POP/954

COMMISSION DE LA POPULATION: LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION MONDIALE EST INELUCTABLE, AUX GOUVERNEMENTS D’EN FAIRE UN FACTEUR DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE

09/04/2007
Conseil économique et socialPOP/954
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement

Quarantième session

2e et 3e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA POPULATION: LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION MONDIALE EST INELUCTABLE, AUX GOUVERNEMENTS D’EN FAIRE UN FACTEUR DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE 


La Commission de la population et du développement a ouvert aujourd’hui sa quarantième session par une réflexion sur les moyens de transformer le vieillissement de la population en un facteur de croissance économique.  Au-delà des situations spécifiques à chaque État, il s’agit d’un des phénomènes qui aura le plus d’incidence sur le développement des sociétés sur le long terme, a prévenu le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, José Antonio Ocampo.


Entre 1950 et 1987, la population mondiale a doublé, passant de 2,5 milliards à 5 milliards de personnes.  Or aujourd’hui, les moins de 15 ans ne constituent que 28% de la population mondiale et leur proportion risque de chuter de 20% d’ici en 2050. 


Ce phénomène n’a rien d’alarmant, a commenté le Directeur du Centre sur l’économie et la démographie du vieillissement à l’Université de Californie à Berkeley.  Ronald Lee a insisté sur les répercussions positives que pourrait avoir le vieillissement de la population sur l’économie si les gouvernements mettent en place en temps voulu, des politiques et des cadres institutionnels adéquats. 


Le représentant de Berkeley a appuyé sa démonstration sur le schéma de la « transition démographique », qui est le modèle spatio-temporel retenu par les Nations Unies pour décrire le passage d’une population ayant des taux de natalité et de mortalité élevés à une population ayant des taux de natalité et de mortalité faibles. 


Le vieillissement d’une population conduit d’abord, a-t-il expliqué, à un premier dividende automatique et transitoire, caractérisé par une baisse du nombre de consommateurs par producteur permettant ainsi de relancer la croissance du revenu par habitant. Ce dividende prend fin lorsque le nombre d’enfants par personne en âge de travailler s’arrête de décliner.  Dans le même temps, la baisse de la fertilité conduit à un ralentissement de la croissance de la population active tandis que le nombre de personnes âgées continue de croître rapidement en raison de la chute de la mortalité. 


Ce phénomène, qui peut ralentir la croissance du revenu par habitant, peut aussi conduire à une plus grande accumulation de richesses par habitant, permettant de maintenir les taux de consommation nécessaire à la croissance.  C’est le deuxième dividende du vieillissement de la population qui exige pour être vrai que les gouvernements privilégient les mesures visant à renforcer la capacité des personnes âgées à s’enrichir plutôt que les transferts de fonds pour les soutenir financièrement. 


Avant de tenir son débat général sur la suite donnée aux recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement, tenue au Caire en 1994, la Commission a porté à sa présidence Muhammad Ali Sorcar du Bangladesh et Andriy Nikitov, de l’Ukraine à sa Vice-Présidence, qui assumera aussi les fonctions de Rapporteur.  La Commission a aussi pris note du rapport* de son Bureau sur les réunions intersessions au cours desquelles ont été définies les priorités qui seront examinées cette semaine. 


La Commission de la population a été établie par le Conseil économique et social (ECOSOC) en 1946 et rebaptisée « Commission de la population et du développement » par l’Assemblée générale en 1994.  En tant que Commission opérationnelle assistant l’ECOSOC, la Commission évalue et surveille, aux niveaux national, régional et international, la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence du Caire.


La Commission poursuivra ses travaux demain mardi à 10 heures.


      * E/CN.9/2007/2


SUITE DONNÉE AUX RECOMMANDATIONS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT


Déclarations liminaires


M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que la Commission a apporté une contribution majeure à l’ordre du jour des Nations Unies, dans le domaine du développement.  Ainsi, en 2005, tout en concentrant ses efforts sur la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, la Commission a adopté une résolution clef qui souligne l’importance d’intégrer l’accès universel à la santé reproductive dans les stratégies de développement, afin d’améliorer, dans le monde entier, la vie des femmes, des couples et de leurs enfants.  Le Dialogue de haut niveau mené par l’Assemblée générale sur les relations entre migrations internationales et développement a permis d’assurer le suivi de cette résolution, a rappelé M. Ocampo.


