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DEV/2721

LA CONFÉRENCE DE DOHA CHARGE L’ONU D’ORGANISER UN SOMMET MONDIAL SUR LES CRISES FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE

02/12/2008
Communiqué de presseDEV/2721
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA CONFÉRENCE DE DOHA CHARGE L’ONU D’ORGANISER UN SOMMET MONDIAL SUR LES CRISES FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE


Les modalités en seront définies par le Président de l’Assemblée générale d’ici à mars 2009 au plus tard


(Publié tel que reçu)


DOHA, 2 décembre -- La Conférence internationale sur le financement du développement de Doha, au Qatar, a invité les Nations Unies, cet après-midi, à organiser une conférence « au plus haut niveau » sur « les crises financière et mondiale et leur impact sur le développement ».  Les modalités de ce sommet devront être définies par le Président de l’Assemblée générale de l’ONU d’ici au mois de mars 2009 « au plus tard », précise le document* adopté au terme de la Conférence.


Le Document final de la Conférence « chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey » reconnaît la nécessité d’un « processus intergouvernemental inclusif renforcé et plus efficace » afin d’assurer le suivi du financement du développement qui examinerait les progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements, identifierait « les obstacles, les défis et les problèmes émergents », tout en proposant des « recommandations et des actions concrètes ».


La Conférence de Doha demande également au Conseil économique et social (ECOSOC) de se pencher sur ce sujet au cours de sa réunion de printemps et de sa session de fond de 2009, en « consultation avec toutes les parties prenantes » et en vue de proposer des recommandations à l’Assemblée générale au plus tôt de sa soixante-quatrième session.


Le volumineux Document final de la Conférence, rebaptisé « Déclaration de Doha » à l’initiative du Groupe des 77 et de la Chine, a été adopté par consensus à l’issue de longs mois de négociations entre les États Membres. 


La Conférence de Doha, qui s’était ouverte le 29 novembre, faisait suite à celle de Monterrey, en 2002, laquelle s’était conclue par un « Consensus » historique Nord-Sud sur les principes du développement.


L’adoption du Document final marque une « étape essentielle dans les efforts de développement » et constitue une « valeur ajoutée à ce qui avait été convenu à Monterrey, il y a près de sept ans », a déclaré, au nom du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang.


Le Président de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann, a indiqué qu’il réunirait une Commission d’experts sur la réforme du système monétaire et financier, composée d’éminents spécialistes mondiaux, afin de préparer la prochaine conférence de haut niveau de l’ONU sur les crises financière et économique.


La Conférence de Doha s’est conclue par un « succès », s’est-il félicité.  « Au milieu d’une crise financière aux conséquences inconnues, non seulement les engagements pour une coopération innovante du financement du développement ont été renforcés, mais les premières mesures en vue d’un changement important de la gouvernance financière internationale ont également été prises », a-t-il affirmé. 


Le Président de l’Assemblée générale et l’État du Qatar, dans une déclaration conjointe lue par le Ministre qatari des affaires étrangères, M. Ahmed Bin Abdullah Al-Mahmoud, ont appelé les États Membres à s’unir pour répondre à la complexité de la crise mondiale en réaffirmant leur engagement en faveur du partenariat mondial pour le développement, comme base pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Les auteurs du texte estiment que si la réponse à la crise actuelle doit permettre l’amélioration et le renforcement du système financier, « la communauté internationale doit garder à l’esprit que ce sont les plus pauvres qui doivent d’abord être protégés contre les répercussions de cette crise ». 


Ils réitèrent ainsi les engagements pris par les pays industrialisés dans le cadre du Consensus de Monterrey et du Sommet mondial de 2005, de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement (APD).  Des « réformes majeures » doivent permettre l’établissement d’un « système financier international plus stable et juste, qui fournira à tous les pays la base d’un développement durable et équitable », ajoutent-ils. 


Enfin, la déclaration commune souligne l’importance d’une action « coordonnée et cohérence » pour résoudre la crise financière et exhorte l’Assemblée générale à poursuivre ses efforts en vue de renforcer le rôle de l’ECOSOC en tant qu’« agence centrale de pilotage pour l’harmonisation des politiques économiques menées à l’échelle du système de l’ONU afin de mieux lutter contre la pauvreté en encourageant la croissance et l’emploi ». 


Pendant quatre jours, la Conférence de Doha a réuni États Membres, experts, représentants du monde des affaires et de la société civile qui ont dressé leur bilan des progrès réalisés depuis la Conférence de Monterrey et réfléchi aux solutions à apporter aux nouveaux défis et enjeux qui sont apparus, comme celui des changements climatiques.


Ainsi, au total, 39 chefs d’État et de gouvernement se seront succédé à la tribune de la Conférence de Doha, tandis que 250 réseaux de la société civile auront pris part aux débats en séance plénière ou dans des tables rondes.


Samedi dernier, lors de l’ouverture de la Conférence, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, avait prévenu contre un risque de crises « en cascade ».  « Si elle n’est pas réglée correctement, la crise financière d’aujourd’hui deviendra demain une crise humaine », avec une augmentation des troubles sociaux et de l’instabilité politique « exacerbant tous les autres problèmes », avait-il lancé.


La Conférence, qui a adopté aujourd’hui son rapport**, présenté par le représentant de la Namibie, M. Kaire Mbuende, a également exprimé sa « profonde reconnaissance »*** à l’Émir du Qatar, Cheikh Hamad Bin Khalifa Al-Thani, pour sa contribution « à l’issue heureuse de la Conférence », ainsi que sa « profonde gratitude » au Gouvernement de ce pays.


* Document final publié sous les cotes A/CONF.212/L.1 etA/CONF.212/L.1/Corr.2 (traduction française à venir)

** Rapport publié sous la cote A/CONF.212/L.2

*** Projet de résolution publié sous la cote A/CONF.212/L.3



FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT


Échange de vues général sur la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, y compris les défis et problèmes nouveaux


Déclarations (suite et fin)


M. MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui préside également la Grande Commission, a souligné que la Conférence sur le financement du développement, chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey s’était conclue par un succès.  Il a félicité les 160 États Membres des Nations Unies qui ont contribué à la rédaction de la remarquable Déclaration de Doha sur le financement du développement.  Au milieu d’une crise financière aux conséquences inconnues, non seulement les engagements en vue d’une coopération innovante du financement du développement ont été renforcés, mais les premières mesures visant à s’accorder sur un changement important de la gouvernance financière internationale ont également été prises, a-t-il affirmé.  « Nous sommes d’accord pour que ces changements répondent aux besoins et aux préoccupations de tous les pays, les riches et les pauvres, le Nord et le Sud, et que ce processus de changement soit inclusif et démocratique, a déclaré M. d’Escoto.  En résumé, les négociations ont mis en évidence un nouveau sentiment de solidarité et de bonne volonté parmi les nations à un moment où nous pourrions être tentés de nous replier sur nos propres intérêts étroits, a-t-il ajouté.


Face à une perte de confiance dans les institutions financières internationales, le processus difficile de rétablissement de la confiance a commencé, a fait observer le Président de l’Assemblée générale.  « Très peu d’entre nous estiment que nous pouvons continuer sur la même voie qui a conduit à cette fracture, un effondrement qui reflète non seulement l’implosion du soi-disant Consensus de Washington, mais aussi l’épuisement de notre fragile planète et la faillite de la culture de la cupidité et de la domination », a-t-il estimé.  « L’arrogance est remplacée par l’humilité, sachant que chacun d’entre nous doit assumer sa responsabilité sur le développement de nos sociétés », a-t-il ajouté.  M. d’Escoto s’est félicité que des accords détaillés aient pu être obtenus, en particulier ceux liés à la coopération de développement, au commerce et aux changements climatiques.


