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DH/4920

INSTANCE PERMANENTE: LES AUTOCHTONES SONT PRÉOCCUPÉS PAR LE MANQUE DE PRISE EN CONSIDÉRATION DE LEURS BESOINS DANS LE CADRE DES OMD

17/05/2007
Conseil économique et socialDH/4920
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

INSTANCE PERMANENTE: LES AUTOCHTONES SONT PRÉOCCUPÉS PAR LE MANQUE DE PRISE EN CONSIDÉRATION DE LEURS BESOINS DANS LE CADRE DES OMD


Les représentants des organisations autochtones et des institutions des Nations Unies ont exprimé aujourd’hui leurs préoccupations concernant la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les processus nationaux.  La collecte de données et l’élaboration d’indicateurs sont, selon eux, quelques-uns des moyens de mieux prendre en compte les intérêts des peuples autochtones.


Au quatrième jour de la sixième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, des représentants des États Membres, des organisations d’autochtones, d’institutions de l’ONU et des experts examinaient aujourd’hui la mise en œuvre des recommandations concernant les six domaines de ses activités et les OMD.


Nombre d’organisations autochtones ont déploré le manque d’adaptation à leurs besoins des services de santé et d’éducation, à l’instar de la représentante du Forum pour la justice des femmes, selon qui certains programmes en faveur des populations autochtones encouragent parfois l’assimilation et ne prennent pas en compte leurs spécificités culturelles.  Des représentants d’institutions intergouvernementales, notamment ceux de l’Organisation de santé panaméricaine et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), ont plaidé en faveur de la mise en place de services de santé adaptés aux besoins des autochtones et fondés sur des stratégies interculturelles de la santé sur la base du consentement préalable et libre.


Une représentante d’organisations autochtones australiennes a, dans cet esprit, recommandé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) convoque un forum sur la santé des peuples autochtones et a appelé tous les États à œuvrer activement en vue de la réalisation des OMD afin d’éliminer les inégalités.


Les participants à l’Instance permanente ont insisté sur la nécessité de collecter des informations sur les communautés autochtones et d’établir des indicateurs afin de mieux prendre en compte leurs spécificités et de mettre en œuvre des stratégies inclusives adaptées.  C’est une façon de démontrer que les peuples autochtones représentent également une part non négligeable des populations nationales, a déclaré Lourdes Tiban, représentante de l’Équateur.  L’absence de données fiables concernant les peuples autochtones rend leur situation invisible et limite leur participation aux OMD, a fait valoir pour sa part Francesca Thornberry de l’Organisation internationale du Travail (OIT), qui a relevé une absence généralisée d’action coordonnée visant à résoudre les problèmes rencontrés par les autochtones.


Parmi de nombreux autres, la représentante du Centre des affaires autochtones a dès lors jugé fondamentale l’adoption par l’Assemblée générale de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, texte qui fournira, selon elle, un cadre conceptuel et un instrument de référence pour déterminer les indicateurs.


Victoria Tauli-Corpuz, Présidente de l’Instance permanente, a par ailleurs présenté le rapport sur le développement de l’huile de palme, les plantations d’essences commerciales et la monoculture ainsi que leurs conséquences sur les droits fonciers et le système de gestion des ressources*.


L’Instance permanente poursuivra ses travaux demain, vendredi 18 mai à 10 heures. 


* E/C.19/2007/CRP.6


MISE EN OEUVRE DES RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES SIX DOMAINES D’ACTIVITÉ DE L’INSTANCE ET LES OBJECTIFS DU MILLINÉRAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT


a)    Développement économique et social

b)    Environnement

c)    Santé

d)    Éducation

e)    Culture

f)    Droits de l’homme


Déclarations


Mme VICTORIA TAULI-CORPUZ, experte des Philippines etPrésidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones, qui s’exprimait en tant que Rapporteure spéciale sur les questions du développement de l’huile de palme, des plantes d’essences commerciales et de la monoculture ainsi que de leurs conséquences sur les droits fonciers et le système de gestion des ressources, a souligné que ce rapport répondait à une recommandation de la cinquième session de l’Instance permanente.  Elle a notamment rappelé que, dans les années 80, les institutions financières multinationales, y compris quelques organismes des Nations Unies, des donateurs bilatéraux et le secteur privé s’étaient employés à libéraliser les politiques d’investissement, de commerce et de financement des pays en développement, ce qui a facilité la conversion de forêts en plantations industrielles.  L’abattage, l’extraction de minerais et la plantation de monocultures sont devenus des éléments centraux d’une stratégie de croissance économique de la plupart des pays, entraînant dans leur sillage les expropriations d’autochtones de leurs terres.


