LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL SE PENCHE SUR LA QUESTION DE L’INTÉGRATION DES PERSONNES ÂGÉES DONT LE NOMBRE AUGMENTE RAPIDEMENT DANS TOUTES LES RÉGIONS DU MONDE
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Commission du développement social
Quarante-sixième session
8e et 9e séances – matin & après-midi
LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL SE PENCHE SUR LA QUESTION DE L’INTÉGRATION DES PERSONNES ÂGÉES DONT LE NOMBRE AUGMENTE RAPIDEMENT DANS TOUTES LES RÉGIONS DU MONDE
Plus d’une quarantaine de délégations ont mis en avant aujourd’hui devant la Commission du développement social les mesures prises pour assurer une bonne intégration sociale des groupes vulnérables que sont les personnes âgées, les handicapés et les jeunes. Mais face au phénomène du vieillissement rapide de la population mondiale, c’est avant tout la question des aînés et de leur pleine participation à la société qui a retenu l’attention des délégations.
Aujourd’hui le monde compte 500 millions de personnes de plus de 65 ans et ce chiffre devrait atteindre un milliard, soit 13% de la population mondiale, en 2030, a prévenu le représentant des États-Unis. Il a aussi constaté que le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans dépasserait bientôt celui des enfants de moins de cinq ans et que les personnes de 85 ans et plus représentaient la portion de la population qui augmentait le plus rapidement.
Dans ce contexte, les délégations ont décrit les amendements apportés à leur législation et défendu une approche multisectorielle dans la réponse au problème du vieillissement. Parmi les priorités, elles se sont accordées sur l’importance qu’il y a à assurer aux personnes âgées la sécurité de revenus et une protection sociale, tout en améliorant les infrastructures gérontologiques et gériatriques.
Plusieurs pays, comme la Suède, ont souligné la nécessité de changer les mentalités envers les aînés qui doivent être perçus comme une richesse et pas comme un poids économique. Les représentants du Japon et de la Fédération de Russie, deux pays où le taux de personnes âgées représente plus de 20% de la population, ont été parmi ceux qui ont insisté sur la pertinence du Plan d’action international sur le vieillissement, adopté à Madrid en 2002.
D’autres États, chez qui cette tendance démographique n’est pas encore marquée, ont eux aussi reconnu la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de ce Plan d’action. La représentante du Brésil a indiqué que son pays sera dès 2025 au sixième rang mondial de la nation la plus âgée.
À l’instar de son homologue du Chili, la représentante brésilienne a souligné l’importance de la Déclaration de Brasilia, adoptée en décembre dernier dans le cadre de la Stratégie régionale de mise en œuvre du Plan d’action de Madrid. Elle a invité toutes les délégations à envisager les deux suggestions qui y sont faites à savoir, le lancement de consultations sur l’élaboration d’une Convention des droits des personnes âgées et la nomination d’un rapporteur spécial chargé de ce groupe social.
Regrettant aussi les lacunes dans la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid, particulièrement dans les pays en développement qui font pourtant face à une accélération de cette tendance démographique, le représentant de Malte a décrit le travail de l’Institut international sur le vieillissement, fruit d’un Accord signé en 1987 entre l’ONU et Malte.
Son mandat, a-t-il expliqué, est de former le personnel des pays en développement aux questions du troisième âge, à promouvoir des stratégies éprouvées et à établir des liens de coopération entre le Nord et le Sud. Plusieurs représentants de la société civile ont insisté sur la dignité des personnes âgées et sur l’importance qu’il y a à lutter contre leur pauvreté et leur marginalisation.
La Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 12 février, à 10 heures.
SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux
i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées
ii) Programme d’action mondial pour la jeunesse
iii) Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement
Suite et fin du débat général
M. TAKASHI ASHIKI (Japon) a insisté sur le concept de sécurité humaine, qui joue selon lui un rôle central dans l’amélioration des conditions de vie et le respect de la dignité des groupes vulnérables. S’agissant des personnes handicapées, il a noté que le Japon avait signé la Convention sur les droits des personnes handicapées en septembre 2007 et souhaitait la ratifier rapidement. En ce qui concerne les jeunes, il a indiqué que l’éducation constituait la pierre angulaire de leur autonomisation et la base du développement national. Il a fait valoir que le pays s’efforçait de renforcer le système éducatif au plan national, tout en offrant une assistance aux jeunes des pays en développement. Dans les 10 dernières années, le Japon a fourni près de 10 millions de dollars en aide publique au développement (APD) dans le secteur de l’éducation, a-t-il précisé.
Il a rappelé que les jeunes étaient la source de la vitalité d’une nation et devaient se voir offrir des chances de renforcer leur savoir et leur expérience afin de contribuer au développement de la société. À cet égard, il a souligné que le Japon soutenait la création d’emplois en faveur des jeunes et les aidait dans la création d’entreprises. Enfin, sur la question du vieillissement, M. Ashiki a déclaré que son pays dont la population vieillit rapidement, faisait tous les efforts nécessaires pour créer une société de tous les âges. Il a constaté que le nombre de personnes de plus de 65 ans au Japon était de 21,6% et a conclu en mettant l’accent sur le rôle de la famille. Aujourd’hui, a-t-il dit, beaucoup de personnes peinent à trouver un équilibre entre famille et travail alors que les liens familiaux et communautaires sont moins forts qu’auparavant.
M. A. M. PANOV (Fédération de Russie) a indiqué que son pays a participé à la Conférence régionale ministérielle sur le vieillissement qui s’est tenue en Espagne en 2007. Le vieillissement de la population est une réalité objective qui caractérise la situation démographique en Fédération de Russie, a-t-il expliqué. Les personnes qui ont atteint l’âge de la retraite représentent 20% de la population aujourd’hui, et il est prévu que ce taux augmente à 25% en 2016. L’objectif recherché est d’améliorer les conditions de vie des personnes âgées, ce qui a pu se réaliser grâce à des mesures prises depuis 2002. L’augmentation de l’âge de la retraite n’est pas prévue pour l’instant, a précisé le représentant, mais on essaye d’inciter au travail le plus tard possible. On cherche aussi à surmonter les stéréotypes concernant les personnes âgées qui sont souvent vues comme des assistées alors qu’elles sont des vecteurs du savoir.
La Convention sur les droits des personnes handicapées est devenue un des principaux instruments des droits de l’homme, a poursuivi M. Panov. Nous espérons que son entrée en vigueur aura lieu cette année qui est celle du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Aujourd’hui, nous achevons les procédures étatiques nécessaires pour signer puis ratifier la Convention, a-t-il annoncé. Après l’entrée en vigueur de la Convention, la Commission, a voulu le représentant, doit continuer à jouer un rôle essentiel dans ce domaine. Il a aussi appelé au renforcement du poste de rapporteur spécial. La séparation artificielle de la problématique des personnes handicapées et du développement social pourrait aboutir à des doubles emplois inefficaces, a-t-il prévenu, avant d’insister sur les efforts menés par son gouvernement en faveur des personnes handicapées, comme la création de centres de rééducation et la préparation de leur entrée dans la vie professionnelles. La Fédération de Russie compte quelque 12 millions de personnes handicapées, a-t-il précisé.
Mme MENDONÇA (Brésil) a souligné qu’en 2025 son pays sera au sixième rang mondial en termes de proportion de personnes âgées. Face à ce vieillissement de la population, a-t-elle dit, le Gouvernement a pris des mesures en tenant compte du Plan d’action de Madrid. Elle a rappelé que la deuxième Conférence régionale sur le vieillissement en Amérique latine et aux Caraïbes s’était tenue à Brasilia en décembre 2007, avec la participation de 25 pays, et avait abouti à la Déclaration de Brasilia. Elle a mis en avant deux propositions de cette dernière: celle d’initier des consultations sur l’élaboration d’une Convention pour les droits des personnes âgées, et celle de désigner un rapporteur spécial pour la promotion et la protection des droits des personnes âgées. Elle a invité tous les pays à envisager ces deux suggestions. Face à l’inévitable vieillissement de la population, elle a estimé indispensable de mettre en place des moyens afin de protéger les droits des personnes âgées.
