SG/SM/10912-IK/563

LORS D’UNE RÉUNION CONSACRÉE AU PACTE INTERNATIONAL POUR L’IRAQ, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DÉCLARE QU’UN CADRE DE NORMALISATION S’IMPOSE PLUS QUE JAMAIS

16/3/2007
Secrétaire généralSG/SM/10912
IK/563
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LORS D’UNE RÉUNION CONSACRÉE AU PACTE INTERNATIONAL POUR L’IRAQ, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DÉCLARE QU’UN CADRE DE NORMALISATION S’IMPOSE PLUS QUE JAMAIS


(publié le 29 mars, retardé à la traduction)


On trouvera ci-après les propos liminaires prononcés, aujourd’hui, par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors d’une réunion à New York consacrée au Pacte international pour l’Iraq:


Je vous remercie tous pour votre présence et pour votre attachement à l’application du Pacte international pour l’Iraq.


Le processus préparatoire qui a permis la conclusion du Pacte se poursuit à Bagdad depuis juillet 2006.  Dans le cadre de ce processus qui a comporté deux réunions de haut niveau au Koweït et à Abou Dhabi, le Gouvernement iraquien et la communauté internationale se sont unis pour élaborer un mécanisme qui permettra à l’Iraq de concrétiser ses aspirations nationales.


Comme vous le savez, un petit groupe d’appui a été mis en place afin de soutenir le processus préparatoire.  Mais, tout comme le Gouvernement iraquien, nous avons toujours eu l’intention d’étoffer ce groupe en temps voulu.  La réunion d’aujourd’hui nous offre l’occasion de réunir l’ensemble de la communauté internationale afin de réfléchir à la meilleure manière d’aider le peuple iraquien dans l’esprit de ce Pacte.


Je me réjouis de la présence parmi nous de S. E. M. Adel Abdul Mahdi, Vice-Président iraquien, qui va nous informer des derniers développements intervenus dans son pays et nous dire, en particulier, où en est le processus préparatoire.


Nous savons tous combien la situation est difficile en Iraq.  Il est navrant de voir que presque tous les jours, des civils innocents sont victimes d’attaques qui causent d’immenses peines et d’immenses souffrances.  Au-delà de la violence politique et sectaire se profile une crise humanitaire qui met à rude épreuve la patience des simples Iraquiens et les empêche de faire face à la vie de tous les jours.  L’Organisation des Nations Unies accroît à présent ses efforts humanitaires et s’efforce avec les voisins de l’Iraq et d’autres pays de la région de répondre aux besoins croissants des personnes qui ont provisoirement quitté l’Iraq, de celles qui sont déplacées à l’intérieur du pays et de celles qui voient se dégrader les services publics.


Compte tenu de cette situation, on peut se demander si la nécessité d’un Pacte s’impose vraiment.  Ces inquiétudes sont compréhensibles.  Toutefois, un cadre de normalisation s’impose maintenant plus que jamais.


Je sais bien aussi que l’on estime que les initiatives ne manquent pas en ce qui concerne l’Iraq mais qu’elles n’ont pas encore donné de résultats concrets.  Il est certain qu’il faut réduire leur nombre et les regrouper pour centrer les efforts sur les objectifs réalisables.  Mais, à la différence des autres initiatives, le Pacte met l’accent sur le développement économique à long terme de l’Iraq tout en soulignant la nécessité de progresser dans le domaine politique et dans celui de la sécurité dans le cadre d’une relation synergique.


Le Pacte prévoit de réaliser ses objectifs de deux manières :


En premier lieu, les Iraquiens devront conclure un « pacte national » et s’entendre sur les mesures qui s’imposent en matière de sécurité et sur le plan politique.  La normalisation de la situation en Iraq et la relance de l’économie passent par l’adoption de ces mesures.


En deuxième lieu, un « pacte international » conclu entre l’Iraq et ses partenaires énoncera le programme de réformes économiques et sociales du Gouvernement iraquien pour les cinq prochaines années.  Cette vision partagée et cet engagement réciproque permettront à la communauté internationale d’acheminer son aide selon les priorités fixées par les Iraquiens.


Le Pacte doit être considéré comme un instrument à même de libérer le potentiel de l’Iraq.  Il vise des résultats concrets dans la gestion des ressources du secteur public, le renforcement des institutions et le développement humain conformément aux objectifs du Millénaire pour le développement fixés par l’ONU.  Il souligne également l’importance d’une approche plus cohérente de la gestion de l’énergie.  À cet égard, les initiatives récentes engagées par le Gouvernement en vue de l’adoption d’une nouvelle législation sur le pétrole et le gaz sont encourageantes.  Il est certain que la conclusion d’un accord viable sur le partage des ressources pétrolières et naturelles du pays contribuera également à établir le climat de confiance nécessaire parmi les communautés iraquiennes.


Des progrès encourageants ont également été accomplis en ce qui concerne l’adoption d’autres textes législatifs fondamentaux.  Ceux-ci risquent toutefois de ne pas avoir tous les effets positifs voulus si l’on ne retrouve pas le même consensus dans la Constitution iraquienne.  Une révision sérieuse de la Constitution ne s’en impose donc que davantage.


Il est surtout essentiel que toutes les communautés iraquiennes se réunissent dans un esprit de dialogue afin de trouver des solutions durables.  Elles devront, ce faisant, pouvoir compter sur le soutien actif des voisins de l’Iraq et sur celui de la communauté internationale. Le Pacte permettra précisément d’honorer les obligations communes envers l’Iraq et le peuple iraquien.


L’Organisation des Nations Unies appuie résolument l’application du Pacte.  Grâce à mes bons offices et à ceux de mon Représentant spécial en Iraq, Ashraf Jehangir Qazi, l’ONU ne négligera aucun effort pour que la communauté internationale maintienne son engagement dans ce processus.


J’ai nommé Ibrahim Gambari, que vous connaissez bien, Conseiller spécial pour le Pacte international pour l’Iraq et autres questions politiques.  Il succèdera ainsi à Mark Malloch Brown en tant que coprésident du processus relatif au Pacte.  Il sera en contact direct avec tous les intéressés afin de faire avancer ce processus et d’en assurer la réussite.


Les défis à relever sont énormes et je pense que vous conviendrez que nous ne pouvons pas laisser l’Iraq se tirer d’affaire tout seul.  Le Pacte international doit permettre au Gouvernement d’édifier une nation sûre, unie, fédérale et démocratique reposant sur les principes de liberté et d’égalité et capable d’assurer à tous ses citoyens la paix et la prospérité.


Pour que cette initiative puisse aboutir il est essentiel que le pays connaisse des progrès politiques réels et que la violence recule.  J’invite les parties à œuvrer dans ce sens et, afin de préserver la dynamique créée par la présente réunion, j’encourage le Gouvernement iraquien à s’entendre sur la date et le lieu de lancement du Pacte international.


Je vous remercie encore d’assister à cette réunion et j’espère que nous pourrons, en déployant des efforts concertés, contribuer à édifier un pays en paix avec lui-même, avec ses voisins et avec l’ensemble de la communauté internationale.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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