INSTANCE PERMANENTE: LES PARTICIPANTS SOULIGNENT L’ABSENCE DE DONNÉES PERTINENTES SUR LA SITUATION DES PEUPLES AUTOCHTONES
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INSTANCE PERMANENTE: LES PARTICIPANTS SOULIGNENT L’ABSENCE DE DONNÉES PERTINENTES SUR LA SITUATION DES PEUPLES AUTOCHTONES
Les participants à la sixième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones ont regretté, cet après-midi, les lacunes dans la collecte de données ventilées, statistiques qui permettraient de dresser un tableau plus exact de la situation en matière de pauvreté ou de ses incidences sanitaires sur les communautés autochtones.
Ces indicateurs pourraient servir à préconiser de meilleurs programmes à l’intention des peuples autochtones ou même à évaluer l’impact des programmes existants, ont déclaré, en substance, les intervenants, parmi lesquels de nombreux autochtones eux-mêmes.
Le représentant d’organisations autochtones australiennes a estimé qu’il y a un risque que les gouvernements adoptent des politiques inadaptées aux besoins des populations autochtones, ce qui aggraverait leur situation.
Une représentante de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a souligné le caractère complexe des données, qui doivent être spécifiques aux hommes et aux femmes, concerner la démographie, l’éducation ou même le savoir traditionnel et être compatibles avec les objectifs établis par les instruments internationaux pertinents. Il est plus réaliste, a-t-elle estimé, d’élaborer des indicateurs à partir des priorités des autochtones
À titre d’exemple, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) dispose de près de 50 mesures concernant l’accès aux services ou les différences entre les sexes. Le caractère novateur de ces indicateurs réside dans leur définition qui prend en compte les spécificités culturelles et les modes de vie des populations, a indiqué la représentante de la Commission, précisant que ce système avait été élaboré avec le concours d’organismes de représentants d’autochtones d’Amérique latine et des Caraïbes.
Un débat a également eu lieu sur la deuxième Décennie des peuples autochtones, lancée l’an dernier, l’occasion pour de nombreuses organisations autochtones de réclamer l’adoption du projet de déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, sans amendement, c’est-à-dire telle qu’approuvée en juin 2006 par le Conseil des droits de l’homme.
La deuxième Décennie a pour but de renforcer la coopération internationale afin de résoudre les problèmes qui se posent aux peuples autochtones dans des domaines tels que la culture, l’éducation, la santé, les droits de l’homme, l’environnement et le développement économique et social.
La prochaine séance plénière de l’Instance permanente sur les questions autochtones aura lieu demain, mercredi 23 mai à 15 heures.
PRIORITES ET THÈMES ACTUELS ET SUITE À DONNER: COLLECTE ET VENTILATION DES DONNÉES
Déclarations
M. NAVIN RAI, représentant de laBanque mondiale, a présenté les résultats des études menées sur les populations autochtones par la Banque mondiale et, en particulier, ceux d’une étude menée en 2006 dans cinq pays d’Amérique latine. Il a précisé que l’étude portait principalement sur le développement humain et la répartition des biens et montrait que le faible niveau de revenus et le faible niveau de possession de biens étaient étroitement liés. Il a également fait remarquer qu’un faible niveau d’éducation a des conséquences négatives sur les générations futures. Une nouvelle étude mondiale sur les peuples autochtones, la pauvreté et le développement humain sera bientôt conduite, a-t-il annoncé. Elle contribuera à élaborer des politiques adaptées aux besoins des peuples autochtones et permettra de disposer de données chiffrées et ventilées pour faciliter le suivi des stratégies en faveur des peuples autochtones.
M. ALBERT DETERVILLE, au nom du Caucus des peuples autochtones des Caraïbes et des Antilles, a mis l’accent sur la vulnérabilité aux changements climatiques et autres catastrophes naturelles des populations autochtones de Sainte-Lucie et d’autres îles. Il a recommandé à l’Instance permanente de demander au Conseil économique et social d’organiser un débat sur ce sujet. Le changement climatique d’ici à 2050 réduira les sources hydrauliques de beaucoup d’États insulaires des Antilles et du Pacifique, augmentant, notamment, la vulnérabilité de leurs populations, a-t-il souligné.
Mme YUUKI HASEGAWA, au nom du Centre de ressources Ainu, a affirmé que le Gouvernement japonais ne procédait pas à un recensement des données sur les Ainu, confirmant ainsi sa non-reconnaissance de ce peuple. La situation économique et sociale des Ainu empire, a-t-elle affirmé, dénonçant l’absence d’étude sur une discrimination structurelle. Elle a recommandé à l’Instance permanente de demander au Gouvernement japonais de faire une enquête sur le statut économique et social des Ainu, en consultation avec le peuple des Ainu.
La représentante du Canada a évoqué la Conférence sur la situation des peuples autochtones et la définition des indicateurs de bien-être, qui s’est tenue en mars 2006 à Ottawa. Une autre conférence aura lieu en mars 2009 sur le même thème, a-t-elle affirmé, invitant les membres de l’Instance permanente à venir y participer.
M. BRIAN WYATT, au nom d’organisations autochtones d’Australie, a déclaré qu’en dépit des mesures législatives prises en la matière depuis 40 ans en Australie, peu de progrès ont été enregistrés pour rétablir le tort causé aux aborigènes. Il est nécessaire de continuer à collecter plus de données ventilées, a estimé le représentant. Sans les données, il est difficile de connaître l’impact des politiques, a-t-il poursuivi. Cela poserait également le risque d’élaborer des politiques inadaptées aux besoins des populations autochtones et de voir leur situation s’aggraver. C’est pourquoi, il a demandé au Gouvernement australien de remédier aux disparités de traitement dans le domaine sanitaire, de se pencher sur la question du suicide des jeunes autochtones, de développer des indicateurs sur le bien-être des autochtones et de dégager des ressources suffisantes pour répondre de manière satisfaisante à leurs obligations en matière de droits de l’homme.
La représentante de l’Organisation internationale du Travail (OIT), soulignant le caractère complexe des données, a déclaré qu’il était nécessaire d’élaborer des indicateurs spécifiques aux hommes et femmes autochtones. Ces indicateurs concerneraient la démographie, l’éducation ou encore le savoir traditionnel et seraient compatibles avec les objectifs établis par les instruments internationaux pertinents. Elle a reconnu à cet égard la nécessité d’examiner la question des moyens relatifs à la collecte des données et de la mise en place des mécanismes de surveillance spécifiques. Pour cela, il faudrait s’assurer que les priorités des autochtones sont reflétées dans les indicateurs et correspondent aux objectifs fixés. Elle a pour cette raison jugé plus réaliste d’établir des indicateurs à partir des priorités des autochtones. Par ailleurs, elle a invité les parties concernées à réfléchir à l’élaboration de mécanismes de surveillance auxquels prendraient part des représentants d’autochtones. Il importe en ce sens de commencer par examiner les mécanismes déjà existants, a-t-elle recommandé, citant à titre d’exemple les conventions de l’OIT.
Mme FABIANA DELPOPOLO, au nom de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a qualifié l’élaboration d’indicateurs de première étape importante pour obtenir des informations systématiques. La commission dispose de près de 50 indicateurs qui permettent de mesurer les écarts concernant l’accès aux services ou encore les différences entre les sexes, a-t-elle indiqué. Le caractère novateur de ces indicateurs réside dans leur définition, qui prend en compte les spécificités culturelles et les modes de vie des populations, a-t-elle fait valoir, avant de préciser que ce système avait été élaboré avec le concours d’organismes de représentants d’autochtones d’Amérique latine et des Caraïbes. Elle a, par ailleurs, annoncé que le recensement de 2010 prendra en compte des questions sur les origines autochtones.
M. JOHN SCOTT, au nom du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, a estimé que les populations autochtones devraient être amenées à participer à l’élaboration d’indicateurs qui représentent la réalité de leur vie quotidienne. Il a souligné que la Convention s’efforçait de développer des indicateurs sur les connaissances traditionnelles.
