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DSG/SM/307

LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE MET L’ACCENT SUR L’IMPORTANCE CRUCIALE DU PARTENARIAT, CARACTERISÉ PAR LA COMPLÉMENTARITÉ, ENTRE L’ONU ET L’UNION EUROPEENNE

14/3/2007
Vice-Secrétaire généraleDSG/SM/307
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LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE MET L’ACCENT SUR L’IMPORTANCE CRUCIALE DU PARTENARIAT, CARACTERISÉ PAR LA COMPLÉMENTARITÉ, ENTRE L’ONU ET L’UNION EUROPEENNE


(Publié le 24 mars – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le discours prononcé, à Strasbourg le 14 mars, par la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Asha-Rose Migiro, devant les membres du Parlement européen, à l’occasion de la publication du rapport sur le partenariat entre l’ONU et l’Union européenne:


Je vous remercie de m’accueillir aussi chaleureusement.  Je suis très heureuse que l’une de mes premières visites à l’étranger en tant que Vice-Secrétaire générale soit à l’Union européenne, et, en particulier, à cet illustre parlement.


Les députés jouent un rôle de plus en plus important dans les affaires internationales.  L’Union européenne, pour sa part, est l’une des organisations qui apportent un solide soutien à l’ONU et croient en la force du multilatéralisme.  Le rapport sur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne, que je suis venue présenter ici, montre que ce partenariat couvre les principaux domaines d’action de l’Organisation des Nations Unies, depuis la paix et la sécurité jusqu’au développement, en passant par les droits de l’homme et l’aide humanitaire.  Je me réjouis donc d’avoir l’occasion de renforcer encore ces liens remarquables dans le cadre de cet échange initial avec vous, qui vient à point nommé.


J’ai pensé qu’il serait utile de commencer par évoquer le rôle de mon bureau et les priorités du Secrétaire général, Ban Ki-moon, qui met actuellement en place son administration. 


Mon bureau entend donner la priorité aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Comme vous le savez, nous serons cet été à mi-parcours entre 2000, année où ces objectifs ont été formulés et adoptés, et 2015, année où ils devraient être atteints.  Compte tenu du nombre de pays qui ont pris du retard, il nous faudra mener cette année une action concertée pour aller de l’avant.


La cohérence au sein des Nations Unies sera un autre domaine d’action.  Le Secrétaire général fera bientôt rapport aux États Membres sur la façon dont il entend donner suite au rapport publié l’année dernière par le Groupe d’experts de haut niveau sur la cohérence à l’échelle du système, groupe qui a bénéficié de la participation de plusieurs personnalités européennes influentes, dont votre propre Commissaire au développement et à l’aide humanitaire, Louis Michel.  Ce rapport n’est pas encore achevé, mais je peux dire d’ores et déjà que le Secrétaire général mettra en relief l’importance que revêt un processus de consultation intergouvernementale s’appuyant sur les programmes de réforme existants.  Il avancera aussi l’idée d’un éventuel processus de mise en œuvre permettant à l’ensemble des organismes et entités des Nations Unies de pouvoir véritablement unir leurs forces.


Mon bureau s’intéressera en outre à d’autres aspects de la réforme de l’ONU; il s’efforcera notamment de renforcer la gestion interne, d’améliorer la façon de gérer, de mettre en valeur nos ressources humaines et d’insister davantage sur la mise en jeu de la responsabilité et le contrôle.  En outre, comme vous le savez, le Secrétaire général a présenté aux États Membres des propositions de réforme et de restructuration de grande envergure dans les domaines clefs que sont le maintien de la paix et le désarmement.


S’agissant du maintien de la paix, les mécanismes en place ont été tellement sollicités qu’ils n’ont pas pu suivre.  Pour que le Secrétariat puisse à la fois être à la hauteur de la complexité des opérations et s’acquitter d’une tâche accrue au cours de l’année à venir, le Secrétaire général a fait des propositions tendant à améliorer la planification, accélérer le déploiement et mieux adapter l’ensemble du système aux besoins.


