LE TRIOMPHE SUR L’ESCLAVAGE DOIT ÊTRE UNE SOURCE DE RÉCONFORT POUR TOUS MAIS IL NE FAUT PAS OUBLIER LES MILLIONS DE PERSONNES QUI SONT ENCORE ASSUJETTIES À DES PRATIQUES ANALOGUES

LE TRIOMPHE SUR L’ESCLAVAGE DOIT Ê TRE UNE SOURCE DE RÉCONFORT POUR TOUS MAIS IL NE FAUT PAS OUBLIER LES MILLIONS DE PERSONNES QUI SONT ENCORE ASSUJETTIES À DES PRATIQUES ANALOGUES

(publié le 16 mars, retardé à la traduction)

On trouvera ci-après les observations formulées par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lors de l’ouverture, le 1^er  mars, à New York, de l’exposition « Devoir de mémoire: le triomphe sur l’esclavage »:

L’histoire de la fin du commerce des esclaves demande à être racontée ici, aux Nations Unies.  En effet, la protection des droits de l’homme est au cœur de la mission mondiale de l’Organisation.  Notre charte proclame l’égalité des droits.  Il est établi dans la Déclaration universelle des droits de l’homme que « nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ».

Néanmoins, pendant trop longtemps, la traite transatlantique a été une calamité mondiale.  Les illustrations présentées dans cette exposition montrent la terrible déshumanisation que les victimes ont subie pendant des siècles.  Des millions d’Africains sont morts en Afrique, pendant la longue marche, et pendant la traversée de l’Atlantique.  Des millions ont été brutalement exploités en Amérique et ont vu leur travail contribuer à la construction de sociétés prospères, dans lesquelles aucun droit ne leur était reconnu.

Mais, si des êtres humains ont démontré qu’ils étaient capables d’une cruauté sans fin, d’autres ont montré leur noblesse d’esprit.  Des mouvements abolitionnistes sont apparus.  Les esclaves se sont révoltés contre leur assujettissement; on se souvient tout particulièrement d’Haïti.

Il y aura demain deux cents ans, le Président des États-Unis, Thomas Jefferson, a signé une loi abolissant le commerce des esclaves.  Plus tard, au cours du même mois, le Parlement britannique a interdit le commerce des esclaves dans tout l’empire britannique.  Le vent avait tourné.  L’Assemblée générale a donc décidé que le monde devrait commémorer cet anniversaire important le 25 mars 2007.

Ce jour-là, nous devrons nous rappeler qu’à notre époque encore, plusieurs millions de nos frères humains subissent des pratiques analogues à l’esclavage, telles que la servitude pour dettes et l’utilisation des enfants dans les conflits armés.  Les victimes ont généralement trop peur pour dénoncer ces pratiques.  Malgré tous les progrès accomplis dans notre action pour les droits de l’homme, il nous reste encore beaucoup à faire.

Cette exposition raconte plus que l’histoire du triomphe sur l’esclavage.  Elle nous montre aussi des hommes et des femmes luttant pour défendre leur dignité et leur culture dans un monde sans pitié.  Inspirons-nous de ce combat.  Et menons à bien la tâche qu’il nous reste à accomplir.

Je suis très heureux de déclarer ouverte cette exposition.

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