Le représentant de Tebtebba a estimé, sur la base d’une étude menée aux Philippines, que la ventilation des données n’était possible que lorsqu’elle commençait au niveau des villages. Il a recommandé à l’Instance permanente de faire en sorte que les gouvernements locaux disposent des moyens de réaliser leurs propres enquêtes et recensements. Des campagnes doivent être lancées en vue d’inclure les variables d’ethnicité, a-t-il ajouté. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’établir des lignes directrices pour assurer l’objectivité de ces enquêtes.
Mme SANDRA NELSON, au nom d’Ethiopian World Foundation, a mis l’accent sur la situation de l’éducation des enfants autochtones et la nécessité pour euxd’acquérir un enseignement libéral.
M. RASUL DZHAPPUEV, au nom du Fonds pour le peuple balkar, a déclaré que le peuple balkar était l’un des plus anciens de la Fédération de Russie mais qu’il avait perdu près de 90% de sa population à cause de la perte de leur autodétermination et du génocide orchestré par Staline. Récemment, une loi sur la réhabilitation totale du peuple balkar a été adoptée et un programme de développement à long terme a été mis en place, a-t-il indiqué, tout en faisant remarquer que ces mesures n’ont pas été mises en œuvre. C’est pourquoi, il estime que le projet de déclaration des Nations Unies sur les peuples autochtones doit être adopté. Il a souhaité également que l’Instance permanente examine à sa prochaine session la question des peuples autochtones.
M. MARTIN CONDORI, au nom d’organisations d’autochtones de Bolivie, a fait part de la collaboration entre le Gouvernement bolivien et les organisations autochtones pour recouvrer leurs droits collectifs en tant que peuples originels. Il a encouragé les États du monde entier à entreprendre la même démarche.
La représentante du Forum sur la biodiversité et du Groupe de travail sur les indicateurs a partagé les conclusions de plusieurs ateliers régionaux thématiques sur les indicateurs. Les représentants autochtones ont appuyé une approche fondée sur les droits de l’homme pour ces indicateurs, a indiqué la représentante. Ceux-ci permettront de mesurer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle poursuivi. Soulignant que le mouvement de collecte des données et de ventilation des données avait commencé mais ne suffisait pas, elle a recommandé de poursuivre les efforts en faveur de l’élaboration d’indicateurs et de la diffusion des données et de mettre en place des partenariats avec les communautés autochtones pour élaborer des programmes adaptés.
DEUXIÈME DÉCENNIE INTERNATIONALE DES PEUPLES AUTOCHTONES
Déclarations
M. ABUBAKAR BABAGANA, au nom du Caucus africain IPACC, a évoqué le problème de la baisse rapide des volumes d’eau du Lac Tchad, principale source pour les pêcheries et d’irrigation pour la culture sur les bords du lac. Les gouvernements n’ont pas accordé suffisamment d’attention à l’avenir des populations sahéliennes, a-t-il estimé. Il a donc recommandé à l’Instance permanente de demander, par le biais de l’Union africaine et des institutions des Nations Unies, à ce que les communautés du Sahel participent à la prise de décisions concernant leurs terres et territoires. Il a également appelé les Gouvernements africains à adopter la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et, ce, sans amendement.
La représentante du Caucus autochtone des Grandes Antilles, a recommandé à l’Instance permanente de faire en sorte que soient fournies les ressources permettant le développement de l’éducation dans les langues d’origine des enfants autochtones. Il a exhorté les Gouvernements des pays de la région des Caraïbes à travailler avec les organisations autochtones pour qu’ils examinent le matériel éducatif et éliminent toute mention discriminatoire à l’égard des peuples autochtones.
La représentante de l’Association des peuples autochtones du nord de la Sibérie a rappelé que la Fédération de Russie était l’un des premiers gouvernements à avoir soutenu la deuxième Décennie des peuples autochtones. Toutefois, a-t-elle dit, les lois russes ne fonctionnent pas et ne tiennent pas compte des peuples autochtones. Alors que leurs droits sont inscrits dans la loi, les autochtones ne peuvent pas en jouir, a-t-elle précisé.
