DSG/SM/323

LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DÉCLARE QU’IL FAUT MAINTENANT AGIR POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ… « NOTRE VISION COMMUNE POUR UN MONDE MEILLEUR »

07/06/2007
Vice-Secrétaire généraleDSG/SM/323
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DÉCLARE QU’IL FAUT MAINTENANT AGIR POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ… « NOTRE VISION COMMUNE POUR UN MONDE MEILLEUR »


(Publié le 30 juillet – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après l’allocution que la Vice-Secrétaire générale Asha-Rose Migiro a prononcée à la vingtième réunion annuelle du Conseil universitaire pour le système des Nations Unies, à New York le 6 juin:


C’est pour moi un grand honneur d’être invitée à prendre la parole à cette cérémonie d’ouverture de la réunion du vingtième anniversaire de votre conseil.  Je salue l’importante contribution que cet organe a apportée aux travaux des Nations Unies et aux idéaux de la Charte au cours de ces 20 dernières années.


Le Conseil universitaire a favorisé la compréhension et la coopération entre le personnel des Nations Unies et celui des missions diplomatiques permanentes ainsi qu’entre théoriciens et praticiens.


Je suis particulièrement sensible à la mission de votre conseil car je considère que j’appartiens à la fois au milieu universitaire et à la communauté des praticiens.  Aussi m’importe-t-il, tout particulièrement à la fois sur les plans personnel et professionnel, de resserrer encore davantage les liens déjà étroits qui existent entre votre conseil et l’Organisation des Nations Unies. 


J’ai choisi de parler aujourd’hui du rôle du système des Nations Unies en matière de développement car je suis convaincue que le développement pose l’un des plus grands défis, voire le plus grand, auquel l’humanité est  aujourd’hui confrontée.  L’Organisation des Nations Unies a un rôle unique et fondamental à jouer pour relever ce défi.


En tant que communauté intellectuellement dynamique de théoriciens et praticiens, votre conseil a également un rôle important à jouer pour relever le défi que pose le développement.  Nous comptons sur vos recherches, vos idées et vos pratiques en matière de politique ayant trait au système des Nations Unies pour nous aider à progresser dans la défense de notre cause commune.


Je pense qu’il n’est pas exagéré de dire qu’il est extrêmement remarquable que les Objectifs du Millénaire pour le développement soient devenus notre cadre mondial de développement – notre vision commune pour un monde meilleur.  Cette année marque la date à mi-parcours entre l’adoption des objectifs et la date cible de 2015, date à laquelle nous espérons atteindre les objectifs fixés.  Aussi est-il tout particulièrement important qu’il y ait une action plus concertée au sein de l’Organisation des Nations Unies allant bien au-delà de ce dont nous avons été témoins jusqu’ici. 


Des progrès ont été accomplis et il y a d’évidents signes d’espoir.  Mais nous avons beaucoup à faire pour réaliser la vision qui sous-tend les objectifs du Millénaire pour le développement – une vision d’un monde dans lequel il y a moins de pauvreté, moins de faim et moins de maladie; où les perspectives de survie pour les mères et leurs nourrissons sont meilleures; où les enfants sont mieux éduqués; où les femmes jouissent de l’égalité des chances; et où l’environnement est plus sain.


L’Afrique subsaharienne reste l’épicentre de la crise de la pauvreté.  Sur ce continent le  nombre des gens qui vivent dans l’extrême pauvreté ne cesse d’augmenter.  Les taux de mortalité infantile élevés sont très préoccupants.  Les progrès sur la voie de la réalisation de nombreux autres objectifs sont cruellement insuffisants en Afrique.


Mais d’autres régions du monde se heurtent également à d’insurmontables difficultés pour atteindre ces objectifs.  En Amérique latine, les progrès réalisés dans l’ensemble sont  contrebalancés par les importantes poches d’inégalité qui existent.  Les républiques d’Asie centrale de la Communauté des États indépendants ne se sont pas complètement remises des difficultés sociales et économiques qu’elles ont connues à la suite de la désintégration de l’Union soviétique.


