CONFÉRENCE DE PRESSE DES PARRAINS DE LA COMMISSION SUR LE VIH/SIDA ET LA GOUVERNANCE EN AFRIQUE, À L’OCCASION DE LA PUBLICATION DE LEUR PREMIER RAPPORT
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CONFÉRENCE DE PRESSE DES PARRAINS DE LA COMMISSION SUR LE VIH/SIDA ET LA GOUVERNANCE EN AFRIQUE, À L’OCCASION DE LA PUBLICATION DE LEUR PREMIER RAPPORT
Les anciens Présidents de la Zambie et du Mozambique, MM. Kenneth Kaunda et Pascoal Mocumbi, ont transmis aujourd’hui à la presse les huit principaux messages de leur premier rapport qu’ils ont remis, ce matin, en mains propres au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.
Les deux parrains de la Commission sur le VIH/sida et la gouvernance en Afrique ont intitulé leur rapport « Assurer notre avenir »*parce que, selon les mots de l’ex-Président zambien, il s’agit bien de diminuer l’impact d’une pandémie sur les perspectives de développement socioéconomique des générations futures.
En Afrique, ont-ils dit, la réponse des secteurs public et privé à la pandémie s’est fortement améliorée, mais les succès restent « modestes » face à un défi étroitement lié à la stabilité et au développement du continent.
Il faut espérer, a ajouté l’ex-Président mozambicain, que le rapport servira de catalyseur des efforts déployés par les décideurs, la société civile, les organisations non gouvernementales, le monde des affaires, les personnes infectées par le VIH, les donateurs et les organisations internationales, dont le système des Nations Unies.
Notre premier message, ont-ils révélé, est qu’il n’y a pas une seule épidémie mais plusieurs épidémies du VIH/sida en Afrique. Les structures sociales, économiques et politiques des sociétés doivent bien être comprises pour assurer le succès des programmes de prévention et d’atténuation. Le seul trait commun est que ces épidémies reflètent une très grande inégalité entre hommes et femmes.
Pour les contenir, les communautés, ont préconisé les deux anciens Présidents, doivent à tout prix examiner les questions relatives au statut inférieur dans lequel sont reléguées les femmes et les filles, à la violation de leurs droits et aux modes de transmission du VIH.
Le rapport relève d’ailleurs les facteurs culturels, propres à l’Afrique, qui influencent le rythme de propagation du VIH. Les femmes mariées courent un risque d’infection plus grand lorsque les normes culturelles acceptent l’infidélité du mari ou le contrôle patriarcal sur les activités sexuelles du couple.
Dans de nombreuses cultures africaines, comme les veuves ont des droits très limités, l’insécurité économique dans laquelle elles vivent les rend plus susceptibles d’avoir des comportements à risque.
Toutes les normes culturelles ne sont pas à jeter, tempère cependant le rapport. La circoncision, pratiquée depuis des siècles dans certaines communautés et sociétés africaines, semble diminuer chez les hommes les risques de contracter le VIH.
Comme troisième message, les deux anciens Présidents ont attiré l’attention sur le nombre croissant d’enfants affectés par le VIH/sida. En 2010, l’Afrique comptera 50 millions d’orphelins, dont 37% du sida. La prévention est la clef, ont dit les deux parrains, au titre du quatrième message.
En l’occurrence, a précisé l’ancien Président mozambicain, la méthode de protection la moins chère reste le préservatif, mais la seule et unique méthode gratuite est « la décision personnelle de ne pas risquer de contaminer d’autres personnes ».
Le cinquième message est que la présence d’un personnel insuffisant et sous-financé est un réel obstacle aux traitements et aux soins. Le sixième message va donc de soi, c’est la nécessité absolue d’assurer un système de financement de la lutte contre la pandémie qui soit véritablement coordonné, prévisible, durable et transparent.
Les leaderships, à tous les niveaux, doivent être redynamisés et intégrés à la réponse coordonnée, ont préconisé les deux anciens Présidents. Ils ont souligné, dans leur dernier message, que l’objectif ultime de la bonne gouvernance en matière de VIH/sida doit être la création d’un environnement dans lequel chaque citoyen devient partie intégrante de la réponse nationale et dans lequel l’État est capable de maintenir des institutions publiques efficaces.
Le Président Kaunda a avoué que lorsque son propre fils est décédé du sida, et ce, au moment où la médecine était encore impuissante, ce qui l’a frappé le plus était le tabou qui entourait la maladie. J’ai très vite compris, a-t-il dit, que sans l’élimination des préjugés, la lutte contre la pandémie s’avérerait très difficile en Afrique.
Quelques jours à peine après l’enterrement de son fils, M. Kaunda a convoqué une conférence de presse pour dévoiler publiquement la nature de la maladie qui avait coûté la vie à son enfant. Aujourd’hui, le « jeune homme âgé de 83 ans que je suis, et que la cause de la lutte contre le sida a ragaillardi, est le Président déterminé de la « Kenneth Kaunda Children of Africa Foundation », a dit Kenneth Kaunda.
Son homologue du Mozambique a indiqué que son pays a été plus chanceux. Pays lusophone, a-t-il expliqué, nous avons bénéficié de tous les programmes initiés par le Brésil, un des pionniers de la lutte contre le VIH/sida. C’est la raison pour laquelle, le Mozambique s’est particulièrement montré efficace dans la mobilisation des communautés et la formation des activistes, en ayant pour but ultime l’autosuffisance dans le domaine des traitements, grâce à la coopération technique et au transfert des technologies.
Dès le début, sachant que l’aide extérieure finit toujours pas se tarir, le Mozambique a mis tout en place pour financer lui-même l’élargissement de l’accès aux préservatifs, a ajouté l’ex-Président.
La Commission sur le VIH/sida et la gouvernance a été lancée en 2003 par l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, pour clarifier les données concernant l’impact de la pandémie sur les structures de l’État et le développement économique en Afrique, et pour aider les gouvernements à améliorer l’élaboration et la mise en œuvre des politiques et des programmes relatifs à la gestion de la pandémie.
*Securing Afrique
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