CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU COMITÉ DU CONSEIL DE SÉCURITÉ CRÉÉ PAR LA RÉSOLUTION 1540 (2004), PETER BURIAN DE LA SLOVAQUIE
Le Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1540 (2004), Peter Burian (Slovaquie), a appelé, cet après-midi au Siège des Nations Unies à New York, à la vigilance de la communauté internationale face au risque d’acquisition par des acteurs non étatiques d’armes de destruction massive.
La menace est réelle et le problème doit être réglé avant qu’il ne soit trop tard, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, évoquant même, pour certains pays, une « course contre la montre ». La communauté internationale doit accorder à cette question une haute priorité, a-t-il insisté.
La résolution 1540 du Conseil de sécurité a été adoptée le 28 avril 2004 pour empêcher l’accès d’agents autres que des États aux armes nucléaires, chimiques et biologiques. Un Comité chargé de faire un rapport sur l’application de la résolutiona été créé pour une période de deux ans, mandat prorogé en avril 2006 pour une nouvelle période de deux ans.
Dans la résolution 1540, le Conseil de sécurité impose aux États Membres une série d’obligations dont celle de s’abstenir d’apporter une aide quelconque à des acteurs non étatiques qui tentent de mettre au point, de fabriquer, de se procurer ou d’utiliser de telles armes. Les États sont également tenus de prendre et d’appliquer des mesures efficaces afin de mettre en place des dispositifs intérieurs de contrôle destinés à empêcher la prolifération de ces armes et d’élaborer et d’instituer des mécanismes de contrôle des exportations.
Cette conférence de presse, à laquelle participaient également Richard Cupitt, Coordonnateur assistant des experts du Comité, et Elizabeth Turpen, du Centre Henry Stimson, se tenait au lendemain de la première réunion organisée par les Nations Unies avec les pays donateurs potentiels et les représentants d’organisations internationales portant sur la fourniture et la coordination de l’aide à la mise en œuvre de la résolution et aussitôt après la première réunion du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1540 avec les représentants d’organisations non gouvernementales sur leurs propres projets d’organisation et leurs approches liées à cette mise en œuvre.
Dressant le bilan de ces deux jours de réunions, l’Ambassadeur de la Slovaquie auprès des Nations Unies a mis l’accent sur le rôle important joué par les pays donateurs, ainsi que par les organisations non gouvernementales, en particulier en matière de conseil.
C’est une occasion exceptionnelle qui était offerte aujourd’hui aux organisations non gouvernementales de présenter leur action et leurs compétences visant à faciliter l’application de la résolution 1540, a ainsi souligné Mme Turpen, dont l’organisme, situé à Washington, a lancé une initiative sur une mise en œuvre durable des dispositions prises par le Conseil de sécurité. Elle a plaidé, à cet égard, en faveur d’une collaboration sans précédent entre les organisations internationales, les États et les organisations non gouvernementales.
M. Burian a en outre indiqué que 56 pays, issus pour l’essentiel de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, n’avaient toujours pas soumis un rapport au Comité, et que ceux-ci avaient besoin d’une assistance. Le rapport n’est qu’une première étape, a-t-il dit, ajoutant que les efforts devaient à présent se concentrer sur la mise en œuvre totale de la résolution 1540. Il a ainsi souligné la nécessité d’être plus inventif pour aider les pays à se doter de capacités administratives et techniques adéquates. Le Président du Comité a également admis que certains pays avaient des priorités nationales différentes, telles que la lutte contre la pauvreté, le trafic des petites armes ou les épidémies. Les questions de sécurité et de développement sont liées, a-t-il toutefois précisé.
De son côté, M. Cupitt a estimé que si la mise en œuvre de la résolution 1540 constituait un défi pour tous les pays, elle représentait néanmoins un challenge particulier pour certains pays. Les mesures les plus importantes ont été prises généralement par les pays d’Europe et d’Amérique du Nord et certains pays asiatiques, a affirmé le Coordonnateur assistant des experts du Comité. Selon lui, les réunions de ces deux derniers jours avaient pour objectif d’entamer un dialogue entre le Comité et les États qui proposent leur aide aux pays qui en font la demande.
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