CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT 2008 DU PROGRAMME COMMUN DES NATIONS UNIES SUR LA PANDÉMIE DE VIH/SIDA
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT 2008 DU PROGRAMME COMMUN DES NATIONS UNIES SUR LA PANDÉMIE DE VIH/SIDA
Des progrès considérables ont été réalisés dans la lutte contre la pandémie de sida mais, plus que jamais, il faut poursuivre les efforts en cours au risque de remettre en question les gains acquis.
C’est le message d’ensemble qu’a envoyé aujourd’hui M. Peter Piot, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), en soulignant la publication du Rapport 2008 sur la pandémie de sida. Le Rapport est publié alors que va s’ouvrir, à Mexico, le 3 août prochain, la dix-septième Conférence internationale sur le sida. On estime qu’en 2007, 33 millions de personnes vivaient avec le virus du VIH à travers le monde.
À l’occasion de la conférence de presse qu’il a donnée aujourd’hui, M. Piot était accompagné de Mme Thoraya Ahmed Obaid, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et de M. Kemal Dervis, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le FNUAP et le PNUD étant deux des 10 organisations membres du Programme commun.
Nous avons plus fait au cours des deux dernières années que pendant les 20 années qui les ont précédées, a indiqué M. Piot. Il a noté que le Rapport débattu aujourd’hui était le plus positif qu’ait publié ONUSIDA depuis que cet exercice a commencé il y a 14 ans. Publié tous les deux ans, le Rapport mondial sur la pandémie de sida rassemble, cette année, des informations en provenance de 147 pays concernant la réponse qui est apportée à la maladie et à sa propagation.
Parmi les tendances positives, le Directeur exécutif d’ONUSIDA a constaté les progrès qui ont été accomplis en matière de prévention de la contamination, et la diminution du nombre de nouvelles infections dans de nombreux pays, comme le Rwanda, le Burkina Faso ou encore l’Éthiopie. Il s’est notamment félicité de la prise en charge de groupes de populations qui étaient auparavant négligés, comme ceux que forment les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes ou les travailleuses du sexe. M. Piot s’est également félicité que le Rapport relève qu’il y a aujourd’hui un meilleur accès aux traitements antirétroviraux pour les femmes enceintes; que l’âge des premières relations sexuelles soit en hausse et que l’usage du préservatif soit plus répandu chez les jeunes.
Toutefois, M. Piot a rappelé qu’il y avait encore eu 2,7 millions de nouvelles infections en 2007, jugeant ce chiffre « inacceptable ». Il a aussi rappelé que pour deux personnes infectées mises sous traitement antirétroviral, cinq autres nouvelles personnes étaient infectées. Face à cette situation, il a estimé indispensable d’intensifier les efforts de lutte contre le VIH/sida.
Dans cette perspective, Mme Obaid a rappelé que si les mesures de prévention et l’accès au traitement étaient meilleurs que dans le passé, la discrimination demeurait cependant un obstacle majeur. Le succès à long terme exige qu’il y ait des progrès dans la lutte contre les violations de droits de l’homme commises à l’égard des personnes vivant avec le VIH, a-t-elle déclaré.
Mme Obaid a indiqué qu’il fallait porter plus d’attention aux jeunes, et a, à cet égard, fait remarquer que 50% de la population mondiale a moins de 25 ans et que les 15-24 ans sont un des groupes les plus vulnérables à la propagation de la pandémie de VIH/sida. Elle a insisté sur l’importance de fournir à ce groupe de populations des informations exactes afin qu’il puisse se protéger. S’agissant de la transmission de la mère à l’enfant, Mme Obaid a souhaité la création de centres uniques qui fourniraient des services liés à la lutte contre le VIH/sida et à la prestation de soins de santé reproductive.
Parlant de la perspective du PNUD sur la question de la pandémie, M. Dervis a noté que dans les pays à forte prévalence de VIH/sida, la perte de croissance économique due à la pandémie s’inscrit dans une fourchette de 0,5% à 1,5%. Il a souligné l’importance d’intégrer la réponse au VIH/sida non seulement dans la lutte contre la pauvreté mais aussi dans les efforts d’amélioration de la gouvernance, ceci dans la perspective d’offrir des services publics à toutes les populations et d’aider les groupes marginalisés, particulièrement les femmes.
Interrogé sur la collecte des données qui ont été nécessaires à l’élaboration du Rapport 2008, M. Piot a expliqué que l’ONUSIDA ne travaillait pas uniquement avec les gouvernements, mais que le Programme entretenait aussi des relations avec les groupes communautaires et les populations affectées afin d’obtenir le maximum d’informations fiables.
Concernant la question du financement qui est nécessaire pour répondre à la pandémie, Le Directeur exécutif d’ONUSIDA a noté qu’en 2007, 10 milliards de dollars avaient été fournis aux pays en développement. « Nous sommes cependant encore loin des sommes nécessaires », a ajouté Peter Piot. Il a aussi indiqué que les besoins financiers allaient s’accroître en raison des exigences liées au traitement, qui vont augmenter dans les années à venir. Mme Obaid et M. Dervis ont, pour leur part, indiqué que la réponse à apporter à la pandémie de VIH/sida incluait par exemple, le renforcement des systèmes de santé, de la fourniture des services et des systèmes de surveillance. C’est donc une lutte qu’il faut mener sur plusieurs fronts, ont-ils noté. Ils ont préconisé qu’il était nécessaire que les donateurs fassent preuve de plus de souplesse en ce qui concerne notamment le choix des secteurs et des programmes à financer.
Répondant à la question d’un journaliste qui portait sur la tenue de la dix-septième Conférence internationale sur le sida, prévue à Mexico, M. Piot s’est réjoui de l’organisation de cette rencontre qui aura lieu pour la première fois en Amérique latine. Il a espéré qu’elle serait l’occasion de mettre en lumière les difficultés rencontrées par le continent sud-américain et notamment la région des Caraïbes, qui est la deuxième zone géographique la plus affectée au monde par la pandémie.
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