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SG/SM/11283-ENV/DEV/957

RETARDER ET ÉCARTER LA MENACE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE EST L’UN DES « DÉFIS FONDAMENTAUX DE NOTRE ÈRE », DIT LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

29/11/2007
Secrétaire généralSG/SM/11283
ENV/DEV/957
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Retarder et É carter la menace du changement climatique est l’un des « dÉfis fondamentaux de notre Ère », dit le SecrÉtaire gÉnÉral


(Publié le 29 novembre 2007 – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte du message que le Secrétaire général, Ban Ki-moon, a adressé, le 17 novembre à Valence, au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) à l’occasion de la parution du quatrième rapport synthétique d’évaluation:


J’ai grand plaisir à me joindre à vous à l’occasion de la parution du rapport synthétique de la quatrième évaluation menée par le GIEC.


Permettez-moi de féliciter tous les membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de cet accomplissement historique.  Au nom de toute la famille des Nations Unies, je tiens à féliciter à nouveau M. Pachauri, tous les anciens présidents du Groupe et les milliers de scientifiques qui ont travaillé sans relâche pour le Groupe, pour le prix Nobel de la paix qui leur a été décerné cette année.  Je tiens à saluer également la clairvoyance dont le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’Organisation météorologique mondiale ont témoigné en créant le Groupe et les efforts qu’ils continuent de consentir pour appuyer ses travaux.


Je me sens plein d’humilité après avoir contemplé certains des plus précieux trésors de notre planète qui sont menacés par la main même de l’homme.


L’Antarctique, les glaciers Torres del Paine, l’Amazonie, autant de joyaux qu’il incombe à l’humanité de protéger, au nom des générations futures.


En Antarctique, la situation est d’une simplicité glaciale : les glaciers du continent fondent.  J’ai admiré la beauté inouïe des plateaux glaciaires qui ont déjà commencé à se briser.  On m’a dit que si de grandes quantités de glace fondaient en Antarctique, l’élévation du niveau des mers serait catastrophique.


En Amazonie, j’ai constaté que la forêt pluviale (« le poumon de la Terre ») était asphyxiée.  Le Brésil fait des progrès considérables dans la lutte contre la déforestation et la promotion de la gestion durable des forêts mais son gouvernement craint que le réchauffement planétaire ne compromette d’ores et déjà ces efforts.  Si les prévisions les plus inquiétantes du Groupe se réalisent, la plupart de la forêt pluviale amazonienne sera changée en savane.


À Punta Arenas (Chili), près du centre du fameux « trou dans la couche d’ozone » dans l’atmosphère terrestre, les enfants portent des vêtements de protection contre les rayonnements ultraviolets. Certains jours, leurs parents ne les laissent pas jouer dehors ni même aller à l’école.


Ces scènes sont aussi effrayantes qu’un film de science fiction, mais ce qui est encore plus effroyable c’est qu’elles sont tirées de la réalité.


Retarder et écarter ces menaces est l’un des défis fondamentaux de notre ère.  Le monde entier compte sur notre groupe de réflexion sur le climat pour nous éclairer, nous informer et nous guider.


L’un des repères est le rapport synthétique qui paraît ce jour.  Il dégage les principales conclusions énoncées dans les milliers de pages des rapports du Groupe, constituant pour les décideurs un guide convivial.


Il nous adresse à tous un message primordial: il existe des moyens réels et abordables de s’attaquer au changement climatique.


J’ai été encouragé par la façon dont les gouvernements ont accueilli les conclusions du Groupe jusqu’ici.  Leur appui a ouvert la voie à une action décisive et à l’élaboration de politiques rationnelles sur cette question fondamentale.  Comme indiqué clairement dans le rapport, une action concertée et durable engagée dès maintenant peut encore permettre d’éviter certains des scénarios catastrophes que vos prévisions laissent augurer.


Nos yeux sont désormais rivés sur la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Bali le mois prochain.  Ce sera l’occasion de donner des solutions politiques à ces découvertes scientifiques.


