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DSG/SM/321

LES PROGRÈS RÉALISÉS EN AFRIQUE APPORTENT UN DÉMENTI À LA DESCRIPTION ERRONÉE DU CONTINENT COMME UN « CHAMP DE BATAILLE EN PROIE À UNE PAUVRETÉ GÉNÉRALISÉE », DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE

06/06/2007
Vice-Secrétaire généraleDSG/SM/321
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LES PROGRÈS RÉALISÉS EN AFRIQUE APPORTENT UN DÉMENTI À LA DESCRIPTION ERRONÉE DU CONTINENT COMME UN « CHAMP DE BATAILLE EN PROIE À UNE PAUVRETÉ GÉNÉRALISÉE », DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE


(Publié le 20 juillet, retardé à la traduction)


À l’occasion d’une réunion de la Commission du barreau de New York sur les affaires africaines, tenue à New York, le 4 juin, la Vice-Secrétaire générale,

Mme Asha-Rose Migiro, a fait la déclaration suivante:


Je vous remercie de cet accueil chaleureux. C’est pour moi un plaisir d’être ici.


Des rencontres comme celle-ci constituent une manifestation de soutien précieuse pour l’ONU. Je suis heureuse, par conséquent, de me joindre à vous aujourd’hui pour débattre d’un sujet qui a toujours figuré parmi les priorités des Nations Unies: les défis qui interpellent l’Afrique.


En amis bien avisés de l’Afrique, vous savez que la réalité est très différente de l’image parfois véhiculée par les médias. Vous savez que les progrès réalisés en Afrique apportent un démenti à la description, erronée mais répandue, qui fait du continent un champ de bataille en proie à une pauvreté généralisée.


Par rapport aux 10 dernières années, le nombre de conflits violents a considérablement diminué. Les Africains prennent de plus en plus en main les problèmes de sécurité. Dans plusieurs endroits du continent, des progrès notables ont été accomplis en vue de mettre fin aux conflits armés et de consolider la paix.


Le Burundi et la Sierra Leone en sont deux parfaites illustrations. Les opérations de maintien de la paix ayant été menées avec succès, l’ONU collabore à présent étroitement avec ces pays à l’avènement d’un avenir meilleur. La Commission de consolidation de la paix de l’Organisation contribue à ces efforts. Le Libéria fournit une autre expérience concluante. Un scrutin historique, tenu il y a deux ans, y a conduit à l’entrée en fonction de la première femme à être élue Présidente d’un État africain.


Plus récemment, des négociations directes entre le Gouvernement ougandais et les chefs de l’Armée de résistance du Seigneur ont ravivé l’espoir qu’il sera enfin mis un terme à cet abominable conflit qui déchire le nord de l’Ouganda depuis 20 ans. Ces négociations ont déjà permis d’améliorer les conditions de sécurité dans la région septentrionale du pays, facilitant ainsi le retour d’une

partie des personnes déplacées. L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour les zones touchées par l’Armée de résistance du Seigneur, l’ancien Président du Mozambique, M. Joaquim Chissano, contribue activement et efficacement à ces efforts de paix.


Le processus de paix en Côte d’Ivoire a également connu, récemment, des avancées encourageantes. Les parties ivoiriennes ont déjà commencé à mettre en œuvre l’Accord qu’elles ont signé à Ouagadougou, en mars, créant ainsi une réelle possibilité de parvenir à un règlement pacifique de la crise.


Le cas de la République démocratique du Congo illustre encore mieux les progrès accomplis sur la voie de la reconstruction et de la gouvernance démocratique au sortir du conflit. L’année dernière, l’ONU a collaboré avec l’Union africaine et d’autres partenaires pour aider le peuple congolais à organiser les premières élections libres depuis plus de 40 ans. Cette entreprise a été menée à bien avec l’aide d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies. Elle a également tiré parti de l’opération d’assistance électorale la plus importante dans l’histoire de l’ONU. Mais surtout, elle a donné la preuve du courage et de la détermination du peuple congolais. En définitive, 70 % des électeurs ont pu voter dans un climat calme et paisible.


Et pourtant, comme vous le savez tous très bien, la violence continue d’avoir des conséquences tragiques pour les populations civiles vivant dans les zones de conflit qui subsistent en Afrique. Cette tragédie n’est nulle part aussi évidente qu’au Darfour. En dépit des efforts conjugués de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union africaine pour relancer le processus de paix et renforcer le maintien de la paix, la violence qui sévit dans cette région fait un trop grand nombre de victimes.


Aujourd’hui, la question du Darfour est celle qui occupe le plus le Secrétaire général et ses proches collaborateurs. L’Organisation a mis en place ce qui constitue actuellement sa plus grande opération humanitaire. Nous engageons un dialogue politique à de nombreux niveaux avec le Gouvernement soudanais, les factions actives au Darfour, les pays de la région, des organisations telles que l’Union africaine et les principales puissances mondiales. L’objectif est de parvenir à une solution négociée et de déployer une opération efficace de maintien de la paix pouvant faciliter la conclusion d’un accord de paix renforcé.


