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AG/10760

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXAMINE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION D’ALMATY EN FAVEUR DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT SANS LITTORAL

02/10/2008
Assemblée généraleAG/10760
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

17e et 18e séances plénières

Matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXAMINE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION D’ALMATY EN FAVEUR DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT SANS LITTORAL


L’amélioration des infrastructures de transport et l’augmentation des opportunités commerciales sont jugées essentielles pour leur développement


Cinq ans après l’adoption du Programme d’action d’Almaty, l’Assemblée générale a entamé aujourd’hui, au cours d’une réunion de haut niveau, l’évaluation, à mi-parcours, de sa mise en œuvre en faveur des pays en développement sans littoral.  Ce Programme vise à surmonter, en 10 ans, les problèmes spécifiques auxquels font face ces États, dont les efforts de développement sont entravés par leur manque d’accès à la mer et la marginalisation dont ils souffrent dans les échanges du système de commerce multilatéral. 


Isolés géographiquement et souffrant d’un manque de ressources pour développer leurs infrastructures de transport, les 31 pays en développement sans littoral que compte le monde ne représentent que 1% des échanges internationaux*.  Seize d’entre eux font partie du groupe des pays les moins avancés (PMA).


Aujourd’hui, nous tirons la sonnette d’alarme pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, a déclaré ce matin le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à l’ouverture de la Réunion de haut niveau, dont les travaux dureront deux jours. 


Les pays en développement sans littoral représentent 12,5% de la surface du globe et 5,5% de la population mondiale, mais ne génèrent que 2% du produit planétaire brut, a renchéri Hamed Diane Séméga, Ministre des transports du Mali, un pays enclavé.  Le principal obstacle à l’accroissement de la part du commerce mondial des pays sans littoral reste le coût très élevé des transports, qui affecte les produits de ces pays et qui peut dépasser 70% de leur valeur à l’exportation, a souligné Ban Ki-moon. 


Pour y faire face, le Secrétaire général et le Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, Miguel d’Escoto Brockmann, ont souhaité voir se manifester une « coopération internationale plus vigoureuse » en faveur des pays enclavés, notamment dans le domaine des infrastructures, ainsi que la pleine mise en œuvre des recommandations du Programme d’action d’Almaty.  L’examen à mi-parcours, conduit aujourd’hui par l’Assemblée, constitue une étape déterminante pour relever ces défis, a ajouté M. d’Escoto Brockmann.


Les pays en développement sans littoral qui se sont exprimés au cours de la journée ont été également nombreux à demander une assistance internationale accrue en leur faveur, tout comme l’a fait le représentant d’Antigua-et-Barbuda, qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Le Président de la Mongolie, Nambaryn Enkhbayar, a notamment souhaité que cette aide serve à diversifier les exportations des pays enclavés et à développer leurs infrastructures.  Parmi les autres mesures à prendre, les intervenants ont cité la simplification des procédures et l’amélioration des contrôles douaniers et de la coopération, dans son ensemble, avec les pays de transit.  Plusieurs d’entre eux, comme le Népal, ont aussi mis l’accent sur l’importance d’accorder un traitement préférentiel à ces États, afin qu’ils bénéficient d’opportunités dans le système commercial international.


Enfin, le Secrétaire d’État de l’Autriche pour les affaires européennes et internationales, Hans Winkler, et le Ministre des affaires étrangères de l’Inde, Pranab Mukherjee, ont été parmi les intervenants qui ont relevé la nécessité de l’intégration régionale des pays enclavés, afin, entre autres, d’améliorer le transport de transit.  Les pays enclavés et de transit appartenant à des organisations régionales dynamiques attirent plus d’investissements directs étrangers et s’intègrent mieux dans les réseaux de transport, a précisé le représentant de la France, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne. 


Par ailleurs, dans la matinée, l’Assemblée générale a tenu une table ronde sur le thème « Le rôle de l’appui international dans l’établissement de systèmes de transport de transit efficaces pour élargir les possibilités commerciales des pays en développement sans littoral ».  Modérée par le Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, Cheick Sidi Diarra, la table ronde a insisté sur le rôle que devraient jouer des infrastructures de transport modernes, qui sont un instrument clef de lutte contre la pauvreté.  Les participants ont également mis l’accent sur l’importance des partenariats entre secteurs privé et public.


Outre ceux déjà cités, les États Membres suivants ont pris la parole au cours des séances plénières de la journée: République démocratique populaire lao, Botswana, Ouganda, Bangladesh, Zambie, Lesotho, République-Unie de Tanzanie, Kazakhstan, Namibie, Chili, Japon, Maroc, Indonésie, Paraguay, Philippines, Turquie et Brésil. 


L’Assemblée générale poursuivra son examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty demain, vendredi le 3 octobre, à 10 heures.


* Rapport du Secrétaire général A/63/165



SÉANCE PLÉNIÈRE DE HAUT NIVEAU CONSACRÉE À L’EXAMEN DU PROGRAMME D’ACTION D’ALMATY


Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit


Le rapport intitulé « Mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty: partenariats conçus pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit » (A/63/165) a été rédigé dans la perspective du débat de haut niveau consacré à l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty.  Dans ce document, le Secrétaire général souligne que les pays en développement sans littoral et de transit ont, avec l’aide de leurs partenaires de développement, progressé de façon appréciable dans la mise en œuvre des mesures précises convenues dans le Programme d’action d’Almaty (Kazakhstan).  Outre le fait que ces pays ont réussi à donner une place prioritaire, dans leur programme de développement, à la question du transport en transit, les besoins particuliers de ces pays sont désormais largement reconnus, et leurs partenaires de développement sont beaucoup plus engagés dans le développement des moyens de transport et de la facilitation du commerce dont ces pays sans littoral ont besoin, est-il précisé dans le rapport.


Le Secrétaire général explique que les pays en développement sans littoral restent marginalisés dans l’économie mondiale et dans le système commercial international.  Des progrès manifestes ont, toutefois, été accomplis dans le développement économique d’ensemble et la croissance des pays en développement sans littoral en tant que groupe, souligne-t-il, en notant que ces pays ont profité d’une conjoncture économique généralement favorable depuis l’adoption du Programme d’action d’Almaty en 2003.  En particulier, la croissance économique des principaux pays de transit, la Chine, le Brésil, l’Inde, la Fédération de Russie, l’Afrique du Sud et la Turquie, est très rapide, et les pays en développement sans littoral qui sont leurs voisins profitent des retombées de cette croissance, précise le rapport.  À l’exception du Zimbabwe, tous les pays en développement sans littoral ont vu, entre 2003 et 2006, leur produit intérieur brut (PIB) par habitant augmenter.  Et, en 2006, ces pays ont reçu 11,8 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) contre 8,5 milliards de dollars en 2003 et 3,9 milliards de dollars en 2000.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général estime, dans ce rapport, que les mesures qui permettraient de résoudre les problèmes du transit doivent aborder l’insuffisance de l’infrastructure, les déséquilibres commerciaux, le fait que les transports sont mal organisés, et la précarité des systèmes administratifs, juridiques, réglementaires et institutionnels.  L’application du Programme d’action d’Almaty devrait encore être accélérée, souligne-t-il.  En outre, puisque l’amélioration des systèmes de transit suppose une coopération plus étroite entre ces pays et leurs voisins de transit, il préconise que le rôle que jouent les organismes régionaux et sous-régionaux dans le Programme d’action d’Almaty soit renforcé.


Enfin, la communauté internationale devrait élargir l’accès aux marchés des marchandises exportées par les pays en développement sans littoral pour alléger les coûts de transaction.  Une augmentation de l’assistance technique devrait en outre être accordée à ces pays pour qu’ils puissent participer au mieux aux négociations commerciales multilatérales, et en particulier à celles qui ont trait à la facilitation des échanges, recommande le Secrétaire général.