M. ROBERTO STORACI (Italie) a indiqué que le vieillissement est un phénomène extrêmement important en Italie. Il nous faut donc trouver des mesures pour que les systèmes sociaux puissent s’adapter aux systèmes changeants, a-t-il expliqué. Nous avons un grand déséquilibre dans la répartition de la main d’œuvre et un taux très bas de population âgée qui travaille. Le système actuel a encouragé les retraites anticipées, ce qui risque de faire connaitre la misère à certaines familles. Le représentant a regretté que dans son pays, les préjugés empêchent d’apprécier la qualité des travailleurs plus âgés. Nous sommes d’accord avec la démarche du Plan d’action de Madrid, a-t-il ajouté, et nous sommes en train de mettre en place une stratégie pour faire face au vieillissement. L’Italie, a expliqué le représentant, a notamment comme objectif de changer les pratiques d’embauche et de réduire l’importance de l’ancienneté.
En 2006, le Gouvernement italien a, pour la première fois, créé un ministère chargé de la jeunesse, en application du Plan d’action de l’ONU sur la jeunesse. Nous savons que les innovations et les politique spéciales pour les jeunes sont importantes pour faciliter l’accès des jeunes au marché du travail, a déclaré M. Storaci. Il faut en particulier lutter contre l’écart entre les compétences acquises par les jeunes et celles qui sont nécessaires pour être compétitif sur le marché du travail, a-t-il insisté.
M. CLAUDE ROCAN (Canada) a mis l’accent sur la situation des personnes âgées en situation d’urgence, estimant qu’il fallait prendre des mesures concrètes pour traiter de cette question. Il a noté que le Canada avait publié un rapport sur la « Création d’un cadre mondial visant à tenir compte des besoins et apports des aînés dans les situations d’urgence » qui avait montré que ceux-ci considéraient la dignité, l’autonomie, la participation et la sécurité comme des éléments essentiels. Il a expliqué que pour donner suite au Plan d’action de Madrid, le Canada avait mis en place un certain nombre de mesures. Il a aussi fait valoir que sa délégation souhaitait élaborer des lignes directrices, des outils et des plans qui permettraient aux gouvernements et aux organisations non gouvernementales d’intégrer la question des aînés en situation d’urgence dans leurs efforts. Il a rappelé que les besoins et capacités des aînés variaient et qu’une mesure « universelle » ne pouvait donc convenir.
Par ailleurs, il a déclaré que, dans les situations de crise, les aînés vulnérables et fragiles étaient exposés à des risques beaucoup plus élevés. Il est donc crucial que les planificateurs d’urgence et le personnel soignant ainsi que les aînés eux-mêmes comprennent les facteurs qui accroissent la vulnérabilité des personnes âgées devant les urgences et prennent les mesures nécessaires pour en réduire les effets, a-t-il ajouté. De plus, il a indiqué que le Canada avait tenu en février 2007, un colloque international sur les mesures d’urgence et les aînés, qui a permis d’identifier des priorités intersectorielles et des orientations importantes. Il a fait valoir que ce colloque avait exposé l’insuffisance des données à l’échelle internationale, l’importance de renforcer la gestion des urgences et de l’adapter aux aînés ainsi que la nécessité de renforcer les réseaux et mécanismes de collaboration. Il a enfin annoncé qu’un autre colloque serait organisé le mois prochain au Canada afin d’examiner les outils et plans concrets à mettre en place.
M. JOSEPHTROISI (Malte) a rappelé les déficiences dans les stratégies pour faire face au vieillissement, surtout dans les pays en développement, dans la planification sociale et en matière de santé. Il est nécessaire notamment de bien former le personnel dans ces domaines, a-t-il souligné. Il a rappelé l’origine de l’Institut international sur le vieillissement, qui résulte d’un Accord de 1987 entre l’ONU et Malte, après les recommandations du Conseil économique et social (ECOSOC). Inauguré en 1988, cet organe est autonome et fonctionne sous les auspices de l’ONU. Son mandat est triple à savoir, la formation du personnel des pays en développement, qui travaille ou souhaite travailler dans le secteur du troisième âge; la promotion auprès des pays en développement de stratégies pour faire face au vieillissement et l’établissement d’un lien entre les pays développés et pays en développement sur ce sujet. L’Institut a organisé un séminaire de deux semaines qui offre une formation aux personnes provenant des pays en développement. Nous privilégions les candidats qui pourront ensuite eux-mêmes former d’autres personnes, a indiqué le représentant.
Pour répondre aux besoins des différents pays, l’Institut a pu organiser des programmes de formation aux niveaux régional ou national. L’Institut utilise une équipe d’experts en gérontologie et en gériatrie qui insistent sur l’importance de la dignité de la personne. Le représentant a aussi indiqué que l’Institut collabore avec le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU. Il a aussi créé des centres, à Singapour pour les 10 pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), et à Saint- Petersburg pour les pays d’Europe centrale. Nous espérons mettre sur pied d’autres centres, notamment en Chine où nous travaillons déjà, a ajouté le représentant. Il existe déjà un accord avec le Ministère chinois des affaires sociales pour organiser des programmes de formation à l’intention des fonctionnaires chinois. Le représentant a précisé que l’Institut dépend des aides reçues du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et de Malte. Il a émis l’espoir que ces formations pourront être organisées dans les régions les plus reculées.
M. IGNACIO LLANOS (Chili) a rappelé que la Réunion régionale sur la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid, à Brasilia, en décembre 2007, avait réaffirmé les engagements pris dans ce domaine. Il a indiqué que la Déclaration de Brasilia soulignait le fait que le vieillissement devait être prioritaire dans tous les programmes afin d’y allouer les ressources nécessaires. Il a indiqué que le Chili faisait face à un taux de vieillissement accéléré mais avait réussi à lutter contre la pauvreté de ce groupe. Entre 1990 et 2006, le nombre de personnes âgées pauvres est passé de 15,7% à 6,2%, a-t-il dit. Il a fait part des efforts de son pays pour intégrer tous les groupes sociaux et protéger leurs droits. Il a particulièrement insisté sur le Service national de l’adulte qui vise à permettre à tous de vivre sans discrimination ou marginalisation. De plus, il a noté que le Fonds national pour les adultes permettait de promouvoir le potentiel des personnes âgées en tant qu’acteur social à part entière. S’agissant des aînés isolés, il a mis l’accent sur des programmes qui les aident à obtenir des subventions pour le logement, ou encore, pour assurer un système de protection de base.
M. CAO BINGLIANG (Chine) a affirmé que son gouvernement s’employait à créer une société harmonieuse, axée sur la personne, et visant à améliorer les conditions de vie de tous les groupes sociaux. Il a constaté que le vieillissement de la population représentait un défi majeur pour la Chine et que celle-ci s’employait à mettre en œuvre le Plan d’action de Madrid. Nous avons accéléré nos efforts pour mettre en place des politiques et législations en faveur des personnes âgées, formuler des plans sur le vieillissement et encourager tous les secteurs à prendre part au travail lié à cette question, a-t-il poursuivi. Il a aussi dit que sa délégation œuvrait pour améliorer le système de sécurité sociale du pays et garantir les droits fondamentaux et les intérêts des personnes âgées. S’agissant des personnes handicapées, le représentant a estimé qu’il fallait promouvoir la protection de leurs droits, notamment en améliorant les lois. Il a aussi indiqué que la Chine avait intégré le travail des personnes handicapées dans les efforts de planification du développement social et mis en place un Programme de travail pour 2006-2010 à ce sujet, afin d’assurer l’égalité des chances. De plus, il a rappelé que la Chine avait accueilli, en octobre 2007, les douzième Jeux olympiques handisport d’été et recevrait les treizième Jeux paraolympiques en septembre 2008, à Beijing. Sur la question des jeunes, le représentant a fait valoir que le Gouvernement soutenait le développement et le renforcement des capacités des organisations de jeunes. Constatant un problème de chômage chez ceux-ci, il a également mis en avant les mesures prises pour y faire face, notamment le renforcement de leur employabilité, la mise en place de mesures incitatives à leur embauche et une assistance aux jeunes futurs entrepreneurs.