Puisqu’il s’agit du premier rapport que l’Instance a consacré à ces questions, celui-ci devrait être, selon elle, diffusé largement aux peuples autochtones, aux organes de l’ONU, aux agences, aux programmes et fonds, aux États, aux organisations non gouvernementales et au secteur privé afin de recueillir leurs commentaires et collecter davantage d’informations et de données, lesquelles pourront ensuite servir de base à un rapport de suivi.  Avec les informations recueillies, le Forum est en mesure d’analyser les bonnes et les mauvaises pratiques d’entreprises, d’États, d’organes multilatéraux et bilatéraux et de donateurs.  Les Rapporteurs spéciaux recommandent également que l’Instance permanente surveille de plus près l’évolution des politiques se rapportant aux peuples autochtones, à leurs territoires, terres et ressources naturelles en vue d’un rapport sur la question, a-t-elle ajouté.  Enfin, ils recommandent que l’Instance permanente prépare un rapport sur l’impact des mesures concernant les changements climatiques sur les peuples autochtones, lequel sera notamment soumis à la prochaine Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.


M. VALENTIN TINCONA, représentant de la Bolivie et Vice Ministre de la justice communautaire, a déclaré qu’il était important de respecter et de reconnaître la validité des systèmes juridiques communautaires des peuples autochtones.  Ceux-ci ont des valeurs et principes différents, qui reconnaissent les droits cosmiques et qui sont une alternative à la justice officielle des pays, a-t-il expliqué.  Le représentant a fait valoir que les peuples autochtones se retrouvent marginalisés par le système de justice officielle qui pouvait souffrir de corruption.  En outre ce système de justice était onéreux et appliquait la langue officielle du pays, qui souvent pose des problèmes linguistiques pour les justiciables. . Exprimant le souhait que la justice autochtone ne soit pas soumise à la justice officielle, le Vice-Ministre a demandé aux gouvernements des pays de respecter leurs droits et, pour le cas de la Bolivie, de continuer sur la voie des progrès.  Il importe de rompre avec le monopole juridique de la justice officielle et de garantir la diversité juridique dans le monde afin de respecter les droits des autochtones, a-t-il souligné.


M. PARSHURAM TAMANG, expert du Népal, a proposé à l’Instance permanente d’envisager un atelier d’experts sur les droits des autochtones sur les territoires, terres, ressources naturelles et changements climatiques.  Cela permettra, a-t-il dit, de faire avancer la discussion et de trouver des solutions appropriées à ce problème énorme. 


M. JORGE SKINNER KLEE, représentant du Guatemala, a reconnu que les peuples autochtones avaient été soumis à la discrimination et l’intolérance durant des siècles et a souligné, à cet égard, l’importance de prendre des mesures urgentes pour corriger cette situation.  Il est essentiel, a-t-il ajouté, de garantir les droits de base des autochtones pour éliminer toutes formes d’intolérance, afin de garantir leur participation à la vie politique, économique et sociale et de protéger leurs modes de vie traditionnels, leurs cultures et leur identité.  C’est pourquoi son gouvernement appuie le texte de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, a-t-il indiqué, tout en appelant les autres États Membres à l’adopter.


Mme DINNA MATAHAERE-ATARIKI, représentante de la Nouvelle-Zélande, a souligné que, depuis 1987, le Maori était une langue officielle de la Nouvelle-Zélande et que des efforts pour promouvoir le te Reo Maori avaient été entrepris.  Toutes les écoles néo-zélandaises auront la possibilité d’enseigner le te Reo Maori, a-t-elle ajouté.  Le Gouvernement néo-zélandais, a-t-elle indiqué, encourage tous les enfants, quelle que soit leur origine, d’apprendre le te Reo Maori, et travaille à faire en sorte que tous les enfants maoris apprennent leur langue.  La représentante a conclu, en assurant que la Nouvelle-Zélande appuyait pleinement le travail de l’Instance visant à promouvoir l’éducation des enfants autochtones dans leur propre langue.


