Point de presse

POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DE LA PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: 13 JUIN 2007

13/06/2007
Communiqué de pressePoint de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DE LA PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU: 13 JUIN 2007


(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)


Ci-dessous les principaux points évoqués par Michèle Montas, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:


Iraq


Le Secrétaire général a été profondément choqué d’apprendre l’attaque destructrice perpétrée aujourd’hui à Samarra contre le mausolée sacré de l’imam Ali al-Hadi et de l’imam Hassa al-Askary, qui fait suite à une attaque similaire perpétrée en 2006.  Le Secrétaire général condamne fermement cet acte qui visait clairement à provoquer un conflit sectaire et à compromettre la paix et la stabilité en Iraq.


Le Secrétaire général appelle tous les Iraquiens à éviter de succomber au cercle vicieux de la vengeance et à faire preuve d’un maximum de retenue tout en faisant montre d’unité et de détermination face à cette terrible attaque.  Le Secrétaire général se félicite des efforts des dirigeants politiques et religieux de l’Iraq visant à calmer la situation et à promouvoir le respect des droits de l’homme et la protection des sites religieux.


Les Nations Unies continueront à faire tout leur possible pour aider le peuple iraquien à promouvoir le dialogue intercommunautaire et la réconciliation nationale.


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, M. Ashraf Qazi, condamne lui-aussi dans les termes les plus forts les attaques sacrilèges perpétrées ce matin contre les mausolées de Samarra.  M. Qazi, qui se trouve aujourd’hui à New York, devait s’exprimer cet après-midi devant le Conseil de sécurité au cours d’une réunion sur la situation en Iraq.  


Gaza


Les institutions des Nations Unies qui travaillent dans les territoires palestiniens occupés sont gravement préoccupées par l’escalade de la violence dans la bande de Gaza qui, depuis le 9 juin, a causé la mort de 59 personnes et blessé 273 autres.  Elles sont particulièrement troublées par les informations faisant état d’attaques contre des hôpitaux et des ambulances ainsi que de meurtres extrajudiciaires, faisant craindre des violations graves du droit international humanitaire et des droits de l’homme.


Les Nations Unies sont également inquiètes en ce qui concerne les conséquences humanitaires des violences urbaines, qui empêchent la population civile d’accéder aux services de soins de base et à l’aide alimentaire.  Les institutions de l’ONU appellent toutes les parties au conflit à exercer leurs responsabilités en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme et à cesser les exécutions extrajudiciaires ainsi que les attaques contre les civils et les institutions humanitaires.


UNRWA


Le Directeur des opérations à Gaza de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. John Ging, a annoncé avec tristesse la mort de deux employés locaux de l’Office au cours des violences à Gaza.  Deux autres employés de l’UNWRA ont été sérieusement blessés mais se trouvent à présent dans un état stable.  


Déclarant que l’Office n’oubliait pas le courage et l’engagement de ces victimes, M. Ging a fait savoir que, compte tenu des menaces croissantes pesant sur la sécurité de son personnel, l’Office n’avait pas d’autre choix que de réduire ses opérations à Gaza.  Avec effet immédiat, la Commissaire générale de l’Office, Mme Karen Abuzayd, a décidé de suspendre temporairement les opérations de l’UNWRA à Gaza, exceptées les distributions essentielles d’aide médicale et alimentaire.  L’Office continuera d’évaluer la situation en vue de rétablir la totalité de ses services dans les meilleurs délais.


Conseil de sécurité 


Le Conseil de sécurité a entendu ce matin le Secrétaire général adjoint pour les opérations de maintien de la paix, M. Jean-Marie Guéhenno.  Ce dernier est intervenu à propos des récents pourparlers entre les Nations Unies, l’Union africaine et les autorités soudanaises concernant le projet de force hybride au Darfour.


Toujours ce matin, le Conseil a également tenu des consultations sur les sanctions concernant le Libéria et la Côte d’Ivoire.  Par ailleurs, avant le débat sur la situation en Iraq, qui a eu lieu cette après-midi, les membres du Conseil ont eu leur déjeuner mensuel avec le Secrétaire général.  Ban Ki-moon s’est ensuite adressé à la presse.