M. YOUNG JOE HUR (République de Corée) délégué des jeunes de son pays, a estimé que les 7 millions de jeunes coréens représentent l’espoir et le potentiel du pays. Mais la réalité à laquelle ils font face contraste considérablement avec leurs perspectives. Le chômage des jeunes coréens continue d’avoisiner les 10% sans perspective d’amélioration, a expliqué le délégué. Parmi les 15 domaines de recherche que le Programme d’action pour les jeunes des Nations Unies a mis en évidence, le jeune délégué a mis l’accent sur l’emploi des jeunes, les questions découlant de la technologie de communication et la participation des jeunes. La République de Corée concentre ses efforts dans la fourniture de programmes de formation dans des domaines spécifiques. Le Gouvernement agit aussi pour que les jeunes ne comptent pas autant sur les emplois temporaires ou ceux du secteur informel. Le jeune délégué a demandé que les Nations Unies définissent des normes pour la qualité des emplois de jeunes, en assurant, par exemple, une certaine période d’apprentissage. Il a aussi expliqué la politique des trois H (Happiness-Health-Hub) qui a été élaborée par les jeunes sur une base quinquennale. Il a évoqué le problème des technologies de l’information qui, très avancées dans le pays, ont aussi des conséquences troublantes. En effet, a-t-il expliqué, 5% de jeunes sont classés comme « très vulnérables », souffrant d’une dépendance à l’Internet, avec pour conséquences l’obésité, la violence ou la pornographie. Afin de faire face aux effets néfastes de ces technologies, la Commission des jeunes les encourage à autolimiter le temps qu’ils passent sur Internet, devant la télévision et au téléphone portable. Le jeune délégué a conclu en appelant les Nations Unies à créer une commission des jeunes du monde.
Mme ADRIANA GONZALEZ FURLONG (Mexique) a souligné que son pays possédait un Institut national pour les personnes âgées, organe principal des politiques publiques en la matière. Elle a indiqué que le Gouvernement avait notamment mis en place des mesures pour encourager l’emploi des personnes âgées, ainsi que des programmes pour lutter contre la pauvreté chez ce groupe social. Parmi les nombreuses initiatives en faveur des personnes âgées, elle a noté l’établissement d’un Conseil consultatif citoyen des personnes âgées, qui permet à celles-ci de participer activement à l’élaboration et la prise de décisions en matière de politiques publiques. Elle a aussi fait valoir que le Gouvernement avait pris des mesures d’incitation visant le renforcement des services gérontologiques, ou encore, le développement de la couverture de retraite. Par ailleurs, la représentante a expliqué que le Mexique possédait une grande base de données sur la population de plus de 65 ans. Cela nous donne une bonne idée de la situation actuelle et nous permet d’avoir des indicateurs de suivi et d’évaluation des politiques liées au vieillissement, a-t-elle ajouté. Rappelant que le Mexique mettait en œuvre les recommandations du Plan d’action de Madrid et la Stratégie régionale de mise en œuvre du Plan pour l’Amérique latine et les Caraïbes, elle a affirmé qu’il était essentiel de se préparer aux changements démographiques des sociétés afin d’éviter la discrimination et la marginalisation des aînés. Il faut assurer une prise en compte de leurs expériences et encourager leurs contributions à la bonne marche de la société, a-t-elle conclu.
Mme CLAUDIA PÉREZ ÁLVAREZ (Cuba), rappelant le sort des millions de personnes qui souffrent du chômage dans le monde, a considéré que l’ordre économique mondial continue d’être injuste. On impose des modèles de consommation, tout en bafouant l’indépendance des États, s’est-elle inquiétée, avant d’appeler les pays à assumer leurs responsabilités en matière de développement social. Bien que la situation de Cuba soit bloquée, nous avons réussi à maintenir la sécurité sociale et n’avons fermé aucune école, s’est félicitée la représentante. Nous avons un des meilleurs taux d’instituteurs et de médecins par habitant au monde. Notre taux de mortalité infantile est de 5,3 pour mille naissances. Les personnes handicapées ont été privilégiées par le Gouvernement cubain qui a mis en œuvre un Plan d’action national avec notamment des programmes de prévention, de réinsertion, de formation et d’emploi. Depuis 1995, a poursuivi la représentante, on applique un programme d’emploi pour les personnes handicapées, qui a permis à beaucoup d’entre elles de trouver un travail. Nous testons aussi un cursus universitaire pour l’étude de la langue des signes. La représentante a encore rappelé que la plupart des personnes handicapées vit dans des pays en développement, faisant face à des inégalités qui réduisent leurs possibilités et leur dignité. C’est seulement par une redistribution entre groupes sociaux et entre pays que nous pourrons atteindre la solution de problèmes qui affligent le monde entier, a-t-elle conclu.
M. BOBBY MBUNJI SAMAKAI (Zambie) a espéré que la Convention sur les droits des personnes handicapées entrerait en vigueur rapidement, soulignant l’importance d’assurer la pleine participation de ce groupe social. Il a affirmé que l’éducation et le développement professionnel étaient essentiels à l’amélioration des conditions de vie des handicapés. Il a noté, à cet égard, que son pays avait mis en place une loi sur l’autonomisation des personnes handicapées et une politique de formation à leur intention. Il a aussi noté que des représentants des personnes handicapées étaient inclus dans le processus d’élaboration de la nouvelle constitution, afin que leurs intérêts soient pris en compte. En ce qui concerne les jeunes, il a indiqué que les efforts de la Zambie visaient à améliorer la qualité de l’éducation ainsi que les opportunités d’emploi. Parmi ces mesures il a cité l’octroi de bourses, le renforcement de l’éducation à distance et l’octroi de fonds pour lancer des entreprises. Par ailleurs, il a mis l’accent sur le problème de l’alcool et de la drogue, notant que son pays s’employait à prévenir ce phénomène par un cursus au sein de l’école. De plus, il a admis que la prévalence du VIH/sida chez les jeunes était une source d’inquiétude. Pour y faire face, le Gouvernement a mis en place des centres de dépistage précoce et de soins pour les maladies sexuellement transmissibles, a-t-il ajouté. Le représentant a aussi fait valoir que la Zambie avait mis en place des programmes en faveur des personnes âgées et attribuait une subvention aux plus vulnérables d’entre elles. Enfin, il a déclaré que sa délégation s’employait à promouvoir le rôle de la famille en tant que première entité de la société.
Mme ULLA STRÖM (Suède) a fait part de son espoir de voir une bonne mise en œuvre du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement. La question principale est de savoir comment les pays peuvent gérer au mieux le nombre croissant de personnes âgées dans leurs sociétés, a-t-elle estimé. Il semble qu’il faille prendre un certain nombre de mesures concertées, afin de traiter ce problème de coopération mondiale sur le long terme. Pour ce qui concerne la Suède, Mme Ström a indiqué que si elle avait depuis longtemps pris en compte ces problèmes, elle avait encore une série de questions à traiter. Il faut avant tout se concentrer sur les individus, en mettant en évidence leur dignité et la qualité des soins à leur apporter. Mme Ström a aussi souligné la nécessité de changer les attitudes à l’égard des personnes âgées, qui ne sont pas un poids économique mais une richesse. La réunion de Léon a montré un changement positif, a-t-elle estimé. La Suède serait heureuse de renforcer les échanges de connaissances dans ce domaine car chacun a beaucoup à apprendre des autres, a conclu Mme Ström.
Mme SAMIR ALLAM (Égypte) a expliqué que tant que la personne peut faire son travail et que son expérience est nécessaire, l’employeur peut lui conserver son emploi. En Égypte, les programmes doivent être adaptés au marché du travail dont les besoins sont évolutifs. L’État garantit un salaire pour les familles quand les travailleurs atteignent l’âge de 65 ans, a précisé la représentante. Nous essayons de trouver un système de services de santé et de soins gratuits pour les personnes âgées, a-t-elle indiqué, par le biais de services sociaux de santé.