Mme LOURDES TIBAN, représentante de l’Équateur, a encouragé les autres États Membres à adopter une recommandation qui permette à tous les peuples autochtones de jouir du droit d’utiliser des symboles qui les identifient et qui font partie de leur culture.  Abordant le thème de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, Mme Tiban a proposé d’établir des mécanismes d’action au niveau national en faveur des peuples plus vulnérables, dont les autochtones font partie, pour accroître notamment leur accès aux services sanitaires et éducatifs et a regretté, à cet égard, le manque de moyens financiers consacrés à ces programmes.  Il importe, a-t-elle poursuivi, d’instituer des mécanismes de recensement et de collecte de données pour identifier les autochtones et déterminer leur effectif exact au sein de la population nationale.  Cela montrera que les peuples autochtones ne sont pas une simple minorité en voie de disparition mais qu’ils représentent également une part des populations nationales non négligeable, a-t-elle affirmé.  Elle a souhaité que la déclaration sur les droits des peuples autochtones soit adoptée rapidement.


M. CARLOS CANEPA, représentant du Pérou, Président de la Commission sur la question des peuples autochtones amazoniens et afro-péruviens, a rappelé que son pays comptait 5 818 communautés autochtones, sur une superficie de 26 millions d’hectares, soit environ 9 millions d’habitants, dont la majorité vit dans des conditions de pauvreté extrême.  Le représentant a mis l’accent sur les efforts entrepris pour garantir et élargir les droits des communautés autochtones et originelles.  Il a indiqué qu’un projet de loi serait prochainement adopté, qui vise notamment à reconnaître que les ressources naturelles font partie du patrimoine de la nation.  La loi, a-t-il ajouté, fixera des normes permettant aux communautés autochtones et originelles d’exploiter leurs terres de façon préférentielle.  Le représentant a, de même, appelé l’Assemblée générale à adopter la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.


M. ENRIQUE OCHOA, représentant du Mexique, a regretté les retards enregistrés concernant l’adoption de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.  Bien que ce texte, en l’état actuel, ne soit pas parfait, il constitue cependant le meilleur résultat possible, a estimé le représentant.  C’est pourquoi, le texte ne devrait pas subir de modification et être adopté dès que possible.


Mme FRANCESCA THORNBERRY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a estimé que les besoins et les priorités des peuples autochtones n’étaient pas représentés dans les stratégies de lutte contre la pauvreté.  Des travaux de recherche engagés dans des communautés autochtones de plusieurs pays ont démontré que les processus nationaux de mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement ne prenaient pas suffisamment en compte les problèmes des peuples autochtones.  Les mêmes études ont souligné également l’absence de données fiables concernant les peuples autochtones, ce qui, a-t-elle précisé, rend leur situation invisible.  La participation des peuples autochtones aux Objectifs du Millénaire pour le développement est limitée, a-t-elle déclaré, relevant une absence généralisée d’action coordonnée visant à résoudre les problèmes rencontrés par les autochtones. 


M. JOHN SCOTT, du Secrétariat exécutif de la Convention sur la biodiversité, a souligné que la Convention accordait une grande importance à préserver le maintien des savoirs traditionnels et à garantir le partage des bénéfices qui en découlent.  Il a fait part de la mise en œuvre des recommandations faites par l’Instance au sujet de la Convention.  Il a, à cet égard, indiqué que la page Internet de la Convention et le portail d’information sur les savoirs traditionnels ont été améliorés.  Ces améliorations permettront d’aider les communautés autochtones à créer des réseaux et à renforcer leurs capacités concernant la mise en œuvre de la Convention sur la biodiversité et de faciliter le partage de l’information des expériences au sein de la communauté internationale afin d’atteindre les objectifs fixés pour 2010 dans le domaine, a-t-il affirmé.  Soulignant par ailleurs la vulnérabilité des peuples autochtones face aux changements climatiques, il a annoncé la publication, le 22 mai prochain, d’un rapport sur le thème « biodiversité et changements climatiques » qui mettra l’accent sur le visage humain du changement climatique, notamment concernant les peuples autochtones du monde.  Lors de la conférence des parties à la Convention sur la biodiversité, qui s’était tenue en mars 2006 au Brésil, les participants avaient invité l’Instance permanente à collaborer avec le « Groupe de travail chargé de l’article 8 j « dont le mandat est de fournir des avis sur la mise en place d’un système juridique approprié pour la protection des connaissances traditionnelles utiles à la conservation de la biodiversité.


Mme ROCIO ROJAS, de l’Organisation de la santé panaméricaine, a estimé que tous les Objectifs du Millénaire pour le développement semblaient irréalisables pour les peuples autochtones.  Elle a souligné que l’Organisation de la santé panaméricaine s’employait actuellement à diffuser et à enrichir les cadres conceptuels visant à intégrer une approche interculturelle de la santé, tenant compte des besoins générationnels et de genre, et ce, dans une perspective autochtone. 


Mme MARTINELLI, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a déclaré que son agence incluait les peuples autochtones dans ces programmes. Le FNUAP a contribué, grâce à ses activités, à la baisse de la mortalité infantile notamment au Mexique et au Guatemala.  Les liens entre territoires, déplacements et la santé devraient être reconnus, a-t-elle affirmé, citant les maux qui en découlent tels la propagation du VIH/sida, les discriminations à l’égard des femmes et l’alcoolisme.  Il faudrait encourager la mise en place de services de santé adaptés aux besoins des peuples autochtones, en élaborant avec elles des stratégies interculturelles, et ce, sur la base d’un consentement préalable et libre.


Mme CUNNINGHAM, du Centre des affaires autochtones, autonomie et développement, a rendu compte d’une réunion d’experts d’Amérique latine sur les indicateurs de bien-être, qui s’est tenue en septembre dernier au Guatemala.  Le bien-être des femmes autochtones s’exprime notamment en évitant toute forme de violence et en disposant de terres et de ressources suffisantes.  Elle a, en outre, jugé fondamentale l’approbation par l’Assemblée générale de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, texte qui fournira, a-t-elle dit, un cadre conceptuel et un instrument de référence pour l’élaboration d’indicateurs.


Mme NAOMI KIPURI, de l’Institut des terres arides, a présenté un bref bilan de la Conférence de Nairobi sur les indicateurs de bien-être sur les peuples autochtones en Afrique, qui s’est tenue en novembre 2006.  Les participants à la Conférence ont jugé que la situation des peuples autochtones empirait plutôt qu’elle ne s’améliorait, ceux-ci disposant de moins de nourriture que par le passé, et d’un accès plus restreint encore aux ressources, à l’éducation, aux infrastructures.  Les peuples autochtones demandent à la communauté internationale de faire son possible pour qu’ils soient reconnus en Afrique.


Mme JOJICARIÑO, de Tebtebba Philippines, rendant compte d’un atelier régional sur l’Asie, a notamment mis l’accent sur la nécessité d’élaborer des principes directeurs, d’utiliser différents types d’instruments, comme un indice de bien-être pour les peuples autochtones. 


Mme PATRICIA COCHRANE, au nom du Caucus Arctique, a concentré son intervention sur le thème de l’éducation.  Tandis que les aînés éduquaient les plus jeunes autochtones sur la base de la structure familiale, de l’observation approfondie de l’environnement et de la compréhension du tissu social, le système d’éducation actuel associe ces différentes pratiques, de même que ce qu’ont transmis les missionnaires et les colons, a-t-elle indiqué.  La représentante a demandé aux États de soutenir les peuples autochtones pour mettre au point des systèmes d’éducation qui respectent les systèmes d’éducation autochtones et de promouvoir des initiatives d’éducation fondées sur leurs spécificités culturelles.


Mme ANDREA COMMON s’est exprimée sur la Conférence mondiale sur les indicateurs en matière de sécurité alimentaire.  Les indicateurs culturels pour la sécurité alimentaires constituent un cadre et des outils pour les institutions des Nations Unies afin d’évaluer les facteurs qui ont un impact sur les systèmes alimentaires et culturels et prendre en compte ces spécificités dans les projets de restauration des communautés autochtones à différents niveaux.  Ces indicateurs reposent sur plusieurs principes, notamment la souveraineté alimentaire qui est un préalable à la sécurité alimentaire, la reconnaissance et le respect des spécificités culturelles et alimentaires, la reconnaissance du droit à la sécurité alimentaire et du droit des peuples autochtones de déterminer leurs priorités en la matière.  Les indicateurs ont été classés en catégories clefs comme l’accès aux terres, les territoires, les ressources naturelles et sites sacrés; la menace pesant sur les plantes, la faune et la flore; la transmission des savoirs, danse et chants rattachés au système d’alimentation traditionnel, la capacité des peuples autochtones à exercer leur droit à l’autodétermination dans le cadre alimentaire.


