DSG/SM/326

DANS SON ALLOCUTION AU FORUM MONDIAL « RÉINVENTER L’ÉTAT », LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE SOULIGNE QU’IL IMPORTE DE RÉTABLIR LA CONFIANCE PUBLIQUE

26/06/2007
Vice-Secrétaire généraleDSG/SM/326
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DANS SON ALLOCUTION AU FORUM MONDIAL « RÉINVENTER L’ÉTAT », LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE SOULIGNE QU’IL IMPORTE DE RÉTABLIR LA CONFIANCE PUBLIQUE


(Publié le 23 juillet, retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte de l’allocution que la Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies, Asha-Rose Migiro, a faite aujourd’hui au septième Forum mondial « Réinventer l’État », tenu à Vienne:


C’est un grand plaisir pour moi que de vous accueillir tous au septième Forum mondial « Réinventer l’État ». Le Secrétaire général vous transmet également ses pensées chaleureuses et ses meilleurs souhaits. Il comptait être parmi vous aujourd’hui, mais certaines questions urgentes l’ont empêché de faire le voyage. Toutefois, il m’a chargée de vous dire à vous tous combien lui même –et tous nos collègues– sont fiers que l’ONU accueille ce forum pour la toute première fois.


L’ONU a de nombreux partenaires dans cet effort. Le Gouvernement de notre pays hôte, l’Autriche, et les Gouvernements de la France, de l’Italie et de la République de Corée ont tous fourni un appui financier crucial à cette initiative. Ils méritent notre reconnaissance toute particulière. Je tiens également à reconnaître les contributions des nombreuses organisations du secteur privé qui ont parrainé cette réunion.


Les efforts conjugués de l’ONU et de ses nombreux collaborateurs ont contribué à faire de ce forum mondial une manifestation internationale prééminente consacrée à l’amélioration de la gouvernance. Lorsqu’il a été lancé par les États-Unis en 1999, ce forum a réuni plusieurs centaines de responsables gouvernementaux. Le sixième et plus récent Forum, tenu en 2005, a attiré plus de 8 000 personnes.


Ces chiffres mettent en évidence le remarquable succès dont jouit ce forum. Ces dernières années, ce forum est devenu le lieu de rencontre entre de hauts fonctionnaires de toutes les régions et leurs homologues internationaux, des représentants de la société civile et d’organisations du secteur privé, des experts dans divers domaines et des organisations internationales. C’est le lieu où l’on échange des idées et élabore des stratégies pour améliorer la gouvernance et l’administration publique dans notre monde complexe et en constant changement. Et il offre aussi l’occasion de mettre en avant de nouvelles initiatives et des innovations.


Mesdames et Messieurs, toutefois et par-dessus tout, cette manifestation a pris de l’ampleur en raison de l’importance croissante accordée aux questions de gouvernance dans le monde entier. Le Document final du Sommet mondial de 2005 a reconnu la bonne gouvernance comme étant indispensable à l’action de l’ONU en faveur de la paix et de la sécurité, des droits de l’homme et du développement. En fait, il est désormais largement admis que la bonne gouvernance est un fondement essentiel à tout programme ou politique à quelque niveau que ce soit, mondial ou local, national ou régional.


Certes, un accord sur la nécessité d’une bonne gouvernance n’est qu’un point de départ. Pour progresser, il faut aussi parvenir à un consensus quant aux caractéristiques fondamentales d’une telle administration. La gouvernance, dans son essence, est l’exercice équitable du pouvoir par le biais de processus participatifs, transparents et responsables. Elle repose sur l’état de droit et le respect des droits de l’homme. Elle requiert des institutions et une administration publiques efficaces, efficientes et prévisibles, dotées de fonctionnaires spécialisés, compétents et honnêtes. Elle demande aussi des structures et des processus administratifs qui permettent aux citoyens d’avoir leur mot à dire dans les décisions concernant les politiques publiques qui les touchent le plus. Et c’est un instrument permettant aux administrés de surveiller et d’évaluer les biens et les services publics.


La véritable difficulté consiste à traduire ces idéaux en réalités pratiques. C’est pourquoi nous sommes tous ici à ce septième Forum mondial : pour apprendre les uns des autres comment la gouvernance et l’administration publique peuvent être améliorées.


La bonne gouvernance est tributaire d’institutions efficaces qui s’acquittent de leur mandat, coordonnent leurs travaux avec d’autres organisations et intègrent et reflètent les priorités de la population. Elle dépend également de notre capacité de coopérer pour nous rapprocher de ces objectifs qui sont mutuellement bénéfiques et sont susceptibles d’améliorer les conditions de nos sociétés dans leur ensemble – que nous ayons à l’esprit le niveau national, sous-régional ou international. Ceci demande des partenariats et doit aussi reposer sur une présomption de confiance.


La confiance est d’une nécessité fondamentale pour la gouvernance dans tous les pays, mais on continue d’en manquer. Considérez les résultats saisissants ci-après: le Programme des Nations Unies pour le développement a récemment mené une enquête dans 60 pays tant développés qu’en développement et posé à près de 500 000 personnes la simple question suivante de savoir s’ils ont l’impression de faire partie de l’État dans leur pays. Près de 90 % d’entre eux ont dit non.


Il faut manifestement rétablir la confiance dans l’État et dans la gouvernance. Ce forum est bien placé pour ouvrir la voie en examinant cette question cruciale sous divers angles. Au cours de la semaine à venir il faudra poser les questions suivantes –et, j’espère, y répondre– comment les gouvernements peuvent-ils mieux gérer et satisfaire les attentes des citoyens? Comment les processus du secteur public peuvent-ils devenir plus transparents et plus accessibles? Est-ce que l’amélioration de la prestation et de l’accessibilité des services influe sur le niveau de la confiance? Quels changements législatifs et institutionnels sont nécessaires pour renforcer l’engagement et la participation de la société civile? Comment faut-il procéder aux élections et aux travaux parlementaires pour accroître la confiance? Quelles formes de partenariats secteur public-secteur privé favorisent la confiance? Et comment peut-on renforcer la confiance après les conflits et lors de la reconstruction?


Vos réponses à ces questions seront entendues, étudiées et adoptées par les gouvernements, les organisations de la société civile et le secteur privé. L’ONU elle-même les prendra à cœur.


Comme bon nombre d’entre vous le savent, Mesdames et Messieurs, renforcer la confiance est une des priorités du programme du Secrétaire général Ban Ki-moon, et ce, depuis le jour même de son entrée en fonctions. En fait, lorsqu’il a prêté serment, le Secrétaire général a retenu « la réputation de l’ONU » comme constituant l’un de ses atouts les plus précieux, mais aussi l’un des plus vulnérables. Il a rappelé à ses collègues que la Charte exige que les fonctionnaires possèdent les plus hautes qualités de travail, de compétence et d’intégrité. Et, promettant de diriger par l’exemple, il a appelé sa mission « Opération rétablir la confiance »!


C’est pourquoi M. Ban a déjà fait publiquement sa déclaration de situation financière – et c’est le premier Secrétaire général à le faire – et il a encouragé tous les hauts responsables du Secrétariat à faire de même. Et pour éviter tout doute, j’ai déjà dévoilé la mienne.


Une plus grande transparence de la part des hauts fonctionnaires de l’Organisation des Nations Unies n’est qu’un exemple de notre action pour rétablir la confiance publique. Ce forum, sans aucun doute, examinera d’autres innovations de ce type. Aujourd’hui et demain, vous entendrez certaines des plus importantes autorités du monde en matière de gouvernance. Et tout au long de cette semaine, vous aurez de nombreuses occasions d’examiner diverses perspectives, d’échanger des connaissances, de nouer des partenariats et de mettre au point des stratégies de gouvernance qui marchent.


Je peux vous dire qu’aussi bien le Secrétaire général que moi-même attendons impatiemment les résultats de vos débats. Nous sommes convaincus qu’ils pourront orienter nos tentatives actuelles visant à faire de l’Organisation des Nations Unies la meilleure Organisation possible. Et nous savons que l’« Opération rétablir la confiance » peut sans aucun doute tirer parti de vos expériences et de vos compétences conjuguées.


Aussi, merci d’être ici cette semaine et de contribuer à notre action mondiale. Ensemble, je suis convaincue que nous pourrons non seulement renforcer la confiance dans les États et dans l’Organisation des Nations Unies, mais encore faire en sorte que tous et toutes et partout croient en un avenir plein d’espoir pour eux-mêmes et pour le monde.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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