Le Président de l’Assemblée générale a indiqué que 250 représentants des réseaux de la société civile s’étaient exprimés lors de la Conférence de Doha au nom de millions de personnes à travers le monde, notamment les femmes, dont les voix ne sont pas entendues.  Il a précisé qu’il transmettrait la Déclaration du Forum de la société civile à tous les membres de l’Assemblée générale.  M. d’Escoto a formé l’espoir que la crise actuelle sera endiguée afin d’éviter une dépression mondiale dévastatrice.  Une partie essentielle d’un système stable et équitable exigera la réforme de toutes les institutions économiques internationales et des organes d’établissement des normes afin d’assurer une représentation appropriée des pays les moins développés, a-t-il dit.  L’Assemblée générale doit poursuivre ses efforts en vue de renforcer le rôle du Conseil économique et social (ECOSOC) en tant qu’organe central de contrôle assurant la coordination de la politique économique et financière, a-t-il ajouté, précisant que ceci incluait le contrôle des institutions et organes financiers multilatéraux, leur gouvernance, leurs décisions et les conséquences de telles décisions afin d’évaluer les impacts sociaux et économiques sur la croissance, l’emploi et la réduction de la pauvreté en particulier.  Ces responsabilités accrues nécessiteront des réformes dans les relations entre l’Assemblée générale et les institutions de Bretton Woods, de même que des institutions chargées de la réglementation financière et commerciale, afin d’améliorer la responsabilité à l’égard de la communauté internationale.  Il a souligné que l’Assemblée générale avait été autorisée à organiser une conférence au plus haut niveau sur la crise économique et financière mondiale et ses impacts sur le développement.  Il a précisé qu’en tant que Président de l’Assemblée générale, il ferait des préparatifs de cette conférence une priorité et contribuerait à définir ses modalités d’organisation d’ici au mois de mars 2009 au plus tard.  Dans le cadre des préparatifs de cette conférence, la présidence de l’Assemblée générale a convoqué une Commission d’experts sur la réforme du système monétaire et financier, composée d’experts éminents du monde entier, a-t-il ajouté. 


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui s’exprimait au nom du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a estimé que l’adoption du Document final marquait une étape essentielle dans les efforts de développement et constitue une valeur ajoutée à ce qui avait été convenu à Monterrey, il y a près de sept ans.  Depuis l’adoption du Consensus de Monterrey, la communauté internationale n’a pas progressé autant qu’elle l’aurait voulu et c’est pourquoi, elle a décidé de venir à Doha pour que les États Membres se montrent déterminés à aller de l’avant, a-t-il expliqué.  M. Zukang a également salué le rôle principal que jouent dans ce processus le Président de l’Assemblée générale, les deux Envoyés spéciaux du Secrétaire général, ainsi que les autres parties prenantes, comme les organisations non gouvernementales, les organisations régionales, la société civile et le monde des affaires.


M. MIKHEIL SAAKASHVILI, Président de la Géorgie, a affirmé qu’aucune cause n’était plus urgente que celle qui nous réunissait cette semaine à Doha.  Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité de justice, d’équité et de respect des droits de l’homme, des valeurs qui, a-t-il dit, nous réunissent au sein des Nations Unies et, franchement, de survie.  Il a estimé que le développement dépendait de la sécurité, de la démocratie, de la durabilité, dans le contexte de valeurs solides.  Il a souligné que la Géorgie s’était engagée sur la voie de la démocratie, notamment en luttant contre la corruption.  Le pays a progressé en direction de la transparence, et l’économie de la Géorgie connaît la croissance la plus rapide de l’Europe, a-t-il assuré.  Le Président géorgien a affirmé que l’été dernier, le pays avait été frappé par la tragédie à cause de l’intervention de l’armée d’un pays voisin.  Tout a été anéanti, a-t-il dit.  M. Saakashvili a ajouté que l’exemple de la Géorgie montrait comment le développement dépendait de la sécurité.  La situation résultant des hostilités entre la Géorgie et la Fédération de Russie n’a pas profité à cette dernière, a-t-il affirmé, précisant que les investissements étrangers fuyaient le pays.  Le Président a remercié la communauté internationale pour l’appui qu’elle a apporté à la Géorgie.  Les Géorgiens contribueront à la sécurité de leur pays et à celle de la communauté internationale, a-t-il dit.  Il a ajouté que son pays avait été attaqué par ce qu’il était une démocratie efficace dans une région où elle n’est pas naturelle.  La Géorgie, a-t-il déclaré, a tiré les enseignements de la sécurité d’une dure façon.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL NASSER (Qatar), qui a présenté un rapport sur des discussions de haut niveau sue le financement  de l’éducation dans les zones touchées par les conflits, organisées par Cheikha Mozah Bint Nasser Al-Missaned, épouse de l’Émir du Qatar, le 30 novembre 2008, sous les auspices de l’UNESCO, a rappelé que 160 gouvernements avaient établi de fixer six objectifs pour améliorer l’éducation des enfants d’ici à 2015.  La communauté internationale a réaffirmé son attachement à la réalisation des objectifs en matière d’éducation, ainsi que des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il déclaré.  Toutefois, le rapport indique clairement que sans action décisive, les pays seront loin d’atteindre les objectifs si des mesures ne sont pas prises.  Il a souligné que des inégalités considérables nuisaient aux progrès réalisés dans de nombreux pays, notamment dans ceux touchés par les conflits.  La réponse de l’aide humanitaire devrait s’adapter au concept spécifique, ce qui signifie qu’il suffit d’utiliser des mécanismes plus appropriés, a-t-il précisé. 


Le représentant a ajouté que si l’on n’assurait pas une éducation de qualité pour tous, il y aurait des retombées sur les générations ultérieures.  Il a prié le Secrétaire général et le Président de l’Assemblée générale à distribuer la Déclaration de Doha sur le financement de l’éducation dans le Document officiel de travail de la Conférence sur le financement du développement.  Il a espéré que la Déclaration de Doha sur le financement de l’éducation améliorera les résultats de la Conférence de suivi et participera aux débats consacrés au thème de l’éducation dans les moments d’urgence et les situations de crise.


M. AHMED BIN ABDULLAH AL MAHMOUD, Ministre des affaires étrangères du Qatar, a souligné que de nombreux orateurs, lors des séances plénières et des tables rondes de la Conférence de Doha, avaient noté la contradiction entre la capacité de nombreux pays à mobiliser instantanément des milliards de dollars en vue de soutenir leurs institutions financières défaillantes et leur incapacité à trouver la détermination nécessaire en vue de respecter leurs engagements à financer les efforts des pays en développement pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement afin d’améliorer les conditions des plus pauvres de la planète.  Cette crise mondiale exige des réponses mondiales et des alliances mondiales qui se fondent sur des responsabilités partagées, a-t-il dit.  Doha a été le lieu où les décisions pour l’avenir ont été prises, a-t-il ajouté, notant l’importance pour le système des Nations Unies à être totalement impliqué, avec les Institutions de Bretton Woods, dans ces actions.  Des réponses mondiales nécessitent la présence de toutes les régions du monde, représentant la voix des riches, les économies émergentes et les plus pauvres, a-t-il expliqué.


Le Ministre a également mis l’accent sur la nécessité d’étendre la recherche de sources innovantes de financement afin d’aider à compenser l’impact de la baisse des investissements.  Il a indiqué que le Qatar avait proposé la création d’un consortium d’investissements multipartites comprenant des pays donateurs, des institutions financières multilatérales et des organes humanitaires.  Ces agences d’investissements pourraient être administrées et supervisées par les Nations Unies ou d’autres institutions régionales de développement, a-t-il dit.  Il a affirmé que le Qatar avait essayé de soutenir ce processus multilatéral en organisant un certain nombre de réunions internationales, comme cette présente Conférence.  Il a ajouté que son pays continuera à être engagé en faveur du Partenariat mondial de développement qui constitue, a-t-il précisé, la base du processus de financement du développement.


Droit de réponse


Le représentant de la Fédération de Russie qui répliquait au discours du Président géorgien, s’est déclaré perplexe, sur l’utilisation de la tribune de la Conférence sur le financement du développement de Doha à des fins politiques et pour déformer des faits.  Il a qualifié cette intervention d’inacceptable.  Le représentant a ainsi rappelé que c’est la Géorgie qui, la première, avait lancé les hostilités en août dernier en attaquant la Géorgie.


