En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE CARLA DEL PONTE, PROCUREURE DU TRIBUNAL INTERNATIONAL POUR L’EX-YOUGOSLAVIE

10/12/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE CARLA DEL PONTE, PROCUREURE DU TRIBUNAL INTERNATIONAL POUR L’EX-YOUGOSLAVIE


Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait prolonger l’existence du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) jusqu’à l’arrestation de Radovan Karadzic et de Ratko Mladic, inculpés de crimes de guerre et toujours en fuite, a dit aujourd’hui la Procureure du TPIY, Mme Carla Del Ponte, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York.


« Au moment où je m’en vais, Karadzic et Mladic sont toujours en fuite.  C’est une grande déception » malgré les succès du Tribunal, a dit Mme Del Ponte lors de cette conférence de presse à l’issue d’un débat du Conseil de sécurité consacré à l’examen des rapports semestriels des deux Tribunaux pénaux internationaux, TPIY et TPIR.  « Le Conseil de sécurité devrait prendre aujourd’hui la décision que le TPIY restera ouvert jusqu’à ce que Karadzic et Mladic soient arrêtés.  Ce serait la meilleure chose que le Conseil de sécurité puisse faire pour nous aider », a-t-elle ajouté. 


C’était le dernier compte rendu de Mme Del Ponte devant le Conseil de sécurité en tant que Procureure du TPIY.  Elle doit quitter cette fonction, qu’elle occupe depuis 1999, à la fin de ce mois.  Elle sera remplacée par M. Serge Brammertz, l’ancien Chef de la Commission internationale indépendante chargée d’enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier Ministre libanais, Rafik Hariri.


« Ce matin à nouveau, tous les États Membres au Conseil de sécurité nous ont demandé par principe de faire de notre mieux pour clore nos affaires d’ici à 2010.  Je pense que le mieux serait que le TPIY continue de fonctionner tant que Karadzic et Mladic ne sont pas arrêtés », a insisté Mme Del Ponte.  Selon elle, ces deux hommes sont les principaux responsables des crimes commis pendant le conflit en ex-Yougoslavie dans les années 1990 et le TPIY ne pourra être considéré comme un succès de la justice internationale tant qu’ils n’auront pas été arrêtés.


Radovan Karadzic est un ancien responsable politique serbe de Bosnie-Herzégovine inculpé pour crimes de guerre par le TPIY.  Ratko Mladic, ancien responsable militaire serbe de Bosnie-Herzégovine, a été inculpé de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité par le TPIY, notamment pour le massacre de milliers de musulmans bosniaques en juillet 1995 à Srebrenica.


Mme Del Ponte a indiqué qu’elle avait remis au Président du Conseil de sécurité avant sa rencontre avec le Conseil une lettre qui lui avait été transmise par des femmes de Srebrenica dans laquelle ces dernières réclament que le TPIY ne ferme pas tant que MM. Mladic et Karadzic n’auront pas été arrêtés.  « Bien sûr, je suis d’accord avec le contenu de la lettre, car c’est ce que nous demandons », a-t-elle dit.


La Procureure du TPIY a accusé la Serbie d’être responsable du fait que les deux hommes étaient toujours en fuite.  Elle a dit être certaine que Ratko Mladic se trouvait actuellement en Serbie et que les autorités serbes pouvaient l’arrêter.  En revanche, elle a dit ne pas savoir dans quel pays de la région se trouvait Radovan Karadzic.  Elle a rappelé que, de 1995 à 1997/1998, l’OTAN et la communauté internationale n’avaient rien fait pour arrêter les deux hommes alors que ceux-ci circulaient librement.  « Les instructions étaient de ne pas les arrêter, alors qu’il était facile de le faire », a-t-elle dit.


Mme Del Ponte a jugé que l’Union européenne avait aujourd’hui un grand rôle à jouer pour faire pression sur la Serbie.  « C’est l’Union européenne qui a le meilleur moyen de pression sur la Serbie car la Serbie veut entrer dans l’Union européenne », a-t-elle dit.  Elle a toutefois estimé que deux choses pouvaient constituer un obstacle à une éventuelle arrestation des deux fugitifs: les élections présidentielles en Serbie en janvier 2008 et la question du Kosovo.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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