D’autre part, les petits États insulaires et les pays sans littoral se heurtent à des difficultés particulières qui leur sont propres, dues notamment au fait qu’ils sont très vulnérables aux catastrophes naturelles.  L’Asie de l’Est et l’Asie du Sud comptent encore le plus grand nombre absolu de pauvres et de mal nourris dans le monde.


L’on peut et l’on doit redoubler d’efforts pour faire progresser le développement humain et la sécurité humaine dans le monde entier.  Mais ce ne sont pas de nouvelles promesses ou de nouveaux processus qui sont nécessaires.  Les gouvernements du monde entier ont déjà pris d’impressionnants engagements pour appuyer la réalisation des huit objectifs du Millénaire pour le développement conformément aux échéances précitées.


Ils ont pris ces engagements au Sommet du Millénaire, à la Conférence de Monterrey sur le financement du développement, dans la Déclaration de Paris de 2005 sur l’efficacité de l’aide et à nouveau lors du Sommet mondial de 2005.  Ces engagements, s’ils sont pleinement suivis d’effets en temps opportun, devraient permettre d’atteindre les objectifs. 


Cela signifie que, alors que le temps presse, le monde doit s’attacher à honorer rapidement les engagements pris.  Une action concertée dès maintenant – concernant la pauvreté, la santé, le VIH/sida, l’éducation et d’autres besoins – peut faire toute la différence entre le succès et l’échec dans la réalisation de ces objectifs essentiels.


Il est possible de progresser rapidement.  En adoptant récemment un certain nombre de mesures pertinentes et pratiques, plusieurs pays africains ont justement montré comment on pouvait accomplir de véritables progrès en  très peu de temps.


Au Malawi, par exemple, un programme de subventions pour les engrais et les semences a permis de doubler la productivité agricole lors de la saison des cultures de 2006-2007.  Et au Ghana, l’utilisation des denrées alimentaires produites localement a contribué au succès d’un programme national d’alimentation scolaire.


Plusieurs nations, dont la mienne, la Tanzanie, ont aboli les frais de scolarité dans le cycle primaire.  Cette mesure a eu pour effet d’accroître considérablement les taux de scolarisation et par là même de nous rapprocher de la réalisation de l’objectif qui est de faire en sorte que tous les garçons et les filles achèvent un cycle complet d’études primaires.


De nombreux autres exemples existent.  L’an dernier, la Zambie a instauré la gratuité des services de santé de base dans les zones rurales tandis qu’au Burundi la médecine est désormais gratuite pour les mères et les enfants.  Ces interventions pratiques aideront la Zambie et le Burundi à améliorer la santé maternelle et à réduire la mortalité infantile.  Il ne s’agit là que de deux des objectifs du Millénaire pour le développement.


Avec l’aide de plusieurs partenaires internationaux, des pays comme le Niger, le Togo et la Zambie ont tous lancé des campagnes nationales de vaccination contre la rougeole et distribué des moustiquaires antipaludiques.  Ces efforts leur permettront d’atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement consistant à arrêter la propagation du paludisme et à commencer à faire reculer le paludisme et d’autres importantes maladies.


Qu’il me soit permis de citer un autre exemple remarquable, à savoir les villages du Millénaire.  Ce projet touche désormais près de 400 000 personnes dans 10 pays africains.  Dotés de technologies éprouvées, puissantes et pratiques, ces villages mettent en œuvre des interventions menées par la communauté pour échapper à la pauvreté extrême.  Ils illustrent comment des dirigeants locaux, avec l’appui de moyens scientifiques voulus, peuvent atteindre bon nombre des objectifs au niveau communautaire.


Ce projet a montré qu’en l’espace d’une seule année, l’incidence du paludisme peut diminuer de plus de 50 %, l’éducation primaire universelle peut être réalisée, la productivité agricole peut augmenter et les communautés peuvent avoir un accès total à l’eau potable.