Explications de position après l’adoption de la résolution A/CONF.212/L.3


Le représentant de la France, s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a salué la conclusion d’un texte qu’il a qualifié de « fondateur et dynamique ».  « Nous venons de nous engager à faire plus et mieux pour construire un monde plus juste et lutter contre la pauvreté », a-t-il dit.  Le représentant a ajouté qu’alors que la Conférence de Doha qui s’achève devait être une « simple » conférence de suivi, l’élan qui lui a été donné dans un contexte difficile de crise a fait d’elle un nouveau départ pour le développement.  Dans ce cadre, l’Union européenne a voulu être un acteur positif dès les premières minutes de la Conférence, a encore dit le représentant français car, comme l’a souligné le Président Sarkozy, le développement ne peut pas être sacrifié sur l’autel de la crise économique et les pays en développement doivent avoir leur juste place dans les institutions internationales.  Il a indiqué que l’Union européenne honorerait ses engagements en matière d’aide publique au développement et a appelé les États à être, ensemble, les artisans d’un monde plus solidaire. 


Déclaration conjointe


M. AHMED BEN ABDULLAH AL-MAHMOUD, Ministre des affaires étrangères du Qatar et Vice-Président de la Conférence, a lu la déclaration commune de l’État du Qatar et du Président de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU). 


Par ce texte, les deux parties appellent les États Membres des Nations Unies réunis à Doha à s’unir pour répondre à la complexité de la crise mondiale en réaffirmant leur engagement à mettre en place le partenariat mondial pour le développement devant sous-tendre le processus de financement pour le développement et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


La déclaration commune souligne que la plus grave crise financière depuis la création des Nations Unies rend encore plus difficile l’atteinte des OMD, menaçant à la fois la stabilité des pays développés et en développement.  Le texte estime que si la réponse à la crise doit permettre l’amélioration et le renforcement du système financier, la communauté internationale doit garder à l’esprit que ce sont les plus pauvres qui doivent d’abord être protégés contre les répercussions de cette crise.  Il réitère ainsi les engagements pris par les pays industrialisés dans le cadre du Consensus de Monterrey et du Sommet mondial de 2005 de consacrer 0,7% du produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement (APD).  


La déclaration note en outre que les institutions financières internationales, comme le Fonds monétaire internationale (FMI), ont échoué à fournir une aide d’urgence adaptée aux besoins en liquidités.  Elle demande à cet égard que, en vue de soutenir le développement stable des pays développés et en développement, le FMI lève le fardeau des conditionnalités qui pèsent sur les emprunteurs.  Elle appelle le Conseil des gouverneurs du FMI à prendre des mesures à cette fin et, au-delà, à procéder à un examen en profondeur des institutions mondiales qui gouvernent la finance et le commerce.  Le texte estime que pour répondre à la crise financière, des réformes majeures doivent permettre l’établissement d’un système financier international plus stable et juste, qui fournira à tous les pays la base d’un développement durable et équitable. 


La déclaration commune souligne l’importance d’une action coordonnée et cohérente pour résoudre la crise financière et exhorte l’Assemblée générale à poursuivre ses efforts pour renforcer le rôle du Conseil économique et social en tant qu’agence centrale de pilotage de l’harmonisation des politiques économiques menées à l’échelle du système de l’ONU pour mieux lutter contre la pauvreté en encourageant la croissance et l’emploi.  Le texte indique aussi que le contexte actuel exige une réforme de la relation entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods et une participation accrue des pays en développement dans le système commercial international où ils serviront de moteur au développement.  Il invite à la conclusion du Cycle de Doha en tant que faisant partie intégrante de la réponse à la crise financière et note qu’il est important que les mentalités évoluent pour appréhender plus efficacement la crises alimentaire et les conséquences des changements climatiques.


La déclaration réaffirme qu’il est dans l’intérêt de tous que la réforme du système financier international reflète les besoins des pays en développement.  Ces derniers doivent notamment être assurés d’un financement adéquat au service d’un développement rapide et durable dans les pays en développement, y compris des systèmes financiers nationaux devant accompagner les investissements en faveur d’une croissance et de politique d’emploi soutenues. 


APERÇU DES DÉCLARATIONS DES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT À LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE SUIVI SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT À DOHA (QATAR) DU 29 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE 2008


M. NICOLAS SARKOZY (France), qui préside également l’Union européenne, a affirmé que le développement des pays qui en avaient le plus besoin ne pouvait être sacrifié sur l’autel de la crise économique.  Face à cette crise financière sans précédent, doublée d’une crise économique sans précédent, l’Europe a demandé la réunion des chefs d’État du G-20 qui a eu lieu à Washington, a-t-il expliqué.  M. Sarkozy a regretté que, conformément au souhait de l’Union européenne, l’Union africaine et le Conseil de coopération du Golfe n’aient pu participer à ce sommet.  Il a espéré leur participation à la prochaine réunion du G-20, à Londres.  Deux attitudes sont possibles face à cette crise, a affirmé M. Sarkozy.  La première consisterait à continuer comme avant, sans tenir compte des erreurs du passé et la seconde à profiter de l’occasion qui se présente pour changer le monde et ses institutions, et notamment à donner à l’Afrique les moyens de se développer.  « Nous avons besoin des pays développés et des pays en développement », a-t-il déclaré, ajoutant, à l’adresse des pays en développement: « Nous avons besoin de vous, vous avez besoin de nous pour la croissance ».  Il a également assuré que l’Afrique devrait avoir sa place, sa juste place dans les institutions internationales. 


Le Président français a en outre estimé qu’il n’était pas raisonnable qu’aucun pays africain ne soit membre permanent du Conseil de sécurité.  Il a, dans le même temps, mis l’accent sur la nécessité pour les pays en développement d’être représentés au sein du FMI.  Le format du G-8 est aujourd’hui dépassé, a-t-il dit.  De cette crise, saisissons l’opportunité d’un changement, a-t-il déclaré, poursuivant, en direction de M. Ban, « Nous sommes au XXIe siècle avec des institutions du XXe, qu’attendons-nous, M. le Secrétaire général? ».  M. Sarkozy a indiqué que l’Europe avait décidé de ne pas sacrifier les Objectifs du Millénaire pour le développement et d’être au rendez-vous des promesses faites en matière d’aide publique au développement.  Il a ainsi rappelé que 60% de l’aide publique au développement provenait de l’Europe, ce qui représente 61 milliards de dollars pour 2007, a-t-il précisé.  L’Europe vient de décider de rajouter un milliard d’euros pour aider à lutter contre la crise alimentaire sans précédent, a-t-il ajouté.  L’Europe sera au rendez-vous de l’objectif de 0,7% du PIB consacré à l’aide publique au développement en 2015, a-t-il poursuivi.  C’est un choix politique et unanime majeur, a-t-il assuré.  C’est un choix fondateur. 


Le monde n’oublie pas la priorité agricole, a encore souligné le Président français.  La question, c’est le développement de l’agriculture et en aucun cas la réduction de la production agricole, a-t-il dit.  Il faut aider l’Afrique à nourrir les Africains et à contribuer à nourrir le monde, a-t-il ajouté.  « L’aide publique, nous l’augmenterons, mais l’aide publique n’est pas la seule condition du développement », a également fait remarquer M. Sarkozy, soulignant la nécessité d’aider l’investissement privé et le microcrédit.  Le développement de l’Afrique est une priorité absolue, a-t-il insisté.  Amis africains, amis sud-américains, amis asiatiques, poussez avec nous pour la réforme, poussez le changement pour résister à l’immobilisme, a-t-il déclaré, avant de conclure « Ne laissons pas demain, les mêmes causes produire les mêmes effets ». 


