SG/SM/11164

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, M. BAN KI-MOON, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 18 SEPTEMBRE 2007

18/09/2007
Secrétaire généralSG/SM/11164
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, M. BAN KI-MOON, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 18 SEPTEMBRE 2007


(Transcription adaptée de l’anglais)


Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): J’ai grand plaisir de vous voir tous aujourd’hui.  Je sais qu'il y a beaucoup de monde dans la salle.  Je vois certains compagnons de voyage, qui se sont rendus avec moi en Afrique.  J'espère que vous avez tous récupéré, parce que ce voyage était éprouvant. 


Aujourd'hui commence la soixante-deuxième session de l'Assemblée générale.  J'ai pensé qu'il serait opportun, et même souhaitable, d'échanger quelques vues sur des questions qui nous intéressent tous, toutes relatives à la soixante-deuxième session.


C'est ma première Assemblée générale en tant que Secrétaire général.  Je suis entré en fonctions en tant que Secrétaire général le 1er janvier, au milieu de la soixante et unième session de l'Assemblée générale.  Cette session sera, pour la diplomatie multilatérale, une des périodes les plus importantes dans l'histoire des Nations Unies.


Outre le débat général, nous aurons un certain nombre d'autres événements: des conférences internationales, des réunions de haut niveau sur les changements climatiques.  On parlera du Darfour, de l’Iraq, de l’Afghanistan, du processus de paix au Moyen-Orient, du processus du Quatuor et également du Kosovo.


Pour ce qui est du Darfour, je présiderai, avec le Président de la Commission de l’Union africaine, Alpha Oumar Konaré, la réunion de haut niveau.  J’espère que nous pourrons présenter des stratégies et une feuille de route pour les prochaines négociations prévues en Libye, le 27 octobre.  Voilà qui marquera un pas de plus en avant.  Nous devrons redoubler d’efforts afin de ne pas perdre l’élan que nous avons pu créer.


Ce week-end, un certain nombre de ministres des affaires étrangères viendront participer à toutes ces réunions ministérielles de haut niveau.


Avant d’entendre vos questions, j’aimerais brièvement en mentionner une, qui occupera une place prioritaire dans l’ordre du jour.  Il s’agit du changement climatique.  Le 24 septembre, c’est-à-dire lundi prochain, je vais convoquer un dialogue de haut niveau sur les changements climatiques. Je suis très heureux et très encouragé par la réponse donnée par une majorité des dirigeants du monde entier. Nous avons 80 chefs d’État ou de Gouvernement qui ont manifesté leur intention de participer activement à ce débat, en prenant la parole.  Au total, 154 orateurs se sont inscrits, y compris ces 80 chefs d’État et de Gouvernement.  Il s’agira d’un événement officieux.  Les dirigeants du monde se rassembleront pour s’engager à s’attaquer à un problème que nous rencontrons tous, et surtout les populations les plus vulnérables de la terre, ceux dont la vie est mise en danger par le relèvement du niveau de la mer et ceux dont l’approvisionnement en eau et en aliments serait gravement affecté par les changements climatiques.


Nous avons là une très bonne base de travail.  Nous avons en effet le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui nous a prouvé l’impact du changement climatique et la nécessité d’y répondre.  Les populations du monde ont demandé à leurs gouvernements d’agir.


Ce que je voudrais obtenir à la fin de cet événement particulier, c’est un message politique vigoureux au niveau des dirigeants, pour que les négociations sur les changements climatiques se déroulent à Bali, au mois de décembre, dans la meilleure atmosphère possible.  Nous devons avancer rapidement pour que la décision qui sera prise puisse entrer en vigueur au plus tard en 2012.  Nous ne pouvons pas laisser le vide, après l’expiration du Protocole de Kyoto.  J’ai confiance dans les dirigeants. Je suis certain qu’ils vont s’engager à suivre de près ces négociations et à leur donner suite dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et ce afin que ces négociations aboutissent au meilleur résultat.


Les changements climatiques représentent un défi pour notre compétence, pour tous nos dirigeants.


Je suis heureux que le nouveau Président de l’Assemblée générale ait fait du changement climatique le thème du débat général de l’Assemblée générale de cette année.