Cette année, la Commission s’apprête à examiner un autre thème crucial: les implications du changement de la structure par âge de la population et ses conséquences sur le développement.  En effet, les spécialistes de la population sont depuis longtemps familiers avec les effets de la transition démographique sur la pyramide des âges, a expliqué le Secrétaire général adjoint.  Les experts des Nations Unies ont souligné que les succès dans la lutte contre la mortalité des jeunes sont primordiaux dans les changements affectant la pyramide des âges et, par conséquent, le développement.  Lorsque le taux de fécondité chute, la population entre dans une période pendant laquelle le nombre de personnes en âge de travailler augmente par rapport à celui des dépendants, enfants et personnes âgées principalement.  Au cours d’une telle période, considérée comme favorable, le nombre potentiel des travailleurs croît, et si des opportunités professionnelles sont disponibles pour une majorité d’entre eux, des effets positifs se font sentir sur le développement des sociétés.


Toutefois, les bénéfices qui se manifestent au cours d’une telle période ne sont pas automatiques, a prévenu le Secrétaire général adjoint.  Des politiques d’appui sont nécessaires pour valoriser le capital humain, créer des emplois et promouvoir l’épargne, a-t-il expliqué, soulignant aussi la nécessité de renforcer l’éducation des enfants.  Si M. Ocampo s’est félicité des succès dans ce domaine, il a regretté la lenteur avec laquelle ils ont été obtenus dans les pays en développement.  Pour cette raison, le chômage des jeunes reste élevé dans ces pays.  Le Secrétaire général adjoint a ensuite expliqué que la longévité croissante de la population mondiale rend indispensable l’épargne, pour permettre aux individus de se constituer un capital en prévision d’une vie plus longue, mais aussi de se préparer à travailler plus longtemps.  En outre, il a affirmé que le nombre de plus en plus limité d’enfants par famille pose le problème du soutien qu’ils apportent traditionnellement, une fois adulte, aux personnes âgées de plus en plus nombreuses.  Les gouvernements doivent donc réfléchir à des alternatives pour fournir à cette catégorie de la population le soutien dont elle a besoin, notamment en matière de soins, a conclu le Secrétaire général adjoint. 


Mme THORAYA AHMED OBAID, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a déclaré que c’est uniquement en traitant des questions de population, de santé reproductive et d’égalité entre les sexes qu’il sera possible d’atteindre les objectifs internationaux de développement, particulièrement les Objectifs de Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a estimé que les mesures visant à réaliser les recommandations du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) contribueront à réduire la pauvreté et à parvenir au développement durable.  Les progrès socioéconomiques dans les pays les plus pauvres dépendent, dans une large mesure, des questions de population et de développement, a-t-elle ajouté. 


S’agissant de la transformation de la pyramide des âges, Mme Obaid a rappelé que le monde a actuellement et simultanément la plus grande proportion de jeunes et la plus grande proportion de personnes âgées de son histoire.  Elle a insisté sur le vieillissement de la population dans les pays développés, notant qu’on estime que le nombre de personnes de plus de 60 ans devrait doubler d’ici à 2050.  Par ailleurs, elle a indiqué que dans les pays en développement, on assiste à une croissance rapide de la population, une large proportion de jeunes et à un vieillissement de la population plus lent.  Elle a argué qu’il faut accorder une plus grande importance à l’analyse des structures démographiques afin de les inclure dans les politiques nationales, y compris les stratégies de réduction de la pauvreté et l’allocation des budgets nationaux.  Le FNUAP est déterminé à travailler dans ce sens, a-t-elle dit, affirmant, entre autres, que ce Fonds soutient le renforcement des capacités des pays dans le domaine de la collecte et de l’analyse des données démographiques. 


La Directrice exécutive du FNUAP a, par ailleurs, souligné que la situation des jeunes dans les pays les moins développés doit constituer une priorité.  Cela représente une chance de croissance qui dépend des choix effectués par les gouvernements, a-t-elle poursuivi.  Elle a estimé qu’il faut considérer les jeunes comme des partenaires et qu’il faut investir dans leur éducation, leur santé et leur emploi.  Les opportunités et choix des jeunes détermineront notre futur à tous, a-t-elle affirmé, en appelant les gouvernements à investir davantage dans cette tranche de la population.


En ce qui concerne le financement nécessaire pour mettre en œuvre le Plan d’action du Caire, elle a noté que l’assistance augmente mais que les ressources mobilisées ne suffisent pas à répondre aux besoins.  Elle a particulièrement insisté sur le manque de financement dans le domaine de la planification familiale, soulignant que 200 millions de femmes dans les pays en développement n’ont toujours pas accès à une contraception efficace.  Cela donne un nombre plus important de grossesses non désirées, d’avortements à risques et de menaces pour la vie des femmes et des enfants, a-t-elle affirmé.  Elle a mis en avant les bénéfices des investissements dans la santé reproductive et a déclaré que sans un accès universel à ces services, il ne sera pas possible d’atteindre les OMD. 