M. JAKAYA MRISHO KIKWETE, Président de la République-Unie de Tanzanie, qui s’exprimait au nom de l’Union africaine, a assuré que l’Afrique avait toujours accordé une grande importance au Consensus de Monterrey.  Le continent a fait des progrès notables, en particulier en matière de bonne gouvernance, de primauté du droit et de mobilisation des ressources financières nationales.  Les ressources nationales pour financer le développement et obtenir une croissance accélérée susceptible d’éliminer la pauvreté sont encore insuffisantes, a-t-il dit.  Le défi est de savoir comment attirer davantage d’investissements étrangers directs (IED) dans des secteurs autres que les industries extractives.  L’Afrique continue de se heurter à des contraintes d’accès aux marchés, a-t-il également souligné, notant que l’enlisement du Cycle de négociations commerciales de Doha nuisait au développement des pays africains.  Il est essentiel que les négociations reprennent dès que possible, a-t-il affirmé. 


M. Kikwete a lancé un appel aux partenaires pour le développement de l’Afrique pour qu’ils unissent leurs efforts en vue d’honorer leurs engagements.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’une représentation africaine plus importante dans les institutions internationales.  Le Président tanzanien a, en outre, estimé que les efforts en vue de trouver des solutions à la crise financière mondiale devraient intégrer tous les pays.  L’Afrique, a-t-il dit, devrait participer aux discussions et au processus.  Il a en outre souligné la nécessité de procéder à une réforme de l’architecture financière internationale et a plaidé en faveur d’une représentation plus importante de l’Afrique au sein des organes décideurs de la Banque mondiale, du FMI et de l’OMC.  L’Afrique doit disposer d’un siège permanent au Conseil de sécurité, a-t-il ajouté.


M. LAURENT GBAGBO, Président de la Côte d’Ivoire, a soutenu que les résultats en termes de flux d’aide et surtout de son ciblage étaient loin d’être satisfaisants.  Il a souligné que les efforts consentis pour alléger la dette et pour fournir une assistance humanitaire ne s’étaient pas traduits par un accroissement des ressources en faveur du financement du développement.  Pour l’Afrique, il a fait remarquer que l’APD n’avait pas vraiment changé depuis 2004 et délaissait les secteurs productifs porteurs de croissance et de développement durable.  S’inquiétant du respect des engagements pris en matière d’assistance à l’heure de la crise financière internationale, le Président de la Côte d’Ivoire a demandé la mise sur pied d’une banque d’investissement du Sud, afin que les pays qui y participent tiennent eux-mêmes les rênes de leur développement.  Après avoir noté la persistance du problème de la dette en Afrique, il a aussi insisté sur l’importance d’y augmenter le commerce, alors que ce continent ne représente qu’une part faible des échanges internationaux.  De l’avis de M. Gbagbo, ces efforts doivent passer par la diversification de la production africaine, grâce à l’appui des partenaires et à un accès amélioré aux marchés des pays développés.  M. Gbagbo a mis en avant la nécessité de réformer les institutions financières internationales, en prenant mieux en compte les besoins des pays en développement. 


M. AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, Président de l’Union des Comores, a déclaré que si la récession frappe aujourd’hui de plein fouet les pays les plus nantis, on peut imaginer la situation des pays en développement comme l’Union des Comores, petit État insulaire en développement, en situation postconflit, et qui voit désormais ses efforts pour réduire la pauvreté et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement largement compromis.  Il a toutefois estimé que la période actuelle, pleine de nouveaux défis, était porteuse de promesses si les pays ont le courage de prendre des décisions qui pourraient changer le cours de l’histoire et faire de la pauvreté une histoire ancienne.  Il a ainsi souligné que l’engagement de la communauté internationale en faveur du développement avait démontré ces dernières années que la pauvreté peut et doit être vaincue dans le cadre de la réalisation des OMD et en s’appuyant sur le Consensus de Monterrey, point de départ d’un nouveau partenariat entre pays riches et pauvres.  M. Sambi a ajouté qu’il était nécessaire de parvenir à la « moralisation du commerce mondial » pour permettre aux pays africains de donner les moyens à l’Afrique de lutter à armes égales face aux subventions injustes et aux tarifs douaniers prohibitifs, par le biais d’une représentation plus équitable au sein du FMI, de la Banque mondiale et du G-20. 


M. STJEPAN MESIC, Président de la Croatie, a réaffirmé que le droit au développement fait partie des droits de l’homme.  Les conditions pour parvenir à cet objectif n’existent pas réellement pour le moment, a-t-il dit.  La crise financière mondiale actuelle, a-t-il estimé, permettra d’ouvrir la voie au changement.  Le Président de la Croatie a rappelé que le développement des pays pauvres s’était arrêté précisément sous le modèle économique néolibéral, marqué par une participation minimale de l’État à l’économie.  En outre, il a fait remarquer que les pays actuellement riches s’étaient développés de manière complètement différente de celle qui est prônée par ce modèle, et notamment en protégeant leurs productions et leurs marchés.  Tant que la majorité du monde se pliera à ce modèle et que les institutions financières internationales l’appliqueront comme une idéologie, les chances de développement rapide pour les pays pauvres seront faibles, a-t-il estimé.  « Nos chances de succès se sont aujourd’hui améliorées », a-t-il déclaré.  M. Mesic a noté que des changements profonds, impliquant l’État, avaient toujours été le moyen de surmonter les crises.  Il a assuré qu’il ne demandait pas l’abandon de la mondialisation ou de la libéralisation du commerce mais l’adoption de règles qui offrent à tous les pays des opportunités de développement. 


M. BLAISE COMPAORÉ, Président du Burkina Faso, a déclaré que la pauvreté dans les pays en développement, aggravée par la baisse de l’aide publique au développement persiste en dépit des engagements pris.  Il a regretté que les pays développés continuent à accorder des subventions à leur secteur agricole au moment même où l’agriculture des pays en développement manque cruellement de financement.  Estimant que ce paradoxe était très significatif pour son pays, producteur de coton, il a demandé des ressources additionnelles pour améliorer la performance de l’agriculture dans les pays en développement et une suppression des subventions.  De l’avis de M. Compaoré, l’État et le secteur privé ne parviendront pas à eux seuls à instaurer une croissance soutenue, et les engagements en matière d’aide publique au développement doivent donc être respectés.  Il a insisté sur l’importance d’un partenariat mondial efficace ainsi que sur la nécessité d’augmenter non seulement les volumes d’aide mais aussi la qualité de cette aide, conformément à la Déclaration de Paris.  Le Président du Burkina Faso a aussi souhaité un réajustement des mécanismes de fonctionnement du système financier international et a demandé que l’Afrique y soit pleinement associée. 


M. MWAI KIBAKI, Président du Kenya, a souligné la nécessité d’une refonte de l’architecture financière internationale, incluant les pays en développement dans les institutions financières internationales.  Il a estimé que ce changement était essentiel pour renforcer la légitimité et l’efficacité de ces institutions.  Les politiques économiques menées par les pays riches ne devraient plus avoir de répercussions néfastes sur le développement des pays les plus démunis face à la convergence de crises de plus en plus complexes, a-t-il également estimé.  Pour le Président kényen, les pays développés doivent réaffirmer leur volonté politique de mener à bien les négociations conduites dans le cadre du Cycle des négociations commerciales de Doha, en tenant compte des mandats contenus dans la Déclaration ministérielle de Doha et celle de Hong-kong demandant l’intégration et la participation des pays en développement dans le système commercial multilatéral.  Il a conclu en indiquant que, même si les pays en développement s’attachaient à explorer de nouveaux mécanismes de mobilisation des ressources, ils avaient encore besoin de l’appui des partenaires de développement pour réussir leur modernisation. 


M. PIERRE NKURUNZIZA, Président du Burundi, a déclaré qu’après plus de 10 ans de guerre civile, son pays avait posé les jalons pour la paix, la stabilité et la concorde.  Il a indiqué que son gouvernement avait pris des mesures salutaires de promotion de l’éducation, de l’agriculture, la gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes.  Il a ajouté que la conjoncture économique mondiale commandait à tous les États de renforcer leurs relations de coopération et de solidarité afin d’instaurer un ordre économique juste et équilibré, permettant de mettre en place un partenariat réel entre pays en développement et pays avancés et de renforcer ainsi la sécurité et la stabilité dans le monde.  Le Président burundais s’est ensuite dit convaincu que, face au fossé numérique croissant entre pays industrialisés et en développement, il était nécessaire de prendre des mesures qui s’imposent pour permettre à tous les États de se mettre au diapason des progrès technologiques et de tirer économiquement profits des progrès informatiques.  Il a ainsi appelé au renforcement de la coopération internationale dans les domaines commerciaux et financiers ainsi que dans les secteurs touchant à l’environnement. 


M. ALHAJI YAHYA ABDUL-AZIZ JAMUS JAMMEH, Président de la Gambie, a déclaré qu’une croissance durable et soutenue était une condition incontournable pour réduire la pauvreté.  Il a ajouté que les récents développements dans la sphère économique posaient toutefois des défis et des contraintes de rigueur en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a fait savoir qu’en réponse à la conjonction des crises financière, énergétique et alimentaire, il faudrait stabiliser le système financier et se concentrer sur le redressement des services publics de base.  Il a ensuite souligné que dans un contexte d’interdépendance économique, aucun pays ne pouvait plus agir isolément sans affecter son voisin proche ou lointain.  Le Président gambien a signalé que pour éviter que 100 millions de pauvres se retrouvent sous le seuil de pauvreté, il faudrait à la fois intensifier la mobilisation des ressources nationales et l’aide internationale en faveur du développement.  Après avoir salué l’avènement de nouveaux donateurs bilatéraux, il a souhaité que la reprise des négociations dans le cadre du Cycle de Doha soit couronnée de succès et ouvre de nouvelles perspectives d’emploi et de croissance dans le monde en développement. 


M. BINGU WA MUTHARIKA, Président du Malawi, a affirmé que bien que les pays industrialisés aient promis d’accorder des ressources financières en vue de stimuler la croissance et de réduire la pauvreté en Afrique, peu, voire aucun progrès n’a été réalisé dans cette voie.  L’Afrique reste confrontée à des problèmes considérables d’accès aux marchés des pays développés, a-t-il dit.  Le Président du Malawi s’est également dit préoccupé par le fait que la notion de développement du Cycle de négociations commerciales de Doha soit restée lettre morte et que le flux d’investissements étrangers directs vers l’Afrique soit insuffisant pour améliorer le transfert de technologie ainsi que l’architecture financière internationale afin de protéger les pays africains de la crise financière.  Le Président du Malawi a en outre déploré la réduction du financement de l’agriculture africaine par la Banque mondiale et d’autres institutions multilatérales et bilatérales de financement du développement, au cours des 30 à 40 dernières années.  Le Président du Malawi a appelé les pays donateurs à accroître de manière significative leur aide et leurs investissements pour financer l’agriculture, la production alimentaire, l’irrigation et l’alimentation en eau.  Il a également invité les pays développés à comprendre les raisons pour lesquelles les agriculteurs africains peuvent légitimement bénéficier, eux aussi, de subventions.  


M. BONI YAYI, Président du Bénin, a déclaré que la crise financière démontrait plus que jamais l’ampleur des défis auxquels sont confrontés les pays en développement, alors que six ans après l’adoption du Consensus de Monterrey, le bilan demeurait mitigé quant à la réalisation des engagements pris en 2002.  Il a jugé essentiel d’intensifier la coopération internationale dans le domaine de la lutte contre la fuite des capitaux et l’évasion fiscale et a souhaité, à cet égard, le renforcement du Comité des experts des Nations Unies en matière de taxes.  Affirmant que le Bénin avait réussi à augmenter ses ressources intérieures de 9% par an, en moyenne, au cours des sept dernières années, le Président Yayi a toutefois estimé qu’il serait difficile pour le pays de mobiliser les ressources nécessaires à son Plan national de développement, surtout en ces temps de crise, et a donc insisté sur l’importance pour les pays riches de respecter leurs engagements de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.  M. Yayi a aussi appelé les pays développés à mettre fin aux subventions qui créent des distorsions dans le commerce international.  Enfin, il a souhaité voir les pays pauvres participer, aux côtés des pays riches, à la transformation de l’architecture financière internationale, afin qu’elle tienne compte de leurs aspirations. 


M. IDRISS DÉBY ITNO, Président du Tchad, a déclaré que la crise financière internationale avait des conséquences préjudiciables sur la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, notamment en ce qui concerne l’aide publique au développement, le commerce et la dette.  Tout en reconnaissant la ferme détermination de la communauté internationale, il a constaté que les conflits locaux, sous-régionaux et régionaux en Afrique entravaient les efforts et réduisaient la portée des actions entreprises.  La restauration et la consolidation de la paix dans ces régions demeurent des conditions nécessaires à la réalisation des OMD, a-t-il affirmé.  Son pays consacre l’essentiel de ces ressources aux infrastructures de base mais cela reste en deçà des besoins, a-t-il indiqué, en soulignant qu’une aide extérieure était donc indispensable pour relever les défis de la pauvreté et de la croissance.  Le Président a rappelé que la crise du Darfour avait provoqué un déplacement massif de population vers le Tchad qui accueille sur son territoire 290 000 réfugiés soudanais, 60 000 autres de la République centrafricaine, auxquels s’ajoutent 180 000 déplacés tchadiens.  Par ailleurs, il a souligné l’importance de raffermir l’élan de solidarité et le partenariat mondial né du Consensus de Monterrey.


M. HAN SEUNG-SOO, Premier Ministre de la République de Corée, a estimé que la crise financière mondiale rappelait une fois de plus l’importance de s’attaquer à l’inégalités des bénéfices de la mondialisation, ce qui exige des efforts constants pour régler le fonctionnement volatile des systèmes internationaux.  Le système financier international devrait être réformé en vue de renforcer la stabilité et la transparence financière, a-t-il dit.  De même, la communauté internationale doit renforcer ses mécanismes de coopération afin d’empêcher une récurrence de la crise financière et d’empêcher les pays pauvres de subir le fardeau d’un système volatile.  Le Premier Ministre a en outre souligné que des efforts devraient être réalisés en vue de conclure avec succès le plus tôt possible le Cycle de négociations commerciales de Doha.  Il s’est félicité des efforts entrepris par de nombreux pays en développement pour mobiliser des ressources nationales pour le développement.  Ces efforts, a-t-il noté, ont produit des résultats tangibles.  Il a souligné enfin l’importance d’intégrer davantage les pays en développement dans l’économie mondiale avec de nouveaux flux de financement du développement. 


M. PAKALITHA BETHUEL MOSISILI, Premier Ministre du Lesotho, a exhorté les pays développés à respecter les engagements pris en 2002, considérant que la mise en œuvre du Consensus de Monterrey était dans son ensemble « médiocre ».  Il leur a demandé d’aligner les programmes d’aide aux priorités nationales de développement du pays bénéficiaire et d’harmoniser les mécanismes de fourniture de l’aide tout en rendant celle-ci plus prévisible.  De plus, il a souhaité que les flux privés de capitaux ne se concentrent pas sur un petit groupe de pays en développement à croissance rapide et encouragent le développement économique plutôt que les activités spéculatives.  M. Mosisili a aussi suggéré de tenir une « véritable discussion sur les moyens de régler le problème de la dette extérieure ».  Soulignant les limites de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), il a jugé ironique que certains pays moins avancés, comme le sien, aient été « punis parce qu’ils pouvaient rembourser le service de leur dette, alors que ceux qui ont emprunté au-delà de leurs moyens ont été récompensés par une annulation de leur dette ».  Enfin, il a appelé à la reprise et à la conclusion du Cycle des négociations commerciales de Doha car, a-t-il dit, la prolifération d’accords commerciaux bilatéraux entrave les efforts d’industrialisation des pays en développement.