Mme CECILE GOLDEN, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a indiqué que la vulnérabilité de certains groupes sociaux était une question que l’UNESCO traite d’urgence. Elle a estimé que les sciences humaines et sociales avaient un rôle important à jouer pour identifier les actions à mener dans ce domaine, et que ces sciences étaient un des secteurs du mandat de l’UNESCO. Elle a argué que les politiques et la recherche manquaient souvent de liens. Il faut que les décideurs et les chercheurs identifient des liens de collaboration entre le développement de politique et la recherche, a-t-elle déclaré. Par ailleurs, elle a insisté sur l’importance de réaliser l’Objectif du Millénaire pour le développement numéro 2 relatif à l’éducation primaire universelle. Elle a expliqué que l’UNESCO menait les efforts de « L’éducation pour tous », dont les buts étaient encore plus larges et visaient à répondre aux besoins des enfants, des jeunes mais aussi des adultes.
M. TAREQ MD. ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a indiqué que son pays a récemment ratifié la Convention sur les droits des personnes handicapées. Parmi les domaines prioritaires des stratégies mises en place, il a cité la collecte de données, la formulation de politiques coordonnées, l’accès des personnes handicapées à l’éducation, la formation et la mise en œuvre du quota de 10% des emplois dans le secteur public. Il a aussi mentionné les prêts à taux sans intérêt pour les personnes handicapées, comme mesure prise par son gouvernement. Les jeunes, qui sont au nombre de 45 millions au Bangladesh, bénéficient d’un programme d’action propre, a-t-il poursuivi. Nous menons des activités de sensibilisation pour augmenter la participation des jeunes dans la vie de la communauté et dans ce cadre, la famille est l’unité de base pour la mise en œuvre des projets sociaux, a-t-il précisé. Le représentant a aussi parlé de clubs qui encouragent le développement de projets pour renforcer les efforts du Gouvernement.
En ce qui concerne le vieillissement, ce phénomène reste un problème dans le pays, a-t-il reconnu, en appelant à une coopération internationale pour la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid. Au Bangladesh, a-t-il dit, nous fournissons une sécurité sociale aux personnes âgées, conformément aux engagements de Madrid, et divers programmes de retraite sont mis en place. Dans ce cadre, la famille joue un rôle pivot, a-t-il précisé, avant de mentionner des idées novatrices comme le microcrédit et l’éducation informelle, qui se sont révélées fructueuses.
Mme BARBARA MURRAY, Organisation internationale du Travail (OIT), a affirmé que la création d’emplois décents pour les personnes âgées, les personnes handicapées et les jeunes était indispensable pour assurer à tous une protection sociale. Elle a estimé que permettre à ces groupes d’obtenir un travail décent constituait un moyen important de lutter contre leur exclusion et assurer leur pleine contribution à la société. Pour favoriser l’emploi décent chez ces groupes, elle a insisté sur l’importance d’avoir accès aux dernières compétences ainsi qu’aux services d’emploi. Elle a également mis l’accent sur l’importance de mettre en place des mesures pour lutter contre la discrimination sur le marché du travail, d’assurer des conditions de travail sûres et une sécurité sociale adéquate. Elle a assuré que l’OIT poursuivrait ses efforts dans ce sens, notamment en encourageant les bonnes pratiques politiques pour l’égalité des chances, en continuant sa promotion des normes internationales de travail et en poursuivant la coopération technique pour le renforcement des capacités dans les pays en développement.
Mme THELMA KAY, Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a indiqué avoir convoqué une réunion de haut niveau sur le vieillissement, en octobre 2007, à Macao, qui a permis d’examiner les progrès réalisés depuis l’adoption du Plan d’action de Madrid. En collaboration avec le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU et le FNUAP, la Commission a aussi tenu un séminaire sur les conséquences sociales, économiques et en matière de santé du vieillissement de la population dans le contexte d’une famille en pleine évolution. Dans le domaine de la jeunesse, la CESAP a organisé, à Jakarta en juillet 2007, une réunion de suivi sur les politiques de promotion des politiques visant à renforcer la résistance des jeunes et des enfants aux catastrophes naturelles. L’année dernière, à Séoul, la CESAP, en coopération avec la Commission des jeunes de Corée, a aussi organisé un séminaire sur les politiques en faveur des jeunes ainsi qu’un camp des jeunes d’Asie. Elle a également publié une étude sur les questions concernant les jeunes de certains pays d’Asie.
En ce qui concerne les personnes handicapées, Mme Kay a rappelé la tenue d’une réunion intergouvernementale de haut niveau pour examiner les résultats de la Décennie de l’Asie et du Pacifique pour les personnes handicapées. Cette réunion, qui a eu lieu à Bangkok, a permis dévaluer la mise en œuvre du plan d’action de Biwako et d’adopter un document complémentaire intitulé Biwako + 5. En juin 2007, la CESAP et le Centre du développement Asie-Pacifique sur les personnes handicapées ont organisé un séminaire sur l’autonomisation des personnes handicapées. La CESAP a aussi mené deux enquêtes dans la région, donnant le profil de 28 pays sur la situation des personnes handicapées. Mme Kay a encore précisé que la Commission a collaboré avec le Ministère du tourisme de la Thaïlande pour organiser une conférence internationale sur le tourisme accessible aux personnes handicapées et aux personnes âgées.
M. ROBERT LEIGH, Volontaires des Nations Unies, a souligné que le volontariat pouvait contribuer à surmonter les barrières de l’exclusion et autonomiser les individus isolés. Pour les jeunes, le volontariat est un moyen d’acquérir des compétences et peut faciliter l’entrée sur le marché du travail, a-t-il ajouté. Il a argué que les politiques liées aux jeunes devaient prendre en compte l’importance d’offrir des opportunités de volontariat, particulièrement aux plus désavantagés d’entre les jeunes. Il a aussi fait valoir que le volontariat permettait aux personnes âgées de continuer à participer à la vie active et de réduire les stéréotypes sur leur prétendue absence de productivité. Les personnes âgées doivent donc bénéficier des mêmes opportunités de volontariat. Rappelant que 2001 avait été l’Année internationale des volontaires, M. Leigh a indiqué que le Secrétaire général devait évaluer celle-ci lors de la prochaine session de l’Assemblée générale. Il a proposé que la Commission du développement social envisage d’inclure une référence au volontariat dans sa résolution finale afin que ce type de travail soit considéré comme un outil important dans la lutte contre la marginalisation et l’exclusion.
M. ED RYAN, Association américaine des personnes à la retraite (AARP), a présenté son organisation qui compte 39 millions de membres et dont la mission est d’améliorer la qualité de vie de tous. AARP participe depuis 20 ans aux travaux de l’ONU en matière de vieillissement. Elle a été dotée du statut consultatif auprès de l’ECOSOC pendant de nombreuses années. Son représentant s’est d’ailleurs réjoui de l’engagement des Nations Unies sur la question du vieillissement. L’Association mène notamment des recherches sur la vie dans la dignité. Au cours des travaux de la Commission, l’AARP organise des réunions sur notamment le caractère déterminant de la santé dans le vieillissement. Pendant 40 ans, l’AARP a été active dans le débat sur la discrimination fondée sur l’âge aux États-Unis. L’Association a aussi conseillé la Commission européenne sur la mise en œuvre de la directive européenne pertinente.
Mme IRENE HOSKINS, Fédération internationale sur le vieillissement, a expliqué que ce réseau d’organisations et d’individus visait à améliorer la qualité de vie des personnes âgées en plaidant pour des changements politiques. Revenant sur le thème du travail décent, elle a affirmé qu’un des plus importants aspects de ce concept était la protection sociale. Elle a insisté sur l’importance des pensions de retraités et indiqué que celles-ci, ainsi que les autres programmes de sécurité de revenu, devaient être augmentés et élargis. Elle a de plus appuyé la suggestion de l’OIT en faveur d’un « plancher social mondial », qui permettrait selon elle de diminuer la pauvreté chez les personnes âgées. Par ailleurs, elle a constaté le manque de formation gérontologique, particulièrement dans les pays en développement, et a salué les efforts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour que les personnels de santé puissent mieux répondre aux besoins des personnes âgées.
