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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT DU BIT « LES INDICATEURS CLEFS DU MARCHÉ DU TRAVAIL »: 4 SEPTEMBRE 2007

04/09/2007
Communiqué de presseConférence de presse
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT DU BIT « LES INDICATEURS CLEFS DU MARCHÉ DU TRAVAIL »: 4 SEPTEMBRE 2007


La cinquième édition des « Indicateurs clefs du marché du travail » est sortie*.  Elle a été présentée aujourd’hui à la presse par Lawrence Jeff Johnson, Chef de l’Équipe des tendances de l’emploi du Bureau international du Travail (BIT) qui était accompagné de Kevin Cassidy, chargé de la communication et des relations extérieures de l’Organisation internationale du Travail (OIT). 


Sur 20 indicateurs, Lawrence Jeff Johnson s’est attardé sur les trois que sont le type et le volume d’emplois, la productivité du travail et les travailleurs pauvres, dans un monde où le secteur des services, qui a détrôné le secteur agricole, est devenu le premier employeur.


En 10 ans, a indiqué le représentant du BIT, les niveaux de productivité du travail ont augmenté dans le monde entier même si de grandes disparités subsistent entre les pays industrialisés et la plupart des autres pays.  En 2006, les États-Unis ont gardé la palme d’or avec 63 885 dollars de valeur ajoutée par personne employée. 


Les Américains effectuent toutefois un plus grand nombre d’heures de travail par an que les travailleurs de la plupart des autres économies.  Un classement « valeur ajoutée par heure travaillée » relègue les États-Unis en deuxième place après la Norvège avec 35,63 dollars contre 37,99.


En Asie de l’Est, les travailleurs produisent désormais deux fois plus qu’ils ne le faisaient il y a 10 ans.  En revanche, l’Afrique sub-saharienne reste à la traîne avec une valeur ajoutée par travailleur 12 fois inférieure à celle d’un travailleur du monde industrialisé.


La tendance est préoccupante, a estimé Lawrence Jeff Johnson, parce que la productivité du travail est le moteur de la croissance, donc de la lutte contre la pauvreté.  Il a proposé comme pistes de solution une meilleure appréhension du fonctionnement des marchés commerciaux, l’amélioration des infrastructures de communication et la promotion d’une main-d’œuvre qualifiée. 


La productivité du travail, a-t-il souligné, ne signifie pas la baisse des coûts.  Mais les pays qui connaissent le succès en matière de croissance sont ceux qui ont su répercuter la hausse de la productivité sur les opportunités d’emploi.   


Quant à l’indicateur « travailleurs pauvres », le Chef de l’Équipe du BIT a estimé à 1,3 milliard, soit près d’un tiers des personnes en âge de travailler, le nombre de personnes qui vivent avec moins de 2 dollars par jour.  Là encore, l’Afrique sub-saharienne détient un sinistre record qui montre que 70% des

travailleurs ont un emploi précaire, ne bénéficient pas de sécurité sur le lieu de travail, de protection sociale ou encore de liberté d’association.  L’OIT travaille avec les gouvernements et les partenaires sociaux pour inverser la tendance de ce qu’elle appelle ainsi « le déficit du travail décent ».


Quelle est la part du phénomène de délocalisation dans les nouvelles tendances du marché du travail?  Ce phénomène a toujours été une caractéristique de l’industrialisation, a répondu le représentant du BIT.  La seule différence est qu’il y a deux siècles, la délocalisation se faisait dans le même pays d’une ville vers une autre alors qu’aujourd’hui elle se fait d’un pays vers un autre pays. 


Ce phénomène est bénéfique pour le pays « hôte » parce qu’il créé des emplois « décents et productifs » et il est tout aussi bon pour les pays « d’origine » car il crée de nouveaux marchés de l’emploi.  Ce qu’il faut dans cette deuxième catégorie de pays, c’est créer des filets de sécurité pour permettre aux travailleurs de s’adapter à la nouvelle donne.  Dans les pays où les offres d’emploi sont en perpétuelle mutation, il revient aux gouvernants et aux employeurs d’offrir aux employés la chance de s’adapter par une formation continue.


L’expansion démographique est-elle une menace à l’emploi?  Pas du tout, a répliqué le Chef de l’Équipe du BIT, même si, a-t-il reconnu, il faut adapter les politiques au phénomène.  Quant aux migrations, elles ne constituent pas non plus une menace bien au contraire. 


Les transferts de fonds des émigrés se sont depuis longtemps avérés être des moteurs des économies d’origine.  Le Chef d’Équipe du BIT a tout de même reconnu que les migrations posent dans les mêmes économies le problème de la fuite des cerveaux.  Il a donc prôné des politiques susceptibles de tirer parti des bénéficies tout en s’attaquant aux défis.  


*www.ilo.org/trends


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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