CONFÉRENCE DE PRESSE DE MME KAREN KONING ABUZAYD, COMMISSAIRE GÉNÉRALE DE L’OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MME KAREN KONING ABUZAYD, COMMISSAIRE GÉNÉRALE DE L’OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT
Mme Karen Koning AbuZayd, Commissaire générale de l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a réclamé cet après-midi davantage de ressources pour son organisation. Le budget de l’UNRWA accuse un déficit de 90 millions de dollars, qui devrait atteindre 112 millions à la fin de l’année, a-t-elle expliqué, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York, juste avant son intervention devant la Quatrième Commission de l’Assemblée générale (questions politiques spéciales et de la décolonisation).
« Nos activités ne font pas la une des journaux, mais elles sont d’une importance vitale pour les 4,5 millions de bénéficiaires en Jordanie, en Syrie, au Liban, en Cisjordanie et à Gaza », a-t-elle plaidé. Elle a souhaité l’augmentation aussi bien des contributions volontaires d’États Membres que de la part du budget de l’ONU, qui assure la rémunération des 113 postes internationaux, sur un total de 28 000 personnes employées par l’UNRWA.
« Nous devons améliorer notre gestion, notre capacité de planification et d’évaluation; nous devons mobiliser davantage de fonds et mieux expliquer notre action au monde extérieur », a affirmé Mme Koning AbuZayd. Elle a annoncé qu’elle demanderait à la Cinquième Commission (questions administratives et budgétaires) la création de 10 nouveaux postes, une requête qu’elle a qualifiée de « modeste », compte tenu des charges supplémentaires auxquelles elle doit faire face actuellement. Cette demande est comprise dans le Plan de développement sur trois ans, doté d’un budget de 28,5 millions de dollars, qui couvre la période 2007-2009 et pour lequel elle a dit avoir le soutien d’un groupe de huit donateurs principaux. Elle a rappelé que l’UNRWA dépendait de l’Assemblée générale pour l’approbation de son programme de travail. Elle a indiqué que la soixante-deuxième session revêtait une importance particulière pour l’Office, dont le mandat s’achève en juin 2007, et a espéré une reconduction pour trois années supplémentaires.
L’UNRWA n’a pas vocation à exister éternellement, a-t-elle dit, tout en estimant que, même si des progrès substantiels étaient enregistrés dans les semaines et les mois à venir sur la question israélo-palestinienne, une phase de transition serait nécessaire pendant laquelle il faudrait continuer à venir en aide aux réfugiés palestiniens. Elle a expliqué que l’Office était perçu par ces derniers comme un roc sur lequel ils peuvent compter depuis presque 60 ans, dans un environnement particulièrement tourmenté. Le personnel palestinien de l’UNRWA a cependant conscience, a-t-elle ajouté, de la nécessité d’être plus efficace, de produire des résultats et de rendre des comptes sur l’utilisation des maigres ressources de l’Office. Elle a espéré que la Conférence d’Annapolis, convoquée dans les semaines à venir par les États-Unis, permettrait une amélioration de la situation sur le terrain. Elle a cependant fait part du scepticisme et de la résignation des Palestiniens à l’égard de cette Conférence.
Interrogée sur les difficultés budgétaires, Mme Koning AbuZayd a expliqué que les principaux contributeurs de l’UNRWA –notamment les États-Unis, l’Union européenne, les pays scandinaves, l’Australie–, s’ils continuaient à financer les projets humanitaires, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la santé, s’étaient en revanche moins mobilisés sur le plan d’amélioration des conditions de logement dans les camps de réfugiés, présenté il y a trois ans. De plus en plus de pays arabes contribuent au Fonds général, a-t-elle ajouté, en notant cependant que la contribution des membres de la Ligue des États arabes couvrait moins de 4% du budget de l’UNRWA, soit moins que l’objectif de 7,8% fixé par la Ligue il y a une vingtaine d’années. Elle a indiqué qu’un ancien Ambassadeur britannique était chargé de mobiliser des financements arabes pour l’Office. Les Émirats arabes unis ont financé à hauteur de 27 millions de dollars la reconstruction du camp de Djénine, entièrement détruit pendant la dernière Intifada; ils ont également versé 20 millions de dollars, tout comme l’Arabie saoudite pour la reconstruction d’infrastructures à Gaza.
Mme Koning AbuZayd a par ailleurs dressé un état des lieux de la situation dans les territoires palestiniens. La livraison de biens à Gaza a diminué de 71% depuis le mois de mai, le nombre de camions qui y ont accès étant passé de 253 à 74 par jour. Elle a fait remarquer que 91 médicaments sont en rupture de stock, contre 61 le mois dernier. Elle a indiqué qu’un responsable de l’armée israélienne avait reconnu ce matin, lors d’une rencontre avec le Directeur de l’UNRWA pour Gaza, qu’il fallait faire quelque chose pour remédier à cette situation, qui risquait d’avoir un effet contre-productif. Des discussions positives sont en cours, a-t-elle poursuivi, pour obtenir la réouverture du point de passage de Rafah, ne serait-ce que pour laisser sortir les centaines d’étudiants qui n’ont pas accès à leur université, les milliers de personnes bloquées après avoir rendu visite à des parents au cours de l’été ou encore ceux qui ont besoin de suivre un traitement médical. « Cela faciliterait les choses s’il n’y avait pas de roquettes tirées de Gaza », a-t-elle ajouté.
Concernant la Cisjordanie, Mme Koning AbuZayd s’est inquiétée des conséquences de la construction du mur de séparation sur la vie quotidienne d’un demi-million de Palestiniens, notamment ceux qui n’ont plus accès à leurs terres, à leurs hôpitaux (y compris ceux qui sont soutenus par l’UNRWA), à leurs lieux de culte ou à leurs écoles. Elle a noté une diminution du nombre de barrages routiers, qui sont passés de 563 à 561 au cours des 30 derniers jours.
Concernant le Liban, elle a assuré que l’UNRWA et d’autres acteurs tentaient de régler au plus vite le sort des réfugiés du camp de Nahr el-Bared, au nord du pays, entièrement détruit par des combats. L’Office construit en urgence des logements temporaires et a lancé un appel de 55 millions pour des aides à la location, a-t-elle précisé, en annonçant qu’elle se rendrait sur place dimanche. Elle a également indiqué qu’à plus long terme, une nouvelle structure était en projet, incluant également les villages environnants, dont la responsabilité serait confiée à l’État libanais, contrairement aux autres camps de réfugiés palestiniens du Liban.
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