Mme DEA DELANEY-THIELE, intervenant au nom de National Native Title Council and associated Australian indigenous groups, a déploré que le Gouvernement australien se soustrayait à ces obligations dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et qu’il ne comprenne pas qu’il importe de prendre des mesures pour garantir l’intégrité culturelle et, ce, en dépit des recommandations du PNUD.  Les programmes en faveur des peuples autochtones doivent tenir compte de la diversité culturelle et des questions de propriété intellectuelle, de transmission du savoir et de la collecte des données.  Les recherches et études sur les autochtones doivent être menées par les autochtones et pour les autochtones, a-t-elle ajouté.  Elle a  recommandé que l’OMS convoque un forum sur la santé des peuples autochtones afin de discuter de la participation effective des autochtones et appelé tous les États à mettre en œuvre la réalisation des OMD afin d’éliminer les inégalités.


Mme MYRON LAYMAM, du Youth Indigenous Caucus, a demandé à tous les jeunes autochtones de se déclarer solidaires avec le caucus.  Elle a demandé à l’Instance de contribuer à aider à diffuser les connaissances des anciens, nécessaires, a-t-elle dit, pour améliorer les moyens de subsistance des autochtones.  Elle a en effet mis l’accent sur la nécessité de protéger les rapports que les autochtones entretiennent avec la terre nourricière.  Elle a demandé à l’Instance permanente de recommander aux États Membres de reconnaître les griefs passés.  Elle a souligné la nécessité pour les autochtones de récupérer leurs terres afin de garantir leur survie.  Elle a, par ailleurs, plaidé en faveur de la pleine participation des jeunes autochtones dans tous les processus d’institutions de l’ONU.  Il faut, a-t-elle insisté, que les connaissances traditionnelles puissent être maintenues à l’avenir.


Mme TEPA MATAIAPO IMOGEN, du Forum des Îles Cook, a mis l’accent sur la vulnérabilité des petits États insulaires en développement, face aux catastrophes naturelles, comme les raz-de-marée ou les changements climatiques résultant des activités de l’homme.  La représentante du Forum a également plaidé en faveur d’une réduction de l’utilisation, par les pays industrialisés, des pesticides.


M. ALBERT DETERVILLE, du Caucus des Antilles et des Caraïbes, a notamment demandé à l’Instance permanente de recommander au Conseil économique et social (ECOSOC) la tenue d’une conférence régionale en 2007 sur la réduction de la pauvreté dans les Caraïbes.  Le représentant a, par ailleurs, indiqué que Sainte-Lucie approuverait la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones lorsque celle-ci sera présentée devant l’Assemblée générale.


Mme SUMSHOT KHULAR, de Forum pour la justice des femmes, a regretté l’exploitation des terres des autochtones, la marginalisation des peuples et le déni des droits de subsistance en tant que peuple distinct.  Plusieurs programmes visant à reconnaître les différences culturelles ont cependant encouragé l’assimilation et ne leur ont apporté aucun avantage, a-t-elle poursuivi.  Elle a dénoncé la disparation progressive des marchés traditionnels et le fait que l’occupation militaire entrave le développement économique de sa région.  Avant de conclure, elle a demandé au Gouvernement de l’Inde de reconnaître les spécificités culturelles de sa communauté et leurs droits à la santé et à l’éducation.


Mme HILDA LINI, de Turaga Indigenous Nation, a mis l’accent sur les modèles alternatifs de développement économique pour l’instauration d’un monde meilleur pour les générations futures.  Elle a regretté que le modèle économique dominant ne prenne pas en compte les intérêts des autochtones et les prive de terres et de ressources financières,  Elle a demandé que des recherches soit menées sur leurs propres systèmes économiques qui reposent sur la coexistence et que des modèles économiques plus favorables à la société humaine soit élaborés.