Mme HANIA ZLOTNIK, Directrice de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a rappelé qu’entre 1950 et 1987, la population mondiale a doublé, passant de 2,5 milliards à 5 milliards de personnes.  Elle a indiqué que cette croissance rapide, au XXe siècle, a été le résultat d’améliorations importantes des conditions de vie de la population, citant notamment les outils efficaces contre les maladies contagieuses, une meilleure nutrition ou l’invention des antibiotiques.  Elle a aussi souligné que ces progrès ont réduit la mortalité infantile et que depuis les années 1960, les taux de fécondité ont chuté de moitié.  Mme Zlotnik a aussi fait valoir que ces tendances ont débuté à des moments différents selon les pays et qu’il existe encore aujourd’hui une diversité dans la pyramide des âges de la population mondiale. 


La Directrice de la Division de la population a de plus avancé que cette transformation de la pyramide des âges a des conséquences importantes dans les domaines social et économique.  La baisse de la mortalité s’accompagne d’une meilleure santé, ce qui est un facteur qui améliore la vie des gens mais aussi la productivité des travailleurs, a-t-elle dit.  Elle a aussi noté que cette baisse de fécondité a donné lieu à des familles de plus petite taille, permettant ainsi aux parents d’investir plus largement dans chaque enfant.  Soulignant le côté positif de ces tendances démographiques, elle a fait remarquer que la société a démontré qu’elle peut s’adapter à une longévité accrue et à une croissance rapide de la population, en réduisant la taille des familles.  Elle a aussi mis en lumière le côté négatif de cette situation arguant que plusieurs peuples ne sont pas préparés à fournir des conditions de vie décentes aux personnes âgées.  Elle a ainsi rappelé que 64% de ces dernières résident dans un pays en développement, que cette proportion augmente et qu’il est nécessaire de prendre des initiatives pour améliorer les perspectives de vie de ces personnes âgées. 


Présentant le rapport du Secrétaire général sur le suivi de la situation mondiale en matière de population, consacré au changement de la structure par âge de la population et à ses conséquences sur le développement (E/CN.9/2007/3), M. THOMAS BUETTNER, Directeur adjoint de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a rappelé qu’au cours du XXe siècle, la population mondiale a expérimenté une baisse sans précédent des taux de mortalité et de natalité, qui a été à l’origine d’un bouleversement de la pyramide des âges et qui risque de se poursuivre dans les prochaines décennies.  Parallèlement au vieillissement de la population mondiale, le nombre d’enfants continue de diminuer; les personnes âgées de moins de 15 ans constituant aujourd’hui 28% de la population mondiale et leur proportion risquant de chuter de 20% en 2050, a annoncé M. Buettner.  En outre, 21% de la population des pays développés est âgée de plus de 60 ans et d’ici à 2050 près d’un tiers de cette population le sera également.


Une des conséquences majeures de ce phénomène est qu’au cours des 40 aux 60 prochaines années, le nombre d’adultes en âge de travailler risque d’augmenter par rapport à celui des personnes dépendantes, soit les enfants et les personnes âgées, créant ainsi des conditions favorables à la relance de la croissance économique.  Pour en tirer les avantages potentiels, il importe, en priorité, d’améliorer l’éducation des enfants et des jeunes, en mettant en place des programmes appropriés, a conseillé le Directeur adjoint.  Des initiatives doivent également être lancées pour venir en aide aux personnes âgées de plus en plus nombreuses, notamment en assurant la pérennité des systèmes de pension.  Le niveau de la couverture sociale dépend, en effet, du revenu du travail.  En conséquence, les gens ont tendance à reculer le moment de partir en retraite pour élargir le montant de cette couverture qui est souvent complétée par le transfert des revenus familiaux.  Les Gouvernements doivent réfléchir à des politiques de soutien pour remplacer les contributions traditionnelles prélevées sur le revenu du travail, a conclu M. Buettner.


M. ROGELIO FERNANDEZ-CASTILLA, Directeur de la Division de l’appui technique du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a présenté le rapport du Secrétaire général sur le suivi des programmes en matière de population, en particulier du point de vue de l’évolution de la pyramide des âges et de ses incidences sur le développement (E/CON.9/2007/4).  Il a expliqué que ce document examine les transformations sans précédent de la population mondiale générées par la transition des taux de mortalité et de fécondité élevés à des taux plus faibles.  Il a indiqué que cette transition est différente selon les pays; les pays en développement connaissant encore des taux de fécondité élevés et un nombre plus restreint de personnes âgées alors que les pays développés ont des populations beaucoup plus âgées.  Il a conseillé aux pays de traiter de ces nouvelles réalités par le biais de politiques et de programmes appropriés.  Il a indiqué que le FNUAP œuvre pour assurer que les besoins, tant des jeunes que des personnes âgées, sont pris en compte. 