Mme EEKKUAROMAA, Forum de la jeunesse européenne, a présenté des jeunes d’Amérique centrale, provenant de zones rurales et des communautés autochtones. Dans leurs régions, a-t-elle précisé, il n’y a pas d’éducation universelle et même si l’école est possible, les familles ne peuvent pas toujours y emmener leurs enfants. Or, avec la coopération d’une organisation de jeunes en Norvège, ces enfants ont pu recevoir des bourses. Aujourd’hui l’un est enseignant et l0 autres sont ingénieurs. Ils paient des impôts et participent aux élections dans leurs pays. L’éducation est la clef du développement, a ainsi affirmé la représentante. Les jeunes sont capables de se développer mais les gouvernements doivent créer des environnements propices. Les gouvernements doivent aussi fournir une éducation, même non formelle, selon elle. Les jeunes sont les plus touchés par le chômage, a-t-elle insisté, en attirant l’attention sur les objectifs quantifiables que le Secrétaire général a présentés aux États Membres. Il faut, a dit la représentante, que ces ambitions se traduisent dans les politiques de chaque pays, lesquelles politiques doivent être élaborées avec la participation des jeunes.
M. SÉKOU DIAKITIÉ, Ministre du développement social, de la solidarité et des personnes âgées du Mali, a indiqué que son pays est confronté à un problème de sous-emploi chronique, en particulier celui des femmes et des jeunes. Le Gouvernement a donc fait de l’emploi de ces catégories de personnes une de ses priorités, notamment par le biais de son Programme de développement économique et social. Dans le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté, le Mali prévoit d’intervenir dans les domaines de la création et la promotion d’emplois durables. Ainsi, il est prévu de renforcer l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes, de valoriser les filières porteuses et d’orienter les jeunes vers les filières favorables à la création d’emplois telles que les filières agropastorales. Le Mali a fait du secteur privé le moteur de l’économie du pays, a ajouté le Ministre, et entend aussi renforcer le dialogue entre les partenaires sociaux dans le cadre du Pacte de solidarité pour la croissance et le développement. Le Ministre a aussi détaillé les mesures prises en vertu de la politique nationale de l’emploi, adoptée en 1998, comme la mise en œuvre de la Déclaration des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté.
Dans le domaine de la protection sociale, le Mali a adopté un plan d’extension basé sur des réformes importantes comme celle des institutions de sécurité sociale, la mise en place d’une assurance maladie obligatoire et d’un fonds d’assistance médicale pour les personnes indigentes. S’agissant des personnes handicapées, le Ministre a indiqué que le Mali met en place le Programme de réadaptation à base communautaire qui a pour objectif de promouvoir et d’intégrer socialement et économiquement ce groupe. Ce programme est exécuté en partenariat avec les organisations de la société civile spécialisées sur cette question, a-t-il précisé. Le Ministre a également indiqué que le Mali vient de ratifier la Convention sur les droits des personnes handicapées. Concernant le vieillissement, le Gouvernement a adopté en 2005 un Plan d’action national pour 2006-2010. Enfin, pour la promotion de la jeunesse, il a expliqué les mesures prises en application du Programme national de promotion de la jeunesse pour 2006-2008. En conclusion, le Ministre a mis l’accent sur les effets néfastes de la mondialisation mal contrôlée et sur le manque de ressources qui entrave encore les efforts du Mali.
M. CLÉMENT K. KHEMBO, Ministre des personnes handicapées et des personnes âgées du Malawi, a souligné l’importance d’intégrer les personnes handicapées dans l’Agenda de développement international. Il a rappelé que son pays avait des lois contre la discrimination à l’égard des personnes handicapées et avait signé la Convention des Nations Unies pour leurs droits. Il a aussi indiqué que son gouvernement avait mis en place de nombreux programmes et politiques pour faire face au défi du vieillissement de la population. Outre une politique nationale pour les personnes âgées, le Président a créé la Fondation Bingu Silvergrey, qui coopère avec le Gouvernement pour offrir des services de base aux personnes âgées. S’agissant des jeunes, M. Khembo a affirmé que le Malawi était déterminé à favoriser leur développement par le renforcement de leurs capacités et l’amélioration de leur éducation. Il a aussi mis l’accent sur les efforts faits pour accroître la solidarité entre les générations et a déclaré que les aînés pouvaient transmettre des compétences aux jeunes, tout en renforçant le respect mutuel entre les deux groupes. Tout en soulignant les progrès du Malawi dans la mise en œuvre des programmes et plans relatifs aux groupes sociaux, le Ministre a souligné que son pays faisait face à un manque de ressources et à des lacunes dans le domaine de la formation. Il a ainsi demandé une coopération accrue avec les partenaires de développement.
Mme CATHERINE BAKANG MBOCK, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a considéré que le développement social est et demeure la finalité de la croissance économique, en particulier dans les pays en développement, qui abritent 50 à 70% des travailleurs dans le secteur informel. Compte tenu de l’importance de ce secteur au Cameroun, la situation de l’emploi reste préoccupante, a-t-elle indiqué. Le Gouvernement a engagé des actions d’envergure comme l’élaboration du projet de déclaration de politique nationale de l’emploi au sein de la Commission nationale consultative du travail, dans un processus tripartite entre le Gouvernement, le patronat et les syndicats. La Ministre a aussi mentionné un projet de texte relatif à la promotion des activités à haute intensité de main d’œuvre; la mise en œuvre du Programme d’amélioration de l’offre de formation professionnelle et de programmes en faveur de l’insertion socioéconomique des jeunes. Elle a encore évoqué la réalisation d’une monographie sur les métiers accessibles aux personnes handicapées, ainsi que la formation de ces personnes aux technologies de l’information et de la communication. En ce qui concerne les personnes âgées, a-t-elle ajouté, une réflexion a été engagée pour élaborer un document de politique nationale sur le vieillissement assorti de projets spécifiques. À ce sujet, la Ministre a exprimé sa satisfaction face au soutien technique apporté au Cameroun par les Nations Unies, précisant que deux experts de l’ONU ont séjourné sur le terrain en octobre 2007.
Elle a, par ailleurs, donné des précisions sur les actions en faveur des personnes âgées, comme une « université du troisième âge », espace virtuel de dialogue intergénérationnel. Revenant à la situation des personnes handicapées, elle s’est attardée sur les circulaires visant à faciliter l’admission des élèves handicapés, la réhabilitation et le développement de nouvelles institutions d’encadrement et encore l’octroi d’appareillages comme les fauteuils roulants. Elle a enfin réitéré l’appel lancé par le Président camerounais le 24 octobre 2007, devant la trente-quatrième Conférence de l’UNESCO. Le Président camerounais a en effet appelé à une solidarité internationale renforcée, notamment par une aide financière accrue, afin de créer les conditions du plein-emploi. Face à la mondialisation, il nous faut inventer et promouvoir une éthique de solidarité partagée, avait déclaré le Président. Le Cameroun estime que seule une volonté politique affirmée peut briser le cercle infernal du sous-développement. À cet égard, le Président camerounais a mis en évidence la responsabilité particulière des pays développés, a encore rappelé la Ministre.