Rappelant le coût élevé de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), Mme LUISA DIAS DIOGO, Premier Ministre du Mozambique, a espéré que la crise financière actuelle ne servira pas d’excuse pour ne pas respecter les engagements pris en matière d’aide publique au développement.  Elle a souhaité que les Nations Unies jouent un rôle de chef de file afin que la communauté internationale dans son ensemble assume sa responsabilité et prenne les mesures nécessaires face à la situation actuelle.  Elle a indiqué que son pays avait connu une croissance de 7% de son PIB au cours des cinq dernières années, notamment en améliorant l’environnement des affaires, la bonne gouvernance et ses politiques macroéconomiques.  Elle a toutefois estimé que la viabilité de ces réalisations dépendait d’une responsabilité commune entre pays en développement et ceux développés et a ainsi exhorté ces derniers à respecter les engagements pris en matière d’assistance.  Mme Diogo a particulièrement insisté sur l’importance des investissements étrangers directs et des partenariats entre le secteur public et le secteur privé pour financer les programmes de développement.  Mme Diogo a enfin soutenu qu’il était aussi nécessaire d’accorder une attention aux questions urgentes de l’allégement de la dette et de la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha.


M. FAURE ESSOZIMNA GNASSINGBÉ, Président du Togo, a estimé que les espoirs justifiés, suscités par le Consensus de Monterrey, malgré les efforts consentis de part et d’autre, sont aujourd’hui loin d’être comblés.  Il a affirmé que son pays, après avoir traversé une longue crise sociopolitique qui a freiné le processus de développement du pays et occasionné une réduction massive de l’aide extérieure due à la suspension de la coopération avec ses principaux partenaires au développement, s’était résolument engagé depuis 2006 dans un vaste programme de réformes politiques, économiques et financières visant l’instauration des structures et mécanismes nécessaires à la mobilisation de ses ressources intérieures et des concours financiers de ses partenaires au développement.  Cependant, a ajouté le Président Gnassingbé, beaucoup reste encore à faire pour créer les conditions favorables à un véritable développement socioéconomique du Togo.  Il revient aux partenaires au développement de soutenir davantage les efforts du pays en assurant un accroissement substantiel de l’aide publique au développement et en procédant à une plus grande ouverture de leurs marchés aux produits d’exportation, a-t-il déclaré.


M. BARNABAS SIBUSISO DLAMINI, Premier Ministre du Swaziland, a souligné la nécessité de conclure le Cycle de négociations commerciales, qui est crucial, a-t-il précisé, pour le développement durable.  Il a encouragé le Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Pascal Lamy, à faire avancer l’Agenda des négociations avec la vision qui l’a, jusqu’à présent, guidé au bénéfice des pays en développement.  Il a exprimé sa profonde inquiétude face au déclin continu de l’aide publique au développement, en particulier celle destinée aux pays les moins avancés.  Le Premier Ministre a ainsi exhorté les pays développés qui ne l’ont pas encore fait, à réaliser l’objectif défini à Monterrey de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.  Il a en outre proposé que des mesures appropriées soient trouvées en vue d’aider les pays en développement à soulager leur dette extérieure, et ce, en collaboration avec la Banque mondiale et le FMI. 


M. DILEITA MOHAMED DILEITA, Premier Ministre de Djibouti, a rappelé que son pays faisait malheureusement partie de ces États pour lesquels les Objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015 restaient un défi difficile à relever sans l’appui de ses partenaires.  À travers ce constat alarmant, c’est l’attitude de la communauté internationale et le non-respect des engagements pris par cette dernière qui sont mis en relief, a-t-il estimé.  Le Premier Ministre s’est dit conscient qu’une bonne gouvernance marquée par un environnement juridique et institutionnel propice au financement du secteur privé et une politique efficiente de valorisation des ressources humaines, par le biais de politiques en matière d’emploi, d’éducation et de santé étaient primordiales pour assurer les ressources financières.  Le Premier Ministre a par ailleurs plaidé en faveur d’une refonte de l’architecture financière internationale afin que la réponse apportée à cette crise soit globale.  L’Afrique se doit de faire entendre sa voix et de ne pas être la grande absente du nouvel édifice financier, a-t-il déclaré.  La crise économique et financière ne doit pas servir de prétexte pour une contraction de l’aide publique au développement car la réalisation des Objectifs du Millénaire est une nécessité économique, plus qu’un impératif moral car, in fine, le développement des pays pauvres aux fortes potentialités ouvre des perspectives encourageantes pour le commerce international, a-t-il ajouté.


M. JEAN EYEGHE NDONG, Premier Ministre du Gabon, qui a prononcé un message du Président du Gabon, El Hadj Omar Bongo Ondimba, a estimé que, malgré quelques avancées timides, les résultats acquis depuis l’adoption du Consensus de Monterrey n’étaient guère satisfaisants.  Il y a lieu de s’étonner, a-t-il dit, du peu de résultats tangibles obtenus quant à la mobilisation des ressources extérieures.  Si les transferts nets vers les pays en développement n’ont cessé de progresser, seuls les pays les moins avancés en sont les réels bénéficiaires, a-t-il constaté, s’interrogeant sur les pays à revenu intermédiaire dont le Gabon avait déjà évoqué l’éventuelle exclusion en mars 2002.  Il a déploré par ailleurs la suspension du Cycle de négociations commerciales de Doha, supposé couvrir, a-t-il précisé, l’ère du développement d’un commerce équitable.  Le Premier Ministre a de même estimé que le Consensus de Monterrey, quel qu’en soit le bilan, devait être consolidé.  C’est dans cette perspective que s’inscrit le Gabon, lequel, a-t-il dit, est résolument déterminé à respecter les engagements dans ce cadre.  Il a en outre mis l’accent sur la nécessité de s’attaquer avec courage et vigueur aux dysfonctionnements qui minent l’architecture financière internationale pour que celle-ci accorde une plus grande place aux préoccupations de développement.


M. ABBAS EL FASSI, Premier Ministre du Maroc, prononçant un message du Roi du Maroc, Mohammed VI, a appelé la communauté internationale à prêter toute l’attention requise aux pays les plus pauvres qui ne peuvent se passer de l’aide publique au développement.  Il l’a exhortée également à œuvrer de sorte que les pays à revenu intermédiaire puissent continuer à bénéficier du soutien des pays donateurs et des institutions financières internationales.  Il a appelé la communauté internationale à établir une feuille de route précise qui prenne en considération les enjeux actuels et les défis à venir.  Il importe, à ses yeux, d’œuvrer à une relance des flux d’aide au développement afin de les hisser au niveau fixé par la communauté internationale.  Il convient aussi de rehausser la qualité de cette aide et d’en améliorer l’efficacité et la prévisibilité, en renforçant l’appropriation nationale, à la lumière des priorités des pays bénéficiaires et conformément à la Déclaration de Paris et du Programme d’Action d’Accra.  Il a engagé les pays développés à faire preuve de flexibilité pour mener à terme les négociations commerciales multilatérales et à entamer une réforme globale du système financier international, de manière à permettre aux pays en développement de s’associer à la conception des politiques financières, et à renforcer le rôle qu’ils jouent au sein des institutions financières internationales. 


M. FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, Premier Ministre de la République centrafricaine, qui intervenait au nom du Président de la République centrafricaine, M. François Bozize, a souligné l’impérieuse nécessité d’une augmentation significative et réelle du volume des ressources publiques allouées à l’aide publique au développement.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’impliquer davantage les pays les moins avancés dans la prise des décisions qui concernent leur développement, que ce soit la coordination de l’aide ou les mesures d’allégement de la dette.  Il a indiqué que son pays proposerait, à l’issue de la Conférence, l’organisation des concertations sous-régionales au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEMAC), pour l’adoption de mesures entrant dans le cadre des financements du développement.  Il s’est dit en particulier convaincu que l’annulation rapide et totale de toutes les dettes bilatérales publiques et de toutes les dettes multilatérales de l’ensemble des pays les moins avancés serait une contribution à l’éradication de la pauvreté.  Il a appelé la communauté internationale, notamment les pays développés, à accroître sensiblement leurs contributions aux institutions multilatérales, comme l’Association internationale de développement (AID) du groupe de la Banque mondiale, le Fonds africain de développement et toutes les banques régionales ou sous-régionales de financement du développement.  Il a en outre lancé un appel à la communauté internationale pour que les mesures adoptées à Bruxelles en faveur de tous les pays les moins avancés soient mises en œuvre sans délai. 