Il a ainsi mis en avant le dernier cadre d’action pour les adolescents et les jeunes, lancé par le FNUAP et a souligné les efforts du Fonds pour encourager l’investissement dans la jeunesse.  Il a aussi noté que le FNUAP participe à de nombreuses activités aux niveaux mondial, régional et national pour traiter des questions liées au vieillissement de la population.  Le Fonds tente d’influencer les politiques publiques afin qu’elles répondent aux défis découlant de ce vieillissement de la population, en mettant l’accent sur les pauvres et particulièrement les femmes, a-t-il déclaré.  Il a aussi souligné que le FNUAP s’emploie à faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes pour intégrer les questions du vieillissement dans les cadres nationaux de développement et dans les stratégies de réduction de la pauvreté.


Mme ANN PAWLICZKO, Division de l’appui technique de la branche population et développement du FNUAP, a présenté le rapport du Secrétaire général sur les flux des ressources financières devant concourir à l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement » (E/CN.9/2007/5).  Le rapport, a-t-elle dit, examine les niveaux de l’aide des donateurs et des dépenses nationales consacrées aux activités de population dans les pays en développement en 2005 et en donne des estimations pour 2006 et des prévisions pour 2007.  L’aide des donateurs a été en constante augmentation, ces dernières années, a-t-elle poursuivi, atteignant 5,6 milliards de dollars en 2004. Si cette tendance se confirme, l’aide pourrait atteindre 6,9 milliards de dollars en 2005, 7,8 milliards en 2006 et 8,6 milliards en 2007.


Ces estimations optimistes présupposent que les donateurs continueront d’accroître leur aide, a cependant prévenu Mme Pawliczko.  Un grand nombre de donateurs principaux n’a pas encore communiqué ses chiffres pour 2005, a-t-elle indiqué.  Selon une estimation approximative, les ressources mobilisées par les pays en développement, en tant que groupe, auraient atteint 17,3 milliards de dollars en 2005, et devraient, selon les prévisions, s’élever à 18,7 milliards de dollars en 2006 et 19,5 milliards de dollars en 2007.  Il faut aussi pour cela que les pays en développement continuent à consacrer davantage de ressources aux activités de population.


Même si les estimations et les projections se vérifient et que les objectifs financiers de la Conférence sont dépassés, les ressources mobilisées ne suffiront pas à faire face aux besoins actuels, qui ont augmenté de manière spectaculaire depuis 1994, date à laquelle les objectifs ont été arrêtés d’un commun accord.  La représentante a expliqué qu’à ce moment-là, la situation de la population et de la santé dans le monde était bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui.  Ainsi, personne n’avait prévu l’aggravation de la pandémie de sida.  En 1994, il y aurait eu 14 millions de personnes vivant avec le VIH/sida; leur nombre ayant atteint pratiquement 40 millions en 2004.


Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) estime que les ressources nécessaires au niveau mondial ont atteint 15 milliards de dollars en 2006, dont 8,4 milliards de dollars pour la prévention et 3 milliards de dollars pour le traitement et les soins.  Les objectifs financiers fixés par la Conférence, soit 1,4 milliard de dollars en 2005 et 1,5 milliard de dollars en 2010, uniquement pour les activités de prévention, sont bien en-deçà de ces prévisions et devraient être révisés en fonction des besoins et des coûts réels, y compris pour le traitement.


En outre, les ressources consacrées à la planification familiale et à la santé de la procréation, qui ont progressé plus lentement, doivent également augmenter proportionnellement aux besoins, a souligné Mme Pawliczko.  Le problème que la communauté internationale doit résoudre est celui de la mobilisation de ressources suffisantes pour répondre aux besoins actuels dans toutes les composantes fondamentales du Programme de population afin de l’appliquer dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle conclu.


Débat général


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a rappelé l’engagement du Groupe des 77 et de la Chine, au nom duquel il s’exprimait, à mettre en œuvre le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD).  Constatant la transformation actuelle de la population mondiale, il a estimé que ces changements ont des conséquences sociales et économiques importantes aux niveaux de l’individu, de la famille, de la communauté et de la société.  Cela a aussi des conséquences sur le développement des pays et des répercussions, dans une certaine mesure, sur les schémas de croissance régionaux et mondiaux, a-t-il poursuivi.  Il a noté que la plupart des pays en développement se trouvent actuellement dans la phase de transition ou une large proportion de la population est en âge de travailler.  Pour tirer les bénéfices de cette tendance démographique, il faut, selon lui, développer des politiques macroéconomiques adéquates afin de promouvoir l’épargne, l’investissement productif, les opportunités d’emploi, tout en assurant un environnement socioéconomique stable. 