Déclarations liminaires


M. MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, s’est félicité de la tenue, dans le cadre du débat général, de deux réunions qui ont permis aux États Membres de se pencher sur les besoins de développement de l’Afrique et sur la nécessité d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Au cours de ces réunions, les besoins spécifiques des pays en développement sans littoral ont été à  plusieurs reprises évoqués, a rappelé M. d’Escoto Brockmann.  En effet, l’enclavement de leur territoire pose à ces pays des problèmes majeurs d’accès aux marchés mondiaux, a relevé le Président de l’Assemblée.  Il est donc temps de se pencher sur les progrès accomplis dans l’application du Programme d’action d’Almaty, a-t-il dit.  Adopté en 2003, ce document stratégique contient une série de dispositions dont la mise en œuvre est de nature à aider les pays sans littoral, que ce soit dans les domaines du transit, du développement des infrastructures ou du commerce international, a-t-il souligné.  Des progrès considérables ont été réalisés dans l’application du Programme d’action, a-t-il noté.  Ainsi, a-t-il dit, grâce à la coopération des pays donateurs, de nombreuses organisations et institutions financières internationales, régionales et sous-régionales, ont renforcé leur assistance aux pays enclavés.


La tenue de la réunion de haut niveau d’aujourd’hui reflète l’engagement de l’Assemblée générale à parvenir à mettre en œuvre pleinement le Programme d’action d’Almaty, a dit M. d’Escoto Brockmann.  Il reste beaucoup à faire pour y arriver et en particulier pour réussir à établir des réseaux de transit et de transport qui soient réellement adaptés aux besoins des pays en développement sans littoral.  En effet, les réalités géographiques, conjuguées à des lacunes en matière d’infrastructure et aux difficultés que pose le transit par le territoire de pays tiers, limitent le potentiel à l’exportation des pays sans littoral, a regretté le Président de l’Assemblée.  L’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action constitue une étape déterminante pour relever ces défis, a-t-il conclu.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a rappelé qu’il avait convoqué une Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement la semaine dernière et qu’à cette occasion, il avait tiré la sonnette d’alarme concernant le peu de temps qu’il reste si l’on veut honorer les engagements pris envers le monde en développement.  Aujourd’hui, nous tirons à nouveau la sonnette d’alarme pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, a-t-il déclaré, en espérant que la réunion tenue par l’Assemblée verrait se développer le même type de réponse encourageante que celle qui a eu lieu sur les OMD.


M. Ban a dit que trop de pays en développement sans littoral n’étaient pas sur la bonne voie pour parvenir aux OMD.  Selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a-t-il précisé, 10 des 20 pays ayant le niveau le plus bas de développement humain sont des États enclavés.  Il a estimé vital que ces États augmentent leur volume d’exportations pour pouvoir réaliser les OMD.  Il a souligné qu’à l’heure actuelle, les 31 pays en développement sans littoral que compte le monde ne représentent que 1% du commerce mondial des marchandises.  Le principal obstacle à l’accroissement de leur part du commerce mondial est le coût très élevé des transports, a-t-il insisté, rappelant que, dans certains États, ces coûts pouvaient dépasser 70% de la valeur des produits à l’exportation.  C’est un obstacle au commerce plus important que celui que représentent les tarifs douaniers, a-t-il ajouté.


Le Secrétaire général a souhaité que se développe une coopération internationale plus vigoureuse tout en reconnaissant les progrès encourageants accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, notamment grâce à l’amélioration des politiques de transport de transit et la facilitation du commerce.  Il a cependant jugé que beaucoup restait à faire dans le domaine des infrastructures et a constaté à cet égard que les routes, les réseaux ferroviaires et les ports demeurent inadéquats.  Nous avons besoin de mobiliser davantage d’appui international pour améliorer les infrastructures, a-t-il indiqué.


Notant que les Nations Unies soutenaient le Programme d’action d’Almaty, le Secrétaire général a souligné que l’ONU collaborait avec ces pays pour développer des réseaux de transports intégrés, moderniser leurs opérations douanières, renforcer leurs capacités de négociation commerciale et élaborer des indicateurs de progrès.  Il a aussi fait remarquer que l’ONU s’employait à mettre en place des partenariats avec des institutions financières et des banques régionales de développement dans le cadre de ces activités.  M. Ban a ensuite soutenu que les résultats obtenus à ce jour étaient encourageants, mais qu’une pleine mise en œuvre des recommandations du Programme d’action d’Almaty par tous les partenaires était nécessaire pour que les pays concernés puissent faire de véritables progrès.


M. NAMBARYN ENKHBAYAR, Président de la Mongolie, s’est félicité des progrès accomplis en matière de développement par les pays en développement sans littoral pendant les cinq dernières années, avant de souligner que ces nations continuent à affronter de sérieux défis.  Les coûts de transport à travers la Fédération de Russie et la Chine représentent 8% du Produit intérieur brut (PIB) de la Mongolie, a-t-il indiqué.  Les exportations des nations en développement sans littoral ont représenté moins de 0,6% du total mondial, ce qui est une proportion «faible et inacceptable », a-t-il regretté.


Le Président mongol a aussi rappelé que la marginalisation des pays en développement sans littoral les empêche de pleinement utiliser le commerce comme un instrument pour atteindre les OMD.  L’actuelle crise alimentaire, énergétique et financière a exacerbé la situation, a-t-il affirmé.  Il a ainsi appelé à chercher de nouvelles voies pour répondre d’urgence à ces défis globaux qui se posent au développement.  M. Nambaryn Enkhbayar a également demandé plus d’aide internationale pour la diversification des exportations, le développement des infrastructures et un meilleur accès aux marchés pour les produits en provenance des pays en développement sans littoral.  Le Président mongol a aussi plaidé pour une coopération subrégionale et régionale accrue.  Les pays voisins jouent un rôle important, a-t-il dit.  Il a ainsi mentionné un accord actuellement en négociation entre la Mongolie, la Fédération de Russie et la Chine, sur le transport de transit.  Cet accord donnera une structure légale pour la création d’un système de transit efficace entre la Mongolie et ses voisins, en autorisant la liberté de transit pour tous les moyens de transport et la promotion de la simplification, de l’harmonisation et de la standardisation des procédures douanières, a-t-il précisé


Pendant les cinq dernières années, a rappelé le Président de la Mongolie, les pays en développement sans littoral ont aussi fait des efforts pour se désenclaver.  Ils ont ainsi renforcé leurs politiques de réforme, par exemple en libéralisant les services de transit et de transports, a-t-il indiqué.  M. Nambaryn Enkhbayar a rappelé sa récente proposition de créer un groupe de réflexion  sur le Programme d’action d’Almaty, et de lui offrir un siège à Ulaanbaatar, capitale de la Mongolie.  Il s’est réjoui que cette initiative ait reçu un soutien actif des autres membres du Groupe des pays en développement sans littoral.  Il a également souhaité que les agences importantes des Nations Unies, ainsi que les institutions financières régionales et internationales, aux côtés des partenaires de développement, en fassent partie pour garantir son fonctionnement efficace et effectif.


M. HAMED DIANE SÉMÉGA, Ministre des transports du Mali, a déclaré que la problématique du développement doit être analysée dans le cadre de la globalisation des économies.  Les pays en développement sans littoral ne font pas exception à la règle, a-t-il expliqué, la plupart d’entre eux étant exclus du commerce international, et ceux y participant étant largement tributaires des aléas de l’économie mondiale.  Le Ministre a ensuite dressé un tableau des contraintes imposées par la géographie à ces pays qui luttent pour leur développement économique et social.  Les 31 pays en développement sans littoral couvrent 12,5% de la surface du globe avec leurs 13,6 millions de km2.  Ils ont une population de 370 millions d’habitants, soit 5,5% de la population mondiale.  Mais ils ne génèrent pas plus de 2% du produit planétaire brut, a relevé M. Diane Séméga.