Revenant sur la question du plein-emploi, M. ADJAI HOUNGBEDJI (Bénin) a indiqué que dans son pays, le secteur informel restait prépondérant, absorbant 91,1% de la population active contre 8,9% pour le secteur formel. Il a aussi constaté que l’emploi informel avait une grande place en milieu urbain et était à l’origine du fort taux de sous-emploi, avec ses corollaires la précarité permanente et l’absence de protection sociale. Soulignant que le plein-emploi était un moyen de développement économique et d’intégration sociale, il a affirmé que la politique d’emploi du pays était intégrée aux stratégies de croissance pour la réduction de la pauvreté. En vue de réaliser le plein-emploi, le Gouvernement a adopté un nouveau programme d’enseignement, qui vise à mettre en adéquation la formation et les besoins du marché du travail, a-t-il ajouté. Il a aussi dit que le Gouvernement s’attelait à dynamiser le service public, faciliter l’accès des groupes défavorisés à l’emploi stable et à développer les emplois de masse et de proximité. Dans cette perspective, il a fait état de la mise en place de nombreuses institutions dont le Fonds d’insertion des jeunes ou le programme d’insertion des sans emploi dans l’agriculture. De plus, il a indiqué qu’entre 2002 et 2007, plus de 6 000 jeunes avaient été formés à la culture de l’entreprenariat et que des banques de microcrédit avaient été mises en place pour les groupes vulnérables comme les jeunes, les femmes, les paysans et les artisans. Il a enfin lancé un appel à tous les organismes des Nations Unies et aux institutions de Bretton Woods pour qu’ils contribuent à la réalisation du plein-emploi et du travail décent pour tous dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
M. MADHUBAN P. PADUEL (Népal) a considéré que certains défis à relever pour améliorer le statut économique et social de millions de personnes dans le monde sont de plus en plus importants. Il a estimé que les pays développés devraient avoir une attitude plus favorable envers les immigrés. Il a aussi appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts pour renforcer son soutien financier aux pays en développement, en tenant compte de leurs situations particulières. Le Plan intérimaire 2007-2010 du Népal promeut le développement économique et social des régions privées de tout et des peuples autochtones, a poursuivi le représentant. Nous avons des programmes de soutien aux veuves et aux personnes âgées ainsi qu’un Comité créé spécifiquement à leur intention. Nous avons signé la Convention sur les droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif, et formulé en 2006 une politique et un Plan d’action national pour le handicap. Le lien entre le bien-être des familles et le développement durable a été au cœur de nombreuses conférences internationales ces dernières années et nous plaçons notre espoir dans l’aide internationale accrue pour surmonter les défis auxquels tout pays en développement serait confronté après 10 ans de conflit, a conclu le représentant.
M. SAN LWIN (Myanmar) a estimé que les tendances actuelles du marché de l’emploi présentaient de nombreux défis pour la réalisation du plein-emploi. Rappelant que la création d’emplois relevait de la responsabilité nationale, il a toutefois affirmé que la coopération internationale était indispensable dans ce domaine, notamment pour créer un environnement favorable au développement durable. Il a indiqué que son pays tentait de réaliser les OMD avec ses propres ressources et que de nombreux programmes de développement avaient été mis en place, notamment pour combler le fossé entre les zones urbaines et rurales. Il a aussi souligné que le Gouvernement avait entrepris des grands projets de développement des infrastructures et des institutions de santé et d’enseignement. Ces initiatives visent également à créer des opportunités d’emploi et à améliorer les conditions de vie de tous, y compris des groupes défavorisés comme les femmes, les travailleurs âgés, les jeunes et les personnes handicapées, a-t-il souligné. Il a conclu en déclarant que la réalisation des objectifs du Sommet mondial pour le développement social passait par la réalisation des objectifs internationaux de développement, ce qui exigera des efforts concertés à tous les niveaux.
Mme SUSANTI HERLAMBANG (Indonésie) a indiqué que 410 millions de personnes âgées vivent dans la région Asie-Pacifique. En Indonésie, cette catégorie représentera plus de 11,34% de la population d’ici à 2020, a-t-elle précisé. Elle a cependant noté que de nombreux pays de la région ont fait des progrès considérables dans les politiques en faveur des personnes âgées. Elle a relevé que le Document final d’octobre 2007 issu de la réunion de haut niveau sur la mise en œuvre régionale du Plan d’action de Madrid, tenue à Macao, en Chine, a mis l’accent sur la nécessité d’intensifier l’action dans les domaines prioritaires à savoir la santé, le bien-être et la création d’un environnement favorable aux personnes âgées. Elle a noté en particulier les propositions émanant de l’Appel de Macao en faveur de systèmes de santé fournissant des soins plus informels au sein des communautés.
Malgré des bases juridiques solides, il reste encore beaucoup à faire en termes socioéconomiques. La représentante a cité les lois et politiques pertinentes comme celle qui assure aux personnes âgées le bénéfice de la protection sociale. Le Gouvernement finance des foyers pour personnes âgées défavorisées et a mis en place quelque 163 institutions de services sociaux. Les Ministères de la santé et du travail ainsi que d’autres institutions mettent en place des programmes spécifiques. La représentante a aussi dénombré 400 organisations sociales qui s’occupent des questions intéressant les personnes âgées. Elle a évoqué l’importance de la famille, pilier de la société, et expliqué la manière dont le Gouvernement les soutient. Il a mis en place par exemple des programmes d’éducation et d’assistance aux mères. Le Gouvernement a également mis en œuvre le programme d’habilitation de la famille qui permet au chef de famille de recevoir des crédits pour monter une entreprise personnelle.
M. HAMID CHABAR (Maroc) a estimé qu’en raison du lien entre la lutte contre la pauvreté, l’insertion sociale et la promotion du plein-emploi, toute action publique dans ce dernier domaine devait être de nature multidimensionnelle. Il a affirmé que l’objectif du plein-emploi était rendu encore plus difficile pour les pays en développement en raison des contraintes internes liées aux besoins sociaux considérables mais aussi aux contraintes internationales, marquées notamment par le poids de la dette. Selon lui, la promotion du plein-emploi et du travail décent pour tous requiert à la fois une action publique volontariste mais aussi la réhabilitation de la fonction d’entrepreneur. Il a souligné la fonction régulatrice de l’État, tout en insistant sur le fait que c’est dans le secteur privé que se créent essentiellement les emplois. Pour permettre la création d’emplois par le secteur privé, M. Chabar a argué qu’il fallait créer un environnement interne et international favorable, notamment en réduisant les fractures actuelles qui caractérisent les relations économiques internationales.
Par ailleurs, il a insisté sur la valorisation du capital humain, rappelant que son pays avait lancé en 2005 l’Initiative nationale de développement humain qui vise à réduire la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale. Il a précisé qu’un budget de plus d’un milliard de dollars avait été alloué au programme d’action de cette Initiative pour la période 2006-2010. Il a de plus fait valoir que la mise en œuvre de cette Initiative s’appuyait sur une démarche décentralisée, participative et axée sur les résultats. Il a aussi mis en avant la place centrale donnée au microcrédit dans ce contexte. Il a enfin souhaité que la Commission identifie des idées novatrices et des recommandations pratiques pour favoriser la réalisation de l’objectif du plein-emploi et du travail décent pour tous.
M. HABIB MANSOUR (Tunisie) a assuré que le Gouvernement et le Président tunisiens ont fait de l’emploi une priorité absolue. Ainsi les pouvoirs publics appréhendent la question de manière constante dans le cadre d’une approche nationale de développement et d’un programme national intégré. Des mécanismes ont été mis en place pour intensifier la création d’emplois, a expliqué le représentant. La Tunisie est ainsi parvenue, au cours des dernières années, à réduire le taux de chômage et les écarts interrégionaux. Cependant, le pari à gagner pour la prochaine étape consiste à offrir des emplois aux nouveaux diplômés de l’enseignement supérieur dont le nombre croît à un rythme sans précédent. L’État tunisien s’emploie à développer des programmes de formation, a-t-il par exemple indiqué. Les politiques visent en effet à renforcer l’employabilité des demandeurs d’emploi et à leur permettre une meilleure insertion dans le marché du travail, a-t-il poursuivi. Il a cité différents instruments comme le Fonds national de l’emploi et le microcrédit ainsi que les programmes d’emploi des jeunes, d’adaptation et d’insertion professionnelle.