Je ne me fais pas d’illusions.  Que ce soit le Moyen-Orient, le Kosovo, l’Afghanistan ou les changements climatiques, tous ces problèmes ne seront pas résolus du jour au lendemain.  Toutes les solutions impliquent un long chemin à parcourir, un dur travail.  Soyez certains qu’en tant que Secrétaire général, je m’engage à travailler intensément avec les États Membres sur toutes ces questions, afin d’obtenir des résultats.


J’ai également l’intention de tenir des réunions bilatérales avec plus de cent ministres et chefs d’État ou de gouvernement.  Je profiterai de ces discussions pour faire progresser nos programmes communs en matière de droits de l’homme, de sécurité et de développement, et bien sûr, je voudrais aussi que l’ONU devienne plus efficace et efficiente et qu’elle sache répondre aux peuples des Nations Unies.  


J’espère que les délégations ici rassemblées saisiront l’occasion pour redoubler d’efforts afin de faire progresser le processus de réforme des Nations Unies, tant pour ce qui est de la réforme de la gestion que de celle qui porte sur les institutions.  La réforme des Nations Unies représente une grande priorité pour moi, mais le Secrétaire général ne peut pas travailler seul, il a besoin du soutien et de la coopération des États Membres et du Secrétariat. Récemment, j’ai réuni tous les hauts conseillers des Nations Unies à Turin, en Italie.  Nous avons beaucoup parlé de l’avenir de l’ONU et de la façon dont nous pouvons œuvrer, en tant qu’équipe, et nous avons présenté un résumé de nos efforts.  Nous avons une devise, désormais: « une ONU plus forte pour un monde meilleur ».


Notre travail est extrêmement important, et c’est pourquoi nous devons faire de notre mieux. Pour cela, nous devons avancer plus rapidement, plus efficacement, nous devons accorder la priorité à des résultats pragmatiques et pas à des processus bureaucratiques; mais surtout, nous voulons prêter scrupuleusement attention aux normes élevées que sont la transparence et la déontologie.   Je travaillerai de près avec les États Membres, au cours des prochaines années, pour insister sur ce programme.  


Je crois sincèrement que les dirigeants mondiaux qui vont se réunir ici dans les prochains jours amèneront avec eux un nouvel intérêt à l’égard des solutions multilatérales pour répondre aux défis que rencontre le monde.  


Les États Membres qui composent l’Organisation et ceux d’entre nous qui sont membres du Secrétariat ont une responsabilité collective: nous devons répondre aux attentes manifestées à notre endroit.


Question (interprétation de l’anglais): Bienvenue, au nom de l’Association des correspondants des Nations Unies.  Ces derniers jours, la guerre des mots a connu une escalade autour de la question nucléaire iranienne.  Vous avez entendu ce qu’a dit le Ministre des affaires étrangères français, au sujet d’une guerre contre l’Iran.  Que peut faire le Secrétaire général de l’ONU pour ramener la question au niveau des négociations, car si vous ne faites rien, les tensions ne feront que s’exacerber entre les nations occidentales et l’Iran, à tel point qu’à un moment donné, l’ONU pourrait ne plus maîtriser la situation.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): J’ai dit en public et bien des fois quelle était la position des Nations Unies en ce qui concerne la question nucléaire iranienne.  Par principe, toutes les questions en suspens, quelles qu’elles soient, devraient être résolues par le dialogue dans un contexte pacifique.  C’est là un principe très important pour les Nations Unies.


En ce qui concerne cette question particulière, j’encourage l’Iran à coopérer et à agir en toute transparence lorsqu’il s’agit de ses contacts avec l’AIEA. Ils devraient appliquer l’accord qu’ils ont passé avec l’Agence.  J’espère que cet accord entre l’Iran et l’AIEA contribuera à un règlement final et global de la question nucléaire iranienne, en se conformant totalement aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, qui sont au cœur de la solution à ce problème.


