CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DE LA PARUTION DE L’ÉDITION 2008 DE « LA SITUATION ET LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DANS LE MONDE »
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CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DE LA PARUTION DE L’ÉDITION 2008 DE « LA SITUATION ET LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DANS LE MONDE »
M. Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, et M. Rob Vos, Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement (DAES), ont présenté ce matin à la presse l’édition 2008 du Rapport « La situation et les perspectives économiques dans le monde », un document produit conjointement par la Division, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et les cinq commissions régionales de l’ONU.
Les deux hommes ont souligné d’emblée l’impact négatif pour 2008 sur les économies en développement de la détérioration du marché de l’immobilier aux États-Unis et l’effondrement des prêts hypothécaires dans ce pays. M. Sundaram a estimé que pour atténuer les tensions financières et les conséquences qui en découlent –notamment les déséquilibres entre pays à surplus financier comme la Chine et le Japon et pays à fort déficit financier comme les États-Unis– l’ONU devait être leader en créant de nouveaux stimulants économiques pour relancer la demande américaine.
« Le Fonds monétaire international, le Département des affaires économiques et sociales et la Banque mondiale doivent envisager des plates-formes pour réfléchir ensemble aux moyens à mettre en œuvre pour coordonner les politiques macroéconomiques, réguler l’ensemble du système financier mondial afin que la communauté internationale puisse peser sur le maintien durable de la stabilité politique des pays les plus affectés », a déclaré le Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales.
De son côté, M. Vos a indiqué que contrairement à d’autres publications spécialisées, le rapport de la Division estime que la croissance des pays en développement reste fort dépendante de celle des pays riches. Il a toutefois précisé que si les prévisions pour 2008 incitent au pessimisme, la hausse de la croissance en Afrique devrait se poursuivre, même si la création d’emplois continue de ne pas suivre la croissance démographique. « En Asie du Sud-Est, la croissance devrait se stabiliser autour des 7 ou 8%, ce qui représente un infléchissement par rapport aux dernières années, a encore dit M. Vos, ajoutant que la croissance dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes -très dépendante de celle des États-Unis- devrait tourner autour des 5%. » M. Vos a signalé que 2008 pourrait être la quatrième année consécutive durant laquelle la croissance des pays en développement s’élèvera à près de 7% en moyenne.
Répondant aux journalistes, MM. Sundaram et Vos ont attiré l’attention sur le fait qu’après une année 2007 marquée par une croissance économique mondiale très soutenue, l’incertitude pour l’année prochaine venait de la situation économique américaine.
Ils ont reconnu que son fléchissement éventuel pourrait entraîner un ralentissement du commerce mondial, qui provoquerait une baisse des exportations des produits de base en provenance des pays pauvres. M. Vos a ajouté que les auteurs du Rapport 2008 recommandaient de renforcer l’action multilatérale pour enrayer la dépréciation du dollar. « Si cette dépréciation devait se poursuivre en 2008 et au-delà, elle aurait pour effet de faire fléchir davantage la demande de biens provenant des pays en développement et des pays émergents, ce qui réduirait encore les exportations de ces pays », a prévenu M. Vos.
Pour sa part, M. Sundaram a exprimé son inquiétude devant un scénario que le Rapport qualifie de pessimiste. « La récession de l’économie américaine, si elle devait se confirmer dans les prochains mois avec les conséquences que nous venons de décrire, pourrait pousser les pays en développement et les pays émergents à revenir à des mesures protectionnistes, sapant ainsi la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). » Il a de nouveau souhaité qu’une nouvelle plate-forme de réflexion soit établie pour catalyser l’action politico-économique multilatérale en faveur d’un retour à l’équilibre financier international.
Le Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales a souhaité à cet égard que le Fonds monétaire international s’engage sur la voie de la mutation, de sorte, a-t-il dit, « que cette institution ne donne plus l’impression de servir uniquement les intérêts des pays les plus riches ».
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