Coalition mondiale du monde des affaires 


Le Secrétaire général avait prévu de rencontrer, cette après-midi, des représentants de la Coalition mondiale du monde des affaires contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, dont Richard Branson, Président du Groupe Virgin, David Bell, Président du Groupe Financial Times, et Peter Robertson, Vice-Président de Chevron.  Cette alliance regroupe 220 compagnies internationales. 


Ban Ki-moon devait s’exprimer sur le rôle vital des partenariats entre les Nations Unies et le secteur privé dans le cadre de la lutte contre le sida. 


Cambodge


Les Chambres extraordinaires au sein des Tribunaux du Cambodge réunies en séance plénière adoptent à l’unanimité le Règlement intérieur.


Le 12 juin, l’Assemblée plénière des magistrats cambodgiens et internationaux a adopté à l’unanimité le Règlement intérieur des Chambres extraordinaires, à l’issue d’une session de deux semaines, tenue à Phnom Penh.  Ce Règlement intérieur permet d’organiser des procès équitables et transparents devant un tribunal indépendant et impartial. 


Le processus de rédaction du Règlement intérieur a été complexe.  Les Chambres extraordinaires au sein des Tribunaux du Cambodge constituent un exemple unique dans la justice internationale.  Pour la première fois, un tribunal hybride, appliquant le droit interne du pays dans lequel il opère, procédera à une instruction conduite par des juges.  Il n’a été possible de faire appel à aucun précédent pour combiner la procédure et le droit cambodgiens avec les spécificités et la structure de ce tribunal, tout en respectant les normes internationales. 


Au cours des discussions des 11 derniers mois, les juges de divers pays et systèmes judiciaires, notamment de common law, sont parvenus à des solutions mutuellement acceptables garantissant des procès équitables.


Toutes les questions qui nécessitaient de plus amples discussions en novembre dernier ont été réglées.  L’un des problèmes délicats a été la participation des victimes et la manière de garantir leurs droits.  Bien qu’il relève du droit cambodgien, ce principe n’était que brièvement évoqué dans la Loi et l’Accord sur les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux du Cambodge.  Cette référence a été interprétée comme permettant aux victimes de se constituer parties civiles.  Cependant, du fait de la spécificité des Chambres extraordinaires, seule une réparation collective et non financière a été jugée possible.


En dépit de toutes ces difficultés, le Règlement intérieur, après des consultations et un travail intensifs, a été finalisé dans un délai raisonnable.  Ce processus, nécessitant un certain temps, n’a pas été utile.  En moins d’un an, les Chambres extraordinaires ont non seulement adopté leur Règlement intérieur, mais encore mis en place les bases d’un tribunal pleinement opérationnel.


Le Règlement désormais adopté, il est possible maintenant d’aller de l’avant.  Les coprocureurs sont en mesure de délivrer leur premier réquisitoire introductif.  Les cojuges d’instruction pourront alors commencer l’instruction judiciaire.  Aujourd’hui, les Chambres extraordinaires tiennent leur première audience à l’occasion de la prestation de serment des enquêteurs devant la Chambre préliminaire.


Les magistrats des Chambres extraordinaires ont particulièrement conscience de la longue attente du peuple cambodgien pour ce procès.  Ils se sont déclarés déterminés à mener à bien ces procédures dans les meilleurs délais tout en respectant les exigences de la justice.


Rwanda


Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a demandé, pour la première fois, que le cas de Fulgence Kayishema soit transmis à la juridiction nationale rwandaise dans le cadre de poursuites supplémentaires.


Le suspect fait partie des 18 personnes toujours en fuite poursuivies par le Tribunal.  Il a été inculpé pour génocide, complicité de génocide, complot en vue de commettre un génocide et pour extermination en tant que crime contre l’humanité.


Le Tribunal indique que le Rwanda est prêt à traiter ce cas, précisant que le Gouvernement rwandais a assuré les responsables du TPIR que l’inculpé recevrait un procès juste.  Au cas où il serait déclaré coupable, la peine de mort, récemment abolie au Rwanda, ne s’appliquerait pas.


Convention contre le terrorisme nucléaire


Le Secrétaire général se félicite de ce qu’un vingt-deuxième État ait déposé ses instruments de ratification ou d’accession à la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.  La Convention entrera en vigueur le 7 juillet, 30 jours après le dépôt du vingt-deuxième instrument, soit près de deux ans après son adoption par les États Membres.  Le Secrétaire général félicite les États qui ont déjà ratifié la Convention ou y ont accédé, pour avoir rendu possible si rapidement son entrée en vigueur.


Le terrorisme nucléaire est l’une des menaces les plus graves de notre époque.  Une seule attaque de ce genre pourrait causer des dégâts considérables et provoquer d’immenses souffrances et un changement indésirable et définitif du monde.  Cette perspective doit tous nous conduire à agir pour prévenir une telle catastrophe.


La Convention sur le terrorisme nucléaire contribuera à barrer l’accès des groupes terroristes aux armes les plus meurtrières que l’humanité ait jamais connues.  Elle renforcera le cadre juridique international contre le terrorisme qui, avec la Convention, compte 13 instruments universels.  La Convention encouragera, entre autres, la coopération entre États, qui est essentielle à la défaite du terrorisme.


Prévenir le terrorisme et devenir partie aux conventions et protocoles internationaux contre le terrorisme sont des éléments clefs de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU que l’Assemblée générale a adoptée, au mois de septembre dernier.  En conséquence, tous les États sont appelés à ratifier la Convention ou à y accéder sans délai.  Ils auront l’occasion de déposer les instruments de ratification ou d’accession au cours de la manifestation annuelle des traités qui aura lieu au début de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale, au moment où la Convention, aux côtés d’autres instruments de lutte contre le terrorisme, sera mise en lumière.


Conseil des droits de l’homme


À Genève, le Conseil des droits de l’homme a évoqué, ce matin, les missions d’établissement des faits dans les territoires palestiniens occupés, y compris Beit Hanoun, ainsi que le rapport de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme sur le suivi du rapport de la Commission d’enquête au Liban.  Dans l’après-midi, le Conseil a entendu des experts présenter un exposé sur la situation des droits de l’homme au Darfour. 


Le Conseil des droits de l’homme a également entendu une présentation, par son Président Luis Alfonso de Alba, du Mexique, d’un texte portant sur la finalisation, au cours de la session actuelle, des mécanismes de fonctionnement du Conseil.


Conférence sur le désarmement, la démobilisation, la réintégration (DDR) et la stabilité en Afrique


Le Représentant spécial pour la République démocratique du Congo (RDC), M. William Lacy Swing, a souligné, à l’occasion de la seconde Conférence internationale sur le désarmement, la démobilisation, la réintégration et la stabilité en Afrique, l’importance des programmes de DDR dans les situations de reconstruction postconflit.  Il a mis l’accent sur la situation en Sierra Leone, au Mozambique et en RDC, en souhaitant que d’autres pays puissent bénéficier des expériences partagées en matière de DDR.


Afghanistan


      Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) condamne les tirs qui ont eu lieu en Afghanistan devant une école de filles et qui ont entraîné la mort de deux élèves et fait quatre blessées.


L’UNICEF a déclaré que les auteurs de ces tirs portaient atteinte au droit des enfants à l’éducation et, ce faisant, menaçaient le tissu social. 


Timor-Leste


Tandis que la campagne pour les élections se poursuit à travers l’ensemble du territoire de Timor-Leste, le Chef de la Mission intégrée des Nations Unies(MINUT), M. Atul Khare, a appelé toutes les parties et le peuple timorais au respect de chacun et du processus démocratique. 


Le Représentant spécial du Secrétaire général a fait savoir qu’il est important que les messages de la campagne soient diffusés librement, dans le calme et sans recourir à la violence, à l’intimidation ou à une mauvaise utilisation des ressources du pays.  Il félicite par ailleurs toutes les parties pour la signature, avant le début de la campagne, de l’Accord sur les partis politiques.  Cette initiative démontre la volonté de chaque bord de réunir les conditions d’une élection libre et équitable le 30 juin prochain.


Conférences de presse


Demain, à 12 h 45, le Greffier de la Cour pénale internationale (CPI), présentera les travaux de la Cour à la presse.


À 15 h 20, le Haut représentant pour l’Alliance des civilisations, M. Jorge Sampaio, s’adressera à la presse après son entrevue avec le Secrétaire général.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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