Question (interprétation de l’anglais): Nous attendons deux réunions très importantes, la semaine prochaine, sur les changements climatiques. Votre réunion de haut niveau et la conférence des grandes puissances économiques à Washington.  Comment définissez-vous les rôles respectifs de ces deux réunions ?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Les grands objectifs et principes sur lesquels nous travaillons sont les mêmes, quelles que soient les nationalités. A cet égard, je suis très encouragé par le soutien chaleureux de la communauté internationale et le consensus qui a émergé, à savoir que si nous nous félicitons des mesures individuelles et des initiatives prises par les pays, toutes celles-ci devraient être incorporées dans les efforts des Nations Unies.  C’est ce qui m’a été assuré pendant la réunion de haut niveau du G8 qui s’est tenue en Allemagne au mois de juin, par le Président Bush, j’ai pu constater que ce dernier était attaché à assumer aussi ce processus en cours aux Nations Unies.


Question (interprétation de l’anglais): Hier ou aujourd’hui, la Corée du Nord a suspendu sa participation aux pourparlers prévus pour demain.  On dit que cela serait lié aux attaques d’Israël contre la Syrie.  Avez-vous des informations indépendantes pour confirmer cela? Pourriez-vous demander instamment à la Corée du Nord de se joindre aux pourparlers et d’autre part, d’accepter l’enquête indépendante sur la question du PNUD?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Pour ce qui est de la question nucléaire de la Corée du Nord, comme vous le savez, je suis moi aussi très encouragé par les événements récents en matière du processus de dénucléarisation de la Corée du Nord.


Pour ce qui est du rapport dont vous parlez, à savoir l’implication de la Corée du Nord en Syrie, je n’ai pas d’informations indépendantes sur cette question.  J’ai lu un rapport publié par le Gouvernement nord-coréen, dans lequel celui-ci nie ces informations.


Quant à Israël et à la Syrie, comme je l’ai dit clairement, en ce qui concerne cette intrusion des forces aériennes israéliennes dans l’espace aérien syrien, je n’ai pas encore d’informations claires à cet égard.  En fait, cette zone d’opération de la FNUOD est à l’écart, et j’attends encore des clarifications sur cette affaire.  Mais comme je l’ai dit, il est très important que les pays de la région se conforment pleinement aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité en faveur de la paix et de la sécurité de la région.


Un auditeur indépendant a été nommé il y a quelques jours, son nom a été rendu public, et j’espère que la Corée du Nord coopèrera pleinement à l’enquête qui est menée sur cette question.  D’ici la fin du mois de décembre, au moment où cet auditeur présentera ses résultats, j’espère que nous pourrons voir le règlement de cette question dans des termes clairs.


Question (interprétation de l’anglais): Je reviens à l’Iran.  Je sais que le Secrétaire général ne va pas s’impliquer, bien sûr, dans la politique interne d’un pays, mais un candidat républicain s’est dit hier déçu d’apprendre que le Secrétaire général de l’ONU avait invité le Président Ahmadinejad à s’exprimer devant l’Assemblée générale, ce qui est, a-t-il dit, une grosse erreur.  Selon lui, l’invitation devrait être retirée, il ne devrait pas être autorisé à s’adresser à l’Assemblée générale.  Pouvez-vous corriger, ou commenter, en tout cas, cette déclaration. 


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Comme vous le savez, toutes les séances plénières de l’Assemblée générale sont ouvertes à tous les États Membres de l’Organisation des Nations Unies.  Conformément aux dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies, et conformément au Règlement intérieur adopté par les États Membres de l’ONU, il incombe aux États Membres de décider qui représentera leur pays, sauf si un État Membre voit sa qualité de membre révoquée par la Charte des Nations Unies, or ce n’est pas le cas.  Le Secrétaire général n’a donc aucune mesure à prendre.


