LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA FORCE INTÉRIMAIRE DES NATIONS UNIES AU LIBAN JUSQU’AU 31 AOÛT 2009
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Conseil de sécurité
5967e séance – matin
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA FORCE INTÉRIMAIRE DES NATIONS UNIES AU LIBAN JUSQU’AU 31 AOÛT 2009
Constatant que la situation au Liban continue de menacer la paix et la sécurité internationales, le Conseil de sécurité a, ce matin, décidé à l’unanimité, par l’adoption de la résolution 1832 (2008), de proroger jusqu’au 31 août 2009 le mandat actuel de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).
Aux termes de la résolution, le Conseil salue le rôle positif de la FINUL, dont le déploiement avec l’Armée libanaise a contribué à créer un nouvel environnement stratégique dans le sud du Liban. Il se félicite de l’élargissement de la coordination entre la FINUL et l’Armée libanaise et encourage celles-ci à renforcer encore leur coopération.
Le Conseil demande à toutes les parties concernées de respecter la cessation des hostilités et la Ligne bleue dans sa totalité, de coopérer pleinement avec l’ONU et avec la FINUL et de s’acquitter scrupuleusement de l’obligation de respecter la sécurité du personnel de la FINUL et des autres personnels des Nations Unies, notamment en interdisant toute action qui mette en danger les personnels des Nations Unies et en faisant en sorte que la FINUL jouisse d’une entière liberté de circulation dans toute sa zone d’opération.
Le représentant du Liban s’est félicité de la prorogation du mandat de la FINUL, mais a dénoncé « les violations quotidiennes de l’espace aérien libanais par Israël », ce qui contrevient, a-t-il dit, aux termes de la résolution 1701. Le représentant d’Israël a jugé la situation préoccupante, deux ans après l’adoption de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, en dénonçant lui aussi les violations de ce texte. Il a également estimé que les nouvelles orientations politiques du Gouvernement libanais « appuyaient l’action du Hezbollah », source de préoccupation majeure pour Israël.
Pour l’examen de la question, le Conseil était saisi d’un rapport du Secrétaire général.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Texte du projet de résolution ( S/2008/583)
Le Conseil de sécurité,
Rappelant toutes ses résolutions précédentes concernant le Liban, en particulier les résolutions 425 (1978), 426 (1978), 1559 (2004), 1680 (2006), 1701 (2006) et 1773 (2007), ainsi que les déclarations de son président touchant la situation au Liban,
Répondant à la demande formulée par le Gouvernement libanais dans la lettre que le Premier Ministre libanais a adressée au Secrétaire général le 18 août 2008, tendant à voir proroger sans modification le mandat de la FINUL pour une nouvelle période d’un an, et accueillant avec satisfaction la lettre que le Secrétaire général a adressée au Président du Conseil le 21 août 2008 (S/2008/568) pour recommander cette prorogation,
Réaffirmant son attachement à la pleine application de toutes les dispositions de la résolution 1701 (2006) et conscient de la responsabilité qui lui incombe d’aider à garantir un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme au conflit comme l’envisage la résolution,
Rappelant les principes pertinents énoncés dans la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé,
Rendant hommage au dynamisme et au dévouement du personnel de la FINUL, notamment de son commandant, exprimant sa vive gratitude aux États Membres qui contribuent à la FINUL et soulignant qu’il faut impérativement doter celle-ci de tout le matériel et de tous les moyens nécessaires à l’exécution de son mandat,
Constatant que la situation au Liban continue de menacer la paix et la sécurité internationales,
Décide de proroger jusqu’au 31 août 2009 le mandat actuel de la FINUL;
Salue le rôle positif de la FINUL, dont le déploiement avec l’Armée libanaise a contribué à créer un nouvel environnement stratégique dans le sud du Liban, se félicite de l’élargissement de la coordination entre la FINUL et l’Armée libanaise et encourage celles-ci à renforcer encore leur coopération;
Demande à toutes les parties concernées de respecter la cessation des hostilités et la Ligne bleue dans sa totalité, de coopérer pleinement avec l’ONU et avec la FINUL et de s’acquitter scrupuleusement de l’obligation à elles faite de respecter la sécurité du personnel de la FINUL et des autres personnels des Nations Unies, notamment en s’interdisant toute action qui mette en danger des personnels des Nations Unies et en faisant en sorte que la FINUL jouisse d’une entière liberté de circulation dans toute sa zone d’opérations;
Prie toutes les parties de coopérer pleinement avec le Conseil et avec le Secrétaire général afin de parvenir à un cessez-le-feu permanent et à une solution à long terme, tel qu’envisagé par la résolution 1701 (2006), et insiste sur la nécessité d’aller encore de l’avant dans ce sens;
Se félicite de ce qu’entreprend la FINUL pour appliquer la politique de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation et des abus sexuels décidée par le Secrétaire général et pour faire intégralement respecter le code de conduite de l’ONU par son personnel, prie le Secrétaire général de continuer à faire tout le nécessaire en ce sens et d’en tenir le Conseil informé, et engage vivement les pays qui fournissent des contingents à prendre des mesures préventives et disciplinaires pour que ces actes fassent l’objet d’enquêtes en bonne et due forme et soient dûment sanctionnés toutes les fois que leur personnel serait en cause;
Prie le Secrétaire général de continuer à lui faire rapport sur l’application de la résolution 1701 (2006) tous les quatre mois, ou toutes les fois qu’il le jugera nécessaire;
Souligne combien il est important et nécessaire de parvenir à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, en se fondant sur toutes ses résolutions pertinentes, notamment ses résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967, 338 (1973) du 22 octobre 1973 et 1515 (2003) du 19 novembre 2003;
Décide de demeurer activement saisi de la question.
Rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité (S/2008/425)
Dans ce rapport, le Secrétaire général offre une évaluation des mesures prises pour appliquer les dispositions de la résolution 1701 (2006) depuis la publication, le 28 février 2008, du dernier rapport portant sur la question. Il indique que la période considérée a été surtout caractérisée par la poursuite de la crise politique prolongée au Liban, qui a culminé au début de mai. À la suite des efforts de la Ligue des États arabes et de la médiation essentielle du Gouvernement qatarien, le Liban a commencé à émerger de la crise politique qui paralysait le fonctionnement normal de ses institutions depuis un an et demi
Le Secrétaire général indique aussi qu’il n’y a pas eu de violation de la cessation des hostilités et que la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a continué les activités qu’elle mène avec les parties afin d’assurer le respect rigoureux de la Ligne bleue. La coopération entre la FINUL et les Forces armées libanaises a continué de donner satisfaction.
Le Secrétaire général a toutefois jugé extrêmement préoccupante la présence d’éléments armés non identifiés dans la zone d’opérations de la FINUL, ainsi que les incidents entravant la libre circulation du personnel de la Force. Il s’est aussi inquiété de constater que les violations aériennes israéliennes se sont poursuivies sans relâche durant la période considérée, atteignant un nombre record durant les mois de mars et d’avril 2008. Il a demandé à Israël de mettre un terme à tous ces survols aériens, qui sont des violations de la résolution 1701 (2006)
Ban Ki-moon a aussi dit combien il était important pour la communauté internationale de continuer d’appuyer la Force, notamment en s’engageant à lui fournir les contingents et le matériel dont elle a besoin. Mais il s’est dit profondément inquiet pour la sécurité et la sûreté du personnel des Nations Unies. Il a demandé à toutes les parties de se conformer à l’obligation qui leur incombe en la matière. Le Secrétaire général a souhaité l’expansion de la coordination des activités entre la FINUL et les Forces armées libanaises tout en avertissant du fait que les Forces armées libanaises seront mises à rude épreuve, au vu des lourdes responsabilités dont elles devront s’acquitter, en particulier à cause des événements du mois de mai et des affrontements qui continuent de se produire dans certaines régions du Liban.
Il a aussi réitéré que l’application intégrale de l’embargo sur les armes est une disposition cruciale et fondamentale de la résolution 1701 (2006). L’embargo doit être appliqué immédiatement, intégralement et sans exception, a insisté le Secrétaire général, qui a engagé les donateurs à veiller à apporter une aide cohérente et bien coordonnée au Gouvernement libanais. Il a aussi lancé à nouveau un appel pressant au Gouvernement israélien pour qu’il fournisse des données détaillées sur le type, la quantité et les coordonnées précises des sous-munitions utilisées lors du conflit de 2006.
Déclarations
Le représentant d’Israël a dit que sa délégation appréciait le dévouement dont fait preuve la FINUL sur le terrain. Il s’est félicité du renouvellement de son mandat. La FINUL, a-t-il dit, joue un rôle important dans le sud du Liban, notamment dans l’établissement d’une zone libre de toute arme et de tout personnel militaire. Le représentant a jugé que la situation demeurait cependant préoccupante, deux ans après l’adoption de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Le rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 1701 met en lumière les difficultés que rencontre la FINUL, a-t-il ajouté. Les incidents mentionnés dans le rapport ne constituent pas seulement des violations de la résolution 1701, mais aussi un danger pour la stabilité de la région et une menace pour la sécurité de la FINUL, estimé le représentant. Israël attend de la FINUL, dans le cadre de son mandat renouvelé, qu’elle exerce son autorité pour veiller à ce que sa zone d’opération ne soit pas utilisée à des fins d’activités hostiles, a-t-il souligné. Le représentant a également estimé que les nouvelles orientations politiques du Gouvernement libanais appuyaient l’action du Hezbollah, ce qui, a-t-il ajouté, constitue une source de préoccupation majeure pour Israël.
Le représentant du Liban est intervenu brièvement pour se féliciter de la prorogation du mandat de la FINUL. Il a toutefois déploré que l’application pleine et entière de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, adoptée il y a près de deux ans, soit entravée par les « violations » de ses dispositions par Israël. Comment la résolution 1701 pourrait-elle être appliquée alors qu’Israël viole l’espace aérien libanais quotidiennement, comme l’indique et le déplore le septième rapport du Secrétaire général sur la FINUL? a demandé le représentant. Comment ladite résolution pourrait-elle être mise en œuvre, alors qu’Israël refuse toujours de remettre aux autorités libanaises la carte des bombes à sous-munitions larguées sur notre territoire et que le règlement de la question liée aux fermes de Cheeba n’est toujours pas d’actualité? a-t-il encore dit. Il a conclu sa déclaration en souhaitant qu’Israël cesse de menacer le Liban d’éventuels recours à la force et que le chef d’état major israélien accepte de rencontrer le général Graziano, commandant de la FINUL, dans les meilleurs délais.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel