DH/4953

L’INSTANCE PERMANENTE ENGAGE LES ÉTATS ET L’ONU À SURVEILLER LES EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES PEUPLES AUTOCHTONES

02/05/2008
Conseil économique et socialDH/4953
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Instance permanente sur les questions autochtones

Septième session

15e & 16e séances – matin & après-midi


L’INSTANCE PERMANENTE ENGAGE LES ÉTATS ET L’ONU À SURVEILLER LES EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES PEUPLES AUTOCHTONES


Elle recommande d’intensifier la participation des organisations autochtones aux processus de décision sur cette question


L’Instance permanente a clôturé aujourd’hui les travaux de sa septième session en recommandant que les États mettent en place des mécanismes pour surveiller les effets des changements climatiques sur les peuples autochtones, en prenant en considération leurs limites sociales et économiques ainsi que leur attachement spirituel et culturel à leurs terres et eaux*.


Elle a en outre recommandé aux États, organisations internationales, institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies, ainsi qu’aux institutions financières et donateurs multilatéraux, de protéger les techniques de gestion des ressources naturelles des peuples autochtones, leurs technologies respectueuses de l’environnement, la diversité biologique et culturelle et leurs modes de vie traditionnels produisant peu de gaz carbonique.


Les « Changements climatiques, la diversité bioculturelle et les moyens d’existence: le rôle de gardien des peuples autochtones et les nouveaux défis à relever » était le thème spécial de la session 2008 de l’Instance, qui s’était ouverte le 21 avril dernier.


Les 16 experts de l’Instance permanente reconnaissent dans leurs recommandations que la communauté autochtone, forte de 370 millions d’individus et attachée au maintien de la diversité biologique et culturelle de la planète, peut contribuer à la mise en œuvre de mesures d’atténuation des effets des changements climatiques.


En conséquence, ils recommandent que le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques établisse des mécanismes assurant la participation des représentants autochtones à tous les aspects du dialogue international sur cette question.  Elle propose notamment, dans la perspective des futures négociations sur l’accord post-Kyoto applicable après 2012, que soit établi un groupe de travail sur les mesures locales d’adaptation et le savoir traditionnel des peuples autochtones.


L’Instance permanente appelle en outre l’ensemble de la communauté internationale à coopérer avec elle pour que le texte de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en septembre 2007 par l’Assemblée générale, soit diffusé dans les langues parlées au sein des communautés concernées.  Elle recommande également aux institutions nationales s’occupant des droits de l’homme de promouvoir les droits des peuples autochtones et de suivre la mise en œuvre de la Déclaration.


L’Instance permanente a adopté le projet de rapport**, tel qu’oralement amendé, qui sera soumis au Conseil économique et social (ECOSOC) lors de sa session de fond de juillet prochain.  Il contient des projets de décision dont l’Instance recommande à l’ECOSOC leur adoption.  Le Conseil est invité à approuver que la huitième session de l’Instance permanente se tiendra au Siège, à New York, du 18 au 29 mai 2009, et que l’ordre du jour sera axé sur la suite donnée aux recommandations formulées par l’Instance à sa septième session.


Parmi les autres recommandations de l’Instance permanente, dont nombre ont aussi été amendées oralement, figurent celles relatives au développement économique et social, à l’environnement, aux langues et aux jeunes.


L’Instance permanente recommande ainsi à l’Organisation internationale du Travail (OIT) de continuer d’œuvrer, avec elle, à l’intégration des droits des peuples autochtones dans les politiques de développement de réduction de la pauvreté.


Elle recommande aussi que soient pleinement pris en compte ces droits au sein de la Convention sur la diversité biologique et que les politiques de déforestation soient ralenties en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et, ce, afin d’assurer que les droits des peuples autochtones vivant dans les forêts sont protégés.


L’Instance permanente invite l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à demander avec elle la tenue d’une conférence mondiale sur la diversité linguistique, les langues autochtones, l’identité et l’éducation.  Les États Membres sont encouragés à apporter un concours politique et financier à l’organisation de cet événement.


Elle prie le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) de continuer à sensibiliser aux conséquences des changements climatiques sur les enfants et les jeunes autochtones et lui demande d’assurer la participation effective de ces derniers aux débats sur les questions d’environnement.


Dans ses remarques de clôture, la Présidente de l’Instance permanente, Mme Victoria Tauli-Corpuz (Philippines), a souligné que la septième session marquait un jalon essentiel dans l’histoire de la cause autochtone.  Elle a déclaré que la première session tenue après l’adoption de la Déclaration indiquait clairement que le partenariat entre les organisations autochtones et les États Membres était lancé.  Mme Tauli-Corpuz  a estimé que ce cadre était le seul à même de mettre fin à la marginalisation des peuples autochtones du monde entier.


Pour la Présidente, le choix du thème de cette année aura permis de remettre la question autochtone au centre de la problématique des changements climatiques, « priorité absolue des Nations Unies et défi numéro un de l’humanité tout entière ».  Elle a fait le pari que la contribution des autochtones à la réduction des émissions de gaz à effet de serre serait « essentielle ». 

De son côté, M. Johan Schölvinck, Directeur de la Division pour la politique sociale et du développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA), s’est félicité des travaux intenses qui ont marqué la septième session, à laquelle ont participé 1 700 personnes, dont des représentants de 30 organisations internationales, de 70 États Membres ainsi qu’une trentaine de parlementaires autochtones de différentes régions du monde.


En début de séance, cet après-midi, et après avoir protesté bruyamment pour obtenir la parole, la représentante du Caucus d’Amérique latine a émis des réserves sur les recommandations de l’Instance permanente.  Elle a estimé que les documents finaux ne reflétaient pas le rejet des politiques actuelles des gouvernements qui « exploitent les cultures autochtones et la diversité bioculturelle ».  L’intervenante a fait part des préoccupations de sa délégation devant les lacunes de ces textes, en particulier pour ce qui concerne les conséquences de la déforestation sur l’environnement des communautés.


* Les recommandations de l’Instance ont été publiées dans les documents parus sous les cotes suivantes: E/C.19/2008/L.2, E/C.19/2008/L.3, E/C.19/2008/L.4, E/C.19/2008/L.5, E/C.19/2008/L.6, E/C.19/2008/L.7


**E/C.19/2008/L.8


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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