La caractéristique fondamentale de ces pays consiste en leur éloignement de la mer, a poursuivi le Ministre.  Ceci a pour conséquence directe des coûts de transports excessifs.  Le Kazakhstan, par exemple, est le pays enclavé qui est le plus distant de la mer avec son port d’attache le plus proche à 3 750 km, a noté le Ministre.  Il existe, certes, des disparités entre les pays en développement sans littoral, qui comptent quelques pays producteurs et exportateurs de pétrole: ceux-ci représentent plus de 50% des recettes d’exportation enregistrées par le groupe des pays enclavés.  L’endettement extérieur de ce groupe de pays devient de plus en plus insoutenable, a-t-il ajouté.


M. Diane Séméga a ensuite expliqué qu’avec des ressources à l’exportation limitées, les pays en développement sans littoral souffrent aussi de capacités d’offres limitées et peu diversifiées, qui, d’autre part, portent généralement sur des produits « pauvres ».  Les pays en développement souffrent d’une faiblesse notoire en infrastructures physiques, qui sont trop coûteuses, a dit le Ministre malien.  Il a tenu à donner un dernier chiffre: les pays enclavés ont des coûts de transaction liés aux transports se situant en moyenne entre 15% et 25%, ce qui est équivalent à près de deux fois ceux des pays de transit et plus de trois fois ceux des pays développés.


Les défis à relever par les pays enclavés n’ont donc jamais été plus lourds qu’aujourd’hui, a résumé M. Diane Séméga, en notant que ceci survient au moment où sévissent aussi les crises énergétique, alimentaire et financière  Si elles ont fortement secoué les pays développés et les autres, ces crises ont eu un impact encore plus profond sur les pays en développement sans littoral, a-t-il souligné.  Si la communauté internationale ne réagissait pas avec plus de détermination et de façon plus conséquente qu’elle le fait à ce jour, alors les sacrifices consentis par les pays en développement sans littoral et ses partenaires seraient vains, a prévenu le Ministre.  Les résultats encourageants enregistrés par cette catégorie de pays depuis une décennie, et qui ont notamment servi à restructurer et à adapter leurs économies aux exigences de la mondialisation seraient ainsi perdus.  « Nous sommes ici à la revue de mi-parcours pour faire clairement entendre les appréhensions fortes qui sont exprimées dans nos pays afin que la communauté internationale se mobilise », a indiqué M. Diane Séméga.


M. PRANAB MUKHERJEE, Ministre des affaires étrangères de l’Inde, a constaté qu’en dépit des efforts qu’ils déploient, les pays en développement sans littoral n’ont pas pu tirer pleinement parti de la croissance mondiale et demeurent encore marginalisés dans le fonctionnement du système international commercial.  Ce n’est donc pas une coïncidence si 16 des 30 pays en développement sans littoral sont encore classés parmi les pays les moins avancés (PMA), a-t-il noté.


Il a estimé qu’il était impératif d’utiliser cet examen à mi-parcours pour évaluer, de manière franche, les défis qui se posent à la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  Le Ministre a relevé que le manque de ressources était une des principales barrières à cette mise en œuvre.  Il a rappelé que les projets relatifs aux infrastructures de transport exigeaient des investissements lourds et à risques comparativement élevés.  Dans ce contexte, il a souligné que l’aide publique au développement (APD) demeurait essentielle et a regretté que l’assistance en faveur du développement des transports ait diminué dans les ressources versées aux pays enclavés.  Il a par ailleurs attiré l’attention de l’Assemblée sur les défis qui se posent aux pays en développement de transit, qui assument notamment les frais additionnels de transport de transit en faveur des pays enclavés, et a demandé qu’un soutien international accru soit mobilisé en leur faveur.


M. Mukherjee a, en outre, fait remarquer que les autres formes d’assistance envisagées dans le Programme d’action d’Almaty, comme l’allégement de la dette et le transfert de technologie étaient restées limitées.  Il a aussi insisté sur l’importance du commerce international dans le développement des pays enclavés et a préconisé que les pays développés accordent un accès amélioré aux produits en provenance des États sans littoral.  Dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, le principe du traitement spécial et différencié reste un impératif à respecter, a-t-il dit.  Estimant que les questions commerciales et celles ayant trait aux transports de transit étaient étroitement liées, il a noté que le renforcement de la facilitation commerciale, l’amélioration de l’efficacité des contrôles douaniers, et la simplification des procédures nécessitaient une assistance financière et technique.


Tout en rappelant la coopération qui a cours entre l’Inde et ses voisins enclavés, le Ministre a mis en exergue l’importance qu’ont les initiatives régionales dans l’amélioration de la situation qui prévaut dans les secteurs des transports et du commerce.  Il a espéré que l’examen à mi-parcours auquel se livre aujourd’hui l’Assemblée sur la question de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty permettrait de la renforcer, notamment par une assistance accrue de la communauté internationale aux pays en développement sans littoral.


M. HANS WINKLER, Secrétaire d’État autrichien pour les affaires européennes et internationales, a souligné que les pays en développement sans littoral ont besoin de toute l’attention de la communauté internationale.  Il est temps d’augmenter de manière substantielle nos efforts communs, tant de la part des pays développés comme de ceux en développement, pour atteindre les OMD dans tous les pays du monde, a-t-il déclaré.


L’Autriche considère le Programme d’action d’Almaty comme une étape importante dans la reconnaissance des besoins spéciaux et des problèmes des pays sans accès au littoral.  Notre objectif commun est de les intégrer efficacement dans l’économie mondiale, a affirmé le Secrétaire d’État autrichien.  Il a ainsi relevé l’importance des infrastructures, comme les couloirs de transport ou les réseaux électriques, qui sont, à ses yeux, cruciaux et nécessaires pour la croissance, le développement du secteur privé et le commerce.


M. Winkler a rappelé que 31 pays en développement sans littoral continuent d’affronter de sérieuses contraintes pour atteindre leurs objectifs de lutter contre la pauvreté et d’élever la qualité de vie de leurs habitants.  Leur dépendance à d’autres pays pour l’accès aux marchés en constitue l’une des raisons, a-t-il affirmé.  En Afrique subsaharienne, ces pays sont spécialement touchés, a-t-il assuré, en raison de leur isolement, d’une pauvre infrastructure, des problèmes de communication et des retards logistiques qui augmentent les coûts pour les entreprises africaines et pèsent sur les économies.


Le Secrétaire d’État autrichien a tenu à partager l’expérience de son propre pays, qui n’a pas de littoral, mais dont l’intégration dans l’Union européenne et la chute du Mur de Berlin lui ont permis de disposer désormais d’opportunités économiques sans précédent.  M. Winkler a souligné l’importance de l’intégration régionale.  Selon lui, elle offre sécurité et paix, et prévient les crises à travers une politique commune et une stabilité économique et une structure légale commune, qui constituent les conditions préalables pour le transit et le libre accès à la mer. 


Table ronde sur le thème: « le rôle de l’appui international dans l’établissement de systèmes de transport de transit efficaces pour élargir les possibilités commerciales des pays en développement sans littoral »


Animée par Cheick Sidi Diarra, Secrétaire général adjoint, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), cette rencontre a consisté essentiellement en une série d’exposés, faits par MM. Ad Melkert, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); Bernard Hoekman, de la Banque mondiale; Antonio Juan Sosa, de la banque Corporación Andina de Fomento (CAF); Habib Ouane, de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le développement (CNUCED); Robert Schoellhammer, de la Banque asiatique de développement (ADB); et Shishir Priyadarshi, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Autant d’organismes, a précisé le Président de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann, dans ses remarques liminaires, qui figurent parmi les principaux partenaires de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, en complément de l’aide bilatérale.   


Cheick Sidi Diarra a défini les infrastructures de transport moderne comme un facteur clef pour lutter contre la pauvreté et a mis l’accent sur l’importance des partenariats entre secteurs privé et public pour mobiliser les moyens nécessaires à l’amélioration de ces infrastructures.  