Question (interprétation de l’anglais): Concernant la Conférence sur les changements climatiques, pouvez-vous nous dire quels types de signaux vous espérez recevoir des pays en développement, essentiellement de la part de ceux qui ne sont pas parties au Protocole de Kyoto, et des autres pays? Quels résultats escomptez-vous dans les deux camps à l’issue de la conférence?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): On sait bien que les opinions des pays en développement et des pays industrialisés diffèrent à propos des réductions d’émissions ou des responsabilités, ou encore sur qui devrait en faire davantage du point de vue technologique et financier.  Pour le moment, le principal objectif est le suivant: plutôt que de débattre davantage des divergences d’opinion, la communauté internationale doit agir de concert.  Tel est l’objectif principal.  La communauté internationale et en particulier les dirigeants doivent garder cela à l’esprit.  Les savants l’ont dit, nous ressentons déjà les effets du réchauffement climatique.  Mais nous avons les ressources et les technologies nécessaires.  La seule chose qui manque, c’est la volonté politique de nous attaquer à ce problème.  Il faut qu’elle se manifeste avant qu’il ne soit trop tard.  Il nous faut agir avant qu’il ne soit trop tard.  C’est pourquoi l’ensemble de la communauté internationale doit agir d’urgence. 


Je trouve encourageant de constater, ces derniers temps, une sensibilisation accrue à l’importance et à l’urgence de la question.  J’espère donc qu’il en sera question pendant la réunion de haut niveau.  Il ne s’agit pas d’un forum de négociations.  J’espère néanmoins que les dirigeants présenteront leurs vues parce qu’ils ont une responsabilité historique.  Que leur pays soit industrialisé ou en développement, ces dirigeants représentent l’ensemble de la communauté internationale.  Ils doivent donc s’engager à protéger notre planète pour qu’elle soit plus accueillante et écologiquement viable. 


Question (interprétation de l’anglais): Monsieur le Secrétaire général, vous allez tenir une série de réunions.  J’aimerais que vous nous exposiez vos attentes.  Qu’attendez-vous, par exemple, de la réunion de vendredi sur le Soudan? Hier, vous vous êtes déclaré inquiet des récents combats.  Pensez-vous qu’ils pourraient compromettre les résultats de la conférence du mois prochain? Pourriez-vous également nous dire ce que vous attendez des réunions sur l’Iraq et l’Afghanistan, dont vous n’avez pas parlé?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): J’ai rencontré le Président soudanais (inaudible).  Nous sommes parvenus à un accord, à une entente en tout cas.  Le chemin parcouru pour arriver à ce résultat a été long et épineux.  Le Gouvernement soudanais doit faire tous les efforts possibles pour gérer cette situation avec la plus grande prudence.  Le processus est fragile et toute la communauté internationale doit l’épauler.  Pour cela, il doit s’engager à mettre fin aux hostilités, à protéger l’ensemble des agents humanitaires.  L’aide humanitaire doit pouvoir être acheminée sans obstacle et dans le respect des droits de l’homme.  J’ai insisté sur tous ces points.  J’étais en effet très préoccupé par la reprise du conflit. 


Concernant les réunions de haut niveau de vendredi, nous voudrions d’abord nous engager dans l’élaboration d’une stratégie et d’une feuille de route pour les prochaines négociations politiques.  Nous voulons voir comment nous pouvons accélérer le déploiement de l’opération hybride.  Nous voulons débattre des moyens de faire en sorte que ces négociations politiques réussissent.  Et nous voulons aborder les questions du développement.  Tout cela en vue d’obtenir des résultats à l’issue de la réunion.  Bien sûr, une grande partie des négociations politiques devra être traitée pendant la réunion qui se tiendra en Lybie. 


S’agissant de l’Iraq, je voudrais là aussi examiner la question avec tous les États Membres et avec le Premier Ministre Maliki.  Avec eux, je voudrais voir comment nous pouvons renforcer le rôle de l’ONU et faire appliquer la résolution 1770 du Conseil de sécurité.  Nous voulons faire le bilan du Pacte international.  Je demanderai instamment aux membres de la communauté internationale d’honorer leurs engagements.


Pour ce qui est de l’Afghanistan, nous restons préoccupés par la persistance de l’instabilité politique et de la corruption liée à la production d’opium.  Tout cela constitue des sources d’inquiétude pour la communauté internationale.  Nous voudrions en parler avec le Président Karzaï et avec les membres du Conseil commun de coordination et de suivi.  Nous voulons voir ensemble comment nous pouvons relever le rôle de l’ONU et mieux coordonner la gestion et les activités des différentes entités politiques.  Enfin, nous voulons voir comment nous pouvons contribuer au dialogue pour la reconstruction nationale.  Nous tenons également à soutenir le dialogue régional avec d’autres parties dans le monde.


