes actions gouvernementales prises en faveur des femmes. La représentante est en particulier revenue sur la politique d’égalité entre les sexes, lancée sous forme de programmes en mars 2007. Il s’agit, a-t-elle précisé, d’améliorer la condition économique des femmes, de leur assurer une participation égale à celle des hommes dans les prise de décisions et les tâches de responsabilité, d’améliorer les résultats en matière de santé et d’éducation et de faire progresser la parité dans les efforts de coopération régionale. Elle a également souligné qu’une participation égale des femmes dans la prévention des conflits était essentielle. Le programme s’est fixé des objectifs en ce sens, a-t-elle affirmé.
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