M. OMER HASSAN AHMED AL-BASHIR, Président du Soudan, a déclaré qu’à la lumière de la crise financière actuelle touchant tous les pays du monde, il faudrait tenir compte des importantes recommandations contenues dans la Déclaration finale du récent Sommet du G-20 à Washington, en particulier celles concernant la réforme de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).  Il a souhaité que ces réformes reflètent les changements affectant l’économie mondiale et améliorent la réponse aux nouveaux défis.  Le Président soudanais a ensuite lié le développement économique et la croissance à l’instauration de la stabilité et de la paix.  Il a ainsi estimé que son pays était un exemple « idéal » en la matière, tous les efforts étant engagés par lui pour concrétiser ce lien entre développement et paix.  Il a évoqué les différents accords de paix conclus ces dernières années dans son pays, en particulier concernant le sud et l’est du Soudan ainsi que la province du Darfour.  Il a salué l’apport de la communauté internationale dans la finalisation de ces accords, regrettant cependant que les donateurs n’aient pas honoré les engagements pris après la signature de l’Accord de paix global de 2005, les citoyens soudanais n’ayant pas pu, à ce jour, bénéficier des dividendes de la paix.  Il a conclu en déclarant que son gouvernement continuerait d’œuvrer sans relâche à un règlement pacifique et complet du « problème » du Darfour. 


M. CARLOS CORREIA, Premier Ministre de la Guinée-Bissau, a souligné la nécessité de renforcer les capacités à s’adapter à la nouvelle situation et aux défis, en recherchant de nouvelles sources innovantes de financement, à la mesure de la nature et de la complexité d’une crise mondiale dont la solution exige une coopération internationale plus efficace.  Il est important, a-t-il dit, de demeurer engagés dans la lutte pour l’élimination de la pauvreté et contre les pandémies de VIH/sida, de tuberculose et de paludisme.  Il est tout aussi crucial, a-t-il ajouté, d’œuvrer ensemble aux réformes nécessaires du système financier international, en créant notamment de nouveaux mécanismes et en assurant une participation plus large et équitable aux prises de décisions des institutions de Bretton Woods.  Les pays en développement, les économies émergentes en particulier, ont un rôle plus large à jouer dans la définition des politiques du FMI et de la Banque mondiale, a-t-il affirmé.  L’économie mondiale et le système financier international ne peuvent rester les otages d’un système basé sur la spéculation, a estimé M. Correia.


M. OSCAR ARIAS SANCHEZ, Président du Costa Rica, a affirmé que l’objectif de consacrer 0,7% du PIB à l’aide publique au développement était un « chiffre minuscule », qui n’entraînerait aucune banqueroute.  Il a rappelé l’Article 26 de la Charte des Nations Unies qui stipule qu’« afin de favoriser l’établissement et le maintien de la paix et de la sécurité internationales en ne détournant vers les armements que le minimum des ressources humaines et économiques du monde, le Conseil de sécurité est chargé d’élaborer des plans en vue d’établir un système de réglementation des armements ».  Estimant que cet article était devenu lettre morte, il a proposé que ses dispositions soient mises en œuvre.  Il a indiqué que son pays ne souhaitait pas une élimination des armes ou une réduction drastique du budget militaire mondial.  Une diminution graduelle des dépenses militaires, a-t-il précisé, était non seulement possible mais impérative.  M. Arias Sanchez a également souligné le Consensus du Costa Rica, qui vise à créer des mécanismes d’annulation de la dette pour les pays en développement en vue de réduire leur budget militaire et de consacrer ces ressources à la protection de l’environnement, à l’éducation ou encore à la santé. 


M. JOSAIA VOREQE BAINIMARAMA, Premier Ministre de Fidji, a réitéré à son tour les appels lancés par quelques États insulaires en développement pour qu’ils obtiennent une plus grande attention.  Ces États, a-t-il dit, tendent à être des oubliés de l’aide internationale, du commerce et des politiques de développement.  Il a ainsi plaidé en faveur d’une conclusion rapide du Cycle des négociations commerciales de Doha, qui accorderait un intérêt plus marqué à l’égard de la gestion de l’impact du commerce international sur de petits États insulaires en développement comme Fidji.  Il s’est en outre déclaré favorable à une réforme des Institutions de Bretton Woods et a accueilli avec satisfaction l’initiative lancée par les Nations Unies d’établir une commission d’examen sur le fonctionnement du système financier mondial, exhortant celle-ci à tenir compte des intérêts et des vulnérabilités des économies des petits États insulaires en développement. 


M. NADER DAHABI, Premier Ministre de la Jordanie, a rappelé que pour de nombreux pays, l’année 2008 avait posé des défis économiques importants, notamment en raison de la hausse des prix du pétrole et des produits de base.  Il a indiqué que les crises actuelles affectaient les conditions de vie des citoyens des pays en développement, où l’on s’attend à ce que les niveaux de pauvreté et de chômage augmentent.  Il a souligné l’importance qu’accorde son pays au renforcement des relations avec les institutions financières et les donateurs, tout en insistant sur l’impact de l’aide étrangère pour financer les programmes et projets de développement durable, objectif auquel aspire la Jordanie.  M. Dahabi a ajouté que cette aide avait un effet positif sur tous les segments de la population de son pays.  Par ailleurs, il a exhorté les pays riches et les économies émergentes à assumer leurs responsabilités envers les pays pauvres et en développement en leur fournissant une assistance financière et technique et en ouvrant leurs marchés aux produits en provenance de ces États. 


M. YAHYA OULD AHMED EL WAGHEF, Premier Ministre de la Mauritanie, a souligné que les défis auxquels le monde était confronté s’étaient aggravés depuis la Conférence de Monterrey, plus récemment en raison des crises alimentaire et financière.  Il a noté que, selon les estimations, ces crises pourraient générer une baisse de 3,8% de la croissance économique de 2007.  Rappelant que les pays en développement étaient encore loin de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en raison de leur difficile situation économique, il a appelé les pays développés à établir de véritables partenariats en faveur du développement.  Dans ce cadre, le Président mauritanien a estimé essentiel de prendre en compte la nécessité d’ouvrir les marchés aux exportations des pays en développement en éliminant tous les obstacles, dont les tarifs douaniers.  Il a aussi mis l’accent sur l’importance de traiter de l’annulation de la dette et de fournir une assistance technologique dans tous les domaines. 


M. MAHMOUD ABBAS, Président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine et Président de l’Autorité palestinienne, a assuré que l’Autorité palestinienne axait tous ses plans économiques et de développement en faveur de l’établissement d’infrastructures administratives, économiques et sécuritaires afin de fournir les meilleures conditions pour le développement du secteur privé et pour attirer les flux d’investissements.  Il a aussi ajouté que des lois avaient été élaborées et adoptées afin de protéger les droits des investisseurs et pour fournir des opportunités d’emploi.  Il a déclaré que la fin de l’occupation et l’adoption de l’Initiative de paix arabe constituaient les seuls moyens de garantir le succès des plans de développement en Palestine.


M. FRADIQUE BANDEIRA MELO DE MENEZES, Président de Sao Tomé-et-Principe, a estimé que les espoirs du Consensus de Monterrey n’avaient pas été remplis.  Il a indiqué que son pays était soumis à un programme d’ajustement structurel depuis 20 ans mais que la dette demeurait un obstacle majeur à l’avenir national.  L’application de ce programme d’ajustement structurel avait conduit l’agriculture nationale à la banqueroute, a-t-il ajouté, précisant que cette situation résultait de l’adoption de mesures conseillées par des experts internationaux.  Il a ajouté que son pays ne disposait pas de ressources humaines suffisantes et n’était pas capable de financer les infrastructures essentielles au développement.  En outre, le Président de Sao Tomé-et-Principe a aussi souligné que les restrictions constantes dont souffrent les citoyens sont en train de provoquer le mécontentement au sein de la population, créant des problèmes sociaux et même politiques, comme l’ont démontré les deux tentatives de coup d’État qu’a connu le pays.  Il est temps d’avoir plus d’imagination et de trouver d’autres idées qui prennent en compte les souffrances des populations, a-t-il conclu en plaidant pour un « développement à visage humain ». 