Question (interprétation de l’anglais): Concernant la réunion de haut niveau sur les changements climatiques, le Protocole de Kyoto a vu le jour au Japon.  Or le Japon semble absent de cette réunion de haut niveau.  Etes-vous déçu et dans quelle mesure?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Lorsque nous nous sommes rencontrés à Heiligendamm, le Premier Ministre japonais Abe m’a dit qu’il se rendrait lui-même à cette réunion.  Malheureusement, il a quitté ses fonctions.  Le Japon est en train d’élire un nouveau Premier Ministre.  Les responsables japonais m’ont indiqué qu’il pourrait y avoir un envoyé spécial ou autre pour représenter le Japon.  J’espère en tout cas que le Japon apportera sa contribution.  C’est un pays important en ce qui concerne les changements climatiques.  C’est également le pays qui a accueilli la réunion qui a donné naissance au Protocole de Kyoto.  Par conséquent, je me réjouis d’avance de travailler avec de nouveaux dirigeants japonais qui qu’ils soient. 


Question (interprétation de l’anglais): Depuis votre réunion du mois d’avril avec le Président syrien, qu’a-t-il fait depuis lors pour essayer d’améliorer la situation dans la région, notamment au Liban?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): La Syrie est un grand acteur régional.  Je lui ai dit que la Syrie devrait jouer un rôle constructif en faveur de la paix et de la sécurité dans la région.  J’ai été heureux de constater que la Syrie a participé à la réunion de Charm el-Cheikh.  J’ai également invité cette fois-ci le Ministre syrien des affaires étrangères à participer à la réunion qui se tiendra dans la soirée du dimanche 23 septembre.  J’espère que, grâce à cette participation active et à son engagement dans ces réunions importantes, la Syrie continuera de jouer un rôle constructif.


Question (interprétation de l’anglais): Ces dernières semaines, Taiwan a demandé une nouvelle fois à rejoindre l’ONU.  Un certain nombre d’organes des Nations Unies, y compris le Secrétariat, ont rejeté ces lettres de candidature sans même les examiner.  Taiwan a indiqué que votre interprétation de la résolution correspondante était incorrecte et ne s’appliquait pas à Taiwan.  Pourquoi ne permettez-vous que cette requête soit examinée?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Tout d’abord, par la résolution 27/58 de 1971, l’Assemblée générale a décidé de reconnaître les représentants de la République populaire de Chine comme étant les seuls représentants légitimes de la Chine auprès de l’Organisation des Nations Unies.  Telle a été la position officielle des Nations Unies.  Elle n’a pas changé depuis 1971.


La question que vous avez évoquée a été examinée de façon très prudente par le Secrétariat, et à la lumière de la résolution que j’ai mentionnée (résolution 27/58), il n’a pas été possible d’accéder à la demande présentée par Taiwan.  En même temps, je constate que certains États Membres ont présenté des requêtes concernant Taiwan, notamment son appartenance à l’ONU.  Ils voulaient que ce soit un point additionnel inscrit à l’ordre du jour de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale.  Aussi je crois que cette question devra être discutée par les États Membres. 


Question (interprétation de l’anglais):S’agissant de la résolution 1559 (2004), vous êtes le gardien de cette résolution.  Les élections vont commencer au Liban la semaine prochaine, et en votre qualité de Secrétaire général, que voulez-vous dire aux acteurs de la région, du pays et d’ailleurs, étant donné que cette résolution demande des élections justes et équitables sans ingérence extérieure.  Quel est votre point de vue, étant donné qu’en fin de compte, vous êtes très actif dans ce domaine de par vos responsabilités et de par cette résolution?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais):Je suis extrêmement préoccupé par l’absence de progrès dans la situation politique, notamment pour ce qui est de l’élection du nouveau Président.  J’espère sincèrement que le peuple libanais parviendra à élire un nouveau Président conformément aux procédures constitutionnelles.  J’ai discuté avec M.  Berri et avec le Premier Ministre Siniora récemment.  Je les ai instamment priés d’essayer de se réconcilier, de trouver un nouveau Président, conformément à leurs procédures constitutionnelles, et ce qui me préoccupe, c’est que face à cette incapacité à élire un Président, il pourrait y avoir un scénario politique dans lequel nous aurions deux gouvernements, deux présidents, ce qui serait une situation extrêmement préoccupante pour la paix et la sécurité, non seulement du Liban, mais aussi dans l’ensemble de la région. 