L’Administrateur assistant du PNUD a noté que les pays en développement sans littoral ne représentent que 2% du produit intérieur brut mondial, soit la moitié de leurs voisins ayant accès à la mer.  Comme le représentant du Népal, intervenu après les exposés, il s’est inquiété des conséquences sur ces pays de la volatilité d’une situation économique mondiale marquée par l’augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires.  Il a mis l’accent sur la contribution du PNUD au développement des capacités nationales de commerce, en rappelant que créer une capacité de commerce et faciliter l’accès à l’énergie étaient essentiels pour améliorer le développement humain et réduire la pauvreté des pays sans littoral.  


De son côté, M. Bernard Hoekman a souligné les efforts de la Banque mondiale qui a élargi son programme en matière de transport pour y faire figurer les infrastructures de transport en transit et la facilitation des échanges.  Il a cité la stratégie de transport 2008-2012 de la Banque mondiale qui accorde une assistance particulière aux pays sans littoral par des opérations de prêts, une assistance technique et des travaux de recherche analytique.  Il a indiqué que les pays africains avaient besoin en moyenne de trois semaines pour transporter les produits de l’intérieur des terres aux ports d’expédition, un délai deux fois plus long que pour les autres pays en développement.  Un handicap à la compétitivité si l’on considère que trois semaines de transport représentent une augmentation de 20% du coût de la marchandise.  Pour illustrer le poids seul des contraintes logistiques dans la chaîne d’expédition des terres intérieures aux ports, il a cité l’exemple du producteur de mangues ivoirien qui ne perçoit que 40 centimes sur un euro de mangues expédiées depuis la Côte d’Ivoire.  Il a précisé que la Banque mondiale avait investi 2 milliards de dollars depuis 2003 dans la mise en place de corridors de transit, de transport multimodal ou de réseaux ferroviaires ou routiers, en insistant qu’un des meilleurs moyens de promouvoir l’aide au commerce était de réduire les coûts de transport.  


De son côté, le représentant de Corporación Andina de Fomento (CAF) –banque multilatérale de développement qui a financé 47 projets d’infrastructure pour 13 milliards de dollars ces dernières années- a décrit les obstacles géographiques que constituent la cordillère des Andes et la forêt amazonienne pour le développement de réseaux de transit.  Si seulement deux pays sud-américains sont sans littoral, la Bolivie et le Paraguay, de nombreuses régions sont isolées sur un continent que l’on peut diviser en cinq zones géographiques: les Caraïbes, la côte pacifique andine, la plate-forme atlantique; l’enclave amazonienne, et l’enclave de l’Amazonie du Sud. Il a cité la construction d’un couloir continental Nord-Sud à grande vitesse, l’amélioration des capacités de l’autoroute « Mercosur » au Chili, celle du défilé andin entre l’Argentine et le Chili, ou encore du couloir interocéanique entre le Brésil et la Bolivie.


Le représentant de la CNUCED a souligné l’importance de mesurer la rentabilité des couloirs de transport de transit.  À cet égard, il a mis l’accent sur le potentiel des technologies de l’information et de la communication pour réduire les coûts, mais aussi des innovations institutionnelles ainsi que de la mise en place de politiques, règles et règlements plus propices au développement du commerce de transit.  


Le représentant de la Banque asiatique de développement a présenté les initiatives appuyées par cet organisme depuis la Conférence d’Almaty, ayant accordé plus de 5 milliards de dollars en matière d’infrastructure de transport et d’aide au développement commercial.  Il s’est félicité de la croissance considérable des pays asiatiques qui ont bénéficié d’investissements en matière d’hydrocarbure et a cité le cas particulier du Kirghizistan qui a connu un développement considérable du tourisme grâce au développement de réseaux de transports.  En raison de la diversité des conditions des pays et régions sans littoral, il a souligné l’importance de l’aide internationale pour « égaliser » les situations, et a souhaité l’intervention des organismes internationaux pour régler la question des biens publics régionaux.    


De son côté, le représentant de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a jugé important de parvenir à une diminution des coûts du transport de transit et d’établir un lien entre la facilitation du commerce et l’aide au commerce.  Il a estimé urgent de conclure le Cycle des négociations commerciales de Doha, ce qui, selon lui, offrirait des opportunités de croissance sans précédent aux pays sans littoral. 


Aux termes des exposés, la représentante de l’Agence de coopération et d’information pour le commerce international (ACICI/AITIC) a souhaité que l’examen à mi-parcours tienne compte d’évolutions récentes comme la crise des « crédits immobiliers » et de la menace d’un effondrement du système financier international alors que nous faisons face à une augmentation sans précèdent du coût des énergies et des denrées alimentaires.  Mme Duran a estimé que la facilitation du commerce semblait impossible pour les pays sans littoral sans une assistance extérieure ou investissement étranger direct (IED). 


Suite de la séance plénière de haut niveau consacrée à l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty


Déclarations


M. THONGLOUN SISOULITH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao, a souligné que les problèmes et les besoins des pays en développement sans littoral ont été reconnus et traités dans de nombreux domaines.  Il a, à cet égard, cité le développement des infrastructures de transit, la facilitation du commerce, le versement de l’aide au développement et la réduction de la dette.  Il a appelé la communauté internationale à faire davantage d’efforts pour que le Programme d’action d’Almaty devienne une réalité. Il a notamment demandé une accélération du processus visant à établir des systèmes de transit viables à travers la promotion d’accords de collaboration régionaux et subrégionaux, ainsi qu’une collaboration plus étroite entre les pays en développement sans littoral et leurs voisins.  Il faudrait aussi procéder à des réformes dans le secteur des politiques de transit et dans celui des mesures de facilitation du commerce.


Le Vice-Premier Ministre lao a rappelé que la croissance économique et le bien-être social des pays en développement enclavés restent vulnérables aux tensions externes, comme la crise financière actuelle ou celle de l’alimentation. Si les désavantages géographiques de ces pays ne sont pas traités correctement, leur marginalisation va augmenter, a-t-il prévenu.  En tant que pays aux capacités limitées et en tant que nation en développement sans littoral, la République démocratique populaire lao souhaite recevoir un soutien accru et une assistance renforcée de la part de la communauté des donateurs, notamment le système des Nations Unies, a déclaré M. Sisoulith.  


M. PHANDU T. C. SKELEMANI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Botswana, a expliqué qu’à cause de sa situation géographique, son pays était désavantagé en matière d’accès à des moyens de transport bon marché.  Il a ensuite signalé que le Botswana est un « axe de transit clef » qui relie, notamment, la Namibie et l’Afrique du Sud ainsi que la République démocratique du Congo et la Zambie.  Afin de prévenir les délais aux frontières, le représentant a indiqué que son pays envisage d’établir des postes frontières nécessitant un seul arrêt (« One Stop Border Posts »).  Il a également estimé que l’intensification de la coopération économique et l’intégration régionale méritaient un plus grand appui financier et technique.


Dans un deuxième temps, M. Skelemani a indiqué que le Botswana, dont l’économie est dominée par l’industrie minière, importe un volume important d’équipement tous les ans.  Il attache donc une grande importance aux dispositifs bilatéraux et régionaux permettant de simplifier, d’harmoniser et de standardiser les réglementations en matière de transport et de transit, afin d’en réduire les coûts et de rendre les produits nationaux plus compétitifs sur le plan international.  Le Ministre a ensuite souligné la « nécessité urgente » de renforcer et d’harmoniser les initiatives et les programmes lancés par des communautés économiques régionales, l’ONU, les institutions de Bretton Woods, et les banques de développement, afin de coordonner leurs opérations et de compléter ainsi le Programme d’action d’Almaty.


Qualifiant de « critique » l’appui à la réhabilitation des infrastructures de transport, le représentant a ensuite indiqué que le Botswana procède actuellement à l’agrandissement de l’aéroport de Gaborone.  Le Ministre a signalé qu’en tant que pays à moyen revenu, le Botswana n’avait pas accès à l’aide au développement.  Il a insisté sur les circonstances « uniques » dans lesquelles se trouvent les pays sans littoral en matière de développement des infrastructures, et a estimé que celles-ci devaient être prises en compte car elles posent des limites importantes aux capacités de ces pays.  Atteindre les objectifs énoncés dans le Programme d’action d’Almaty restera un défi, a-t-il notamment estimé, tout en signalant que le Botswana s’efforcera de maintenir et d’honorer ses engagements en matière de partenariat et de collaboration avec ses voisins.


M. SIMON EJUA, Ministre d’État du travail et des transports de l’Ouganda, a attiré l’attention sur les défis rencontrés par les pays en développement sans littoral, et a notamment souligné que le manque d’accès à la mer limite leur participation au commerce international.  Ces pays, a-t-il poursuivi, ont besoin de la coopération et de la collaboration des pays de transit qui sont leurs voisins.  Dès lors, le Programme d’action d’Almaty, qui fournit un cadre global pour la coopération entre pays de transit et pays en développement sans littoral, revêt une importance toute particulière pour le développement des pays enclavés.  Le Ministre a rappelé qu’il importe, ainsi que le démontre le Programme d’action d’Almaty, d’adopter une approche intégrée pour transformer en opportunités les problèmes et les défis rencontrés par ces pays.  Il a fait remarquer que le manque d’infrastructures entrave la mise en place d’un système de transport et de transit efficace, tant dans les pays en développement sans littoral que dans les pays de transit.  Relever ces obstacles requiert des investissements considérables, la mise en place de partenariats et des réformes institutionnelles, a-t-il précisé. 


Rappelant que le transport par route constitue le moyen de transport principal dans les pays en développement sans littoral, il a attiré l’attention sur les problèmes clefs qu’il faut résoudre dans ce domaine, comme le surpoids des véhicules, la sécurité routière, ou encore, la dégradation des routes.  S’agissant du transport ferroviaire, le Ministre a fait remarquer que les obstacles rencontrés par les pays en développement sans littoral sont avant tout liés au manque d’équipement, y compris des wagons et des locomotives, ainsi qu’à un mauvais entretien des infrastructures.  Relevant ensuite l’importance d’assurer l’efficacité des opérations portuaires, qui restent, a-t-il précisé, cruciales pour les systèmes de transport, M. Ejua a plaidé en faveur d’une plus grande coopération dans ce domaine entre les pays en développement sans littoral et les pays de transit.  Enfin, il a fait remarquer que les cours d’eau intérieurs offrent aussi un moyen de transport.  Leur efficacité, a-t-il précisé, dépend de la construction de meilleures infrastructures, de la mise en place d’un cadre légal approprié régissant les opérations de navigation et de mesures environnementales et de sécurité.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY, Conseiller en charge du Ministère des affaires étrangères du Bangladesh, a déclaré que dans un monde hyper compétitif, les pays en développement sans littoral sont ceux qui souffrent le plus puisqu’ils font face à des défis dus à leurs niveaux d’exportation, qui est extrêmement faible, en raison de leur position géographique.  Ces pays sont également très vulnérables à des chocs externes, comme ceux que représente l’émergence d’un certain nombre de crises d’ampleur mondiale, a poursuivi le représentant.  Rappelant que la plupart des pays frontaliers de ceux en développement sans littoral sont souvent eux-mêmes des nations en développement, M. Chowdhury a déclaré que ceux-ci faisaient également face à des problèmes d’infrastructures et de manque de ressources.  Dans ce contexte, la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty est indispensable, a souligné le Conseiller en charge du Ministère des affaires étrangères bangladais, qui a reconnu, à la suite du Secrétaire général, qu’il fallait résoudre les problèmes posés par des infrastructures inadéquates, des déséquilibres commerciaux importants et l’inefficacité des systèmes de transport.  En outre, des efforts sont nécessaires au niveau mondial pour établir des réseaux logistiques viables pour les pays enclavés et les pays de transit, a relevé M. Chowdhury.  À cet égard, une coopération étroite entre ces pays est requise, que ce soit dans le cadre de la coopération Sud-Sud, ou dans celui d’une coopération triangulaire ou sousrégionale.  Une assistance technique renforcée, fournie par les pays développés, est également indispensable, a dit M. Chowdhury.


Mme DORA SILIYA, Députée et Ministre des communications et des transports de la Zambie, a constaté que les statistiques de la croissance dans son pays étaient positives, mais a estimé que les infrastructures de communication et de transport zambiennes ne permettaient pas une croissance à long terme.  Elle a indiqué qu’un des principaux défis à relever par son pays était de répondre aux niveaux d’activités économiques sans précédent auxquels il faisait face.  À titre d’exemple, elle a cité l’augmentation des transports en cargos routiers sur le couloir nord-sud du pays, qui met à mal le budget de maintenance de cette route.  En outre, elle a expliqué que la Zambie, pays enclavé, souffrait d’un manque de matériels et de personnel aux frontières ce qui, en conséquence, affectait la facilitation du commerce.  Elle a souhaité que cet examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty permette de formuler des directives claires afin d’appuyer les pays en développement sans littoral et les pays de transit pour le développement de systèmes de transport intégrés.  Rappelant que la Zambie était entourée par 8 pays voisins, elle a souligné l’importance de travailler avec ceux-ci pour améliorer la connectivité et optimiser les investissements, à la fois en matière de communication et de transport. 


Malgré leurs efforts pour faciliter le commerce, la Ministre a fait remarquer que les pays enclavés qui ne produisent pas de pétrole, comme la Zambie, continueraient à faire face au coût élevé des transports, en raison de la hausse des prix mondiaux du pétrole.  En outre, elle a déclaré qu’il était essentiel de traiter des questions de logiciels, notamment en ce qui concerne les contraintes institutionnelles et administratives, qui entravent les progrès de ces États.  Elle a affirmé que les partenaires au développement devaient continuer à fournir leur aide aux pays enclavés. 


M. UPENDRA YADAV, Ministre des affaires étrangères du Népal, s’est félicité des progrès effectués par les pays en développement sans littoral dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, axés notamment sur le transport de transit et les partenariats pour le développement en faveur de l’infrastructure et de la facilitation du commerce.  Toutefois, il a fait remarquer que les pays enclavés avaient « injustement » été marginalisés du système commercial mondial en raison des difficultés liées à leur situation géographique.  Ils souffrent d’infrastructures inadéquates, de systèmes de transport de transit congestionnés, de goulots d’étranglements institutionnels et de contraintes dans leurs capacités commerciales, a-t-il précisé.  Constatant que leur compétitivité demeure faible, il a souhaité que des programmes spéciaux soient établis pour les aider à surmonter ces obstacles. 


M. Yadav a insisté sur l’importance de l’APD pour financer le développement des infrastructures et a exhorté la communauté des donateurs à accroître leur aide en faveur de l’investissement public lié au commerce.  Il a noté que l’état des routes et les conditions de transport, la dépendance aux exportations de produits de base, les coûts élevés des transports de transit et les nombreux retards et contraintes de procédure, continuaient à entraver l’efficacité commerciale de ces États.  Saluant l’initiative « Aide pour le commerce », il a souhaité qu’elle bénéficie toutefois de plus de ressources.  Le Ministre népalais des affaires étrangères a ensuite insisté sur la nécessité d’assurer un traitement préférentiel aux pays en développement sans littoral.  Il a aussi souhaité que la communauté internationale puisse leur apporter un soutien financier et technique plus prévisible et durable. 


Avant de conclure, M. Yadav a indiqué que, compte tenu de sa situation particulière, le Népal concentrait ses efforts sur la productivité agricole, la construction d’infrastructures rurales, l’amélioration des connections entre routes et la création d’un environnement propice à une forte croissance industrielle.  « Nous avons besoin d’un partenariat fort et de ressources adéquates », a-t-il déclaré, en faisant appel aux partenaires de développement.


M. NURLAN DANENOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, s’est dit encouragé par les progrès accomplis ces cinq dernières années par les pays sans littoral dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  Il a cependant signalé que nombre d’entre eux ne sont pas suffisamment impliqués dans le système commercial multilatéral.  Il a engagé la communauté internationale à donner aux pays sans littoral un accès équitable aux marchés, tout en leur accordant l’appui nécessaire pour contrer les obstacles liés à leur situation géographique.  Le Vice-Ministre kazakh a expliqué que le Kazakhstan s’attache actuellement à développer ses capacités commerciales et à moderniser le secteur des transports, en éliminant, notamment, les barrières « non physiques » qui freinent le développement du transit.  La Stratégie pour les transports du Gouvernement du Kazakhstan, qui est effective jusqu’en 2015, permet de mettre en œuvre des projets de construction d’aéroports, d’autoroutes et de voies ferroviaires, ainsi que le développement d’infrastructures portuaires, a-t-il précisé.  M. Danenov a ensuite indiqué que son pays était maintenant en mesure d’apporter son propre financement à ces projets.  Il a également souligné la nécessité d’établir une coopération « effective » entre les États Membres et les commissions régionales de l’ONU.  Il a également appelé à un soutien accru et à plus de coopération en faveur des projets conjoints de renforcement des capacités institutionnelles pour le développement des transports interrégionaux routiers et maritimes de la part de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et de la Commission économique pour l’Europe (CEE).  M. Danenov a ensuite estimé que l’ONU devait accorder une attention particulière aux pays d’Asie centrale, notamment au Kazakhstan, et appuyer le développement de leurs capacités en matière de transit et de transport afin de leur permettre de répondre aux défis liés à la sécurité alimentaire et énergétique.  Il a salué, à cet égard, le projet de création d’un bureau sous-régional CESAP/CEE en Asie centrale.


M. PAUL SMIT, Vice-Ministre des transports de la Namibie, a rappelé que la responsabilité de l’amélioration du transit incombe en premier aux pays en développement sans littoral eux-mêmes.  Il a cependant souligné les progrès importants réalisés par la Namibie, qui n’a pas attendu le lancement du Programme d’action d’Almaty en 2003 pour établir des couloirs de transit avec les pays voisins dès 2000.  « Notre pays continue à contribuer au développement du transit avec ses voisins », a assuré M. Smit.  Il a, notamment, cité l’amélioration et la simplification des procédures douanières, ainsi que l’harmonisation des horaires de passage à la douane, notamment dans le couloir du chemin de fer trans-Kalahari, qui relie son pays au Botswana.


M. Smit s’est également félicité du soutien apporté à la Namibie par les pays voisins et frères afin de lui permettre d’appliquer le Programme d’action d’Almaty.  Il a cependant reconnu que des défis persistent, malgré les progrès réels accomplis au cours des dernières années.  M. Smit a notamment cité l’exemple des infrastructures aujourd’hui vétustes des lignes de transport ferroviaire.  Selon lui, les prix élevés du pétrole et de l’acier contribuent aussi à augmenter le coût du transport.  Il a terminé sa déclaration en lançant un appel à la communauté internationale pour qu’elle contribue à la poursuite du développement de l’Afrique australe.


Mme MARÍA TERESA INFANTE (Chili) a estimé que les grands axes du Programme d’action d’Almaty permettaient de compléter d’autres efforts régionaux et internationaux relatifs, notamment, aux droits de l’homme, au genre, aux changements climatiques et au commerce international.  Elle a également affirmé, qu’ainsi que le stipule le droit international, que les besoins des pays en développement sans littoral ne pouvaient être isolés du droit d’accès à la mer et de celui de jouir de la liberté de transit.  La représentante a ensuite expliqué que depuis l’adoption du Programme d’action d’Almaty, des groupes de travail bilatéraux avaient été créés en vue d’assurer la « complémentarité » des services fournis par les opérateurs privé et public dans le domaine du transport entre le Chili et la Bolivie.  Qui plus est, les produits boliviens bénéficient d’un régime spécial lors de leur entrée dans le port d’Iquique, a-t-elle indiqué, tandis que des dispositifs semblables existent également pour le Paraguay.  Elle a également signalé qu’un Accord présidentiel, adopté au mois de décembre 2007, permettra de créer un corridor interocéanique central qui reliera la Bolivie, le Brésil et le Chili, et facilitera, entre autres, le mouvement des personnes et l’amélioration des échanges commerciaux entre ces pays.


Mme Infante a également estimé que la situation des pays en développement sans littoral devait être intégrée aux débats portant sur le commerce international afin que ces pays puissent tirer pleinement parti des bénéfices qui découlent des accords internationaux et de l’accès aux marchés.  Pour le Chili, l’agenda commercial multilatéral peut contribuer à rehausser « l’efficacité » de la liberté de transit.  Mme Infante a également fait part de l’appui qu’accorde le Gouvernement du Chili aux mesures et aux réformes destinées à simplifier les procédures et les formalités afin qu’elles ne deviennent pas des obstacles dans la relation des pays de transit avec les pays sans littoral.  Il faut également renforcer les capacités de ces groupes de pays, a-t-elle préconisé.


M. TS’ELE CHAKELA, Ministre des travaux publics et des transports du Lesotho, a enjoint les États Membres à se féliciter des progrès effectués depuis l’adoption du Programme d’action d’Almaty, un plan qu’il a qualifié de « visionnaire ».  Rappelant les objectifs majeurs de ce Programme, tels que la définition de politiques de transit et d’un cadre de régulation, le développement des infrastructures, la facilitation du commerce et l’assistance au développement, il a fait observer que ce « défi majeur » ne peut être relevé qu’avec la solidarité et la coopération entre les communautés régionales et la communauté internationale.


S’intéressant plus particulièrement à son pays, il a expliqué que le Lesotho et l’Afrique du Sud ont convenu, sous l’égide de la Commission conjointe bilatérale de coopération, de n’établir qu’un seul poste-frontière, afin de faciliter, accélérer et améliorer les échanges entre les deux pays.  Le Ministre a par ailleurs fait part de l’intention de son pays d’inviter le secteur privé à manifester son intérêt pour la transformation du Maseru Container Terminal (MASCON) en « port terrestre ».  En outre, le Gouvernement du Lesotho est en train de procéder au remplacement de certaines infrastructures aéroportuaires, des activités rendues possibles grâce à l’assistance de la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique, a ajouté M. Chakela.  Il s’est également félicité de l’aide apportée par l’Union européenne pour la restauration d’environ

110 km de routes pavées au sud et au nord du Lesotho.  Avant de conclure, le Ministre lesothan a regretté que certains partenaires soient en train de revoir leur assistance financière en faveur du secteur social.  Il s’est, enfin, réjoui de l’initiative d’aide au commerce et a espéré qu’elle sera très rapidement mise en œuvre.


M. SHUKURU J. KAWAMBWA, Ministre du développement des infrastructures de la République-Unie de Tanzanie, a déclaré que son pays, qui possède un accès à l’océan Indien, avait pris des mesures pour mettre en œuvre le Programme d’action d’Almaty et venir en aide aux pays en développement sans littoral.  Un plan national a ainsi été élaboré et intégré au Document stratégique de réduction de la pauvreté et à la Stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté.  Depuis 2003, a-t-il indiqué, la Tanzanie s’est efforcée de faciliter le commerce international et régional de six pays limitrophes en développement sans littoral en étendant ses réseaux logistiques.  Cependant, en dépit des améliorations considérables apportées aux routes, ponts et chemins de fer, les infrastructures de transport tanzaniennes sont toujours insuffisantes, a-t-il relevé, avant d’indiquer qu’une politique nationale de transport avait été adoptée en 2003 pour remédier à cette situation.  Cette politique couvre tous les domaines du secteur logistique et vise à offrir des services de transport sûrs et efficaces d’ici à 2025, a précisé le Ministre.  Dans ce contexte, en 2007-2008, le Gouvernement de la Tanzanie a également lancé un Programme décennal d’investissements dans le secteur des transports, doté d’un budget de 6,2 milliards de dollars pour les cinq premières années.  M. Kawanbwa a ensuite indiqué que la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi avaient lancé, avec le concours de la Banque africaine de développement, une étude de faisabilité sur l’établissement d’un réseau de transports commun à ces trois pays.  Enfin, en vue de mettre en œuvre le Programme d’action d’Almaty, la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) ont convenu de signer un accord pour établir une agence commune chargée de gérer le transit du « corridor central », un réseau routier qui reliera tous ces pays.  Le Gouvernement tanzanien souhaite inviter le secteur privé à augmenter le niveau de ses investissements dans le domaine des transports comme le recommande une étude de la Banque mondiale, a indiqué le Ministre, qui a fait remarquer que le Gouvernement seul ne peut investir qu’à concurrence de 8,4% de son PNB, soit environ 156 millions de dollars par an.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a plaidé pour que les efforts des pays en développement soient complétés par un engagement fort et soutenu de la part de leurs partenaires industrialisés, une philosophie qui est, selon lui, bien reflétée dans le Programme d’action d’Almaty.  Il a souligné les progrès réalisés depuis cinq ans par les pays sans littoral, en citant notamment l’augmentation de leur PIB et celui du niveau des investissements étrangers.  Il a également reconnu que ces développements ont pu se produire grâce aux efforts des pays sans littoral et à leur coopération avec les nations voisines.  M. Takasu a souligné les coûts supplémentaires que subissent les pays en développement sans littoral pour leurs exportations.  Il a appelé ces nations à donner la priorité à l’investissement dans l’amélioration des infrastructures.  Ces investissements pourraient accélérer le commerce, a-t-il souligné. 


En Afrique, les pays sans littoral sont particulièrement touchés par les coûts élevés des transports et la faiblesse de leurs infrastructures, a-t-il précisé.  Le Japon a ainsi pris des initiatives pour soutenir des programmes de développement des infrastructures à long terme en Afrique et dans d’autres régions du monde, afin d’y appuyer les pays en développement sans littoral, a-t-il rappelé.  M. Takasu a appelé la communauté internationale à conserver, pendant les cinq prochaines années, l’esprit des cinq premières années qui ont suivi l’adoption du Programme d’action d’Almaty, afin d’en appliquer complètement les recommandations ainsi que celles qui sortiront de la tenue de cette Réunion de haut niveau à mi-parcours.  Il a assuré que son pays ferait tout son possible pour aider les pays en développement sans littoral à atteindre leurs objectifs.


M. JOHN ASHE (Antigua-et-Barbuda), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que les objectifs de développement agréés au niveau international ne pourront être atteints que si la communauté internationale contribue à une réponse efficace aux besoins spécifiques des pays en développement sans littoral.  Au terme de la réunion de deux jours ouverte ce matin, le Groupe des 77 et de la Chine espère que les résultats obtenus permettront d’appuyer les efforts déployés par ces pays pour relever les défis de leur développement, a dit M. Ashe.


Le représentant a souligné que les crises mondiales actuelles –touchant les secteurs énergétique, financier et alimentaire– viendront s’ajouter aux défis existants et pèseront sur les efforts nationaux consentis à ce jour pour faire avancer la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  D’autre part, des initiatives plus vigoureuses se heurtent à la persistance des obstacles posés au développement tels que ceux que représentent les barrières tarifaires, les inégalités des termes du commerce international, le manque de ressources financières pour investir dans les infrastructures ou encore, les faibles mesures de soutien au développement que l’on observe au niveau international.  Le Groupe des 77 et de la Chine est convaincu qu’un système plus équitable de commerce international est vital pour les pays en développement sans littoral, et que la mise en œuvre du Programme d’Almaty est urgente, a indiqué John Ashe.


Dans ce contexte, la coopération que devraient apporter les partenaires de développement est cruciale, a estimé le représentant qui a relevé l’importance d’un meilleur accès aux technologies de pointe dans le domaine des transports.  Par ailleurs, la prévisibilité des niveaux d’aide publique au développement (APD) est indispensable, a souligné M. Ashe qui a expliqué que les pays développés devaient tenir les engagements qu’ils ont pris de faire passer de 0,15 à 0,20% le niveau du montant de leur produit intérieur brut (PIB) à consacrer à l’aide au développement en faveur des pays les moins avancés (PMA) et des pays les plus défavorisés.  Il a enfin plaidé en faveur de la fourniture, aux pays en difficultés, d’une assistance technique renforcée dans les domaines logistiques, qu’il s’agisse de la construction de réseaux de transports, de leur entretien et des capacités de stockage.


M. PHILIPPE DELACROIX, Secrétaire général de la Présidence française de l’Union européenne, qui s’exprimait en cette qualité, a rappelé que le Programme d’action d’Almaty reposait sur un partenariat entre pays enclavés, pays de transit et partenaires du développement.  Il a dit que l’Union européenne était satisfaite du document final de cette réunion, précisant qu’il était équilibré, complet et débouchait sur des recommandations concrètes.  Il a insisté sur les contraintes liées au développement et à la maintenance des infrastructures que subissent les pays enclavés.  Il a mis en avant le rôle clef joué par l’Union européenne, qui fournit une assistance technique et financière dans ce domaine, dont le Partenariat Union européenne-Afrique sur les infrastructures, qui a été approuvé l’année dernière.  Il a aussi estimé que l’APD avait un rôle important à jouer pour le développement des infrastructures, mais qu’il fallait également favoriser les partenariats public-privé par un environnement favorable aux investissements. 


S’agissant du commerce, M. Delacroix a mis l’accent sur l’importance d’abaisser les obstacles douaniers et de moderniser les procédures douanières.  Il a aussi estimé que les pays enclavés et ceux de transit devaient veiller ensemble à ce que la bureaucratie ne freine pas les échanges.  En outre, il a rappelé que l’Union européenne était l’un des principaux partenaires commerciaux des pays en développement sans littoral et finançait plusieurs projets de facilitation du commerce.  Enfin, le Secrétaire général de la Présidence française de l’Union européenne a souligné la nécessité de la coopération et de l’intégration régionale, en constatant que les pays enclavés et de transit appartenant à des organisations régionales dynamiques attiraient plus d’investissements directs étrangers et s’intégraient mieux dans les réseaux de transport. 


Mme RAJA GHANNAM, Directeur de la coopération multilatérale du Maroc, s’est félicitée de la mobilisation qu’a connue le processus préparatoire de cette Réunion de haut niveau et a considéré que la participation active de toutes les parties prenantes à cette entreprise collective démontre que les besoins des pays enclavés demeurent un souci majeur dans l’agenda du développement mondial.  Les résultats du processus d’examen à mi-parcours contribueront à l’approfondissement des débats sur la mise en œuvre d’une feuille de route pour les années à venir, a-t-elle souligné. 


Les pays enclavés, a-t-elle poursuivi, ont pris conscience de la nécessité de promouvoir une véritable politique de désenclavement intérieur et extérieur.  Mme Ghannam a ainsi expliqué que ces pays ont mis en place des programmes d’infrastructures routières pour permettre l’interconnexion de leurs réseaux de communication aux niveaux sous-régional et régional, pour favoriser la circulation des biens et services et promouvoir les opportunités d’affaires.  Cependant, l’échec des négociations commerciales de l’Organisation mondiale du commerce affectera sérieusement les aspirations de ces pays en matière d’accès aux marchés, a nuancé la représentante du Maroc, regrettant que cet échec marque encore une occasion manquée pour ces pays de promouvoir leurs exportations.  De même, en plus des handicaps structurels qui font obstacle à leurs politiques de développement, les pays enclavés font également face aux effets des changements climatiques, de la flambée des prix des produits énergétiques et des denrées alimentaires et de la crise financière mondiale, a-t-elle fait remarquer.  C’est pourquoi, elle a appelé la communauté internationale à renforcer son soutien à ces pays.  Elle a assuré que le Maroc est, pour sa part, disposé à partager son expertise et son savoir-faire en matière de mise en place d’infrastructures indispensables à l’accélération de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.