En ce qui concerne le désarmement et la non-prolifération, je pense que vous conviendrez avec le Secrétaire général qu’alors qu’un certain nombre d’enjeux sont clairement apparus, les conférences et réunions au sommet organisées ces dernières années n’ont pas donné de résultats concrets.  Pour redynamiser ce programme, les propositions faites tendent à inciter la hiérarchie à jouer un rôle plus actif, en désignant par exemple un haut représentant, et le Secrétaire général lui-même à s’engager davantage à titre personnel.


Sans vouloir trop parler de moi, permettez-moi juste de dire que j’apporte l’expérience de quelqu’un qui est conscient, aussi bien en tant que citoyenne qu’en tant que fonctionnaire, des efforts et des attentes d’un pays en développement qui veut faire sa voie dans un environnement national et mondial difficile.  Je suis cependant tout à fait disposée à m’ouvrir à des idées nouvelles et à travailler avec tous les partenaires, comme votre honorable parlement, et d’autres susceptibles d’apporter leur contribution à la mission mondiale de l’ONU.


L’Union européenne et ses institutions sont à cet égard des partenaires remarquables de l’Organisation des Nations Unies.  Nos organisations ont de nombreux points communs:


Nous partageons les mêmes valeurs: les droits de l’homme et les libertés fondamentales énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans le droit international relatif aux droits de l’homme.


Ensemble, nous avons collaboré étroitement à la mise au point des principaux programmes internationaux de l’ONU.  Celle-ci se félicite que les objectifs du Millénaire pour le développement aient été placés au centre de la toute première politique européenne commune de développement, appelée « Consensus européen ».


Nous sommes résolus à répondre aux besoins des membres les plus pauvres et les plus défavorisés de la famille humaine.  L’Afrique, en particulier, revêt une importance fondamentale pour l’ONU et l’Union européenne.  L’Europe a une stratégie pour l’Afrique.  L’ONU met l’accent sur l’aide aux pays les moins avancés.  Je suis heureuse que plus de 60% des activités de coopération entre la Commission et l’ONU concernent l’Afrique, continent confronté à certains des problèmes les plus complexes de notre époque, qu’il s’agisse de développement, d’environnement ou de questions humanitaires. 


L’ONU et l’Union européenne appuient les mêmes processus nationaux.  Les représentants de nos organisations, qui attachent une grande importance à la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, adoptée il y a deux ans, collaborent étroitement sur le terrain.  L’engagement que nous avons pris auprès des gouvernements est dicté par la conviction que les gouvernements des pays en développement ont un rôle décisif à jouer dans l’élaboration de leurs propres stratégies de développement et de réduction de la pauvreté.


Enfin, l’ONU et l’UE ont des comptes à rendre à bon nombre d’acteurs identiques : les gouvernements et les peuples des pays en développement, et les citoyens des pays développés dont les impôts financent nos activités.


L’équipe de l’ONU à Bruxelles a élaboré un rapport fort édifiant sur le partenariat entre l’ONU et l’Union européenne, qui témoigne de l’importance remarquable de la coopération.  Les chiffres sont encourageants: la vie quotidienne des populations à travers le monde évolue concrètement.


En 2005, 16 institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies ont collaboré avec 13 directions générales de la Commission européenne.  La Commission a déboursé plus de 700 millions d’euros, qui ont bénéficié à plus de 80 pays répartis dans toutes les grandes régions du monde.  L’aide apportée a permis aux pays en développement et aux pays en transition d’aller de l’avant dans un certain nombre de domaines d’une importance cruciale.


