DSG/SM/309-AG/10582-DH/4913

EMPÊCHONS QUE NE SE REPRODUISENT DES CRIMES INTOLÉRABLES CONTRE L’HUMANITÉ, DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE EN CÉLÉBRANT L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE

26/03/2007
Vice-Secrétaire généraleDSG/SM/309
AG/10582
DH/4913
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EMPÊCHONS QUE NE SE REPRODUISENT DES CRIMES INTOLÉRABLES CONTRE L’HUMANITÉ, DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE EN CÉLÉBRANT L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE


(Publié le 12 avril – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte de la déclaration prononcée ce jour, le 26 mars, à l’Assemblée générale, par la Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies, Asha-Rose Migiro, lors de la célébration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves:


Ce matin, je suis émue de célébrer avec vous le bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves.  Je remercie l’Assemblée générale, et particulièrement le groupe des représentants permanents auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU) de pays membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), d’avoir organisé cette cérémonie. 


L’histoire de la fin de la traite transatlantique des esclaves devra toujours être rappelée, ici à l’Organisation des Nations Unies.  Notre Charte parle des droits fondamentaux de l’homme, de la dignité et de la valeur de la personne humaine.  Il est établi dans la Déclaration universelle des droits de l’homme que nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. 


Pendant plusieurs siècles, les victimes de la traite des esclaves ont subi une terrible déshumanisation.  Des millions d’entre elles sont mortes pendant la longue marche en Afrique, pendant la traversée de l’Atlantique ou après être arrivées au bout d’un très pénible voyage.  Par leur travail, ces esclaves ont contribué à la construction de sociétés prospères, dans lesquelles aucun droit ne leur était reconnu. 


Mais si l’esclavage a été une manifestation de la plus brutale inhumanité, beaucoup l’ont rejeté et combattu.  Des esclaves se sont révoltés contre leur asservissement.  Des mouvements abolitionnistes se sont constitués.  L’émancipation des esclaves a été un triomphe pour l’humanité tout entière car elle a démontré qu’intrinsèquement, les êtres humains du monde entier se valaient. 


Aujourd’hui, en célébrant le bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves nous saluons le fait que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.  Cependant, dans le monde entier, des millions de personnes continuent d’être privées de leurs droits et de leurs libertés les plus fondamentaux. 


Au XXIe siècle, la traite d’êtres humains, le travail forcé ou l’exploitation sexuelle devraient depuis longtemps avoir disparu.  Il ne devrait plus y avoir de place pour le viol systématique et les autres crimes de guerre commis contre les plus vulnérables lors des conflits armés.  Les enfants ne devraient pas être obligés à devenir soldats ni être exploités dans des ateliers clandestins, ni être vendus par leur famille.  Nous devrions tous avoir honte que de telles atrocités se produisent encore dans le monde où nous vivons. 


L’obligation de mémoire ne suffit pas.  Ne fermons surtout pas les yeux sur les crimes contre l’humanité qui sont commis en ce moment même, tout autour de nous, dans l’ombre.  Et empêchons-les de se produire à nouveau. 


Je prie instamment les États Membres de réagir contre ces crimes en adoptant et en appliquant les instruments internationaux pertinents, tels que le Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.  Je vous engage également à devenir membre de l’Initiative mondiale sur la lutte contre la traite d’êtres humains, lancée aujourd’hui à Londres par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.  L’Initiative réunira les États, l’ONU et les organisations qui lui sont liées, les organisations de la société civile, le secteur privé et les médias dans le cadre d’un vaste partenariat visant à générer, au niveau mondial, la volonté politique, les ressources et la prise de conscience nécessaires pour lutter contre le fléau qu’est la traite d’êtres humains.


Réagir n’est pas seulement une obligation légale.  C’est notre devoir moral.  Nous avons une dette envers ceux que nous honorons aujourd’hui et nous devons l’acquitter. 


Il y a deux cents ans, des femmes et des hommes courageux se sont révoltés dans le monde entier pour la liberté.  Aujourd’hui, nous devons imiter leur courage.  Nous devons, ensemble, prendre des mesures pour mettre fin aux crimes qui privent d’innombrables victimes de leur liberté, de leur dignité et de leurs droits.  Nous devons combattre l’impunité sans relâche.  Nous devons mobiliser la volonté politique en faisant pression aux niveaux national et international.  Notre surveillance doit être systématique et inlassable.  Je vous remercie de votre contribution à cette cause mondiale.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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