M. BAKI ÍLKIN (Turquie) a fait remarquer que les défis que rencontrent les pays en développement sans littoral ne se limitent pas uniquement aux contraintes géographiques et physiques, ces pays ayant également à affronter certains problèmes structurels.  Tout en saluant les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, il a encouragé la communauté internationale à continuer ses efforts pour créer des partenariats authentiques entre les pays en développement sans littoral et les pays de transit.  En outre, une étroite coopération entre les pays enclavés en développement et leurs partenaires de développement est essentielle, a-t-il ajouté, faisant à cet égard observer qu’une telle coopération contribuera à établir une feuille de route pour développer les infrastructures de transport et faciliter le commerce et l’accès aux marchés.  Tout en se félicitant du développement économique et de la croissance qu’ont connus les pays enclavés depuis l’adoption du Programme d’action d’Almaty, le représentant s’est dit préoccupé par l’augmentation des coûts de transport et les problèmes persistants structurels qui risquent de ralentir cette tendance positive.


Rappelant ensuite que l’Anatolie est au cœur des routes principales, M. Ílkin a souligné que la Turquie a toujours entretenu une étroite coopération en matière de transport régional et, partant, en matière de promotion du commerce.  Il a, à cet égard, relevé le rôle prépondérant que joue le commerce international pour le développement.  Conscient de cette importance, la Turquie s’est engagée à faciliter le transport entre les pays enclavés d’Asie et leurs partenaires européens, a-t-il expliqué.  Avec la mise en œuvre de deux projets ferroviaires, à savoir le tunnel sous-marin du détroit d’Istanbul et la ligne de chemin de fer Bakou-Tbilissi-Kars, la liaison ferroviaire entre l’Europe, le Caucase et l’Asie centrale est maintenant achevée, a-t-il fait remarquer.  M. Ílkin a par ailleurs rappelé que la Turquie était membre à la fois de la Commission économique pour l’Europe et de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, précisant que ces deux organes œuvrent conjointement pour harmoniser et relier les réseaux de transport de deux des continents les plus peuplés au monde.  Enfin, M. Ílkin a indiqué que son pays a, au cours des trois dernières années, financé, par le biais de l’Agence turque de coopération internationale, des projets en matière d’infrastructure de transport pour un montant de 19 millions de dollars.  En outre, la Turquie envisage de verser une contribution de 200 000 dollars au Fonds spécial créé pour faciliter les activités de suivi dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, a-t-il indiqué.


M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a rappelé que, même lorsque les marchés mondiaux étaient pleinement ouverts aux pays en développement sans littoral, leur participation et la compétitivité de leurs produits étaient entravées par le manque d’accès à la mer et de médiocres infrastructures logistiques.  Il a estimé que la pleine intégration de ces pays à l’Organisation mondiale du commerce devrait résoudre le problème de leur marginalisation dans les échanges commerciaux.  Depuis l’adoption du Programme d’action d’Almaty, le produit intérieur brut des pays enclavés a augmenté au rythme de 8% par an, et ce, en particulier, grâce à l’exportation de pétrole et de ressources naturelles, a indiqué le représentant.  Mais en dépit de ces résultats encourageants, la croissance économique et sociale des pays sans littoral demeure vulnérable aux chocs externes, a-t-il regretté.  Des mesures de soutien internationales sont donc nécessaires pour améliorer les réseaux logistiques, réduire les coûts du transport et améliorer les infrastructures au niveau régional, a préconisé le représentant indonésien.  Au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), une initiative a été prise en ce sens, a annoncé M. Natalegawa, qui a expliqué qu’elle visait à intégrer l’économie des nouveaux États membres de ce groupe dans l’économie régionale et internationale.


M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) s’est déclaré convaincu que le Programme d’action d’Almaty constitue le cadre nécessaire pour établir des relations plus justes et égales entre tous les États Membres et les institutions financières internationales et de développement, afin d’aider les pays sans littoral à surmonter les difficultés liées à leur situation géographique et à bénéficier des avantages qu’offrent l’accès aux principaux marchés mondiaux et la mondialisation.


Le représentant a souhaité que les négociations commerciales du Cycle de Doha permettent aux pays en développement sans littoral de disposer d’un instrument international, avec des normes obligatoires, et dont le contenu permette d’enlever les obstacles qui freinent le commerce et augmentent ses coûts, afin de faciliter le transit de marchandises de manière plus fluide et moins onéreuse.  Le représentant a aussi souligné les difficultés pour l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce.  Il a indiqué que huit pays membres du Groupe des pays sans littoral négocient actuellement leur adhésion.  La procédure d’adhésion est « compliquée, longue, coûteuse », a-t-il estimé.  C’est pourquoi, il a lancé un appel pour que les membres de l’OMC tiennent compte, dans les négociations, des conditions des pays en développement sans littoral et n’exigent pas des concessions qui aillent au-delà de leurs possibilités économiques, financières et de développement.


M. Loizaga a également souligné que les pays en développement sans littoral font face aujourd’hui à de nouveaux défis qui menacent leur développement, comme les prix élevés du pétrole, les crises alimentaire et financière qui pourraient avoir un impact plus fort sur les pays les plus vulnérables.  Il a ainsi demandé à la communauté internationale de tenir compte des pays en développement sans littoral dans les mesures qu’elle prendra pour faire face aux conséquences de ces crises.


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a signalé que son pays, constitué de 7 108 îles séparées par des eaux parfois houleuses, affrontait également des problèmes liés au transport et à l’infrastructure, et a estimé que le Programme d’action d’Almaty devait s’attacher à des préoccupations allant au-delà de l’accès aux côtes.  Relevant que certains membres de l’Association de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) étaient également des pays de transit, il a suggéré la création d’un dialogue entre les deux organisations, notamment en matière de facilitation du commerce, d’harmonisation des politiques et de besoins en matière de transit et d’infrastructure.


Le représentant philippin a ensuite appuyé les conclusions et recommandations émises par le Secrétaire général dans son rapport sur la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  M. Davide a également souligné le rôle important que pouvaient jouer les organisations régionales et sous-régionales.  Les pays sans littoral risquent d’être le plus gravement touchés par les changements climatiques, ainsi que par les crises alimentaire, énergétique et financière, a-t-il poursuivi.  Nous devons redoubler nos efforts pour nous assurer que les Objectifs du Millénaire pour le développement ne soient pas hors de portée pour ces pays, a-t-il notamment affirmé.


M. PIRAGIBE DOS SANTOS TARRAGÔ (Brésil) a indiqué que son gouvernement avait établi une feuille de route en vue d’aider les pays en développement sans littoral, notamment les voisins du Brésil que sont le Paraguay et la Bolivie, à appliquer le Programme d’action d’Almaty.  Il a affirmé que le Brésil, en tant que pays de transit, entendait contribuer à la mise en œuvre des mesures du Programme d’action d’Almaty, notamment en facilitant le commerce des pays en développement sans littoral vers les marchés internationaux.  Il a rappelé que le Brésil avait signé, en 1990, l’Accord sur les transports internationaux, qui fournit une base légale garantissant le transit des biens à destination de, et en provenance des pays sans littoral d’Amérique du Sud.  Il a estimé que la création de l’Union des nations sud-américaines (UNASUL) allait permettre de renforcer les relations entre les pays de la région dans plusieurs domaines, notamment par le biais du développement de projets d’infrastructures.


Indiquant que son gouvernement participait à des commissions bilatérales de surveillance financière avec la Bolivie et le Paraguay, M. Tarragô a expliqué que le Brésil avait élargi son financement d’infrastructures par le biais de programmes spécifiques de crédit à l’exportation et d’une plus grande participation au financement des institutions régionales, telles que la Société andine de développement.  Il a également observé que le montant des relations commerciales bilatérales avec la Bolivie avait progressé de plus de 200% depuis 2002, et de près de 100% avec le Paraguay sur la même période.  Il a par ailleurs estimé que l’Organisation mondiale du commerce devait permettre aux pays en développement sans littoral de participer de manière accrue au système commercial mondial.  M. Tarragô a conclu en rappelant que le Brésil avait soutenu la création en 2006 du Fonds de convergence structurelle du Marché commun du Sud (Mercosur), qui a déjà financé 13 projets de développement au Paraguay, pour un montant de 48 millions de dollars.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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