Question (interprétation de l’anglais):A ce propos, est-il vrai que vous avez dit que vous appuyiez l’initiative de M. Berri? Que vous lui avez demandé de suivre cette idée, rien de plus? Est-ce que c’est exact?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais):Non, je n’ai pas utilisé de termes comme « entériner », « appuyer » ou « soutenir ».  Je l’ai simplement encouragé à jouer son rôle en tant que Président du Parlement afin d’essayer de trouver des procédures mutuellement acceptables, conformément à la Constitution, pour sélectionner un nouveau Président.


Question (interprétation de l’anglais):M. Roed-Larsen a essayé récemment d’interpréter la Constitution libanaise.  Est-ce que vous acceptez ce genre d’interprétation de la part d’un envoyé des Nations Unies?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais):J’ai reçu effectivement quelques expressions de préoccupation de la part des dirigeants libanais au sujet des remarques de notre Envoyé spécial.  Je dois le rencontrer afin de savoir précisément ce qu’il a dit, quels ont été ses propos exacts.  Toutefois, quels que soient ces propos, ils ne sauraient être considérés comme la position officielle des Nations Unies.  Il s’agissait peut-être de ses vues personnelles sur la question, même si c’est un Représentant spécial.


Question (interprétation de l’anglais):Comment le Président Al-Bashir a-t-il réagi lorsque vous lui avez demandé de remettre les suspects à la CPI?  Et que se passera-t-il s’il refuse de répondre à cette requête?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais):J’ai soulevé cette question avec le Président Al-Bashir à plusieurs reprises au cours d’une discussion privée, mais étant donné qu’il s’agissait d’une discussion privée, je ne peux pas vous en dévoiler tous les tenants et les aboutissants.  Cela étant, je suis très attaché à la justice et à la paix.  Je continuerai à discuter de cette question avec les intéressés.  Cette question a été examinée dans le cadre d’une discussion générale sur la paix, la sécurité et la justice.  Je crois que la justice est une composante du processus de paix, et la justice et la paix devraient aller de pair.  Ceci dit, dans certains cas, certaines questions doivent rester confidentielles afin que l’on puisse faire avancer la situation.  En ce qui me concerne, sachez qu’en tant que Secrétaire général, je suis pleinement déterminé à régler cette question.


Question (interprétation de l’anglais):S’agissant de la République démocratique du Congo, il y a eu une réunion à Kampala des pays de la région des Grands Lacs qui ont demandé à la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) de jouer un rôle accru pour lutter contre certains groupes armés.  Seriez-vous favorable à un renforcement de ce rôle de la MONUC dans la région? Recommanderiez-vous cela au Conseil de sécurité?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais):La MONUC a joué un rôle très important pour stabiliser la situation entre les forces de la République démocratique du Congo et les forces loyales à Laurent Nkunda.  J’espère qu’elle continuera à jouer ce rôle.  En même temps, j’ai exhorté le Président Kabila à faire montre de la plus grande modération pour essayer de régler cette question.  La République démocratique du Congo a réussi à régler des questions extrêmement difficiles, et je suis préoccupé par cette recrudescence des combats entre les forces gouvernementales et les forces loyales à Nkunda.  Je vais rencontrer le Président Kabila lors de la session de l’Assemblée générale et nous discuterons de cette question de façon plus approfondie. 


Question (interprétation de l’anglais):Je croyais que cette question avait été posée lors de la réunion des Ministre des affaires étrangères de la région des Grands Lacs.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais):Oui, je le sais.  Je suis en contact avec eux. 


