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LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ENGAGE LA CONFÉRENCE SUR LES FEMMES DE POUVOIR ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE, À DYNAMISER L’ACTION POUR L’ÉGALITE DES SEXES

19/11/2007
Secrétaire généralDSG/SM/354
DEV/2648
FEM/1659
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LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ENGAGE LA CONFÉRENCE SUR LES FEMMES DE POUVOIR ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE, À DYNAMISER L’ACTION POUR L’ÉGALITE DES SEXES


(Publié le 28 novembre – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte de l’allocution prononcée hier, 18 novembre, par la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme  Asha-Rose Migiro, devant la Conférence internationale sur les femmes de pouvoir et le développement durable, à Jérusalem:


C’est pour moi un grand honneur que de participer aujourd’hui à cette rencontre de dirigeantes éminentes.  Je remercie Mme Tzipi Livni, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Israël, ainsi que le peuple et le Gouvernement israéliens de leur généreuse hospitalité et de leur accueil très chaleureux.


Mes remerciements vont aussi au MASHAV et au Centre international de formation Golda Meir – Mont-Carmel pour avoir organisé, avec l’UNESCO, cette importante Conférence.


Je suis particulièrement heureuse de revoir des amis que j’ai rencontrés il y a deux ans, et de voir que Mme  Mazal (Renford), toujours aussi énergique, ait fait tout pour faciliter nos travaux.


Le sujet qui nous réunit est au cœur de notre action collective pour bâtir un monde meilleur sans exclusive: comment faire participer davantage les femmes aux grandes décisions dont dépend un développement durable qui profite à tous?


Pendant des décennies, des militants, universitaires et spécialistes du développement du monde entier ont lutté pour nous faire mieux comprendre le lien qui existe entre l’égalité des sexes et le développement durable.  À la Conférence historique des Nations Unies sur les femmes, tenue à Nairobi, en 1985, ils ont fait valoir que le développement exigeait l’analyse et la prise en compte de la problématique de l’égalité des sexes, et une compréhension plus approfondie de la dynamique sociale et des rapports de pouvoir dans les sociétés.


Créé plus de 20 ans auparavant par le MASHAV, le Centre international de formation Golda Meir – Mont-Carmel est le premier institut international de formation à s’être spécialisé dans les questions touchant le rôle des femmes dans le développement.  Je rends hommage à l’action d’avant-garde du MASHAV et du Centre Golda Meir.  Nous vous adressons nos félicitations alors que vous célébrez le cinquantenaire du MASHAV.  Vous pouvez être fiers de la contribution inestimable que vous avez apportée au renforcement de la capacité des femmes de participer au développement.


Je crois pouvoir dire que je parle d’expérience.  En effet, lorsque j’étais, en République-Unie de Tanzanie, Ministre du développement communautaire, de l’égalité des sexes et de l’enfance, j’ai eu le plaisir de participer à un stage de formation organisé par le MASHAV.  Je peux témoigner de la qualité de vos programmes, qui enrichissent les participants et renforcent leur capacité d’action.  Je profite encore de cette expérience dans mes fonctions actuelles de Vice-Secrétaire générale.


À l’instar du Centre Golda Meir, la communauté des Nations Unies est consciente que la cause de l’égalité des sexes et la cause du développement sont indissociables.  Nous savons que parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes n’est pas une fin en soi, mais un moyen de bâtir des sociétés plus saines, mieux instruites, plus pacifiques et plus prospères.


Il y a sept ans, lors du Sommet du Millénaire, les dirigeants du monde entier sont convenus d’accomplir des progrès décisifs, au cours des 15 premières années de ce nouveau siècle, en faisant reculer la pauvreté et la faim, en luttant contre les maladies et l’oppression, et en libérant le potentiel bridé par les inégalités.  Ils se sont engagés à livrer une bataille mémorable pour rendre possible un développement durable qui profite à tous.  Et ils ont adopté un plan détaillé, assorti d’échéances, à savoir les huit Objectifs du Millénaire pour le développement.


L’un des Objectifs –l’Objectif 3– porte expressément sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, mais le progrès vers la parité est aussi un impératif pour la réalisation des autres Objectifs: pour l’Objectif 1, qui porte sur la réduction de la pauvreté et de la faim, en raison de l’incidence disproportionnée de la pauvreté parmi les femmes; pour l’Objectif 2, qui porte sur l’éducation primaire pour tous, parce que sur plus de 100 millions d’enfants non scolarisés, la majorité sont des filles, et parce que sur plus de 800 millions d’adultes analphabètes, la plupart sont des femmes; pour l’Objectif 4, qui porte sur la réduction de la mortalité infantile, parce que de graves disparités au détriment des filles sont trop souvent négligées; pour l’Objectif 5, qui porte sur la réduction de la mortalité maternelle, parce que dans les pays en développement, la proportion de femmes qui meurent pendant leur grossesse ou en couche est de une pour 75, alors qu’elle est de une pour 7 300 dans les pays développés; pour l’Objectif 6, qui porte sur la lutte contre le sida, parce que les femmes sont de plus en plus touchées par l’épidémie; et pour l’Objectif 7, qui porte sur la promotion d’un développement écologiquement viable, parce que garantir aux femmes l’accès aux moyens de production, notamment la terre, est indispensable au développement durable.