Le représentant a jugé essentiel que chaque pays soit prêt à répondre aux nouvelles réalités d’une société vieillissante par la mise en place de programmes et de politiques traitant des besoins de tous les groupes.  Par ailleurs, il a estimé que la pauvreté et le sous-développement demeurent la menace la plus importante au bien-être des personnes âgées.  Il a appelé à une amélioration de la qualité de vie de ce groupe, en assurant sa sécurité économique ou encore son accès aux services sociaux et de santé de base.  Il a de plus argué qu’une augmentation de l’assistance publique au développement (APD) et l’annulation de la dette sont essentiels à la faculté des pays à mettre en œuvre des politiques leur permettant de tirer les bénéfices de la transition démographique actuelle.  Il a aussi indiqué que les politiques en matière de migration peuvent avoir un effet sur la pyramide des âges, à la fois dans les pays développés et en développement.  Enfin, le représentant a souligné l’importance d’investir dans l’éducation et la santé des jeunes, ce qu’il a qualifié de mesure-clef pour optimiser les bénéfices de cette transition démographique.  Il a constaté avec inquiétude que les ressources pour la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD ne permettront pas de répondre aux besoins en la matière, lesquels ont largement augmenté depuis 1994.  Il a donc appelé les donateurs à accroître leur appui financier et technique en faveur des pays en développement.


M. MIKHAIL SAVOSTIYANOV (Fédération de Russie) a estimé qu’il est indispensable de tenir compte des priorités nationales en ce qui concerne les questions démographiques.  Un élément important, à cet égard, est l’analyse des problèmes liés au bouleversement de la pyramide des âges.  Étant donné sa portée mondiale, ce problème mérite une attention particulière, a insisté le représentant.  La baisse conjointe des taux de natalité et de mortalité appelle, selon lui, à la mise au point d’une démarche globale soucieuse de la situation particulière de toutes les classes d’âge de la population mondiale.  Ainsi, des politiques macroéconomiques efficaces permettraient d’améliorer l’épargne, l’éducation et la formation, et de renforcer les soins à apporter aux personnes âgées, de plus en plus nombreuses.  Le Plan d’action de Madrid adopté en 2002 a permis de définir de nouvelles priorités stratégiques pour permettre de venir en aide à ces personnes.  Il est maintenant important de concrétiser les recommandations de ce Plan aux niveaux national et international, a poursuivi le représentant, en se félicitant de l’annonce d’un sommet régional sur le suivi du Plan, qui devrait se tenir en Espagne au mois de novembre prochain.  En conclusion, le représentant a indiqué qu’il partage les recommandations du Secrétaire général sur l’influence positive que peuvent avoir les flux financiers générés par les migrations internationales.


Mme NAN KENNELLY (États-Unis) a estimé que les changements démographiques actuels et à venir auront un impact important sur la croissance économique, y compris le financement des soins de santé, la capacité des États à fournir des ressources à leurs citoyens âgés et les relations internationale, de manière générale.  Les pays développés se penchent sur le vieillissement de la population alors que les pays en développement sont encore préoccupés par les défis posés par les jeunes.  Les États-Unis, a-t-elle dit, sont convaincus que le rôle du gouvernement est de développer et de maintenir des conditions de croissance économique pour disposer d’un secteur privé créateur d’emplois.  Elle a rappelé que le nombre de personnes en âge de travailler passera de 2,9 milliards aujourd’hui à 4,1 milliards en 2050, et que cette hausse se produira essentiellement dans les régions en développement. La représentante a estimé que les politiques nationales qui font la promotion de la croissance économique et de la libre entreprise peuvent assurer l’emploi des jeunes.  Par ailleurs, elle a insisté sur les contributions que peuvent faire les personnes âgées. 


Elle a ainsi affirmé que l’emploi de ces personnes, aussi longtemps qu’elles le souhaitent, leur permet de maintenir leur indépendance et leur bien-être.  Leur emploi permet aussi de réduire le niveau de financement public et de consacrer ces ressources à d’autres segments de la population qui ont besoin d’assistance.  La représentante a, en outre, souligné que les États-Unis sont le plus grand donateur bilatéral en matière de population et de santé, notant que plus de 3 milliards de dollars ont été octroyés en 2005 et en 2006.  Elle a enfin estimé que l’ajout d’un nouvel OMD, relatif à l’accès universel à la santé génésique doit être négocié et faire l’objet d’une résolution du Conseil économique et social (ECOSOC) ou de l’Assemblée générale.  Elle a argué que la plupart des pays ne possède pas les ressources et l’expertise nécessaires pour satisfaire les indicateurs déjà existants. 


