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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DE LA PUBLICATION DU RAPPORT DE 2007 DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ SUR LA TUBERCULOSE

22/03/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DE LA PUBLICATION DU RAPPORT DE 2007 DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ SUR LA TUBERCULOSE


L’ancien Président portugais Jorge Sampaio, Envoyé spécial du Secrétaire général pour l’initiative « Halte à la tuberculose », a appelé ce matin à une prise de conscience de l’opinion face à cette maladie qui demeure une menace alors que, contrairement au sida, les traitements pour la soigner existent et que ceux-ci sont d’un coût abordable.  « Il est absolument essentiel, a déclaré M. Sampaio, que le public, qui croit que la maladie a disparu, soit informé car ce n’est pas le cas: elle tue même 5 000 personnes par jour ».


À l’occasion de la parution, aujourd’hui, du Rapport de 2007 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la lutte antituberculeuse dans le monde, une conférence de presse réunissait plusieurs personnalités concernées par le sujet au Siège des Nations Unies, dont le docteur Mario Raviglione, Directeur du Département Halte à la tuberculose de l’OMS.  Celui-ci a souligné que le rapport de 2007 contenait à la fois des bonnes et des mauvaises nouvelles: la pandémie pourrait avoir atteint son pic en 2005 mais que ce déclin, s’il devait se vérifier, risque d’être très lent, ce qui repousserait l’éradication de plusieurs siècles.  Or, le partenariat « Halte à la tuberculose » a prévu de réduire de moitié la prévalence et le taux de mortalité d’ici à 2015 par rapport à 1990.


L’OMS a enregistré 8,8 millions de nouveaux cas de tuberculose en 2005 dont 7,4 millions en Asie et en Afrique subsaharienne.  Environ 1,6 million de personnes en sont mortes dont 195 000 souffraient aussi du VIH/sida.


M. Sampaio a mis en garde contre les tendances actuelles de l’épidémie en rappelant que l’on constatait une résistance grandissante aux traitements du bacille de Koch, responsable de la maladie.  Le docteur Raviglione a estimé que « si cette résistance continuait de progresser, nous serions alors confrontés à une situation extrêmement grave ».


Jorge Sampaio a évoqué par ailleurs « le lien mortel grandissant tuberculose-VIH/sida qui se développe à un rythme rapide » et qui nécessite une coopération entre les intervenants chargés des deux maladies.  Il a appelé en particulier à ce que l’on porte une attention renouvelée à l’Afrique qui, avec 11% des terres habitées, supporte 25% du fardeau mondial de la maladie tout en ne disposant que de 3% du personnel médical et paramédical.  Il a rappelé qu’il y avait « un déficit terrible concernant les systèmes de santé », ce qui, selon lui, signifie que le fait d’être diagnostiqué ne garantit pas au malade un traitement et encore moins une prise en charge des soins.


Anna Cataldi, Messagère de la paix des Nations Unies, participant également à la conférence de presse, a rappelé que le coût d’un bon traitement tournait autour de 20 dollars.  « C’est vraiment peu onéreux mais le problème, a-t-elle fait remarquer, c’est celui de sa distribution ».  Or, a-t-elle souligné, il faudrait une prise de conscience du péril posé par la tuberculose pour que les budgets nécessaires soient alloués.


Bien que les fonds disponibles dans la lutte contre la tuberculose se soient considérablement accrus depuis 2002 (2 milliards de dollars cette année), l’OMS estime qu’il faudrait disposer de 1,1 milliard de plus pour répondre aux objectifs du Plan mondial « Halte à la tuberculose ».


Présent à la conférence de presse, un représentant de la compagnie pharmaceutique Eli Lilly a indiqué que cette entreprise avait l’intention d’investir 50 millions de dollars de plus pour combattre le phénomène des souches multirésistantes.


Les Nations Unies entendent jouer un rôle dans la prise de conscience de la gravité de la maladie en faisant appel au photographe James Nachtwey qui propose dans le hall d’accueil de l’Organisation une exposition représentant des tuberculeux.  « Soudain, les statistiques prennent un visage humain, a-t-il déclaré.  Les malades souffrent terriblement et c’est ce que je voulais montrer ».


« Les visages sont terrifiants », a renchéri Jorge Sampaio au sujet de ces clichés avant d’évoquer sa visite en août dernier dans un hôpital d’Éthiopie.  « J’ai vu plusieurs dizaines de malades étendus dans leur lit et je peux vous dire que c’est quelque chose que l’on n’oublie jamais », a-t-il précisé.


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