Aussi, que personne ne dise que des progrès rapides sont impossibles.  Cela est manifestement  possible lorsqu’il existe des engagements fermes, des stratégies solides et un financement adéquat.


De nombreux gouvernements souhaiteraient reproduire ces types  d’interventions couronnées de succès que je viens d’évoquer.  Mais pour ce faire, davantage de ressources leur sont nécessaires.  Aussi les donateurs doivent-ils  accroître leur aide publique au développement pour la porter à 0,7% du revenu national brut d’ici à 2015.  Ils devraient également fournir une aide prévisible et de haute qualité.


Pour atteindre les sept premiers Objectifs du Millénaire pour le développement, nous devons veiller à la réalisation effective du huitième objectif, qui concerne l’établissement d’un partenariat mondial entre les pays riches et les pays pauvres pour le mieux-être de tous.


Le fait que les Objectifs du Millénaire pour le développement sont maintenant à notre portée est en lui-même un triomphe de l’ingéniosité de l’homme et le fruit de recherches inlassables.  Il y a seulement une génération, de nombreux instruments indispensables que nous utilisons aujourd’hui pour sauver des vies, rapprocher les peuples et accroître la productivité agricole n’existaient pas.


Il n’y avait pas de semences améliorées adaptées aux conditions difficiles de l’agriculture africaine.  Il n’y avait pas de moustiquaires imprégnées d’insecticides pour aider à lutter contre le paludisme.  Il n’y avait pas d’antirétroviraux pour traiter le VIH.  Il n’y avait pas non plus de polythérapies à base d’artémésinine pour traiter le paludisme.  La téléphonie mobile et  l’Internet n’avaient pas encore conquis le monde.  Aujourd’hui, la situation est différente.


Aujourd’hui, nous mettons ces progrès techniques au service de l’élimination de la pauvreté, de l’amélioration des conditions de vie et du renforcement des  moyens d’existence.


Les technologies et les sciences sont aussi la base de nos économies modernes et sont les principaux  moteurs de la croissance économique à long terme.  Les pays ont besoin d’investir dans la science, les technologies et l’enseignement supérieur pour former la prochaine génération des dirigeants mondiaux. 


Je voudrais conclure par quelques mots sur une question cruciale et connexe – les changements climatiques anthropiques.  Comme cela a été souligné dans le rapport de cette année du Groupe international sur la question, les effets préjudiciables des changements climatiques seront les plus graves dans les pays en développement qui sont les plus en retard dans  la réalisation des objectifs. L’Afrique tropicale sera particulièrement touchée.


Les changements climatiques posent maintenant un important défi de développement, un défi que l’on ne peut relever que si l’on met à profit autant que possible l’ingéniosité de l’homme et l’innovation. Les chercheurs et  les universitaires jouent un rôle essentiel pour ce qui est de relever le défi que posent les changements climatiques et leurs répercussions sur le développement.


Cette question revêt un caractère d’urgence et appelle une attention soutenue et concertée des  hauts responsables aux niveaux tant mondial que national.  Le monde a besoin d’urgence d’intensifier les actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.  En même temps, de nombreux pays –notamment les pays en développement les plus vulnérables– ont besoin d’une assistance pour améliorer leur capacité d’adaptation.


Des chercheurs tels que vous au sein de ce conseil, ont montré l’importance cruciale des connaissances pour comprendre les complexités inhérentes à la lutte contre la pauvreté extrême et pour ouvrir une voie durable vers le développement.  Il s’agit maintenant d’appliquer le savoir que nous avons acquis pour aider les pays à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Dans les années à venir, je ne vois pas de défi plus noble, de tâche plus riche de promesses que ceux que je viens de citer.  Aussi suis-je heureuse de savoir que nous, au sein du système des Nations Unies, pouvons compter sur votre plein appui.


Je vous remercie très sincèrement de votre excellent travail.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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