Récemment, le Gouvernement soudanais a confirmé son accord couvrant l’ensemble du dispositif d’appui renforcé prévu par l’ONU pour aider la Mission de l’Union africaine au Soudan. Je me félicite de cette avancée. Nous sommes déterminés à procéder rapidement au déploiement, en collaboration étroite avec l’Union africaine.


Les États Membres de l’ONU conviennent que les trois piliers de notre action – développement, sécurité et droits de l’homme – ne sont pas seulement d’une importance capitale par eux-mêmes, mais qu’ils se renforcent mutuellement et sont à vrai dire tributaires les uns des autres.


Tout en nous efforçant de résoudre les conflits et de bâtir la paix, nous devons consacrer autant d’énergie à la promotion des droits de l’homme et de l’état de droit. Je sais que ce domaine intéresse tout particulièrement votre commission. Je tiens donc à vous féliciter de votre détermination à renforcer l’état de droit et l’administration de la justice en Afrique. Il reste encore tellement à faire avant qu’on puisse parler d’une réelle amélioration de la situation des droits de l’homme en Afrique.


On se rappellera qu’au Sommet mondial de 2005, tous les gouvernements du monde ont en principe accepté la responsabilité de protéger : d’agir collectivement, par l’intermédiaire du Conseil de sécurité, lorsqu’une menace de génocide, d’épuration ethnique, ou de crimes contre l’humanité plane sur une population. Il s’agit à présent de concrétiser cette idée, en prenant les mesures propres à la rendre opérationnelle.


La semaine dernière, le Secrétaire général a nommé le Soudanais Francis Deng, son nouveau Conseiller spécial pour la prévention du génocide et des atrocités à grande échelle. Éminent spécialiste des droits de l’homme et du droit international, M. Deng travaillait au United States Institute for Peace, au Massachussetts Institute of Technology et à l’Université Johns Hopkins. Il se consacrera désormais à temps plein à sa mission auprès des Nations Unies.


Comme vous le savez, nous disposons également d’un nouveau mécanisme intergouvernemental de protection des droits de l’homme. Les membres du Conseil des droits de l’homme ont pour tâche de collaborer à la promotion d’une approche objective et universelle. Les membres du Conseil devraient également faire usage de tous les mécanismes à leur disposition – qui vont du recours à des experts indépendants à un examen périodique universel – pour faire avancer la cause des droits de l’homme. Je garde l’espoir que les victimes de violations des droits de l’homme pourront toutes compter sur le Conseil des droits de l’homme comme lieu de débat et levier d’action.


Nous devons par ailleurs consacrer tout autant d’énergie à l’éradication de l’extrême pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie et des moyens de subsistance en Afrique. Cette année doit enregistrer des avancées réelles sur la voie des objectifs du Millénaire pour le développement, notre vision commune d’un monde meilleur à l’horizon 2015. À mi-parcours vers cette échéance, nous sommes arrivés à un tournant décisif.


Nombre de pays africains ont accompli des progrès appréciables par rapport aux objectifs du Millénaire pour le développement. Depuis la fin des années 90, plus d’une dizaine de pays africains ont atteint un taux de croissance moyen supérieur à 5 %. Nombre de pays à faible revenu sont parvenus à hisser une part non négligeable de leurs citoyens au-dessus du seuil de pauvreté. Plusieurs sont en passe d’atteindre l’objectif consistant à réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015.


Une quinzaine de pays africains ont déjà réussi à instaurer un enseignement primaire universel ou sont sur le point de le faire. Et la plupart des pays de l’Afrique australe sont en voie d’atteindre la parité des sexes à l’école primaire.


Toutefois, d’énormes défis restent à relever pour atteindre certains des objectifs. En général, le nombre de personnes vivant dans la misère augmente. Et les taux de mortalité infantile restent élevés. Le monde doit s’attacher à accélérer la mise en œuvre des engagements souscrits afin d’atteindre ces objectifs. Le lancement immédiat d’une action concertée, portant sur la pauvreté, la santé et le VIH/sida, l’éducation et d’autres besoins, peut faire la différence entre la réussite ou l’échec de ce projet d’une importance vitale et ainsi, faire la différence entre la vie et la mort pour des millions d’Africains.


Les organisations de la société civile et les associations professionnelles telles que la vôtre ont un rôle capital à jouer dans les trois domaines prioritaires de notre action – développement, sécurité et droits de l’homme. Au regard des problèmes, nombreux et urgents, qui nous interpellent, votre appui est indispensable. Je vous sais gré de votre dévouement. Et je ferai à présent de mon mieux pour répondre à vos questions.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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