Peu doté en ressources naturelles, le pays a misé sur la valorisation du potentiel humain pour lutter contre l’exclusion et assurer une répartition équitable des dividendes de la croissance, a poursuivi M. Mansour. Cela a permis un taux annuel de croissance supérieur à 5% depuis plus d’une décennie, un seuil de pauvreté ramené à 3,4%, une classe moyenne qui représente 80% de la population alors que 90% de la population est propriétaire de son logement. Ces indices sont révélateurs du niveau de développement social qui a été atteint grâce en grande partie aux mécanismes de solidarité nationale et aux transferts sociaux, a fait remarquer le représentant. M. Mansour a encore parlé de l’option prise pour l’égalité des chances des femmes. En 2007, celles-ci représentaient 26% de la population active en Tunisie, a-t-il précisé. Quarante-deux pourcent des médecins sont des femmes, 72% des pharmaciens, 40% des professeurs d’université et 29% des magistrats. M. Mansour a aussi précisé les mesures prises pour renforcer l’égalité des chances chez les personnes âgées. Le représentant a encore indiqué que son pays s’emploie à assurer des conditions de travail encourageantes à tous les citoyens. La couverture sociale, par exemple, bénéficie à plus de 96% de la population active, a-t-il indiqué, avant de mettre en évidence la nécessité pour les acteurs internationaux de conforter les efforts déployés au niveau national.
M. NASSIR BIN ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a fait valoir que pour promouvoir le développement social, son pays s’était lancé dans le développement massif des services sociaux qui bénéficient à tous ceux vivent sur le territoire. S’agissant des jeunes, il a argué qu’il fallait développer et mettre en œuvre des stratégies favorisant leur participation dans la vie économique, y compris en leur offrant une éducation et une formation de qualité. Il a aussi rappelé que l’Envoyée spéciale de l’UNESCO pour l’éducation primaire et supérieure, Sheikha Mozah Bint Nasser Al-Misnad, avait annoncé la création d’une initiative de création d’emplois pour les jeunes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, intitulée « Your Link », qui vise à les intégrer au marché du travail et leur offrir les moyens de lancer leur propre entreprise. S’agissant des personnes handicapées, il a salué le travail de la Rapporteure spéciale chargée de cette question. Il a de plus indiqué que son pays avait œuvré à la création d’un cadre institutionnel pour les soins des personnes handicapées et qu’il s’était engagé dans la mise en œuvre des Règles pour l’égalisation des chances. En ce qui concerne la Convention pour les droits des personnes handicapées, il a insisté sur la nécessité d’en transformer les articles juridiques en mesures concrètes.
M. VUSI MADONSELA (Afrique du Sud) a rappelé que, à cause de la politique de l’Apartheid, l’accès à la sécurité sociale était octroyé en fonction des races jusqu’en 1994, et donc que les personnes les plus vulnérables souffraient d’autant plus de cette discrimination. L’Afrique du Sud reconnait l’importance d’une optique intégrée après les objectifs énoncés au Sommet mondial de Copenhague en 1995, au Sommet mondial de l’ONU de 2000 et lors du Sommet « Dix après Copenhague). Aujourd’hui, en Afrique du Sud, les principes de l’OIT sont incorporés dans la proposition de réforme. En ce qui concerne la jeunesse, le représentant a déclaré attacher une importance particulière au partenariat entre les gouvernements et le monde des affaires pour notamment donner aux jeunes l’accès aux technologies de l’information. S’agissant du vieillissement, M. Madonsela a indiqué que le Parlement a voté en 2006 une loi sur la protection et la promotion des personnes âgées. Cette loi prévoit notamment un forum où les personnes âgées pourront faire entendre leur voix. La lutte contre la pauvreté est au cœur des efforts et des interventions stratégiques en Afrique du Sud, a affirmé le représentant, en assurant aussi que son gouvernement a déployé tous les efforts pour tenir compte, en particulier de la situation des groupes sociaux identifiés par la Commission du développement social.
M. EDWIN WALKER (États-Unis) a indiqué que toutes les cinq minutes, 23 Américains atteignaient l’âge de 65 ans, et que ce chiffre doublerait dans moins de 20 ans. Au niveau mondial, a-t-il poursuivi, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus dépassera bientôt celui des enfants de moins de cinq ans. Il a de plus souligné qu’on comptait aujourd’hui 500 millions de personnes de plus de 65 ans et que ce chiffre devrait atteindre un milliard, soit 13% de la population mondiale, en 2030. Par ailleurs, il a indiqué que les personnes de plus de 85 ans représentaient la portion de la population qui croissait le plus rapidement. Face à cette situation et aux besoins spécifiques de ces personnes, les États-Unis, a-t-il dit, prennent des mesures à long terme telle que la « New Freedom Initiative » qui vise à améliorer le système de soins, en multipliant les options comme celle liée aux alternatives communautaires. Il a en outre dit que le système « Medicare » avait été amélioré pour les personnes de plus de 65 ans et les personnes handicapées et qu’il contient désormais une composante prévention. Le représentant a affirmé que la stratégie des États-Unis étaient d’autonomiser les citoyens et de leur permettre d’avoir accès à des soins de meilleure qualité et à meilleur prix. Les personnes âgées sont une ressource importante et face au vieillissement de la population, il faut s’employer à trouver les moyens de mieux les intégrer à la force de travail.
M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a indiqué que l’objectif de la politique sociale espagnole est de corriger les inégalités et de renforcer les droits sociaux. La loi de promotion de l’autonomie personnelle et de l’écoute des personnes dépendantes, entrée en vigueur en 2007, est un des exemples de cette politique. Le système d’aide à la dépendance bénéficie à 1 125 000 personnes en Espagne. Cet effort devrait se traduire par l’amélioration notable de la qualité de vie de nombreuses personnes, comme les handicapés et les personnes âgées. Cette loi met en application des principes de la Convention sur les droits des personnes handicapées, a fait remarquer le représentant, en rappelant que l’Espagne a été un des premiers pays à ratifier cet instrument et son Protocole. Une politique moderne des familles est un investissement dans l’avenir, a-t-il poursuivi. En Espagne, cette politique est basée sur l’augmentation des pensions et des prestations sociales, le soutien aux familles, et la promotion de mesures visant à concilier la vie de famille et le travail.
Depuis la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement en 2002 à Madrid, nous avons organisé chaque année, des séminaires internationaux pour analyser les progrès dans la mise en œuvre des politiques concernant les personnes âgées, a indiqué le représentant. L’Espagne, avec la Commission économique pour l’Europe (CEE), a organisé en octobre 2007, la Conférence interministérielle sur le vieillissement, a-t-il rappelé. L’Espagne encourage la participation directe des personnes âgées qui peuvent intervenir dans les fora de la société civile. Nous avons proposé la création d’un groupe de travail au sein de la CEE afin de poursuivre l’application de la stratégie de Berlin, a annoncé le représentant, avant de reconnaître l’importance de la coopération technique. Il a enfin rappelé la Déclaration de Santiago, adoptée lors du dix-septième sommet ibéro-américain en 2007, par laquelle les pays s’engagent à renforcer la coopération ibéro-américaine pour soutenir la cohésion sociale.
M. FEDERICO BARRIOS (Paraguay) a indiqué que son pays a enregistré des progrès importants dans la politique sociale. Aujourd’hui, les emplois sont malheureusement dans le secteur informel et donc précaires et sans couverture sociale, et les revenus sont insuffisants pour subvenir aux besoins des familles. Le Gouvernement a comme priorité l’installation d’un système de protection sociale afin de fournir aux familles des soins et une éducation qui leur permettent ensuite d’avoir accès à des emplois décents. Il existe par exemple des bourses de travail et des accords avec le secteur privé qui visent les jeunes et les personnes âgées. Les entreprises ont l’obligation juridique d’embaucher des personnes âgées, a-t-il précisé. Mais des mesures supranationales sont aussi nécessaires pour pallier les effets néfastes de la mondialisation, a ajouté M. Barrios. Il a donc proposé des engagements concrets à moyen terme pour tous les États Membres des Nations Unies, souscrivant à la proposition d’ajouter un objectif dans les OMD, qui serait lié au plein-emploi. Le représentant a aussi abordé le problème des travailleurs migrants qui sacrifient leur possibilité d’emploi dans leur pays d’origine pour se soumettre à des conditions de travail souvent difficiles dans les pays d’accueil. Il a donc appelé les pays d’accueil à une plus grande souplesse dans les politiques migratoires. Il est par exemple nécessaire d’harmoniser les accords internationaux pour que les travailleurs conservent leurs droits à la retraite dans les pays d’accueil, a-t-il proposé.