M. JIANG FAN, Vice-Ministre de la population et de la planification familiale de la Chine, a fait quelques propositions pour faire face aux nouveaux défis résultant du vieillissement de la population.  Affirmant que ce vieillissement est une tendance inévitable du développement économique et social, il a estimé que les agences des Nations Unies et les organisations internationales doivent aider les pays en développement à répondre activement à ces défis.  Il a, en outre, indiqué que les questions liées au vieillissement de la population doivent être intégrées aux stratégies nationales de développement et de réduction de la pauvreté.  Le représentant a, en particulier, insisté sur la nécessité de réduire la pauvreté des personnes âgées.  Il a, en outre, mis en avant l’importance d’accorder plus de soin à la collecte des données et à la recherche dans le domaine démographique, notant que cela permettra de développer des politiques efficaces pour répondre aux défis du vieillissement de la population. 

Il a aussi mis l’accent sur la promotion de la coopération internationale. Il a espéré, à cet égard, que la Commission de la population et du développement, le FNUAP et la Division de la population des Nations Unies utiliseront leurs ressources de manière efficace et intégrée afin de jouer un rôle plus important dans l’échange d’expériences et le dialogue politique.  Il a, en outre, appelé la communauté internationale à faire progresser la coopération Sud-Sud.  Le représentant a, par ailleurs, estimé qu’il faut renforcer les capacités dans les pays en développement pour leur permettre d’intégrer les questions du vieillissement dans leurs plans et politiques.  Rappelant que la Chine a la population âgée la plus importante au monde, il a affirmé que son pays est prêt à échanger ses expériences avec d’autres pays, notamment ceux en développement, et à explorer des stratégies pour traiter du changement de la pyramide des âges. 


M. LALE SAY, Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré que la diversité actuelle dans les structures d’âge des populations nécessite une action dans les domaines de la santé, en raison de ses incidences sur le développement.  La proportion relativement élevée d’individus en âge de travailler dans les pays en développement représente certes une occasion favorable de renforcer leur croissance économique, à condition que le nombre d’emplois s’avère suffisant.  Mais il est indispensable de veiller à faire baisser la vulnérabilité de cette classe d’âge aux risques d’infection par les maladies sexuellement transmissibles, en particulier le VIH/sida, a prévenu la représentante.  En outre, en dépit d’une distribution inégale de la fécondité, une constante demeure, à savoir que les catégories les plus pauvres sont aussi celles où la natalité reste la plus forte.  La « dynamique épidémiologique » dans un certain nombre de pays parmi les moins avancés limite également les possibilités d’emploi pour les groupes en âge de travailler.  En conséquence, ces perspectives restreintes les incitent à se joindre aux flux migratoires en direction des pays développés, où la demande de travailleurs est plus grande, en particulier lorsqu’ils sont qualifiés.  Le représentant de l’OMS a cependant souligné l’importance que ces migrations ont sur les systèmes de santé, rendant nécessaire une réflexion sur leur réforme.


M. SEM BAJWE, Commission économique pour l’Afrique (CEA), a noté que le nombre de personnes âgées en Afrique passera de 42 millions en 2002 à 205 millions en 2050.  Ce changement dramatique prend place alors que la structure familiale, qui auparavant s’occupait de tous ses membres, est affectée par les migrations, l’urbanisation, l’instabilité politique et sociale et le VIH/sida, a-t-il constaté.  Il a indiqué que, s’agissant du VIH/sida, de nombreuses personnes âgées perdent l’assistance de leurs enfants atteints par cette maladie ou doivent s’occuper des enfants et des petits-enfants malades.  Pour faire face à cette situation, le représentant de la CEA a noté que la CEA a, au cours des dernières années, participer activement aux programmes pour accélérer les traitements du VIH/sida.  Par ailleurs, rappelant que l’Afrique est le continent le plus jeune du monde, il a indiqué que la population active devrait y augmenter de 53% à 61% d’ici à 2050.  Si cela représente une opportunité économique, a-t-il poursuivi, cela ne pourra se faire qu’à travers la création d’emplois, particulièrement pour les jeunes.  Il a rappelé que lors du Sommet de Ouagadougou sur l’emploi et la réduction de la pauvreté, en 2004, les chefs d’État ont reconnu la nécessité de mettre en œuvre, de manière urgente, des politiques visant à surmonter la tendance de la croissance sans création d’emplois et de faire de ce sujet une priorité.  Il a souligné que la CEA s’emploie à soutenir le NEPAD dans les nombreux aspects liés au développement, y compris l’emploi et la réduction de la pauvreté. 