Mme MINA SETRA, de l’Alliance des peuples autochtones de l’Archipel, a recommandé la mise en place d’un groupe d’experts incluant des représentants des peuples autochtones pour évaluer l’impact des changements climatiques sur leurs modes de vie.  Il serait également utile de créer un groupe d’experts pour évaluer l’impact des violations des droits de l’homme résultant de la création de plantations de monocultures sur les territoires des peuples autochtones sans le consentement de ces derniers, a-t-elle ajouté. S’agissant de la discrimination raciale, il conviendrait de créer des systèmes de prévention, a-t-elle suggéré.


Mme IRINA KURILOVA, du Conseil des aînés Yukagir, a attiré l’attention des participants sur la situation des communautés autochtones en voie de disparition, dont fait partie sa communauté qui ne compte plus que 1 500 membres.  Elle a regretté que son peuple ne puisse plus exercer ses activités traditionnelles telles que l’élevage d’élans en raison des changements climatiques, causant ainsi des problèmes sociaux comme le chômage et l’alcoolisme parmi les jeunes.  En matière de protection culturelle et de la langue de sa communauté, a-t-elle indiqué, de nombreux progrès ont été enregistrés comme la publication de manuels en langue Yukagir.  Néanmoins, avec le départ des jeunes générations vers d’autres régions, la langue Yukagir est de moins en moins pratiquée, a-t-elle regretté, appelant en ce sens les États Membres à protéger davantage les langues locales.


M. TOM GOLDTOOTH, de l’International Indian Treaty Council, a déclaré que les États-Unis avaient adopté unilatéralement des mesures visant l’expropriation de terres autochtones en Alaska, modifiant ainsi les modes de vie traditionnels des autochtones.


M. WYATT, au nom du National Native Title Council, du NSWALC, du MSHR, du HREOC, du NACCHO, de l’ALRM FARA et de la National Aboriginal Community Controlles Health Organization, a plaidé en faveur d’une répartition plus équitable des dépenses de santé.  Il a également mis en doute la capacité de l’Australie à réaliser ses divers engagements souscrits au titre des pactes internationaux qu’elle a signés.  Il a par ailleurs demandé que soient élaborés des indicateurs pour que les droits des autochtones à la santé soient progressivement mis en œuvre et a encouragé les États à présenter des données ventilées.


M. MANNY PINO, au nom du Caucus régional d’Amérique du Nord, a notamment appelé l’Assemblée générale à adopter la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, sans délai et sans modifier la version approuvée par le Conseil des droits de l’homme, un texte indispensable pour garantir le bien-être des autochtones.


Mme TIA OROS, du Fonds pour la septième génération, a lancé un appel urgent à l’Instance permanente pour qu’elle demande la nomination immédiate d’un rapporteur spécial pour la protection des ressources en eau.  Celui-ci, a-t-elle précisé, serait chargé d’enquêter sur les politiques en matière de ressources en eau et identifier des mécanismes permettant le retour à l’accès à l’eau.  Elle a également plaidé en faveur de l’application du principe de consentement préalable librement consenti pour tout projet de développement. 


Mme EVGENIA SHUSTOVA, au nom d’organisations russes sur les populations autochtones, a mis l’accent sur la question de la protection des langues autochtones en Fédération de Russie.  Elle a dénoncé l’inégalité de traitement des langues locales dans le pays dans les domaines de l’enseignement et du développement, ce qui est au contraire au principe d’égalité des peuples de la Fédération de Russie.  Elle a demandé au Gouvernement de la Fédération de Russie de résoudre ce problème.


Mme DA CHEE MOUA, au nom du Congrès du peuple Hmong et des États fédérés Hmong, a fait part de pratiques de crimes de guerre, de génocide et de violation de droits de l’homme au sein de sa communauté.  Elle a appelé la communauté internationale à protéger les peuples qui sont victimes de génocide et qui ne peuvent se défendre.  Si le Lao est partie à plusieurs instruments juridiques internationaux dans le domaine des droits de l’homme, a-t-elle fait remarquer, elles ne sont pas appliquées par le Gouvernement.  Elle a demandé, à cet égard, au Conseil des droits de l’homme de faire respecter leurs droits conformément aux instruments internationaux en vigueur.