Tenant compte de l’importance qu’accordent aussi bien l’ONU que l’Union européenne à la gouvernance et à la démocratisation, nous avons aidé les gouvernements à traiter de questions extrêmement sensibles.  Quelque 50 millions de citoyens dans 10 pays ont pu voter.  Plusieurs gouvernements ont amélioré leur administration publique, renforcé leur appareil judiciaire et adapté les secteurs chargés de la sécurité à la démocratie nouvellement instaurée.  Les pays d’Asie centrale ont redoublé d’efforts dans la lutte contre le trafic illicite des êtres humains, des armes et des drogues, tout en améliorant la circulation légale des personnes et des marchandises.


Les activités de coopération ont également concerné l’éducation.  Avec le soutien de la Commission européenne, 9 millions d’ouvrages scolaires ont été distribués à 7 millions d’enfants en Afrique et dans les États arabes et 4 millions de jeunes réfugiés palestiniens ont pu fréquenter l’école primaire.  Dans le même temps, 25 000 Haïtiens ont été sensibilisés à la prévention de la transmission du VIH/sida, en particulier chez les femmes.


Dans le secteur de la santé, des dizaines de pays du monde entier ont bénéficié d’une aide.  Quatre cent millions d’enfants ont été vaccinés et 2,2 milliards de doses de vaccin oral antipoliomyélitique ont pu être administrées.


Par ailleurs, la nécessité d’assurer aux populations des moyens de subsistance durables a retenu tout particulièrement l’attention.  Au Bénin, des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur de la pêche ont été sauvés grâce à des programmes de renforcement des normes qui ont permis de lever une interdiction frappant les exportations de crevettes à destination de l’Union européenne.  Au Pakistan, des ménages ruraux ont bénéficié de moyens de production agricoles après le tremblement de terre d’octobre 2005, ce qui les a aidés à se passer rapidement de l’aide alimentaire.


La coopération entre l’ONU et l’Union européenne a également concerné d’autres situations d’urgence.  La Commission européenne est l’un des principaux contributeurs aux fonds d’affectation spéciale qui permettent à l’ONU d’intervenir lors des situations de crise et au lendemain de ces crises.  Sept millions de réfugiés et de personnes déplacées ont ainsi bénéficié, dans 70 pays, d’une protection et d’une aide, comme la délivrance de certificats de naissance à des enfants réfugiés pour leur permettre de faire valoir leurs droits.  Au plus fort de la crise causée par le tsunami dans l’océan Indien, 2 millions de personnes ont pu être nourries chaque jour.  Les efforts de relèvement dans les pays sortant d’un conflit ont été facilités par le déminage de 18 millions de mètres carrés et l’aide apportée à la réintégration des combattants dans la vie civile.  Au Libéria, par exemple, l’infrastructure sociale a été reconstruite et 50 000 anciens soldats ont reçu une formation, notamment de type professionnel.


Il ne s’agit là que de quelques résultats et activités.  Le message fondamental est toutefois clair: l’Organisation des Nations Unies et l’Union européenne ont instauré un partenariat essentiel placé sous le signe de la complémentarité.


L’ONU apporte à ce partenariat sa légitimité et son impartialité sans égal au niveau mondial, sa présence bien établie, notamment dans des pays à la situation précaire, et sa connaissance approfondie du développement économique et social.  L’Union européenne apporte, pour sa part, l’admirable solidarité de ses citoyens avec les pauvres du monde et leur appui aux programmes de l’ONU.  Vous apportez les ressources, la créativité, l’innovation et l’exemple inspirant d’un continent qui a prouvé au monde que la coopération transfrontière peut déboucher sur la paix, la stabilité et la sécurité.


Ensemble, nous avons changé de façon tangible la vie de millions de personnes.  Bien sûr, nous devons toujours nous efforcer de faire mieux, de tirer les enseignements de nos échecs et de renforcer la coopération pour l’avenir.


Je vous remercie encore de votre générosité.  L’ONU est extrêmement reconnaissante à l’Union européenne, à ses institutions et aux citoyens européens de leur appui, et nous nous engageons à être à la hauteur des attentes de l’Europe et d’autres régions du monde.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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