DSG/SM/328-FEM/1634

LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE SOULIGNE LA NÉCESSITÉ D’UN CHANGEMENT CONSTRUCTIF POUR TRANSFORMER LES RELATIONS ENTRE LES SEXES

05/07/2007
Vice-Secrétaire généraleDSG/SM/328
FEM/1634
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LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE SOULIGNE LA NÉCESSITÉ D’UN CHANGEMENT CONSTRUCTIF POUR TRANSFORMER LES RELATIONS ENTRE LES SEXES


(Publié le 30 juillet – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte du discours que la Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies, Asha-Rose Migiro, a prononcé le 5 juillet à l’occasion du Sommet international des femmes, à Nairobi :


Je tiens à saisir cette occasion pour remercier nos hôtes de l’hospitalité qu’ils nous ont réservée depuis notre arrivée dans cette belle ville de Nairobi.


Je vous transmets également les vœux chaleureux de réussite et les cordiales salutations du Secrétaire général Ban Ki-moon.


C’est un honneur pour moi d’être parmi vous pour examiner le thème littéralement vital du rôle de premier plan que les femmes jouent dans la lutte contre le sida.  Je rends hommage à l’Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines, à la communauté internationale des femmes vivant avec le VIH et le sida, et à d’autres partenaires qui ont rendu cette conférence possible.  Vous êtes tous autant d’alliés d’une importance cruciale pour l’Organisation des Nations Unies.


Depuis la création de l’Organisation des Nations Unies, les femmes ont judicieusement et avec talent fait de notre Organisation une plate-forme pour exprimer les besoins, exigences et priorités qui sont les leurs.  Depuis la signature de notre Charte – qui proclame l’égalité des droits des hommes et des femmes – et l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, par l’intermédiaire d’instruments ultérieurs qui codifient les droits de l’homme et les libertés fondamentales, l’Organisation des Nations Unies a toujours été un partenaire et un allié des femmes dans le monde entier.


Depuis plus de 60 ans, la Commission de la condition de la femme contribue remarquablement à améliorer la vie des femmes et des filles dans le monde entier.  Depuis 1979, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes est le premier instrument mondial visant à une véritable égalité entre les sexes au sein de la famille, de la communauté et de la société.  Qui plus est, le Programme d’action de Beijing a défini une feuille de route précise à l’intention de tous les acteurs concernés – les gouvernements, la société civile et la famille des Nations Unies – en vue de mettre un terme à la discrimination à l’égard des femmes et des filles et d’accélérer les progrès vers la réalisation de l’égalité des sexes.


Progressivement mais régulièrement, dans les activités de l’Organisation des Nations Unies, nous nous sommes efforcés d’adopter une démarche soucieuse de parité entre les sexes dans pratiquement tous les aspects de nos travaux – ce qui montre que nous comprenons de mieux en mieux qu’il nous est impossible de résoudre une quelconque difficulté concernant la vie des gens dans le monde entier sans examiner ses effets sur les femmes et comment elles peuvent faire partie de la solution.


Actuellement, nous nous employons à renforcer notre dispositif en faveur de l’égalité des sexes et nous envisageons de remplacer nos structures éparses par une seule entité intégrée bien pourvue en ressources, dotée d’un mandat renforcé qui lui permette de jouer un rôle de premier plan à l’échelle du système.


L’Organisation des Nations Unies devient aussi de plus en plus un forum pour mener une action portant sur le thème de la conférence d’aujourd’hui – la lutte contre la propagation alarmante du VIH chez les femmes et les filles, et le fardeau qui leur est imposé du fait du sida.


Il y a un an, les gouvernements, réunis au Siège de l’Organisation des Nations Unies pour adopter la Déclaration politique sur le VIH/sida, se sont engagés à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles comme moyen de lutter contre cette pandémie.


Cette année, la Commission de la condition de la femme a demandé qu’une attention toute particulière soit accordée à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui aux filles – en examinant notamment les besoins des filles se trouvant dans des situations à risque, ceux de celles à la tête d’un ménage et de celles qui prennent soin des malades chroniques.


La Commission a invité les gouvernements à examiner les causes premières de la féminisation du problème, à savoir la vulnérabilité accrue des femmes et des filles au VIH/sida.


Elle a demandé aux gouvernements de dispenser une formation aux hommes et aux garçons pour qu’ils acceptent leur rôle et leur responsabilité.  Elle a encouragé les hommes et les garçons à adopter un comportement sexuel et procréatif sans risque, non coercitif et responsable.


C’est pourquoi les équipes des Nations Unies collaborent avec les gouvernements pour veiller à ce que les stratégies nationales de lutte contre le sida visent aussi les femmes.  Mais c’est souvent loin d’être le cas.


Comme la Commission l’a bien compris, les facteurs qui contribuent à la féminisation du sida doivent être examinés dans leur ensemble.  Mais, pour être honnêtes, en dépit de nos meilleures intentions, bon nombre de nos activités ne dépassent pas le stade des projets et il nous reste encore beaucoup à faire pour passer de ce stade à celui du programme, et par là même opérer un changement véritablement structurel.


Nous savons ce que ce changement devrait être : un changement réel et constructif qui donnera aux femmes et aux filles davantage de pouvoir et de confiance en elles-mêmes.


Un changement qui transformera les relations entre les hommes et les femmes à tous les niveaux de la société.


Un changement imputable à l’éducation des filles, aux réformes juridiques et sociales, et à une sensibilisation et à une responsabilisation plus grandes des hommes.


Un changement qui libérera les garçons et les hommes des attentes et stéréotypes culturels, tels que la conviction qu’on affirme sa virilité en montrant « qui est-ce qui commande » ou en fréquentant des travailleuses du sexe.


Un changement qui assurera aux femmes des possibilités d’emploi, des droits de propriété foncière et des droits de succession.


Un changement qui donnera aux femmes un plein accès aux options pratiques qui peuvent les protéger ainsi que leurs enfants contre le VIH, notamment les traitements antirétroviraux pour empêcher la transmission du VIH des parents à l’enfant, et l’utilisation de microbicides à mesure qu’ils deviennent disponibles.


Un changement qui permettra aux femmes de prendre la place qui leur revient à la table où se prennent les décisions et de jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le VIH/sida.


Pour relever ce défi, tout notre courage et toute notre volonté nous seront nécessaires.  Il faudra faire montre d’une volonté politique soutenue au plus haut niveau couplée à des orientations énergiques et innovantes au sein de la société civile et dans le secteur privé.


Cette conférence, mesdames et messieurs, est en partie financée par la Coalition mondiale sur les femmes et le sida – une alliance de groupes de la société civile, de réseaux de femmes vivant avec le VIH, d’organismes des Nations Unies, de représentants des secteurs public et privé ainsi que de célébrités qui, ensemble, s’efforcent de mobiliser l’action concernant les femmes et le sida.


Des alliances de cette nature sont ce qu’il faut pour opérer des changements constructifs.  S’il y a une chose que nous avons retenue au cours de ces 25 dernières années, c’est que ce n’est qu’en travaillant ensemble, avec la même détermination, que nous arriverons à vaincre le sida.


Mais pour avoir un véritable impact, ces alliances doivent être guidées par deux principes fondamentaux – à savoir la responsabilisation et la volonté d’obtenir des résultats mesurables.


Ainsi donc, le défi que chacun d’entre nous doit relever ici aujourd’hui consiste à se fixer des objectifs précis et à accepter d’être tenu responsable sur les plans personnel et professionnel.  Voilà ce que les vrais dirigeants font.


En tant que Vice-Secrétaire générale – et venant de la Tanzanie, qui est l’un des pays les plus touchés dans cette région –, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire en sorte que la question des femmes et du sida figure au nombre des priorités de la communauté internationale – et en fait il doit en être ainsi.


Gardez la foi et continuez le combat.  Je vous remercie.  Muchas Gracias.  Asante Sana.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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