Ce rapport, qui sera officiellement présenté à la Conférence de Bali, a d’ores et déjà planté le décor pour un progrès décisif: on s’est entendu pour engager des négociations concernant un accord global relatif à l’évolution du climat auquel tous les pays pourraient souscrire.


La Conférence de Bali devrait également dégager le programme de ces négociations et leur durée.  J’espère que l’on s’entendra pour qu’elles aboutissent d’ici à 2009.  À la réunion de haut niveau sur les changements climatiques tenue à l’ONU en septembre, les dirigeants ont été clairs: nous ne pouvons pas nous permettre de quitter Bali sans parvenir à cet accord.


Un aspect fondamental de l’évaluation menée par le Groupe est que les pays en développement seront les plus touchés par le changement climatique.  Les plus vulnérables sont aussi ceux qui courent le plus de risques face à cette menace.  La fonte des glaciers entraînera des inondations dans les montagnes et des pénuries d’eau en Asie du Sud et en Amérique du Sud.  La montée du niveau des mers pourrait inonder les petits États insulaires en développement.  La baisse de précipitations aggravera la pénurie d’eau et l’insécurité alimentaire en Afrique.


Le changement climatique et le dérèglement des températures pourraient même précipiter à nouveau les pays en développement dans le piège de la pauvreté et anéantir la plupart des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.


Nous ne pouvons pas laisser les choses en arriver là.  Notre réponse au changement climatique, à Bali et ailleurs, ne sera pas efficace si elle sacrifie les aspirations à l’élimination de la pauvreté et au développement des pays en développement.


C’est pour cela que les pays industrialisés doivent continuer de montrer la voie en agissant face au changement climatique.  Mais il ne faut pas perdre de vue que si les pays en développement ne consentent pas les efforts voulus, il ne saurait y avoir de solution viable.


À Bali, ne jetons pas le blâme sur les uns ou les autres et ne les montrons pas du doigt.  Trouvons plutôt un terrain d’entente.  Admettons que le changement climatique nous touche tous et que la situation est telle que seule une action mondiale urgente peut y remédier.  Nous sommes tous concernés et devons donc travailler ensemble.


Tout compromis doit prévoir des incitations visant à aider les pays en développement à se diriger vers l’atténuation et l’adaptation.  Cette aide doit se décliner en trois volets:


–     Mieux financer les technologies utilisant des énergies non polluantes;

–     Consacrer les apports financiers à l’adaptation;

–                    Renforcer la coopération en matière de recherche et développement et améliorer le transfert de technologies non polluantes, en particulier pour ce qui est de l’approvisionnement énergétique et de l’adaptation.


Il nous faudra relever ces défis.  Dans deux semaines, la Conférence de Bali mettra notre détermination à l’épreuve.


L’Organisation des Nations doit montrer l’exemple en s’orientant vers l’utilisation de technologies sans effet net sur les émissions de dioxyde de carbone pour ses activités dans le monde entier.  Certains organismes du système des Nations Unies ont déjà commencé à le faire et la rénovation prochaine du Siège de l’Organisation à New York devrait fortement contribuer à faire avancer cette cause importante.


Aujourd’hui, les scientifiques du monde entier se sont exprimés clairement et d’une seule voix.  À Bali, je compte que les dirigeants du monde entier fassent de même.  Ensemble, nous pouvons faire bien plus que de nous attaquer au changement climatique: nous pouvons faire de nécessité vertu.  Nous pouvons trouver de meilleurs moyens de produire, de consommer et de nous débarrasser des déchets. Nous pouvons promouvoir les secteurs respectueux de l’environnement qui favorisent le développement et la création d’emplois tout en réduisant les émissions.  Nous pouvons entrer dans une nouvelle ère de partenariat mondial qui nous aide tous à prendre la vague du développement sans incidences défavorables sur le climat.


Le rapport synthétique répond à de nombreuses questions de politique générale.  Désormais, à commencer par Bali, c’est au reste d’entre nous qu’il incombe de concrétiser ces réponses.  Nous devons préserver tous les trésors de notre planète, pour le bien des générations futures.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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