En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DE MM. JOMO KWAME SUNDARAM, JOSEPH STIGLITZ ET JAGDISH BHAGWATI, ÉCONOMISTES

06/12/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DE MM. JOMO KWAME SUNDARAM,

JOSEPH STIGLITZ ET  JAGDISH BHAGWATI, ÉCONOMISTES


Face aux récents développements survenus dans l’économie mondiale, la question des tendances qui se dessinent concernant l’agenda international de développement économique revêt une acuité nouvelle.  Forts de ce constat, Jomo Kwame Sundaram, le Sous-Secrétaire général au Département des affaires économiques et sociales chargé du développement économique; Joseph Stiglitz, Lauréat du Prix Nobel d’économie en 2001 et Directeur de recherches à l’Université Columbia; et Jagdish Bhagwati, Professeur à l’Université Columbia, réunis au Siège à l’occasion d’une conférence de presse, ont esquissé les défis à relever et les tendances dont il faudra tenir compte en matière de promotion du développement économique.


Les Nations Unies ont une longue histoire de collaboration avec d’éminents économistes, a déclaré, en préambule, M. Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général chargé du développement économique.  Il a relevé le rôle de chef de file que peuvent jouer les Nations Unies sur les questions économiques, citant à titre d’exemple la contribution significative de l’ONU à la prise en compte des impacts des changements climatiques sur la vie internationale et de leurs répercussions sur la situation économique de l’ensemble de la planète.  Les Nations Unies peuvent jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre du Protocole de Kyoto, mais également évaluer ce qui a été fait; identifier les défis qu’il faut relever; étudier le fonctionnement et l’efficacité des marchés du carbone, et considérer la possibilité de créer une taxe sur les émissions de carbone, a précisé M. Sundaram.  Il s’est par ailleurs félicité que le Fonds monétaire international ait récemment approuvé l’idée d’une telle taxe.  Il s’agit maintenant d’évaluer si cette taxe permettrait de débloquer des fonds pour s’assurer que la menace des changements climatiques ne sape pas le développement économique des pays et des régions en développement, a-t-il ajouté.


La croissance économique des pays en développement a été particulièrement bonne ces dernières années, a poursuivi M. Stiglitz, Président de « l’Initiative for Policy Dialogue », à l’Université Columbia de New York, et Lauréat du prix Nobel d’économie en 2001.  Toutefois, a-t-il fait observer, les perspectives pour le futur ne sont pas très encourageantes, en notant que les facteurs conjugués du ralentissement de l’économie américaine et des déséquilibres macroéconomiques ont eu des conséquences importantes pour les pays en développement.  Il a à cet égard estimé que le Cycle de négociations commerciales de Doha, appelé « Cycle du développement » ne méritait pas son nom, avant de s’inquiéter de l’augmentation du nombre de négociations portant sur la conclusion d’accords commerciaux bilatéraux, qui pourraient compromettre la construction du système commercial international.  M. Stiglitz a en outre regretté que certaines questions, comme celle de la propriété intellectuelle, ne bénéficient pas d’une attention suffisante.  De nombreux pays ont dû, sous la pression, signer des accords commerciaux qui vont à l’encontre de leurs intérêts, a-t-il prévenu, en signalant que ce genre d’actions se poursuit.


Le développement semble bien être l’objectif de l’Organisation mondiale du commerce, a estimé, quant à lui, Jagdish Bhagwati, Chargé de recherche principal en économie internationale au « Council on Foreign Relations », et professeur à l’Université Columbia.  Il a fait valoir que les sept cycles de négociations commerciales menés à ce jour ont permis de réduire les barrières tarifaires de 5% à 6%.  Cette avancée substantielle, a-t-il précisé, a permis à certains pays de tirer profit de l’ouverture des marchés pour favoriser leur croissance.  M. Bhagwati a ainsi mis en exergue des cas de croissances « miraculeuses », comme celles observées en Chine et en Inde, soulignant de surcroît que l’essor des capitaux disponibles dans ces pays a également eu pour corollaire d’y accroître l’éducation, ces pays connaissant aujourd’hui des taux élevés d’alphabétisation.  Les faits témoignent qu’en ouvrant les marchés, il y a beaucoup à gagner, a-t-il souligné.  Il a dit qu’il était plutôt optimiste à l’heure actuelle et a estimé que les nouvelles en provenance de Doha, et notamment celles qui font état d’avancées en matière de subventions agricoles, sont « plutôt bonnes ».


En réponse à une question portant sur la diversité de leurs origines et de leurs parcours, et sur d’éventuelles rivalités potentielles entre eux, les économistes ont fait observer qu’au-delà des différences et des expériences de chacun d’entre eux, ce qui est importe est qu’ils s’accordent sur une série de questions.  Il existe des accords sur nombre de questions clefs qui intéressent les Nations Unies, a souligné M. Sundaram, avant de relever l’importance de mettre l’accent sur les consensus qui ont été dégagés, plutôt que sur les différences.  Le fait de s’accorder sur certaines questions est significatif, a-t-il insisté.


Les meilleures idées sont partout, a souligné M. Baghwati, en réponse à une journaliste qui relevait l’importance des initiatives individuelles de promotion du développement économique.  « Il n’y a aucun monopole du savoir et les connaissances et expertises locales peuvent jouer un rôle crucial qu’il convient de promouvoir », a-t-il conclu.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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