M. GILLES NOGHÈS (Monaco) a déclaré qu’alors qu’on examinera bientôt les progrès accomplis à mi-parcours dans la réalisation des OMD, le traitement et l’intégration des aînés seront un facteur décisif des politiques de développement. Il a estimé que le vieillissement de la population entrainait des considérations nouvelles, notamment dans le domaine de la santé compte tenu du nombre croissant des maladies chroniques plus chères à soigner et nécessitant un réseau d’appui pour les personnes dépendantes. Par ailleurs, il a fait part des activités les plus récentes menées en faveur des personnes âgées à Monaco. Il a indiqué qu’un nombre croissant de personnes bénéficiaient d’une prestation d’autonomie permettant leur maintien à domicile. Il a aussi noté que l’État envisageait la réalisation d’un programme immobilier d’une résidence de retraite semi-médicalisée et qu’un centre de gérontologie clinique pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, devait voir le jour en 2010.
Mme LAURENCE PÉAN MEVS (Haïti) a indiqué que, dans une optique de développement, son gouvernement avait fait appel à la société civile et au secteur privé pour répondre aux besoins de ses citoyens. Estimant que pour éliminer la pauvreté et assurer le développement économique, il fallait promouvoir l’éducation durable, elle a fait état des mesures prises dans ce secteur afin d’améliorer la qualité de l’éducation. Elle aussi affirmé que le pays s’attelait à la mise en œuvre de projets innovants pour l’emploi des jeunes en utilisant, entre autres, les technologies de l’information et des communications. S’agissant des personnes handicapées, elle a noté que si son pays n’était pas encore partie à la Convention de l’ONU sur leurs droits, il s’était lancé dans une série de programmes d’intégration en leur faveur. Ainsi, elle a souligné que le Gouvernement avait créé en mai 2007 un Secrétariat d’État à l’intégration des personnes handicapées. En outre, elle a cité d’autres interventions nationales comme le projet d’accessibilité de personnes handicapées aux bâtiments ou l’organisation d’un forum national sur la problématique du handicap. Elle a particulièrement insisté sur l’établissement d’un Conseil national de réhabilitation des handicapés, organisme qui travaille à la participation des handicapés à la vie nationale sur une base égalitaire.
Mme NAYLOR, Bahá’í International Community, a, dans toutes les politiques qui s’attaquent au chômage et au sous-emploi, souhaité que le concept du travail transcende la dimension économique et tienne dûment compte de toute sa dimension humaine et sociale. Selon elle, le travail doit être vu non seulement comme un moyen de répondre aux besoins d’un individu et de sa famille mais aussi comme une contribution au bien-être de la société. C’est également un moyen de contribuer au progrès de la société mondiale, a-t-elle ajouté. Elle a émis l’espoir que cette vision sera partagée par les travailleurs, le secteur privé, les gouvernements et les autres institutions.
Mme CALLIGAN, Fondation Elizabeth Seton, a proposé que les gouvernements adoptent une résolution ferme qui comprenne un cadre consultatif large pour le dialogue avec tous les acteurs clés, y compris les représentants de la société civile, afin de formuler une politique économique et sociale concernant le plein-emploi et le travail décent. Cette résolution devrait définir un mécanisme clair de suivi et d’obligation redditionnelle. Elle a en effet demandé un examen régulier de la mise en œuvre des recommandations de la session politique de la Commission et la création d’un mécanisme d’application de la Déclaration ministérielle de l’ECOSOC de 2006. Elle a aussi recommandé de mettre à profit les indicateurs sur le travail décent de l’OIT comme mécanisme de contrôle des progrès. Nous appuyons l’adoption par la Commission d’une résolution qui serait adressée à l’Assemblée générale, a-t-elle déclaré.
M. FERDINAND NGOH NGOH, Fondation Chantal Biya, a expliqué que cette Fondation apolitique à caractère humanitaire s’était fixée pour objectif de venir en aide aux couches vulnérables de la population. Il a fait part des activités de la Fondation, notamment celles du Centre mère-enfant de Yaoundé. Il a aussi mis en avant les activités des centres en zones rurales, qui sont en contact avec les plus démunis et qui offrent en plus des soins, des mesures de prévention du VIH/sida. Il a aussi attiré l’attention de la Commission sur l’assistance que fournit la Fondation aux personnes handicapées, en leur offrant des fauteuils roulants, des cannes ou des béquilles.
M. DON MIGUEL ROMERO Y YANCAN, HelpAge International, a expliqué que ce réseau mondial d’organisations œuvrait pour les droits des personnes âgées défavorisées. Il a estimé que cette session de la Commission était cruciale pour les personnes âgées et que les États Membres devaient prendre des mesures décisives pour parvenir à l’objectif du Plan d’action de Madrid visant à réduire de moitié le nombre de personnes âgées vivant dans la pauvreté d’ici à 2015. Il a regretté que la perspective et les opinions des personnes âgées pauvres n’aient pas été systématiquement prises en compte dans les rapports et réunions relatifs à l’évaluation du Plan d’action. Il a indiqué que la sécurité des revenus et un système de santé abordable étaient la priorité pour tous les âges. La réduction de la pauvreté chez les personnes âgées est essentielle à la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid, a-t-il insisté, avant de partager l’avis, exprimé dans la Déclaration de Brasilia, sur la mise en œuvre du Plan d’action en Amérique latine et aux Caraïbes, sur la nécessité de désigner un rapporteur spécial pour les droits des personnes âgées. Il a enfin défendu le droit des aînés au travail décent, notant que beaucoup d’entre eux occupaient des emplois dangereux, mal payés, informels, sans protection sociale et discriminatoires.
Mme SUSAN SOMERS, International Network for the Prevention of Elder Abuse (IASC), a expliqué que 67% des personnes âgées souffrent de négligences et de mauvais traitements, souvent de façon invisible. Ces personnes font l’expérience de l’isolement et de la marginalisation. On traite, par exemple, les femmes âgées de sorcières et on les rend responsables de la transmission du sida. Le viol qu’elles subissent parfois, d’après la croyance selon laquelle cela peut protéger du sida, constitue un problème de santé publique et une grave violation des droits de l’homme. Un rapport récent de l’IASC, après l’étude de HelpAge International, a mis en évidence que les mesures prises pour lutter contre ce phénomène ne répondent par aux besoins de ce groupe vulnérable. La représentante de l’IASC a aussi confirmé que peu d’ONG internationales travaillent pour les personnes âgées. Elle a conclu en soulignant l’importance d’une fin de vie digne et d’une recherche renforcée sur la maladie d’Alzheimer.
Mme GAYON SETTON, Global Youth Action Network, a indiqué que 47% des jeunes sont au chômage. Attirant aussi l’attention sur la situation des enfants soldats, elle a dit qu’il faut se rendre compte du potentiel de la jeunesse et lui permettre d’être active dans la communauté. Elle a particulièrement recommandé de combler l’écart entre la formation et les compétences requises sur le marché du travail. Les interventions des gouvernements à cet égard sont insuffisantes, selon la représentante, et les politique doivent développer davantage le lien entre jeunes et embauche. À cet égard, elle a souligné l’importance du partenariat entre les secteurs public et privé. Il faut aussi veiller à garder sur le marché du travail les personnes les plus marginalisées, a poursuivi un autre représentant du réseau, en voulant la création d’un environnement propice aux jeunes entrepreneurs. Une formation formelle ou informelle peut encourager cet entreprenariat, a-t-il ajouté.
Mme PROUNIS, Archidiocèse grec orthodoxe de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud, a considéré que les gouvernements doivent aider les familles à réconcilier les exigences de la vie de famille et de la vie professionnelle. L’éducation et les compétences humaines sont des facteurs très importants pour la productivité. La famille compétente pourra produire davantage de bons étudiants et de bons employés, a-t-elle fait remarquer. Elles doivent donc être aidées pour élever au mieux leurs enfants, notamment en créant des crèches. Nous proposons des stages aux adolescents et des colonies de vacances, donnant aussi des possibilités d’emploi pour la construction de dispensaires en Afrique, a indiqué la représentante, qui a exhorté la Commission à tenir compte de ces questions familiales.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel