COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: LA MAJORITÉ DES INTERVENANTS SOULIGNE L’IMPORTANCE DE DONNER UNE VOIX AUX JEUNES ET D’ASSURER LEUR INSERTION AU MONDE DU TRAVAIL
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Commission du développement social
Quarante-cinquième session
10e et 11e séances – matin et après-midi
COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: LA MAJORITÉ DES INTERVENANTS SOULIGNE L’IMPORTANCE DE DONNER UNE VOIX AUX JEUNES ET D’ASSURER LEUR INSERTION AU MONDE DU TRAVAIL
La Commission du développement social a poursuivi son examen de la situation des groupes vulnérables, mettant aujourd’hui l’accent sur la situation des jeunes. De nombreux jeunes représentants, s’exprimant au nom de leur délégation nationale, ont ainsi plaidé devant la Commission pour améliorer leur participation aux processus décisionnels afin qu’ils exercent leur plein potentiel en tant que citoyens et vecteurs de changement de la société.
Il ne faut pas se contenter de mentionner dans les déclarations que les jeunes doivent constituer une priorité, mais s’assurer que cet engagement se reflète aussi dans les politiques et budgets adoptés par chaque pays, a déclaré la directrice du Forum européen de la jeunesse. Elle a constaté que 12 ans après l’adoption du Programme d’action mondial de Lisbonne sur la jeunesse, beaucoup restait à faire notamment en ce qui concerne la représentation des jeunes. De même, la représentante des jeunes, qui intervenait au nom du Royaume-Uni, a souligné l’importance d’encourager la création d’instances comme les conseils de la jeunesse et d’améliorer la participation de ce groupe dans les organisations internationales.
La Commission s’est plus particulièrement penchée sur la question de l’emploi des jeunes, dans le cadre du thème prioritaire de sa quarante-cinquième session, « Plein-emploi et travail décent pour tous ». M. Johan Schölvinck, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales, a fait valoir que ce sujet constituait un défi de taille alors qu’un quart des jeunes d’Afrique subsaharienne, un tiers de ceux d’Europe centrale et d’Europe de l’Est et un jeune sur sept dans les pays en développement se trouvaient actuellement sans emploi ou privés d’éducation. Il a estimé que l’intégration des jeunes au marché de l’emploi serait bénéfique non seulement pour ce groupe mais également pour le développement économique et social de la société dans son ensemble.
Quatre-vingt-neuf millions de jeunes sont sans emploi dans le monde tandis que 218 millions d’enfants de moins de 14 ans travaillent tous les jours dans des conditions consternantes, a pour sa part relevé la représentante des jeunes des Pays-Bas. Face à ce paradoxe, elle a souligné la nécessité de garantir une éducation de qualité à tous afin de permettre aux jeunes de répondre aux exigences du marché du travail et a appelé à la fois les États Membres et les organisations internationales à faire de cette question une priorité. De nombreuses délégations se sont d’ailleurs accordées avec ce point de vue, celle du Sénégal précisant que son pays consacrait 40% de son budget à ce secteur.
Par ailleurs, la Commission s’est également intéressée aujourd’hui à la situation des personnes handicapées et des personnes âgées, autres groupes vulnérables. Mme Hissa Al Thani, Rapporteur spécial sur la situation des personnes handicapées, a ainsi fait le point sur ses activités au cours de l’année écoulée. Celle-ci s’est avant tout félicitée de l’adoption par l’Assemblée générale, en décembre dernier, de la Convention sur les droits des personnes handicapées. Elle a souligné la complémentarité de ce texte avec les Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées, adoptées il y a 13 ans. Elle a appelé tous les États Membres à utiliser ces deux instruments pour améliorer les conditions de vie des personnes vivant avec un handicap dans le monde.
Enfin, s’agissant du phénomène du vieillissement de la population mondiale et de la prise en charge des personnes âgées, de nombreuses délégations, dont celles du Cameroun, de l’Argentine et de Monaco, ont réaffirmé leur engagement de créer une « société pour tous les âges » et ont ainsi fait part des efforts de leur gouvernement respectif pour mettre en œuvre, au niveau national, les objectifs du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, adopté en 2002. Une majorité de délégations ont en outre insisté sur l’importance de donner aux personnes âgées une sécurité de revenus ainsi qu’un accès à des soins médicaux adéquats.
Toutefois, certaines délégations, dont celles du Paraguay et de Cuba, ont fait remarquer que les efforts nationaux ne pouvaient à eux seuls garantir le développement social des groupes marginalisés. Ceux-ci ont en effet estimé que certaines politiques internationales, notamment dans le domaine du commerce, faisaient obstacle à tout effort visant à améliorer le bien-être de tous les groupes de population des pays en développement.
La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain, mercredi 14 février, à 10 heures.
SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de groupes sociaux
Fin du débat général
Mme MARIE-LAURENCE PÉAN MEVS (Haïti) a décrit les défis d’un pays dont les importations comptent pour plus de 50% de l’offre globale et les exportations pour 20% de la demande globale. L’économie se révèle incapable de générer la croissance nécessaire à la création d’emplois, ce qui fait que la structure de l’emploi s’est désarticulée au profit du secteur informel. Or, les jeunes sont les premières victimes du chômage et de l’exclusion sociale et économique. Le Gouvernement a donc accordé la priorité à la formation professionnelle et technique. Il s’est aussi investi dans la mise en place de conditions favorables à l’investissement privé, en vue de la création d’emplois. Il travaille également à la pacification des bidonvilles où sont regroupés des jeunes s’adonnant à des manœuvres inavouables. Il faut leur montrer qu’il existe d’autres choix que la violence et la délinquance. L’État haïtien appuie, par ailleurs, les initiatives de microfinance. Ce secteur a vivement contribué à l’émergence d’une génération de jeunes entrepreneurs, notamment dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC). Le Gouvernement essaie, d’autre part, d’optimiser le potentiel de la diaspora dans l’économie du pays, entre autres, comme source de financement du développement communautaire. Les transferts de fonds s’élèvent aujourd’hui à plus d’un milliard de dollars par an, a précisé la représentante.
M. DJANKOU NDJONKOU, représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé que les défis du marché du travail se posaient de manière plus aiguë pour les groupes sociaux vulnérables. Il a estimé que les opportunités de travail décent pour les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées contribueraient à réduire la pauvreté, à accroître la sécurité économique, à améliorer l’équité et à renforcer l’intégration sociale au sein des familles et des sociétés. S’agissant de la question du vieillissement, il a indiqué qu’il faudrait assurer la protection des droits et de la dignité des personnes âgées. À cet égard, il a noté que l’OIT menait des programmes visant à réaliser une « société pour tous les âges » et avait contribué à l’élaboration de normes internationales de travail pour les personnes âgées notamment. Constatant la crise de l’emploi chez les jeunes, il a affirmé que l’échec de ces jeunes d’intégrer le marché du travail avait des conséquences sur la prospérité et le développement des pays. Il a fait valoir que l’emploi des jeunes était une priorité pour l’OIT, laquelle mettait en place des formations et stratégies d’emploi en faveur des jeunes. En outre, M. Ndjonkou a souligné que l’OIT travaillait avec des partenaires au sein du Réseau pour l’emploi des jeunes et s’est félicité des mesures prises par le Réseau. Le représentant a également souligné l’incapacité des personnes handicapées à s’assurer un travail décent et a affirmé que les obstacles auxquels ils étaient confrontés devraient être surmontés par des mesures politiques, des programmes et services dans ce sens. Il a estimé que l’adoption de la Convention sur les droits des personnes handicapées ainsi que les Conventions et autres textes pertinents de l’OIT pourraient servir de guides pratiques pour la gestion des questions de handicap sur le lieu de travail. Enfin, il a déclaré qu’il faudrait faire perdurer l’engagement envers le développement social, particulièrement pour les groupes sociaux marginalisés. Notant la contribution de l’Agenda pour le travail décent de l’OIT, il a indiqué que l’heure était désormais à sa mise en œuvre, notamment par le biais d’une approche cohérente au niveau international.
M. TAVENGWA NHONGO, HelpAge International, a déclaré qu’il n’était pas surprenant qu’en 2007, alors que débute le cycle d’examen de la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, les personnes âgées se tournent vers leurs gouvernements ainsi que vers les instances internationales pour s’enquérir des progrès qui ont été réalisés. Les activités du Réseau HelpAge visent à mettre en œuvre les engagements pris en application de ce Plan d’action, a indiqué la représentante. Alors que les personnes âgées souffrent de façon disproportionnée de pauvreté chronique, il s’est demandé pour quelles raisons les ressources allouées par les Nations Unies aux personnes âgées étaient si limitées et pourquoi il n’existait pas au sein de l’ONU, d’organisme de défense des droits de ces personnes, pourtant de plus en plus nombreuses. Or, nous savons qu’avec un appui approprié, notamment une protection sociale digne de ce nom, les personnes âgées peuvent apporter une aide précieuse au sein de leurs communautés. L’année 2007 pourrait marquer un tournant pour les gouvernements dans la réponse aux appels de nos aînés, notamment en offrant à ces derniers un ensemble de prestations sociales et de soins de santé gratuits, ainsi qu’une législation antidiscriminatoire, a conclu M. Nhongo.
Mme BETTINA SCHWARZMAYR, Directrice du Forum européen de la jeunesse, a affirmé que 12 ans après l’adoption du Programme d’action mondial pour la jeunesse, beaucoup restait à faire. Affirmant que l’engagement des jeunes demeurait intact, elle a estimé que ce Programme d’action devrait être aligné sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), tout en respectant ses propres objectifs. Par ailleurs, elle a souligné la nécessité d’un engagement en faveur de la représentation de tous les jeunes du monde, notamment en fournissant des ressources à cette fin. Elle a insisté sur l’importance d’avoir de plus nombreux représentants de jeunes au sein du système des Nations Unies et de reconnaître le rôle crucial des conseils nationaux de jeunes, des plates-formes régionales et internationales de jeunes, ainsi que des ONG. Elle a fait valoir qu’il faudrait s’assurer que les jeunes ne soient pas uniquement une priorité dans les déclarations mais que cet engagement se reflète aussi dans les politiques et budgets. En outre, elle a déclaré qu’il faudrait une plus grande coordination entre les institutions chargées des questions liées aux jeunes dans le système de l’ONU. Notre génération comprend que la pauvreté est une violation scandaleuse des droits de l’homme, que le changement climatique est une menace à l’humanité et que la solution se trouve dans un partenariat mondial pour le développement, a-t-elle lancé, en soulignant que les OMD étaient ambitieux mais réalisables.
Mme HELEN HAMLIN, Fédération internationale du vieillissement, a déclaré que l’organisation qu’elle représente a travaillé sans relâche depuis plus de 30 ans en faveur des personnes âgées dans une soixantaine de pays. Nos activités, avant, pendant et après l’Assemblée mondiale de Vienne de 1982, le Sommet mondial pour le développement social de 1995 et la Seconde Assemblée mondiale de Madrid sur le vieillissement de 2002, ont principalement porté sur les moyens de mettre en œuvre les documents adoptés à l’occasion de ces manifestations. La mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement exige non seulement un engagement des gouvernements, mais aussi de la part de toutes les parties prenantes, a souligné la représentante. En outre, trop souvent, les personnes âgées sont considérées comme dépendantes, alors qu’en pratique, elles offrent un grand potentiel, notamment dans la réalisation des politiques qui les concernent. Ce potentiel constitue, selon la Fédération, la base d’un développement futur, en permettant à la société de s’appuyer sur l’expérience, les compétences et la sagesse des personnes du troisième âge.
Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a noté que le vieillissement de la population était un signe de progrès car il traduisait l’amélioration des conditions de vie. Toutefois, elle a affirmé qu’il s’agissait d’une préoccupation majeure en raison des différences régionales observées dans cette tendance. Elle a insisté sur l’importance pour les gouvernements d’établir des systèmes de protection sociale adéquats garantissant le bien-être et la dignité des personnes âgées. Ainsi, elle a souligné les initiatives de son propre pays comme la mise en place de prestations pour le maintien des personnes âgées à domicile et les aides au foyer. Elle a particulièrement insisté sur l’établissement du Centre de coordination gérontologique de Monaco, inauguré en septembre dernier, qui vise à offrir un réseau de soins mais également une structure d’accueil et d’information pour les personnes âgées. Enfin, elle a apporté son soutien aux recommandations du Secrétaire général sur cette question, notamment en ce qui concerne l’intégration de la question du vieillissement à toutes les politiques de développement.
M. OTTO VAILLANT FRIAS (Cuba) a déclaré que la récente adoption de la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées constituait une étape importante de la réalisation de l’intégration sociale, telle que mise en avant par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague. S’agissant du vieillissement, il a rappelé que la priorité pour de nombreux pays en développement était de s’assurer qu’une partie de sa population atteindrait ce stade de la vie. Il a affirmé que la solution à ces problèmes se trouvait dans la coopération internationale et a regretté que les ressources disponibles demeurent insuffisantes et liées à des conditions discriminatoires. Il a souligné que les pays industrialisés devraient respecter leurs engagements en matière d’assistance publique au développement (APD), tout en déplorant que le problème de la dette persiste et que la nécessité de transférer des technologies aux pays du Sud soit ignorée. Par ailleurs, M. Frias a fait part des mesures prises par son pays pour allier croissance économique et justice sociale, citant notamment la mise en place d’un programme pour l’emploi des jeunes handicapés et celle d’un programme global pour les personnes âgées. Notant que l’amélioration de la qualité de vie des Cubains constituait un défi pour le Gouvernement, il a estimé que les obstacles étaient le résultat de mesures économiques et commerciales absurdes imposées au pays par les États-Unis.
Mme ISHRAT JAHAN AHMED (Bangladesh) a déclaré que son Gouvernement était engagé dans la défense de l’unité sociale, en axant son action sur la protection de la famille. Ainsi, des initiatives originales comme le microcrédit et l’éducation informelle ont été saluées dans le monde entier. La délégation a ensuite rappelé qu’elle s’était activement engagée dans la négociation de la Convention sur les droits des personnes handicapées tout en appliquant au niveau national des mesures en faveur de ces dernières. Évoquant la question du vieillissement, elle a souligné que la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement exigeait une action résolue à tous les niveaux. Nous mettons au Bangladesh l’accent sur le renforcement des capacités individuelles des personnes âgées, qui sont au nombre de cinq millions, a indiqué la représentante. Quant aux jeunes, ils doivent être mieux intégrés au processus d’élimination de la pauvreté et participer plus largement au débat public, a-t-elle préconisé. Le Gouvernement du Bangladesh a, par ailleurs, déjà atteint trois des Objectifs du Millénaire pour le développement concernant les questions relatives à la parité entre les sexes, a ajouté en conclusion la délégation.
Mme LUCIA MARIA MAIERÁ (Brésil) a déclaré que le nombre de personnes âgées avait augmenté de 25% entre 2000 et 2005. C’est pourquoi, la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement constitue une priorité pour le Gouvernement brésilien, qui a pris des mesures législatives visant à accroître leur autonomie et à leur garantir une protection sociale autant que physique. La représentante a ensuite annoncé l’ouverture, en novembre prochain à Brasilia, de la deuxième conférence intergouvernementale régionale sur le vieillissement, qui constituera une étape importante dans la mesure où y sera présenté le concept de « réseau de protection sociale ». En partenariat avec la société civile, le Gouvernement brésilien a d’ores et déjà mis en œuvre l’idée d’établir un tel réseau au niveau national et souhaiterait maintenant le voir élargi à l’ensemble du sous-continent, a souligné la représentante.
M. MOHAMED REDA DUKALI (Jamahiriya arabe libyenne) a réaffirmé l’engagement de sa délégation en faveur des objectifs du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague. La jeunesse constitue une priorité dans son pays, a-t-il souligné, précisant que son Gouvernement allouait des fonds pour les aider à créer des entreprises et réaliser de petits projets. Il a aussi noté que le plan national de développement se basait sur des initiatives éducatives et de réhabilitation pour renforcer les compétences des jeunes et leur garantir une vie digne tout en assurant la stabilité économique et sociale dans le pays. Par ailleurs, il s’est dit préoccupé par l’augmentation du chômage dans le monde, et particulièrement dans les pays en développement. Il a estimé que pour faire face à ce problème, il faudrait promouvoir l’investissement dans ces pays, afin de générer des emplois, mais aussi alléger le fardeau de la dette. Il a fait notamment part des projets mis en place par son pays dans le cadre de la coopération Sud-Sud, en particulier en faveur d’autres pays africains. Soulignant l’importance de venir en aide aux plus démunis, il a indiqué que l’État avait aussi créé des maisons de retraite dans toutes les régions du pays visant à fournir des services sociaux et de santé aux personnes âgées pour qu’elles participent pleinement au développement social. Enfin, saluant l’adoption de la Convention sur les droits des personnes handicapées, il a espéré que cet instrument juridique aiderait à intégrer ce groupe social dans les plans pour le plein-emploi et un travail décent pour tous.
M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a déclaré que l’agenda de développement social de son Gouvernement reposait sur deux piliers, l’un axé sur la personne; l’autre sur le respect des droits de l’homme. S’agissant précisément des mesures pour la jeunesse et de la mise en œuvre du Programme d’action mondial, le représentant a indiqué que le renforcement des capacités dans ce domaine est impératif. Les activités d’examen des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ce Programme sont à cet égard indispensables, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le Qatar soutient les efforts de mise en œuvre du Plan d’action international sur le vieillissement dans tous ses aspects. Concernant le programme sur la famille, les divergences apparemment irréconciliables sur cette question ne devraient pas empêcher le Département des affaires économiques et sociales (DESA) d’œuvrer en vue de trouver une solution, a estimé le représentant du Qatar.
M. NATHALIE WEASE (Royaume-Uni) a souligné l’importance de la participation des jeunes, particulièrement dans les décisions relatives au plein-emploi et au travail décent, qui ont un impact important sur la vie de ce groupe social. Elle s’est félicitée que la Commission ait permis à des représentants des jeunes, comme elle, de prendre la parole à ce débat, démontrant ainsi le soutien en faveur de la participation des jeunes au niveau international. Elle a affirmé qu’au Royaume-Uni, malgré des efforts importants, les organisations de jeunes devaient mieux coordonner leurs activités et que les jeunes devaient être mieux informés de leurs droits afin qu’ils puissent les invoquer ou les exercer. La création d’instances comme les conseils de jeunes doit être encouragée, a-t-elle insisté, affirmant que les jeunes pouvaient jouer un rôle actif en tant que citoyens. Enfin, elle a déclaré que la participation des jeunes aux processus décisionnels et à l’élaboration des politiques bénéficierait à ce groupe mais serait également une force motrice de changement pour toute la société.
Mme MARIÁ LUZ MELON (Argentine) a déclaré que c’est par le biais d’une véritable collaboration intergouvernementale qu’il serait possible de garantir aux jeunes leur pleine participation à la société. Pour sa part, l’Argentine a fait de la création d’emplois l’axe prioritaire de sa politique sociale et de réduction de la pauvreté et œuvre à la réalisation de l’égalité entre les sexes afin d’éliminer les stéréotypes dont sont victimes les femmes. À cet égard, un conseil national a été mis en place pour promouvoir des conditions sociales adéquates pour les femmes, que ce soit dans leur environnement social ou professionnel. S’agissant de la lutte contre le VIH/sida, le Gouvernement argentin s’efforce de prendre en compte la marginalisation dont sont victimes les jeunes touchés par la pandémie. L’Argentine partage aussi les préoccupations exprimées par le Secrétaire général concernant les difficultés rencontrées par les jeunes aujourd’hui. Nous allons mettre en œuvre les fonds nationaux de formation et de métiers agréés pour faciliter leur intégration, a indiqué la représentante. L’Argentine dispose également de programmes sociaux pour intégrer les jeunes, notamment un fonds destiné aux familles avec de jeunes enfants et adolescents. Depuis juin 2004, ce programme a permis la réalisation de centaines de projets qui a permis l’amélioration des conditions de vie de milliers de jeunes, a conclu la délégation.
M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) a affirmé que son pays attachait une attention prioritaire aux questions sociales, mettant l’accent sur la lutte contre la pauvreté. Il a fait valoir que le plan national pour le développement fixait des objectifs intermédiaires pour 2008, qui sont alignés sur les Objectifs du Millénaire pour le développement. Ces objectifs insistent sur la protection sociale, la promotion des groupes vulnérables et les programmes d’inclusion économique. Il a, en outre, souligné que toutes les politiques publiques du Paraguay visaient à accorder une priorité pour les pauvres afin de leur garantir l’accès aux droits fondamentaux. La priorité fiscale est donnée aux dépenses et aux investissements sociaux qui représentent 42% du budget pour 2007, a-t-il insisté. Le représentant s’est félicité de la réduction de l’incidence de la pauvreté et de la pauvreté extrême dans le pays ces dernières années. En outre, a-t-il indiqué, l’équité sociale progresse comme en témoignent un meilleur accès aux soins et l’augmentation régulière de la scolarité chez les plus pauvres. Il a aussi assuré que les questions de vieillissement et du handicap étaient prises en compte dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté par des mesures de protection sociale spécifiques à ces groupes ainsi que des mesures visant à améliorer leur participation et leur inclusion sociale. Toutefois, il a estimé que malgré les efforts entrepris par le Paraguay, l’égalité des chances demeurerait une utopie tant que les relations commerciales internationales ne tiendront pas compte des priorités des pays en développement.
M. TENS C. KAPOMA (Zambie) a déclaré que son Gouvernement avait promulgué des lois visant à faciliter l’intégration des personnes souffrant d’un handicap. Pour ce qui est du Programme mondial d’action sur la jeunesse, la délégation zambienne a souligné les nombreuses actions prises par le Gouvernement en faveur des jeunes, en particulier dans la lutte contre le chômage. Pour ce qui est du Programme d’action mondial de Madrid sur le vieillissement, la Zambie a formulé une politique nationale sur le vieillissement visant à améliorer la réinsertion des personnes âgées et à leur permettre de participer pleinement à la vie sociale et politique de leurs pays. L’amélioration de l’accès à la santé avec des services gratuits et à domicile et la mise en place d’un système d’assistance publique sont également en cours. La Zambie reste enfin engagée en faveur de la mise en œuvre des engagements pris en vertu de la Déclaration de Copenhague.
Mme CATHERINE BAKANG MBOCK (Cameroun) a fait observer que, face au vieillissement de la population, il était urgent d’intégrer cette question aux politiques et programmes de développement durable. Elle a affirmé que son pays avait inscrit la protection et la promotion des personnes âgées au cœur de ses priorités. Elle a fait valoir que le pays entendait capitaliser au mieux les potentialités des personnes âgées et souhaitait à cet égard mettre en place un « fichier de compétences des personnes âgées ». Elle a aussi souligné que le Cameroun avait mis en place des initiatives afin de sensibiliser les populations aux problèmes liés à la santé des personnes âgées et pour améliorer les formations sanitaires de personnel et augmenter le nombre de structures offrant des services spécifiques à ce groupe. Elle a déclaré que la prise en compte des questions de vieillissement appelait l’élaboration d’une politique nationale assortie de programmes et projets relatifs à la sécurité sociale, la santé et la pleine valorisation des personnes âgées. Pour y parvenir, elle a indiqué que son pays développait un programme de reconversion des personnes âgées pour qu’elles puissent obtenir une activité génératrice de revenus ainsi que des mesures pour favoriser le dialogue intergénérationnel et le partage de connaissances et d’expériences avec les jeunes. En outre, elle a indiqué que le pays s’employait à la mise en œuvre de programmes multisectoriels de préparation à la retraite et à l’intégration des questions relatives au vieillissement dans les programmes scolaires et la formation des personnels sociaux. Faisant remarquer que la réalisation de tous ces objectifs exigeait d’importantes ressources, elle a lancé un appel pour la mise en place d’un fonds mondial destiné au financement des programmes et projets sur le vieillissement.
Mme CECILIE GOLDEN, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a déclaré que l’UNESCO avait contribué à des projets de coopération interinstitutions dans l’éradication de la pauvreté, ainsi qu’à l’élaboration d’une stratégie sur les droits de l’homme et de lutte contre la pauvreté. Concernant le vieillissement, l’UNESCO s’est efforcée de développer une meilleure synergie entre réflexion et action dans son Programme intergouvernemental d’appui à la recherche en sciences sociales (MOST). S’agissant de la jeunesse, l’UNESCO, en application de la résolution 60/2 par l’Assemblée générale, a renforcé les efforts interinstitutions dans le domaine de l’éducation. L’UNESCO a également travaillé à faire valoir les droits des personnes handicapées, en lançant un programme visant à faciliter leur accès à l’éducation, et en mettant en place un réseau d’associations pour les personnes handicapées, d’experts et d’institutions des Nations Unies pour œuvrer dans ce domaine.
M. JOSÉ MIGUEL GUZMAN, représentant de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a fait valoir que les commissions régionales avaient travaillé activement pour l’organisation de conférences régionales et l’appui aux pays en ce qui concerne le suivi et l’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement. En outre, il s’est félicité de l’offre du Gouvernement brésilien d’accueillir une conférence régionale de haut niveau, du 27 au 29 novembre prochain, qui aura pour objectifs principaux d’envisager une stratégie régionale pour la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, d’identifier les nouvelles priorités, et de préparer un rapport qui contribuera à la prochaine session de la Commission du développement social. Par ailleurs, il s’est félicité de l’engagement croissant des pays de la région d’Amérique latine et Caraïbes en faveur des personnes âgées mais s’est dit préoccupé par le manque de protection sociale très élémentaire dont elles souffrent. Il a affirmé qu’il s’agissait là d’un des plus importants défis à relever, en matière de vieillissement, pour les pays de la région et a estimé que les besoins des personnes âgées devraient être pris en compte dans les politiques publiques nationales.
M. FRANÇOIS FARAH, Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), a déclaré que cette commission régionale était dotée d’une Division du développement social, qui vient de mettre au point un programme en quatre points sur la politique sociale des pays de la région. Il s’agit tout d’abord d’organiser des conférences entre États Membres afin de formuler des politiques communes en matière de développement social. La deuxième grande ligne est celle de la participation de la société civile à l’élaboration des programmes de développement social. La troisième, a poursuivi la délégation, est de promouvoir les politiques sociales dans leurs dimensions économique, démographique et sociale en examinant la nature des disparités entre hommes et femmes, natifs et migrants, jeunes et personnes âgées. Le quatrième point enfin est de promouvoir des politiques sociales intégrées dans la ville, a conclu le représentant.
Mme THELMA KAY, Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a fait remarquer que l’Asie comptait cinq des dix pays comprenant une large proportion de jeunes vivant dans la pauvreté. Elle a estimé qu’il était urgent d’investir en faveur des jeunes par la mise en œuvre de programmes dans les domaines de l’éducation, de la santé, du développement et en encourageant leur participation à l’élaboration de tels programmes. Elle a indiqué que le travail de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique visait la coordination des politiques et programmes relatifs aux jeunes. S’agissant du vieillissement, elle a rappelé que 10% de la population de la région avait plus de 60 ans et qu’en 2050, une personne sur quatre aurait plus de 60 ans. Elle a donc insisté sur la nécessité de fournir un accès aux soins de santé et une sécurité de revenus aux personnes âgées. La Commission régionale aide ses membres à appliquer le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, a-t-elle indiqué en soulignant la tenue de la prochaine réunion régionale de haut niveau à Macao afin d’examiner les résultats et défis du vieillissement. En ce qui concerne les personnes handicapées, elle a souligné que la CESAP s’employait à faire progresser l’approche d’assistance vers une approche fondée sur les droits et a également énuméré les initiatives de formation et de renforcement des capacités qu’elle a organisées dans ce domaine.
M. FRANCK, de l’American Association of Retired Persons (AARP), a déclaré que les personnes âgées constituaient une force productive précieuse pour toutes les sociétés du monde. Cette organisation accorde une importance particulière à la sécurité des revenus et à la protection contre la pauvreté des aînés, des objectifs qui nécessitent des aides sous forme de pensions sociales, pour des effets particulièrement notables sur l’activité des personnes âgées. L’AARP a également souligné le rôle central des systèmes de soins de santé en matière de longévité. Cette association a également contribué à la mise en place d’un environnement stimulant pour les personnes âgées, notamment en engageant des actions de lutte contre la discrimination des personnes âgées, trop souvent écartées du marché de l’emploi sous prétexte qu’elles peuvent prendre leur retraite.
M. CHARLES SULLIVAN, représentant de l’ONG « CURE-Citizens United for Rehabilitation of Errants », a indiqué que cette organisation œuvrait pour la réforme des prisons. Il s’est dit déçu que les prisonniers n’aient pas été pris en compte dans les débats de la Commission du développement social car ils ont besoin, plus que tout autre groupe, d’intervention pour leur développement social. Il a affirmé que les détenus avaient besoin d’emplois décents et rémunérés pendant qu’ils sont en prison, notamment pour aider leur famille. Il a également fait valoir que de nombreux prisonniers âgés allaient mourir en prison et que les pays concernés devraient envisager de les libérer pour les placer dans un milieu supervisé, solution qui serait en outre plus économique selon lui. Il a aussi souligné que 20% de la population carcérale avait un handicap et que ce groupe de personnes avait également besoin d’une attention particulière. Enfin, il a rappelé qu’aux États-Unis, des entreprises privées offraient des emplois aux détenus et que dans l’Union européenne, les prisonniers pouvaient faire partie de syndicats. Il a ainsi estimé qu’il s’agissait là de deux bonnes pratiques en la matière et a invité la Commission à se pencher sur ces questions.
Déclaration liminaire du Rapporteur spécial de la Commission chargée d’étudier la situation des handicapés
Mme HISSA AL THANI, Rapporteur spécial de la Commission chargée d’étudier la situation des personnes handicapées, a présenté le rapport annuel de ces activités. Elle s’est d’abord félicitée de l’élaboration et de l’adoption de la Convention sur les droits des personnes handicapées, affirmant que celle-ci mettait en avant une vision internationale et partagée basée sur les principes de droit, de justice et d’égalité. Elle a souligné l’importance de la coopération internationale –technique, économique et en matière de partage des connaissances- afin de mettre en œuvre cette vision. Elle a affirmé que cette Convention contribuerait à augmenter la portée des Règles pour l’égalisation des chances pour les personnes handicapées et donnerait un cadre juridique aux mesures nécessaires pour appliquer ces Règles. Les Règles engagent l’obligation morale et politique de la communauté internationale, a-t-elle poursuivi, alors que la Convention sollicite un engagement juridique. Elle a ainsi estimé qu’il fallait utiliser ces deux textes, qui ont une relation complémentaire, pour améliorer les conditions de vie des personnes vivant avec un handicap dans le monde.
S’agissant du suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances pour les personnes handicapées, elle a indiqué qu’elle avait élaboré un rapport détaillé sur cette question, basé sur une enquête sur les actions entreprises par les gouvernements à cet égard. Elle a noté que ce rapport rassemblait les réponses de 114 pays, soit 60% des 191 États Membres et a assuré qu’elle s’attacherait, dans l’année à venir, à compléter ce tableau en encourageant les pays qui ne l’ont pas fait à répondre à l’enquête. En outre, elle a fait valoir qu’il existait un large écart entre les mesures que les gouvernements disent avoir pris et la situation rapportée par les organisations de personnes handicapées. Treize ans après l’adoption des Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées, aucun pays ne les a encore entièrement appliquées, a-t-elle regretté. Elle a cependant mis en avant le fait que des progrès avaient été enregistrés dans les domaines des soins médicaux, des services de réhabilitation et d’appui. Elle a également indiqué que les Règles avaient eu un impact pour assurer la participation consultative des organisations de personnes handicapées. S’agissant de la coopération internationale, elle a fait remarquer que malgré la signature de 79 accords, cela ne s’était pas traduit par un véritable échange de savoir technique et d’expertise ou par des projets communs.
Outre l’achèvement de l’enquête sur la situation des personnes handicapées à travers le monde, le Rapporteur spécial a fait part de ses objectifs pour l’année à venir. Ainsi, Mme Al Thani a affirmé qu’elle s’emploierait à encourager les pays à revoir et améliorer les mesures prises en faveur de l’égalisation des chances et à allouer les ressources nécessaires aux programmes en faveur de cet objectif. Elle a aussi estimé que chaque pays devrait faire des questions liées aux personnes handicapées une priorité et soutenir les organisations de la société civile œuvrant pour ces groupes. Il faut également renforcer la coopération concernant les personnes handicapées à travers l’échange d’informations, d’expertise, de technologies et de bonnes pratiques, a-t-elle ajouté. Enfin, elle a encouragé les États Membres à signer et ratifier la Convention sur les droits des personnes handicapées et intégrer ses dispositions dans leur législation nationale.
Questions/réponses
La représentante des Philippines a demandé au Rapporteur spécial d’expliquer comment la Commission pourrait contribuer à garantir que les stratégies de coopération internationales en faveur des handicapés portent leurs fruits. Les délégations de l’Équateur et du Japon ont demandé si la mise en œuvre de la Convention adoptée en août dernier et des Règles d’égalisation des chances pouvaient se faire de manière conjointe. Répondant à ces quelques questions, le Rapporteur spécial a indiqué qu’il faudrait que toutes les parties prenantes assument leurs responsabilités pour mettre en œuvre les instruments ratifiés. La Convention à l’heure actuelle fournit une couverture juridique pour coopérer à travers les Règles d’égalisation des chances pour les personnes handicapées. Ces Règles sont autant de directives aidant à concrétiser les décisions adoptées en août dernier.
Questions nouvelles
Thème prioritaire: Emploi des jeunes: Impact, difficultés et chances de développement social
Présentation et débat général
M. JOHAN SCHÖLVINCK, Directeur de la Division de la politique sociale et de développement, a présenté la note du Secrétariat intitulée « Emploi des jeunes: impact, difficultés et chances de développement social » (E.CN.5/2007/3). Ces défis sont considérables, surtout lorsqu’on sait que près d’un quart des jeunes d’Afrique subsaharienne, un tiers de ceux d’Europe centrale et de l’Est, et un jeune sur sept dans les pays en développement se trouvent actuellement sans emploi ou sont privés d’éducation. L’objectif que doit s’efforcer d’atteindre les pays développés et pays en développement est donc de créer des opportunités pour permettre aux jeunes gens de s’intégrer pleinement au monde de travail, a conclu le Directeur.
Mme MARTINA VON BASSEWITZ (Allemagne) a fait valoir que la stratégie de l’emploi de l’Union européenne, au nom de laquelle elle s’exprimait, mettait l’accent sur l’intégration des jeunes au marché du travail. Elle a noté que les taux de chômage pour les moins de 25 ans étaient plus élevés que pour toute autre tranche d’âge dans ces pays. Elle a donc insisté sur la nécessité d’offrir des possibilités de formation aux jeunes. À cet égard, elle a mis en avant l’adoption, au printemps dernier, du Pacte européen pour la jeunesse, instrument qui représente une démarche unifiée et cohérente pour l’emploi des jeunes dans l’Union européenne. Elle a souligné que ce Pacte visait à améliorer la formation générale et professionnelle des jeunes ainsi que leur mobilité tout en leur permettant de concilier vie professionnelle et familiale.