Question (interprétation de l’anglais):Je voudrais revenir sur la question de l’Iran.  Avez-vous vu les rapports signalant que les sanctions actuelles n’avaient guère d’effets et que leur imposition posait problème? Et à cet égard, envisagez-vous d’autres sanctions renforcées si l’Iran ne respecte pas les sanctions en place?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais):Je sais que certains membres du Conseil de sécurité envisagent d’imposer d’autres sanctions à l’Iran.  C’est une question qui doit faire l’objet d’une décision prise par les membres du Conseil de sécurité.  Encore une fois, en tant que Secrétaire général, je prie instamment les autorités iraniennes de se conformer pleinement aux résolutions du Conseil de sécurité, afin que les autres questions en suspens soient réglées par le biais de négociations pacifiques. 


Question (interprétation de l’anglais): Vous avez établi une voie de communication avec le Président du Soudan, M. Al-Bashir.  Vous avez hier fait part de votre inquiétude au sujet de cas de violence au Darfour.  Est-ce que vous lui en avez parlé directement? Est-ce que vous avez reçu des assurances de la part du Gouvernement soudanais indiquant que cela ne se reproduirait pas? Toujours sur le Darfour, en ce qui concerne la réunion de vendredi, est-ce qu’il y aura des représentants des groupes rebelles, quels qu’ils soient?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Tout d’abord, ce n’es pas une réunion avec des groupes rebelles.  Ils seront invités aux négociations politiques qui se tiendront le 27 octobre.  Cette réunion est une réunion de haut niveau du Groupe de contact sur le Darfour.  En ce qui concerne la première partie de votre question, je n’ai pas parlé directement avec le Président Al-Bashir cette fois-ci, sur cette question, toutefois, j’espère qu’il a entendu ma déclaration et qu’il a entendu très clairement les préoccupations que j’ai exprimées.


Question (interprétation de l’anglais): Vous avez dit que la réforme des institutions constituait une de vos priorités.  Pour la présente session, qu’en est-il de la réforme du Conseil de sécurité? Est-ce à vos yeux une question urgente?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): La réforme du Conseil de sécurité constitue la partie la plus importante de la réforme institutionnelle des Nations Unies.  En fait, nous avons bien progressé en ce qui concerne les réformes institutionnelles.  Je pense à la Commission de consolidation de la paix, au Conseil des droits de l’homme notamment.  Ce sont des progrès très importants.  Je crois comprendre que les États Membres discutent activement de cette question depuis un certain temps.  Encore une fois, j’espère sincèrement que les États Membres pourront s’appesantir davantage encore sur cette question.  En tant que Secrétaire général, je ne ménagerai aucun effort pour tenter de faciliter ces consultations entre les États Membres afin de permettre cette réforme du Conseil de sécurité.  Par principe, en ce qui concerne le bouleversement de la scène politique ces soixante dernières années, je dirais qu’il faut qu’il y ait une réforme, un élargissement du Conseil de sécurité d’une manière acceptable pour les États Membres. 


Question: La soixante-deuxième session de l’Assemblée générale va être votre première session en tant que Secrétaire général.  Vous serez appelé, d’une certaine façon, à faire le point de vos réalisations devant les chefs d’États.  Quelle est la réalisation ou les réalisations majeures dont vous pouvez être fier aujourd’hui et que vous pouvez présenter à la face du monde et dire: « J’ai réalisé ceci en neuf mois ». 


Le Secrétaire général: Je vous remercie de poser une question en français.  Votre geste m’encourage à continuer à parler dans cette langue.  J’espère que dans le futur proche, mon français pourra être amélioré.  C’est une longue question.  Il serait très difficile pour moi de répondre en une ou deux minutes, mais je vais m’efforcer de le faire de mon mieux, si vous me le permettez, en anglais. 