M. SAMON THACH, au nom de la Fédération des Khmer Krom et de la Fondation des montagnards, a demandé au Gouvernement du Viet Nam de reconnaître les Khmer Krom et les peuples montagnards en tant que peuples autochtones et d’inviter les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies dans le pays afin de dresser un bilan de la situation dans les domaines des droits de l’homme, de l’éducation et de la santé. Il a jugé important d’instaurer un système scolaire incluant les traditions et langues des communautés de la région et de prendre des mesures pour informer les femmes de leurs droits. Il s’est dit convaincu que seul un travail collaboratif entre peuples autochtones, gouvernements et autres parties concernées permet de faire avancer les droits des autochtones.
M. NEIL GILLEPSIE, au nom d’organisations des peuples autochtones d’Australie, a déploré le manque de progrès en Australie dans les domaines de la santé et du logement, indiquant à cet égard que les autochtones australiens avaient une espérance de vie de 18 ans plus brève que les Australiens non autochtones. Il s’est par la suite exprimé sur le droit à l’accès à la justice. Malgré l’objectif de la Deuxième Décennie pour les populations autochtones d’incorporer les systèmes de justice traditionnels dans le système de justice officiel, l’Australie n’a toujours pas reconnu les lois traditionnelles et coutumières, a-t-il déclaré avant de demander à ce que cette situation soit corrigée.
Le représentant du Comité intertribal et d’organisations autochtones du Brésil, a fait part de l’engagement des communautés qu’ils représentent envers la paix, le respect de l’environnement et des droits de l’homme. Il a rappelé aux États qu’ils avaient une dette historique envers les peuples autochtones et c’est pourquoi, il est important adopter la Déclaration des Nations Unies sur les peuples autochtones. Il est essentiel d’assurer la protection de la culture et de l’identité autochtones ainsi que la reconnaissance des méthodes médicinales autochtones.
M. IVAN IGNACIO, au nom de CANO et de CISA, a affirmé que les droits des autochtones n’étaient pas seulement des droits de l’homme, mais aussi des droits fondamentaux accordés par les divinités. Les représentants des droits coloniaux essayent de limiter ces droits à des droits constitutionnels, a-t-il dit. Les autochtones continuent ainsi d’être des étrangers dans leurs propres pays.
Mme LUCKY SHERPA, au nom des femmes autochtones de l’Himalaya, a notamment demandé au FNUAP de donner son appui à la représentation des femmes autochtones dans les assemblées et les institutions. Elle a, en outre, demandé au PNUD et à d’autres institutions de fournir leur assistance au mouvement des femmes autochtones au Népal. Elle a également plaidé en faveur de l’adoption, par l’Assemblée générale, de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
M. RAPHAEL THANGMAWIA, au nom de l’organisation Zo-reunification (ZORO), a souligné que la population Zo, frontalière entre l’Inde, la Birmanie et le Bangladesh, était toujours divisée. Il a suggéré à l’Instance permanente de demander à l’Assemblée générale d’adopter sans amendement la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Sans infrastructures sur son territoire, la population Zo restera isolée, a-t-il conclu.
Mme JENNIFER AWINGAN, au nom du réseau des jeunes autochtones d’Asie du Pacifique et de caucus des jeunes, a déploré le fait que les populations autochtones, a fortiori les femmes et les jeunes, continuent d’être marginalisées. Elle s’est dite préoccupée par la faible représentation des jeunes aux processus de prise de décisions aux niveaux local, régional et national et a jugé important de donner aux jeunes autochtones les moyens de faire reconnaître leurs droits et de les associer aux questions qui les concernent. Elle a encouragé à cet égard le renforcement des capacités pour appuyer l’élaboration de programmes et d’ateliers de formation en faveur des jeunes pour mieux répondre à leurs besoins et aspirations. Elle a demandé aux institutions locales d’encourager la culture locale avec la participation des jeunes autochtones pour confirmer leur identité.
Mme LOUISE GLYNN, au nom de la Fondation Retrieve, qui représente la deuxième génération d’autochtones irlandais, a regretté que les communautés autochtones d’Irlande ne soient pas reconnues dans la Constitution du pays en tant que des peuples autochtones et qu’elles aient perdu leur identité. Elle a demandé au Gouvernement irlandais de reconnaître leurs croyances traditionnelles spirituelles et leurs spécificités culturelles et de les inclure dans un système de formation traditionnel.