M. MAKMUR SUNUSI (Indonésie) a déclaré que les jeunes constituaient la ressource précieuse pour l’avenir de son pays. Ils doivent donc être les premiers bénéficiaires des politiques de développement social. L’Indonésie, a-t-il indiqué, compte aujourd’hui 8,3 millions de jeunes sans emploi, soit 22,13% de la population active. C’est pourquoi, elle a entrepris des actions axées sur la création d’un environnement social et d’un système éducatif stimulants et ouverts à tous, indépendamment de toute origine sociale. Par ailleurs, le Gouvernement a mis en place le réseau national sur l’emploi des jeunes et le Président de l’Indonésie a lancé un plan d’action pour l’emploi des jeunes. Pour cela, il faudrait relancer la croissance économique, ce qui suppose des exportations en hausse et des investissements accrus, avec le soutien du secteur privé et des organisations de la société civile, a estimé le représentant.
M. PAUL BADJI (Sénégal) a réitéré l’importance du thème prioritaire du plein-emploi et d’un travail décent, choisi cette année par la Commission. Il a affirmé que le Sénégal avait pris des mesures politiques afin de renforcer la bonne gouvernance, la lutte contre la pauvreté et l’insertion sociale, avec comme finalité la promotion de la sécurité de l’emploi. Il a de plus souligné que son pays avait conçu une politique sociale basée sur la transparence, la participation et le développement des espaces de partenariats. Des mesures énergétiques ont été prises pour la création d’emplois salariés et non-salariés, la lutte contre les inégalités dans l’accès aux emplois rémunérateurs, en prenant en compte la situation particulière des groupes vulnérables, a-t-il poursuivi. Par ailleurs, M. Badji a estimé que la réalisation de l’objectif du plein-emploi dépendait pour l’essentiel de la situation macroéconomique globale d’un pays. Il a noté que son pays s’inscrivait, depuis 2000, dans une dynamique de croissance, avec des taux annuels dépassant 5%. Il a fait valoir que pour consolider ces résultats, le Sénégal avait mis en place une stratégie de croissance accélérée basée sur le renforcement du capital humain et des infrastructures afin de porter le taux de croissance à plus de 7% par an. Il a aussi souligné que le pays avait mis en œuvre une politique volontariste de création d’emplois et de modernisation des conditions de travail. Il a également mis en avant les efforts de son gouvernement pour disposer de ressources humaines de qualité, notamment en affectant 40% de son budget à l’éducation nationale. Enfin, il a déclaré que le Sénégal avait multiplié et diversifié les réponses à apporter aux populations fragilisées par les évolutions économiques, démographiques et sociales récentes et passées et a notamment fait part de projets pour l’entreprenariat des femmes, pour l’emploi des jeunes, pour la promotion des aînées, ou encore, pour la réhabilitation des personnes handicapées.
Mme SANDRA VAN BEEST (Pays-Bas) a expliqué que 89 millions de jeunes étaient sans emploi dans le monde, tandis que 218 millions d’autres, âgés de moins de 14 ans, travaillaient tous les jours, souvent dans des conditions consternantes. Ces mêmes enfants devraient être scolarisés, a-t-elle insisté, faisant remarquer que sans éducation, ils risquent de tomber dans la pauvreté, cycle qui se reproduit souvent d’une génération à l’autre. Or, le plein emploi est indispensable, que ce soit pour l’individu, ou pour la société, où il est facteur d’intégration sociale, de dialogue intergénérationnel, de citoyenneté et de solidarité, contribuant ainsi au développement social global, a-t-elle rappelé. Le défi auquel font face aujourd’hui les pays développés ou en développement est de garantir une éducation de qualité pour tous. Seule une éducation de qualité permettrait aux jeunes de répondre aux exigences du marché, a souligné la représentante, qui a appelé, avant de conclure, les États Membres et les organisations internationales à faire de cette question une priorité pour l’avenir.
M. JOSE ALBERTO CRESPO (Espagne) a affirmé que l’emploi des jeunes était aujourd’hui la question fondamentale pour le développement des sociétés. Il s’est félicité que le chômage ait diminué en Espagne, passant ces dernières années de 25% à 13%. Toutefois, il a souligné que le plus important était de fournir un travail décent à ces jeunes qui souhaitent un avenir et surtout un présent qui leur assure une vie normale. Il a fait valoir que l’Espagne avait mis en œuvre un plan interministériel de la jeunesse, dont le financement avait doublé en deux ans. En outre, il a indiqué que de plus en plus de jeunes participaient directement à l’élaboration des politiques sociales les concernant. Il a enfin souhaité que la Commission du développement social offre un véritable espace de dialogue pour les jeunes lors de sa prochaine session.
M. FRAZER MACDONALD (Royaume-Uni) est intervenu pour dire qu’en tant qu’un des 20 pays leaders dans l’initiative « Réseau sur l’emploi des jeunes », le Royaume-Uni avait appuyé l’ouverture d’une unité en Afrique occidentale. Il a également déclaré qu’il faudrait demander à toutes les parties prenantes de coopérer à la mise en œuvre de politiques en faveur de l’emploi des jeunes.
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