M. KEIKO OSAKI, Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a expliqué que 10% de la population régionale est âgée de plus de 60 ans, une tendance qui ne fera que se renforcer à l’avenir puisque d’ici à 2050, une personne sur quatre sera une personne âgée.  Or, les structures traditionnelles d’appui à cette catégorie de la population s’effritent, tandis que l’urbanisation rapide et la mobilité croissante laissent abandonnées de plus en plus de personnes âgées.  Le Plan d’action de Madrid a permis de redéfinir l’approche de ce problème, conduisant à l’adoption par la CESAP de la Stratégie de Macao.   Le vieillissement de la population représente, en effet, un défi pour les pays de la région avec lesquels la Commission envisage de renforcer le partenariat, pour leur permettre de mettre au point des stratégies nationales et de coopération capables de limiter l’impact négatif du vieillissement de la population, a conclu M. Osaki.


Mme BATOOL SHAKOORI, Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a indiqué que le lent vieillissement de la population arabe accompagné d’une large croissance de la population en âge de travailler constitue une fenêtre d’opportunité pour la région.  Dans ce contexte, elle a mis en avant l’assistance fournie par la Commission à ses États Membres pour leur permettre de bénéficier de cette situation.  Elle a ainsi noté qu’une étude de la CESAO présente une stratégie régionale pour tirer avantage de cette opportunité et guider les politiques nationales.  En outre, elle a fait part des activités de la Commission, en coopération avec le FNUAP, pour améliorer les capacités nationales dans le domaine de l’analyse démographique.  Entre autres initiatives, Mme Shakorri a cité l’intention de la CESAO d’effectuer un examen quinquennal du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement et a fait remarquer qu’en prévision, la Commission mène actuellement une enquête. 


M. ANDRES VIKAT, Commission économique pour l’Europe (CEE), a déclaré que pour faciliter la coopération régionale, la CEE a mis en place un réseau sur le vieillissement qui couvre un grand nombre d’États de la région.  La Commission a ainsi collecté les données nationales pour définir des approches stratégiques, au niveau régional.  La tenue d’un forum a permis de discuter des modalités de suivi de cette question.  Dans le cadre du premier cycle quinquennal d’examen du Plan de Madrid, M. Vikat a annoncé qu’à l’invitation du Gouvernement d’Espagne, la CEE participera à l’organisation, cet automne à Léon, d’une conférence qui portera sur les priorités à établir en matière de vieillissement de la population.  Les rapports fournis par les États à la demande de la CEE constitueront la source d’informations principale pour une synthèse finale qui sera rendue publique au lendemain de la conférence, a annoncé le représentant.


M. WERNER HAUG (Suisse) a noté qu’au cours des trente prochaines années, le vieillissement démographique va rapidement s’accentuer dans son pays, comme dans la plupart des autres pays développés.  Les systèmes de sécurité sociale devront assurer un niveau de vie décent pour un nombre croissant de rentiers tandis que la population en âge actif diminuera.  Il a estimé que les systèmes de retraites seront alors obligés de réduire certaines prestations et d’accroître les contributions.  Toutefois, il a aussi souligné que le vieillissement est avant tout un phénomène positif et offre des possibilités nouvelles.  L’enjeu essentiel consiste à repérer et à mobiliser les forces positives du vieillissement et à adapter les cadres institutionnels aux particularités et aux besoins d’une société vieillissante, a-t-il poursuivi.  Il faut permettre aux personnes âgées de jouer un rôle actif dans la société, notamment en leur permettant d’appuyer les jeunes travailleurs et les jeunes parents.  Il a aussi préconisé que les personnes très âgées, du « quatrième âge », bénéficient d’une attention particulière car elles sont souvent très vulnérables et confrontées à des situations de dépendances. 


En outre, M. Haug a estimé que face à la situation démographique actuelle, il faut mettre en place une véritable stratégie intergénérationnelle.  Il a déclaré que les pays développés et le secteur privé doivent coopérer davantage avec les pays en développement afin de les aider à mettre en place des systèmes éducatifs de qualité, des conditions de travail décent et des systèmes de sécurité sociale adéquats.  Les solutions mises en œuvre dans les pays développés ne peuvent pas être transportées en l’état dans d’autres parties du monde, a-t-il précisé, en insistant sur l’importance de tenir compte du contexte économique et des particularités culturelles. 


M. RONALD LEE, Directeur du Centre sur l’économie et la démographie du vieillissement à l’Université de Californie à Berkeley, a rappelé que pendant la transition démographique, la mortalité commence à décliner des décennies avant la fertilité.  Par conséquent, les familles se retrouvent avec plus d’enfants à élever et à éduquer qu’auparavant.  Une fois que la fertilité commence à baisser, ce processus est inversé et les familles et les gouvernements ont moins d’enfants à charge tandis que les pressions à la consommation s’atténuent.  Cela conduit à un « premier dividende démographique », la baisse du nombre de consommateurs par producteur permet ainsi de relancer l’augmentation du revenu par habitant.  À un certain moment, le nombre d’enfants par personne en âge de travailler s’arrête de décliner et le premier dividende prend fin.  À ce moment-là, la baisse de la fertilité ralentit la croissance de la population active tandis que le nombre de personnes âgées continue de croître rapidement en raison de la chute de la mortalité.  La population vieillit et ce vieillissement se traduit par une augmentation du nombre de personnes âgées à charge, alors que celui des enfants à charge a diminué.  Ce phénomène, a poursuivi le panéliste, exerce une nouvelle pression sur la consommation et ralentit la croissance du revenu par habitant. 


Mais il peut aussi conduire à une plus grande accumulation de richesses par habitant laquelle génère un revenu non lié au travail et renforce la productivité du travail.  C’est ce que l’on appelle le « deuxième dividende démographique ».   Si le premier se manifeste presque automatiquement quel que soit le contexte institutionnel, le deuxième en revanche dépend des politiques et des cadres institutionnels mis en place par les gouvernements.  Si l’augmentation du nombre des personnes âgées conduit au déclin de leur consommation, alors le deuxième dividende n’aura pas lieu.  Si la consommation des personnes âgées est rendue possible par les programmes de soutien, les effets du deuxième dividende seront affaiblis voire annihilés.  En revanche, si la consommation des personnes âgées est financée par l’accumulation de leurs propres richesses, alors le deuxième dividende a lieu.  Les effets économiques du vieillissement de la population sont donc directement liés à la nature des cadres institutionnels et de l’action des gouvernements.


Le panéliste a illustré sa théorie par des cas spécifiques dont celui de l’Inde et du Japon.  Les deux dividendes, a-t-il expliqué, ne sont que des facteurs parmi tous ceux qui influencent le rythme de la croissance du revenu par habitant.  Ils méritent cependant une attention soutenue parce qu’ils sont relativement prévisibles et que les politiques peuvent les façonner.  Il est important d’agir rapidement, a-t-il préconisé, en arguant que les pays qui sont dans un processus de vieillissement de la population doivent encourager l’accumulation des richesses plutôt que les transferts pour financer les soutiens aux personnes âgées.  Ils doivent donc renforcer la capacité de ces personnes à accroître leurs richesses.  Après la phase du vieillissement, a-t-il prévenu, l’endettement implicite et massif qui découle des programmes de transfert de fonds aux personnes âgées rend tout changement ultérieur très difficile parce qu’il réduit la marge de manœuvre des gouvernements.  Le vieillissement de la population ne doit pas devenir une source de préoccupation mais il exige l’ajustement de nombreux programmes et institutions et cet ajustement doit être apporté très tôt tant que toutes les options sont ouvertes.


À la demande de la représentante de la Colombie, Ronald Lee a apporté des précisions sur le concept de la transition démographique, en expliquant que ce terme décrit ce qui s’est produit dans les pays industrialisés après 1880 et qui se produit aujourd’hui encore dans les pays en développement, à savoir la baisse des taux de mortalité et de fécondité.  Il a affirmé que si on constate des variations dans cette transition selon les pays, ce cadre reste très utile pour réfléchir à ces problèmes.  S’agissant des investissements dans la famille, il a estimé que ceux-ci sont essentiels et que la famille doit être un filet de sécurité pour les personnes âgées, ce qui est d’ailleurs le cas en dehors du monde industrialisé. 


Interrogé sur le rôle de l’épargne par le représentant de la Norvège, l’expert a indiqué qu’outre les régimes privés de pensions, les programmes de retraite publique peuvent aussi jouer le même rôle dans l’autonomisation financière des personnes âgées.  Le panéliste a, en outre, partagé l’avis du représentant de la Suisse qui a estimé que le premier dividende de cette transition démographique dépend non seulement des tendances des structures d’âges mais aussi des politiques pertinentes pour accompagner ce phénomène.  Insistant sur l’importance de ce volet institutionnel et sur la capacité des décideurs à saisir les opportunités démographiques, le représentant du Pakistan a mis en lumière la nécessité d’investir pour pouvoir relever ces défis.  Il faut prendre des mesures bien avant que le vieillissement ne commence à poser problème, a renchéri M. Lee, qui a jugé possible de puiser dans les motivations personnelles des gens pour encourager l’épargne en faveur de la retraite.  Il a préconisé la mise en place de plans d’épargne même de petits montants. 


Le représentant des États-Unis a relevé certaines questions sexospécificiques du vieillissement.  Il a ainsi noté que la durée de vie des femmes est plus longue, mais que leurs revenus sont plus faibles.  De plus, les femmes sont souvent en charge des personnes âgées, a-t-il ajouté.  Enfin, en réponse à la représentante de l’Espagne, M. Lee a affirmé que si les migrations peuvent changer la structure démographique, à long terme et sur plusieurs décennies, ce phénomène n’est pas un remède au vieillissement de la population. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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