Question: Il vous est loisible de répondre en anglais, mais quant à moi, je pose la question en français.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Neuf mois, cela peut être long et court.  Nous avons été extrêmement actifs durant ces neufs mois.  Beaucoup de choses se sont passées.  J’ai beaucoup appris, grâce aux consultations avec les États Membres j’ai beaucoup appris également au sujet de mes relations, et grâce à mes relations avec les nombreux dirigeants des différents pays de la planète.  Et je sais que chaque pays se heurte à ses propres difficultés, à ses propres problèmes, il doit relever ses propres défis et toute institution se heurte aussi à certains problèmes concernant la réforme.  Cela concerne aussi la gestion du Secrétariat.  J’ai trouvé encourageant le ferme soutien que m’ont apporté les États Membres durant ces neufs mois.  J’ai pu sensibiliser la communauté internationale aux problèmes des changements climatiques et j’ai pu enregistrer de modestes progrès sur le Darfour, j’ai aussi participé activement, en tant que membre du Quatuor, au processus de paix du Moyen-Orient.  J’ai également discuté de toutes les grandes questions géopolitiques internationales.  Et je vais continuer dans ce sens.  Cela dit, il est peut-être trop tôt pour dresser le bilan et vous dire quelles sont toutes mes réalisations, en tout cas, je continue de travailler d’arrache-pied pour essayer d’atteindre tous mes objectifs. 


Question (interprétation de l’anglais): Au Soudan, vos négociations de paix suivent une certaine stratégie.  Quelle est votre stratégie? Voulez-vous d’abord un cessez-le-feu ou voulez-vous un ensemble de mesures? Ce paquet de mesures peut durer très longtemps, et en attendant, vous avez besoin de plus en plus de soldats de la paix pour essayer de sauver des vies.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Il s’agit d’une question extrêmement vaste.  Il me faudrait peut-être beaucoup de temps pour y répondre.  En fait, j’ai trois plans d’action, comme vous le savez.  Paix et sécurité, par le déploiement d’une opération hybride.  Les choses avancent bien, même s’il y a encore beaucoup de questions en suspens qui devront être réglées et, plus important encore, les négociations politiques qu’il faut mener.  Au fur et à mesure que progresse le dialogue politique, nous devons discuter de tout ce qui concerne le développement.  J’ai été très frappé par la situation en visitant le Darfour et les régions voisines.  C’est la raison pour laquelle je pense que l’ONU doit donner une lueur d’espoir aux habitants de cette région, au fur et à mesure qu’évolue le processus politique.  La cessation des hostilités permettra de réunir les conditions requises.



Question (interprétation de l’anglais): Il y a trois semaines environ, un grand groupe de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, nous a demandé de mettre sur pied une commission d’enquête pour examiner des cas d’assassinats perpétrés par le Hezbollah et par les forces israéliennes.  Qu’avez-vous faire en la matière?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Le professeur Deng s’occupe des questions des atrocités et j’ai également conseillé la désignation d’un conseiller spécial chargé de la protection et toutes ces questions ont été soulevées par des groupes chargés de la protection des droits de l’homme et elles peuvent être examinées par M. Deng et d’autres conseillers spéciaux. 


Question (interprétation de l’anglais): Mais il s’agissait de mener une enquête sur la situation au Liban.  Telle était la demande présentée par ces groupes. 


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais): Quelle que soit la situation, j’ai nommé un conseiller spécial sur la question, c’est un expert en la matière.  Il a une vaste expérience et beaucoup de connaissance en la matière et peut donc se charger de cette question. 


Question (interprétation de l’anglais): Votre coordonnateur pour les affaires humanitaires a dit hier que l’ONU a l’obligation morale d’agir davantage et que les États-Unis ne font pas suffisamment.  Êtes-vous d’accord, pensez-vous que l’ONU va augmenter sa présence en Iraq pour améliorer la sécurité notamment?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais):Il est vrai qu’il y a beaucoup de problèmes humanitaires en Iraq.  Cela concerne aussi les réfugiés qui fuient l’Iraq.  La Syrie et la Jordanie se heurtent à de très sérieuses difficultés.  Ces pays ont beaucoup de mal à accueillir tous ces réfugiés.  Le nombre de réfugiés qui quittent l’Iraq s’élève à environ 15 000 par semaine.  Nous avons une obligation morale à agir davantage et à aider ces réfugiés.  J’essaie de voir quand il sera opportun pour moi de discuter de cette question avec les dirigeants des pays concernés.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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