M. OLLIE MCCLEAN, au nom de la Fédération mondiale éthiopienne, a déclaré que les peuples autochtones ont été victimes des lois racistes qui les ont privés de droits et ont été endoctrinés. Il a également regretté que son peuple soit toujours victime de la guerre.
Mme LINDA SHERRY, au nom des Grand-Mères de notre Mère la Terre, a plaidé en faveur d’une nouvelle vision qui rapprocherait le monde de l’équilibre et de la paix. Les décisions en matière sociale, économique et éducatif doivent être fondées sur le respect et la compassion mutuels de tous, de toutes les cultures et de la terre, a-t-elle ajouté.
M. MIGUEL IBANEZ, au nom d’Habitat Pro, a mis l’accent sur les problèmes du réchauffement planétaire et de la mondialisation. La deuxième Décennie doit, selon lui, marquer l’unité de toutes les populations autochtones en vue de faire reconnaître tous leurs droits. Il a également plaidé en faveur de l’adoption, par l’Assemblée générale, du projet de déclaration des Nations Unies sur les peuples autochtones.
Mme CARMEN RAMIREZ BOSCAN, au nom de Cabildo Wayuu Nouna de Campamento, Fuerza de Mujeres Wayuu, a évoqué les victimes des luttes armées internes à la Colombie. Elles ont ainsi fait plus de 200 victimes ou personnes disparues dans cinq communautés, entre 2000 et 2007. Elle a appelé les institutions des Nations Unies en Colombie à faire des efforts pour être plus présentes sur les territoires du peuple Wayuu, surtout là où les victimes des conflits armés sont les plus nombreuses.
M. PIRAKUMAN XINGU, au nom d’organisations autochtones du Brésil, a déclaré que la question de l’environnement concernait directement les peuples autochtones. Il a, à cet égard, fait part du projet du Gouvernement brésilien de construire huit grands barrages sur le fleuve Xingu, projet qui met en danger les 17 peuples autochtones qui vivent près de ce fleuve. Il a indiqué que le Gouvernement du Brésil ne respectait pas la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail et s’est par ailleurs déclaré préoccupé par le manque d’écoute des peuples autochtones de la part du Gouvernement. C’est pourquoi, il a demandé que soit mis en œuvre un mécanisme adéquat de consultations pour permettre aux peuples autochtones de s’exprimer sur les décisions qui les concernent.
M. CARLOS SUAREZ, représentant de la Colombie, a fait part des mesures prises par le Gouvernement colombien pour améliorer la situation des peuples autochtones. Il a à cet égard indiqué l’existence d’un plan quadriennal qui prévoit des programmes de développement et des budgets. Les efforts déployés par le Gouvernement se concentrent notamment sur les questions relatives aux terres, à l’identité et au renforcement des groupes autochtones au sein du Gouvernement ou d’organismes spécifiques. Il a également présenté le plan « Colombia » qui a permis, depuis sa création en 1989, de réduire la culture des drogues et la pauvreté et d’accroître la sécurité. S’exprimant sur le processus de paix en Colombie, le représentant a indiqué que son gouvernement s’efforçait de rétablir la sécurité dans l’ensemble du pays. À cette fin, une loi sur la justice et la paix a été promulguée. Elle ne prévoit pas d’amnistie mais établit un système intégré pour faire en sorte que les chefs de ces groupes illégaux soient traduits en justice. Une commission nationale de réconciliation sera mise sur pied pour déterminer les réparations au profit des victimes, a-t-il ajouté.
Mme MAREVA NETI DE MONTLUC, au nom de l’Agence Kanak de développement, a demandé au Gouvernement français et aux autorités de Tahiti Nui de préciser les mécanismes et l’interprétation du Traité du 29 juin 1880 relatif à la cession du Royaume tahitien à la France.
M. JULIAN BOANEMOI, au nom du Sénat coutumier de Kanaky, a affirmé que son peuple réclamait aux pouvoirs publics de la province et à l’État français d’appliquer le principe de la reconnaissance du principe de l’accord préalable informé et librement consenti, avant d’entamer des travaux d’extraction minière. Il a également recommandé à l’Instance permanente de demander à l’Assemblée générale d’adopter la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, telle qu’approuvée par le Conseil des droits de l’homme.
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