M. JAMES A. MICHEL, Président des Seychelles, a déclaré que la Conférence de Doha devrait trouver les moyens de partager la prospérité aux bénéfices de tous.  Il a mis en avant la situation des petits États, qui sont selon lui, les « baromètres du monde » car ils sont les premiers à être affectés par les crises mondiales.  Malgré les progrès accomplis dans son pays, il a indiqué que les Seychelles faisaient face à un « paradoxe en matière de développement » dans la mesure où leurs réalisations étaient érodées par des principes mondiaux injustes.  Il a rappelé que les petits États insulaires en développement et les pays à revenu intermédiaire n’avaient souvent pas accès à certaines facilités financières mais demeuraient pourtant très vulnérables aux chocs externes et dépendaient largement des importations.  Il a aussi dit que le développement des ressources humaines, le meilleur atout des États, et celui des infrastructures nécessitaient une assistance financière.  Le Président des Seychelles a également estimé qu’il faudrait créer une nouvelle architecture pour le financement du développement.  À cet égard, il a reconnu le rôle de chef de file de l’ONU et l’importance des institutions de Bretton Woods.  Enfin, il a souhaité que le financement en faveur de la protection de l’environnement soit encouragé, notamment en accordant des conditions préférentielles pour les emprunts concernant les efforts entrepris pour préserver l’environnement et assurer un développement durable.


M. EMOMALI RAHMON, Président du Tadjikistan, a souhaité que les pays développés et les institutions financières internationales prendraient les mesures nécessaires pour éviter une aggravation de la crise.  Faisant état des efforts de son pays pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, il a toutefois noté que son pays avait besoin d’un soutien extérieur et de participer davantage aux activités des institutions internationales.  Il a donc espéré que les pays industrialisés demeuraient engagés en faveur des objectifs du Consensus de Monterrey.  Il a insisté sur l’importance d’accroître le commerce dans sa région, notamment par le développement d’une infrastructure routière pour les pays enclavés.  Par ailleurs, il a lancé un appel à tous les pays afin qu’une attention urgente soit accordée au problème de manque d’accès à l’eau potable, rappelant que le Tadjikistan était lui-même frappé par des pénuries.  Enfin, le Président du Tadjikistan a estimé que les pays en développement devraient pouvoir participer aux processus décisionnels au niveau mondial.  Il est temps de revoir la structure existante des institutions financières internationales, créées dans les années 1940 et qui ne répondent plus aux réalités actuelles.


M. ROBERT MUGABE, Président du Zimbabwe, a affirmé que son pays continuait d’être victime de mesures économiques unilatérales de coercition qui avaient des effets négatifs sur les secteurs clefs et affectaient les groupes les plus vulnérables.  Il a précisé que les progrès effectués dans le domaine de l’éducation ou la santé au niveau national étaient menacés par ces mesures et a demandé qu’elles soient levées.  Exhortant tous les pays à respecter les engagements en matière d’aide publique au développement, il a jugé que l’assistance financière devrait être prévisible et appropriée afin d’avoir véritablement un effet significatif.  En outre, il a relevé que de nouvelles ressources étaient nécessaires pour continuer à lutter contre la pauvreté au-delà de la date fixée pour parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Par ailleurs, a estimé le Président du Zimbabwe, l’annulation complète de la dette est la solution au problème qu’elle pose.  Il a soutenu qu’il faudrait accorder davantage d’attention aux disparités du régime commercial mondial, plaidant pour la suppression des barrières dans ce domaine et regrettant l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle des négociations commerciales de Doha.  M. Mugabe a aussi souhaité que les institutions financières reflètent mieux le poids des pays en développement dans le monde, arguant aussi que seule l’ONU avait la crédibilité nécessaire pour mener une réforme financière mondiale légitime.  Enfin, il a déclaré que l’aide aux pays en développement ne devrait pas être assortie de condition et qu’il faudrait accorder un espace politique à ces États pour l’établissement de leurs priorités, notamment dans le domaine de l’agriculture. 


M. HARIS SILAJDZIC, Président de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine, a mis l’accent sur la nécessité de permettre aux économies moins développées de rattraper les autres et d’établir un monde plus équitable.  Il a indiqué que la crise actuelle était l’« occasion de réaffirmer les principes de justice, d’égalité, du multilatéralisme inclusif et du respect.  Rappelant les évènements qui ont frappé son pays, il a souligné que la paix et la stabilité étaient les piliers d’une bonne économie.  De nombreux pays ont été freinés dans leurs efforts de développement par l’injustice, l’inégalité ou encore par la cupidité, comme son propre pays, a-t-il souligné.  Il a demandé aux délégations de s’engager véritablement en faveur de la justice et l’égalité. 


M. MOHAMED GHANNOUCHI, Premier Ministre de la Tunisie, a affirmé que les réponses à la crise financière devraient inclure les pays en développement.  Il a également souligné que cette crise ne devrait pas servir d’excuse aux pays développés pour qu’ils se consacrent uniquement à leurs affaires nationales.  Au contraire, cela exige une approche plus large qui prend en compte les interdépendances dans le monde, a-t-il poursuivi, notant qu’il était dans l’intérêt des pays industrialisés de créer des liens avec les pays en développement.  Le Premier Ministre tunisien a estimé que la Conférence internationale sur le financement du développement était l’occasion de trouver les moyens de parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  S’agissant du Cycle des négociations commerciales de Doha, il a souhaité que tous les efforts soient faits pour permettre de créer un régime d’échanges plus juste et qui donne l’opportunité aux pays en développement de diversifier et d’accroître leurs économies. 


Outre les 26 chefs d’État, 10 chefs de gouvernement et 2 vice-présidents, la Conférence a également entendu des vice-premiers ministres, des ministres et autres hauts fonctionnaires des pays suivants: Koweït, Cambodge, Guinée équatoriale, Mongolie, République arabe syrienne, Îles Salomon, Bangladesh (au nom des pays les moins avancés), Canada, Mexique, Philippines, Brésil, Espagne, Chine, Suisse, Danemark, Liechtenstein, Belgique, Émirats arabes unis, Estonie, Madagascar, Angola, Égypte, Liban, Norvège, Indonésie, Irlande, Cuba, République dominicaine, Pays-Bas, Guatemala, Équateur, Myanmar, Sénégal, Paraguay, Nicaragua, Andorre, Argentine, Népal, Sri Lanka, Bruneï Darussalam, Inde, Mali, Namibie, Nigéria, Rwanda, Autriche, Japon, Bélarus, Finlande, Suède, Luxembourg, Bhoutan, Portugal, Qatar, Zambie, Tuvalu, Libye, Viet Nam, Kazakhstan, Italie, Royaume-Uni, Roumanie, Maldives, Slovaquie, Chili, États-Unis, Trinité-et-Tobago, Turquie, République tchèque, Venezuela, Oman, Hongrie, Cameroun, Barbade, Antigua-et-Barbuda (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Israël, Australie, Monaco, Fédération de Russie, Jamaïque, Arabie saoudite, Singapour, Uruguay, Botswana, Thaïlande, Cap-Vert, Pakistan et Colombie.


La Conférence a aussi entendu l’Observateur du Saint-Siège, l’économiste en chef et le Vice-Président principal de la Banque mondiale, le Secrétaire général du Commonwealth ainsi que les représentants des institutions intergouvernementales suivantes: Fonds monétaire international (FMI), Commission des Nations Unies du développement social, Conférence ibéro-américaine, Banque asiatique pour le développement, Conseil des États du Golfe pour la coopération, Organisation internationale pour le droit international du développement et Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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