DSG/SM/352-WOM/1657

BEAUCOUP RESTE À FAIRE POUR PARVENIR À LA PARITÉ DANS LES POSTES À RESPONSABILITÉ À L’ONU, DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE

15/11/2007
Vice-Secrétaire généraleDSG/SM/352
WOM/1657
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

BEAUCOUP RESTE À FAIRE POUR PARVENIR À LA PARITÉ DANS LES POSTES À RESPONSABILITÉ À L’ONU, DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE


(Publié le 21 novembre – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte d’une déclaration de la Vice-Secrétaire générale, Mme Asha-Rose Migiro, au Groupe d’experts sur les mesures propres à accélérer l’amélioration de la condition de la femme dans le système des Nations Unies, et présentée par Mme Aparna Mehrotra, Coordonnatrice pour les questions relatives aux femmes (Secrétariat de l’ONU), le 14 novembre.


Je regrette de ne pouvoir vous accueillir personnellement mais vous remercie vivement du temps, de l’énergie, de l’intérêt et surtout des efforts mobilisateurs que vous consacrez à cette importante cause.


Je souhaite indirectement la bienvenue aux personnes éminentes qui se sont jointes à nous pour cette réunion du Groupe d’experts sur les mesures propres à accélérer l’amélioration de la condition de la femme dans le système des Nations Unies, et remercie le Bureau de la Coordonnatrice pour les questions relatives aux femmes de nous avoir rassemblés.


Il y a plus de 60 ans que la Charte des Nations Unies a proclamé l’égalité des droits entre les hommes et les femmes.  Depuis lors, dans le monde entier, la famille des Nations Unies s’emploie à assurer de meilleures conditions de vie aux femmes grâce à ses efforts dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’administration des affaires publiques et de la consolidation de la paix.


Dans notre propre maison nous avons également proclamé l’égalité des droits entre les hommes et les femmes.  Résolution après résolution l’Assemblée générale a demandé la parité des sexes  pour le personnel des Nations Unies.


Mais nous n’avons pas jusqu’à présent réussi à l’instaurer.  Nos propres statistiques nous amènent à constater que nous n’avons pas progressé dans la réalisation de cet objectif de représentation équilibrée des sexes parmi le personnel de l’Organisation.


Au cours des huit dernières années, la proportion des femmes dans la catégorie des administrateurs et des fonctionnaires de rang supérieur au Secrétariat s’est accrue d’environ 0,35 % par an.


Entre 2004 et 2006 la proportion de femmes occupant des postes d’administrateur a en fait diminué.


Durant la même période on a enregistré une augmentation de près de 20% du nombre de femmes qui ont démissionné avant l’âge de la retraite.


Une simple projection nous permet de déduire qu’au rythme de glaciation actuel, ce n’est qu’en 2080 que pourrait se réaliser la parité au rang de secrétaire général adjoint et, ce qui est plus inquiétant encore, il faudrait attendre 2120 pour voir s’établir la parité au grade de P-5.


Il faut reconnaître que si l’on devait aujourd’hui noter les administrateurs des Nations Unies sur leurs résultats en matière d’égalité des sexes, peu d’entre eux obtiendraient la moyenne.


Comment pouvons-nous faire mieux? seulement si les administrateurs à tous les niveaux font preuve d’audace et d’ingéniosité et sont prêts à montrer que nous sommes déterminés à réaliser la parité des sexes dans le système tout entier.


Cela suppose plus d’efforts novateurs et résolus pour recruter et garder des femmes qualifiées.


Nous devons à cet effet tenir les chefs de départements et les supérieurs immédiats systématiquement responsables, et privilégier la nomination de femmes à des postes de direction et de décision.


Cela revient à dire que nous devons étudier la possibilité de mesures temporaires spéciales similaires à celles que prennent certains États pour atteindre des objectifs sexospécifiques prévus par la législation.  J’ai la ferme conviction que sans ces mesures temporaires spéciales, la coutume, de quelque manière qu’elle s’applique, continuera de l’emporter.


Nous devons également présenter des statistiques actualisées, ventilées par sexe, portant sur tous les niveaux et en tenir rigoureusement compte.  Elles nous sont indispensables pour veiller à ce que les objectifs soient fixés et réalisés, et pour déterminer la responsabilité des administrateurs.


Il nous faut adopter des politiques visant à concilier travail et vie professionnelle, applicables aux hommes comme aux femmes, condition qui permettra de réaliser l’équilibre dans tous les sens du terme.  Ces politiques supposent des horaires flexibles et des arrangements dans l’organisation de la semaine de travail, le partage de postes, les congés parentaux et le télétravail.


En ma qualité de collègue, de femme et de mère, je ne saurais trop insister sur ces points.


La situation n’est pas désespérée.  Nous avons des expériences positives et des exemples que nous pouvons reproduire et dont nous pouvons nous inspirer.


Certains organismes qui, comme l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) et le FNUAP (Fonds des Nations Unies pour la population) ont réussi à instaurer une parité des sexes parmi leur personnel, nous proposent des pratiques exemplaires dont nous pouvons tous tirer parti.


Nous devrions également nous inspirer des exemples concluants donnés dans ce domaine par certains partenaires extérieurs et agents de changement, dont certains sont avec nous aujourd’hui. Je vous suis reconnaissante de venir partager leurs vues.


Cela dit, j’ai le plaisir de constater que certaines initiatives encourageantes ont été prises dans notre propre maison récemment.  Je peux en citer quelques unes.


La Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme est maintenant membre du Comité de gestion, du Conseil de direction et du Conseil d’évaluation de la performance des hauts fonctionnaires, et introduit de ce fait une perspective sexospécifique dans leurs débats.


De nouvelles directives précisent que dans tout département qui n’atteint pas ses objectifs en matière de promotions dans la catégorie des administrateurs et des fonctionnaires de rang supérieur, le chef du département est tenu de justifier officiellement auprès du Bureau de la gestion des ressources humaines les raisons pour lesquelles un candidat a été choisi de préférence à une candidate tout aussi qualifiée.


Enfin, on est en train de mettre au point une nouvelle description de fonctions concernant les coordonnateurs départementaux car on doit s’assurer qu’ils sauront se faire écouter des hauts fonctionnaires, et qu’ils pourront participer efficacement à tous les processus liés à la parité des sexes.


L’égalité des sexes n’est pas un point séparé sur notre ordre du jour.  Il est au cœur de tout ce que notre Secrétaire général a décidé de réaliser: changer les méthodes de travail des Nations Unies et constituer un corps de fonctionnaires mobiles, polyvalents, flexibles et ayant le sens des responsabilités – répondant aux plus hauts principes déontologiques.


La parité des sexes et avec elle, la prise en compte des moyens de concilier la vie professionnelle et la vie familiale sont une obligation pour notre productivité, notre crédibilité et notre humanité.  Je remercie chacun d’entre vous de votre engagement à cette cause, et souhaite que cette réunion du Groupe d’experts soit agréable et fructueuse.


J’attends avec le plus grand intérêt le résultat de vos délibérations.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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