Autrement dit, la discrimination à l’égard des femmes risque, si l’on n’y prend garde, de compromettre la réalisation de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement.


À mi-chemin de notre échéance de 2015, nous pouvons faire état de grands progrès.  Néanmoins, il reste fort à faire, dans le monde entier, pour combattre l’extrême pauvreté, les maladies, l’analphabétisme et la discrimination à l’égard des femmes.  En dépit des efforts des gouvernements et de la société civile, de nombreux pays –notamment en Afrique– restent loin du but.


Il nous faut redoubler d’efforts dans les sept ans qui nous séparent de 2015.  Nous devons établir un véritable partenariat pour le développement, comme nous y invite le huitième et dernier Objectif du Millénaire.  Cela veut dire mobiliser à l’échelle mondiale toutes les parties prenantes – gouvernements, organisations internationales, société civile, secteur privé, groupements et individus.  Cela veut dire aussi intégrer une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes dans les stratégies, programmes et activités visant les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Partout dans le monde, les institutions, fonds et programmes des Nations Unies, mènent de multiples activités pour renforcer le rôle des femmes dans le développement durable.


Les programmes d’alimentation scolaire du PAM (Programme alimentaire mondial) contribuent largement à maintenir les filles à l’école.  L’UNICEF œuvre principalement à l’égalité des chances entre les sexes en veillant à donner à tous les enfants les mêmes chances de développer leurs talents.  L’action du FNUAP (Fonds des Nations Unies pour la population) pour la santé maternelle aide les pays à faire en sorte que chaque grossesse soit désirée et que chaque naissance soit sans danger.  Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) veille à ce que les programmes de gouvernance accordent une attention particulière aux femmes, notamment en faisant en sorte que les femmes aient le droit de vote et puissent l’exercer.


UNIFEM (Fonds de développement des Nations Unies pour la femme) fait de la promotion des droits des femmes le thème central de toutes ses activités, qui tendent, notamment, à mettre un terme à la maltraitance des femmes, et à réaliser l’égalité des sexes sur fond de gouvernance démocratique, en temps de paix comme en temps de guerre.  Cette liste est loin d’être exhaustive.  Nous faisons beaucoup plus – nous nous efforçons par exemple d’enrayer la propagation du sida parmi les femmes et les filles et cherchons à garantir aux femmes l’égalité d’accès à la terre et à la propriété.


Mais il faut faire plus encore.  Le système des Nations Unies doit collaborer plus efficacement avec les gouvernements pour élaborer de véritables programmes conjoints tenant compte des priorités nationales.  Les organismes des Nations Unies doivent former une équipe plus solidaire, qui puisse devenir l’interlocuteur unique des pays.


Comme beaucoup d’entre vous le savent, le Groupe d’experts de haut niveau sur la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies a présenté des propositions en vue de renforcer la stratégie concernant l’égalité hommes-femmes au sein de l’Organisation.  Le Secrétaire général a encouragé les États Membres à étudier activement ces propositions.


En particulier, nous croyons que la cause que nous défendons ferait un bond en avant si, aux multiples structures actuelles, on substituait une entité dynamique des Nations Unies.  Ce nouvel organisme pourrait mobiliser les ressources du système des Nations Unies pour faire de l’autonomisation des femmes et de l’instauration de l’égalité entre les sexes le fondement du développement durable.


Cette Conférence –en raison de la stature exceptionnelle des participantes– nous offre une occasion unique de progresser vers nos objectifs communs d’autonomisation des femmes et de promotion du développement durable.


Les multiples thèmes dont vous aurez à débattre –l’incidence de la dégradation de l’environnement sur le rôle des femmes, l’importance de l’éducation pour la parité des sexes, les moyens d’améliorer la gouvernance à tous les niveaux et de renforcer la cohérence des politiques et l’efficacité de l’aide, pour n’en citer que quelques-uns– présentent tous une très grande pertinence au regard de notre marche vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


Mettons à profit cette rencontre pour donner un souffle nouveau à notre action collective en faveur d’un monde plus juste, équitable et prospère pour tous – femmes, hommes, filles et garçons.


Je tiens à vous remercier toutes de votre dévouement à la cause que nous défendons, et me réjouis à la perspective de travailler avec vous dans les années qui viennent.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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