En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA SITUATION AU DARFOUR

20/09/2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA SITUATION AU DARFOUR


« Il faut briser le silence médiatique et de la communauté internationale  autour de l’impunité dont bénéficie Ahmed Haroun », a déclaré cet après-midi devant la presse Mme Sara Dareshori, du Programme international de la justice de l’organisation Human Rights Watch. Celle-ci a fait part de son « trouble persistant » depuis la nomination récente, par le Gouvernement soudanais, de M. Haroun au poste de coprésident d’un comité chargé d’enquêter sur des violations des droits de l’homme au Darfour.  


Sara Dareshori a ainsi rappelé qu’Ahmed Haroun faisait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.  Citant Luis Moreno-Ocampo, Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), elle a expliqué que M. Haroun avait, au plus fort du conflit en 2003 et 2004 et alors qu’il était Ministre de l’intérieur, approuvé publiquement et encouragé des attaques des milices Janjaweed contre les populations civiles et « leurs cortèges, maintenant bien connus, de meurtres de masse, de viols collectifs et de déplacements forcés ».  


Présente à la conférence de presse, une représentante de la société civile soudanaise aux États-Unis, Niemat Ahmadi, s’est à son tour élevée contre l’absence d’action de poids de la part de la communauté internationale pour faire en sorte que les auteurs soudanais de crimes contre l’humanité soient traduits devant les tribunaux.  « Rendre la justice dans le contexte toujours aussi violent de la crise au Darfour, qui a touché à ce jour 5 millions de personnes innocentes, et donner un visage aux responsables des massacres est une priorité pour les habitants du Darfour et un passage obligé sur le chemin de la paix au Soudan »,  a-t-elle notamment dit.


Mme Dareshori a ensuite expliqué qu’à quelques heures de la tenue au Siège, à New York, de la deuxième Consultation de haut niveau sur le Darfour -une rencontre à laquelle participeront les ministres de plus de 25 pays, ainsi que de hauts responsables de l’ONU, de l’Union européenne, de l’Union africaine (UA) et de la Ligue des États arabes– il fallait que le rôle de la CPI et la question de la justice soient placés au centre des débats.  Elle a aussi estimé que la nomination de M. Haroun était un camouflet infligé à la communauté internationale et en premier lieu au Secrétaire général de l’ONU, présent au Soudan lors de cette nomination.  « Une telle décision démontre le mépris de Khartoum pour la CPI, la juridiction à laquelle le Conseil de sécurité à confié la tâche de traiter les crimes commis au Darfour », a ajouté Sara Dareshori.  Cette dernière a en outre indiqué, qu’à ses yeux, le « déploiement complexe » de la force hybride Union africaine/ONU ne saurait constituer un argument valable pour continuer de laisser à l’arrière plan la question de la justice au Soudan. 


M. Dismas Nkunda, qui intervenait au nom du Consortium du Darfour et de l’Initiative internationale pour les droits des réfugiés, a pointé du doigt la position « ambiguë » de l’Union africaine.  Rappelant qu’en tant qu’État membre de l’UA le Soudan devait répondre de ses actes en ce qui concerne la situation au Darfour, M. Nkunda a souhaité que la réunion de haut niveau de demain « permette de clarifier les vues de chacun ».  « L’Afrique a besoin d’un leadership fort et affirmé pour ce qui est du drame dans cette région, a-t-il insisté, et l’UA ne doit plus cantonner son discours à des questions relatives au déploiement de troupes car c’est désormais sur les questions de justice et de responsabilité qu’elle est attendue par des millions d’Africains. »


Les trois invités ont conclu la conférence de presse en regrettant que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui est depuis 2006 le principal organe intergouvernemental sur les questions relatives aux droits de l’homme, n’ait encore contribué « en rien » au règlement de la crise au Darfour.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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