En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET COORDONNATRICE DES OPÉRATIONS DES NATIONS UNIES POUR LE LIBÉRIA, ELLEN MARGRETHE LØJ

14/04/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET COORDONNATRICE DES OPÉRATIONS DES NATIONS UNIES POUR LE LIBÉRIA, ELLEN MARGRETHE LØJ


« Le Libéria est devenu un pays où l’espoir est en train de renaître, même si la situation en matière de sécurité y reste extrêmement volatile », a déclaré devant la presse la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Libéria et Coordonnatrice des opérations des Nations Unies dans ce pays, Mme Ellen Margrethe Løj.


Mme Løj, qui donnait aujourd’hui une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, est revenue sur l’exposé qu’elle a présenté plus tôt ce matin aux membres du Conseil de sécurité sur l’évolution de la situation au Libéria


Soulignant les activités de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) au cours des derniers mois, Ellen Margrethe Løj a rappelé qu’à travers elle, l’ONU appuyait le Gouvernement national libérien dans les domaines liés du maintien et de la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement.  La Coordonnatrice a noté que ce soutien portait essentiellement sur les grands défis auxquels fait face le Libéria après 20 ans de guerre civile, qui ont sapé la confiance entre le peuple et ses institutions.


« La restauration de l’État de droit, la réforme de la police et du mécanisme judiciaire, et la nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté et de lutte contre le chômage, sont les principaux chantiers qui doivent recevoir le plein appui de la communauté internationale pour remettre le Libéria sur la voie du développement et de la paix durables », a estimé Mme Løj.


La Représentante spéciale a insisté sur le volet de la sécurité, en faisant part de son sentiment après une visite à Monrovia.  « J’ai été frappée du nombre et de l’intensité des actes criminels perpétrés à l’encontre de la Police nationale dans la capitale », a-t-elle dit, ajoutant que le divorce était tel entre le peuple et ses institutions policières et judiciaires que les Libériens n’hésitaient plus à s’en prendre à leurs représentants et à se faire justice eux-mêmes.  Elle a déclaré que la première urgence était de donner au Gouvernement de la Présidente, Mme  Ellen Johnson Sirleaf, les moyens humains et financiers d’assumer ses responsabilités afin de regagner la confiance des couches populaires.


« Le retrait progressif des effectifs militaires et policiers de la MINUL d’ici à 2010, approuvé par le Conseil de sécurité, ne doit pas s’effectuer sans que nous ne soyons sûrs que la Mission ne laisse pas derrière elle un vide total en matière de sécurité », a en outre dit la Coordonnatrice, qui a fait savoir que depuis l’annonce de cette décision, la population libérienne et les autorités avaient exprimé à plusieurs reprises leurs inquiétudes.


Mme Løj s’est ensuite émue de la fréquence des viols commis contre des jeunes femmes, des jeunes filles et même des enfants.  « Les rapports de police font état de 15 cas de viols par semaine, mais nous savons que ce chiffre ne reflète pas la réalité », a-t-elle dit.  Évoquant les éventuels cas d’abus ou d’exploitation sexuels perpétrés par des membres civils ou militaires du personnel de l’ONU, elle a insisté sur le fait qu’aucune excuse n’était acceptable.


« On m’a dit sur place qu’il fallait comprendre que certains employés de l’ONU évoluaient loin de leur communauté d’origine et ce pour de longues périodes, ce qui pourrait expliquer certains comportements.  À ceux qui m’ont tenu ce genre de propos, j’ai répondu que rien, absolument rien, ne saurait expliquer, et encore moins servir de prétexte à la perpétuation de telles pratiques illégales et révoltantes », a lancé Ellen Margrethe Løj, qui a par ailleurs fait référence à un cas de viol sur une enfant âgée de seulement 3 ans.


Elle a indiqué que du côté de la MINUL et de la société civile, l’accent était mis sur la prévention des violences sexuelles par le biais de formations spécialisées destinées aux membres du personnel de l’ONU et de campagnes de sensibilisation menées jusque dans l’arrière-pays.  « Mais à moyen terme, il reviendra aux autorités libériennes et en premier lieu à la Police nationale et aux cours de justice spéciales, de s’occuper de la lutte contre toutes les formes de délinquance susceptibles de peser gravement sur la sécurité des citoyens », a dit Mme Løj.


La Représentante spéciale du Secrétaire général a conclu en saluant le degré de coordination des actions conduites par les Nations Unies et leurs partenaires au Libéria.  « Avant ma prise de fonctions, a-t-elle précisé, j’avais mis l’accent sur la nécessité d’unifier les efforts des différentes agences présentes dans tout le pays, une tâche dont s’acquittent désormais, et avec une grande efficacité, les équipes d’appui aux comtés. »


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