CHIEF COLLEEN SISK FRANCO, de la Winnewen Winto Tribe, a indiqué que sa tribu, majoritairement composée de personnes âgées, était sur le point de disparaître et souffrait de pauvreté.  Elle a par ailleurs, dénoncé les dégâts écologiques qui constituent, selon elle, un génocide agricole.  L’élévation du niveau des eaux du barrage prévue pour pallier la pénurie d’eau en Californie va inonder des sites sacrés, a-t-elle prévenu, en appelant la communauté internationale à apporter son aide pour éviter cette situation.  Elle a également dénoncé les pratiques discriminatoires exercées par le Gouvernement à l’encontre de ce peuple autochtone.


Mme SAMON THACH, de la Fondation des montagnards du Kampuchea, a réitéré la proposition d’un dialogue constructif sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement au Viet Nam.  Elle a espéré que les résultats de ces réunions permettront d’aboutir à un mécanisme où le Gouvernement et les peuples autochtones du Cambodge siègeront sur un pied d’égalité pour établir des programmes de développement durable.


Mme PATRICIA RIVERA et une représentante, au nom de la Commission internationale de l’art des peuples autochtones et du Gouvernement de la Basse-Californie, ont mis l’accent sur l’organisation prochaine de la première foire artisanale des peuples autochtones.


Mme MARIANA FRANCISCO, du Caucus des femmes autochtones, a affirmé que l’application du principe du consentement préalable librement consenti était cruciale pour améliorer le développement économique des peuples autochtones.  L’autodétermination doit être protégée pour assurer le développement des peuples autochtones, comme le prévoit l’article 3 de la déclaration des Nations Unies sur les peuples autochtones.  Elle a, à cet égard, plaidé en faveur de l’adoption rapide par l’Assemblée générale de cette déclaration, telle qu’approuvée par le Conseil des droits de l’homme.


Mme MILILANI TRASK, de l’Association mondiale des autochtones, a demandé la création d’un organe de surveillance pour enquêter sur les plaintes relatives à des politiques d’abattage et d’exploitation économique des territoires des autochtones sans leur consentement.  Elle a également souhaité qu’une enquête soit menée sur les bonnes pratiques relatives à la gestion des ressources naturelles et des terres par les peuples autochtones afin qu’elles servent de modèle de développement. 


Mme MACY, du Caucus Amérique du Nord, a affirmé que la sécurité et la souveraineté alimentaires étaient des éléments essentiels pour garantir la survie des peuples autochtones.  Elle a exprimé ses préoccupations quant aux effets dévastateurs des activités minières et autres activités économiques néfastes sur leurs modes de vie et leur santé, citant en exemple la contamination par le mercure de leurs ressources au Canada.


Mme MARIANA FRANCISCO, au nom du Caucus des femmes autochtones, a mis l’accent sur les problèmes de santé qu’elle a imputés aux politiques économiques des États qui ne permettent pas une distribution des bénéfices.  Les communautés victimes de déplacements forcés sont plus vulnérables à la propagation des maladies, du VIH/sida et de l’alcoolisme, a-t-elle déclaré.  Elle a à cet égard demandé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de créer des indicateurs pour adapter les soins sanitaires prodigués aux besoins des peuples autochtones en tenant compte de leurs spécificités culturelles.  Elle a encouragé tous les peuples autochtones à protéger leurs pratiques médicinales ancestrales.


M. LIZARDO DOMICO, au nom d’ONIC et d’autres organisations, a affirmé que le Gouvernement colombien ne devrait pas accepter l’exploitation forestière sur son territoire.  Les autochtones, qui possèdent environ 31 millions d’hectares, sont dépossédées de leurs terres, la plupart étant des réserves forestières.  Il a estimé que les droits des autochtones étaient remis en question en raison de la politique de sécurité démocratique menée par le Gouvernement.  Il a demandé à l’Instance permanente de recommander à la Colombie de garantir la vie et les territoires des autochtones et de mettre en œuvre les principes consacrés dans la déclaration des Nations Unies sur les droits des autochtones.


M. MOHAMED HANDAINE, au nom de la Coordination autochtone francophone, a rappelé qu’un tiers de la communauté autochtone était francophone.  Il a appelé, notamment, à l’adoption par l’Assemblée générale de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.  Il a demandé à l’Instance permanente une invitation du Rapporteur spécial à visiter les peuples autochtones francophones. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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