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SG/SM/11301-OBV/670-PAL/2091

JOURNÉE DE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL APPELLE À PRENDRE DES INITIATIVES PARALLÈLES AU PROCESSUS LANCÉ À ANNAPOLIS

28/11/2007
Secrétaire généralSG/SM/11301
OBV/670
PAL/2091
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JOURNÉE DE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL APPELLE À PRENDRE DES INITIATIVES PARALLÈLES AU PROCESSUS LANCÉ À ANNAPOLIS


On trouvera, ci après, le texte de la déclaration du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre:


Cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est célébrée à un moment où les Palestiniens continuent de subir les ignominies et la violence de l’occupation et du conflit, mais aussi à un moment où un nouveau pas est fait dans les efforts visant à parvenir à un règlement du conflit prévoyant deux États.


Il y a deux jours, à la Conférence d’Annapolis, organisée sous les auspices du Président Bush, le Président Abbas et le Premier Ministre Ehud Olmert, en présence d’un grand nombre de représentants de la communauté internationale, dont des membres de la Ligue des États arabes, sont convenus de lancer des négociations sur toutes les questions au cœur du conflit, sans exception, pour conclure un traité de paix qui résoudra toutes les questions en suspens.  Ils se sont engagés à tout mettre en œuvre pour y parvenir avant la fin de 2008.


Ce qu’il faut maintenant, c’est passer aux actes.  Ce que nous ferons demain importe plus que ce que nous aurons dit aujourd’hui.  À Annapolis, je me suis engagé à apporter l’appui sans réserve de l’Organisation des Nations Unies à cette nouvelle initiative.  J’ai souligné que 60 ans auparavant l’Organisation avait établi les grands paramètres pour la paix, tout d’abord dans le plan de partage, puis dans les résolutions 242, 338, 1397 et 1515 du Conseil de sécurité, et qu’aujourd’hui le règlement de ce conflit figure au tout premier rang de ses priorités.


Nous savons tous pourquoi.  Les Palestiniens ont été privés de leur droit inaliénable à l’autodétermination depuis 60 ans.  La société palestinienne est de plus en plus fragmentée – sur le plan territorial par les colonies de peuplement, l’expropriation des terres et la barrière érigée sur le territoire palestinien occupé; sur les plans social et économique par les bouclages; et sur le plan politique par la séparation entre Gaza et la Cisjordanie.  Les Palestiniens ont commencé à craindre que le rêve de la création d’un État palestinien risque de s’évanouir.  Il faut les libérer de ce sentiment de désespoir croissant.


Le processus amorcé à Annapolis doit changer la vie des Palestiniens et leur assurer indépendance et liberté.  Il doit mettre un terme à l’occupation et créer un État de Palestine indépendant et viable, en paix avec lui-même et ses voisins.  Il doit également garantir les intérêts vitaux des Israéliens: un État palestinien qui soit un véritable partenaire et non une source de terrorisme, des frontières sûres et reconnues et une fin permanente au conflit.

Nous ne pouvons pas ignorer la méfiance et le doute profonds que nourrit chaque partie quant à la volonté et la capacité de l’autre de réaliser ces objectifs.  Malgré des succès remarquables sur le plan diplomatique, la situation sur le terrain est devenue non pas plus facile mais plus difficile pour la plupart des Palestiniens et aussi pour un grand nombre d’Israéliens.  Israël fait face à de graves menaces sur le plan de la sécurité et des civils israéliens ont été tués ou blessés par des tirs de roquettes.  Des civils palestiniens ont trouvé la mort ou ont été blessés lors d’opérations militaires israéliennes.  La bande de Gaza a été pratiquement bouclée, de sévères restrictions ayant été imposées sur l’approvisionnement et la circulation des personnes, ce qui a entraîné une grave crise humanitaire.  Les colonies de peuplement se sont multipliées un peu partout en Cisjordanie.  Des postes de contrôle et une barrière ont été construits sur le territoire occupé.  On assiste à une montée du chômage et de la pauvreté.


Les ignominies, les injustices et la peur ressenties par les deux parties empêchent de faire confiance au processus politique mais c’est précisément ce qu’il nous faut faire.  Nous devons abandonner les approches parcellaires et nous attaquer à tous les aspects du conflit.


Les négociations sur le statut définitif doivent être engagées véritablement et aborder l’ensemble des problèmes, à savoir Jérusalem, les réfugiés, les frontières, les colonies de peuplement, la sécurité et les ressources en eau.  Les grandes lignes des solutions à ces problèmes sont claires.


Nous devons également aider l’Autorité palestinienne dans ses efforts de reconstruction et de réforme et dans l’exécution de ses tâches.  J’espère que, lors de leur prochaine conférence à Paris et par la suite, les donateurs, en grand nombre, apporteront l’appui politique et financier nécessaire.


Il convient également d’améliorer rapidement et clairement la situation sur le terrain.  Le processus diplomatique n’a aucune chance d’aboutir si les engagements énoncés dans la Feuille de route et l’Accord réglant les déplacements et le passage ne sont pas appliqués.  Pour progresser, il faudra prendre des initiatives parallèles et exercer un contrôle strict.


Si la paix se fonde sur l’espoir et non le désespoir, il nous faut également venir en aide à la population de Gaza qui, plus que quiconque, a souffert du conflit et de la pauvreté.  L’aide humanitaire est vitale et l’Organisation des Nations Unies a besoin de l’appui des donateurs pour mener ses activités dans ce domaine.  Mais cette aide ne saurait se substituer à une économie fonctionnelle.  Le moment est donc venu de prendre des initiatives concrètes de nature à alléger la souffrance de la population de Gaza.  L’unité de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, sous l’égide de l’Autorité palestinienne légitime, doit aussi être rétablie pour qu’un accord de paix soit viable.


La vision de la fin de l’occupation, de la fin du conflit et de deux États vivant en paix côte à côte est une vision de justice, de sécurité et de paix.  Nous pouvons encore la réaliser mais nous n’y parviendrons que si toutes les parties en cause prennent la responsabilité d’y apporter leur contribution.  Maintenant que les dirigeants palestiniens se sont nouvellement engagés dans la recherche, avec Israël, d’une fin au conflit et d’un avenir meilleur pour leurs enfants, témoignons notre solidarité avec le peuple palestinien – et aussi avec le peuple israélien – en apportant notre appui sans réserve à leur action, inlassablement, jusqu’à ce que l’objectif que nous poursuivons soit atteint.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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