LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL IMPUTE LA PAUVRETÉ À L’ABSENCE DE SOLIDARITÉ, DE GOUVERNANCE NATIONALE ET INTERNATIONALE ET À LA RIGIDITÉ DE LA PENSÉE ÉCONOMIQUE
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Commission du développement social
Quarante-quatrième session
4e & 5e séances – matin & après-midi
LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL IMPUTE LA PAUVRETÉ À L’ABSENCE DE SOLIDARITÉ, DE GOUVERNANCE NATIONALE ET INTERNATIONALE ET À LA RIGIDITÉ DE LA PENSÉE ÉCONOMIQUE
Malgré le Sommet mondial sur le développement social, en 1995, qui a été suivi, en 2000, par le Sommet du Millénaire, puis, en 2002, par la Conférence internationale sur le financement du développement, une personne sur six continue de vivre dans la pauvreté. C’est le constat amer qu’ont fait, aujourd’hui, les délégations de la Commission du développement social dont les travaux, prévus du 8 au 17 février, sont placés sous le signe de l’examen de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006).
La pauvreté n’est pas seulement persistante mais elle est devenue un phénomène universel, se sont alarmées les délégations. « La pauvreté dans les pays riches offre les moyens de découvrir les insuffisances de notre système », a estimé le représentant de « Triglav Circle », au nom des ONG, dont la parfaite connaissance des besoins des moins nantis a été jugée comme un élément essentiel à l’élaboration de politiques efficaces. Au titre d’autres éléments essentiels, les délégations ont cité la participation des populations pauvres elles-mêmes et celle du secteur privé.
Pour revenir aux « insuffisances de notre système », des délégations ont cité le manque de solidarité et d’équité pourtant essentielles à l’appréhension d’un problème qui n’est pas seulement socioéconomique mais aussi éthique et politique. Ce manque, selon ces délégations, explique le non-respect des engagements pris en matière d’aide publique au développement (APD), d’allègement de la dette et d’ouverture des marchés mondiaux alors même que le salut du continent africain, a souligné la représentante de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, dépend du dynamisme du secteur agricole. S’exprimant au nom de l’Union européenne, la représentante de l’Autriche a rappelé, dans ce contexte, qu’en décembre 2005, les Présidents du Parlement, du Conseil et de la Commission européens ont adopté le « Consensus européen sur le développement ».
Les délégations ont aussi été nombreuses à dénoncer le manque de rigueur dans la gouvernance tant nationale qu’internationale qui permet l’absence d’obligation redditionnelle et le mépris des droits de l’homme, y compris le droit au développement que certaines délégations ont posé comme condition préalable à l’exercice des autres droits. Le manque qui se fait le plus cruellement ressentir, selon des délégations comme la Chine, l’Inde et le Bangladesh dont les progrès socioéconomiques ont été cités en exemple, est celui lié à la marge de manœuvre politique des gouvernements et à cette « pensée unique » qui, comme a ajouté le représentant de l’ONG « Triglav Circle », empêche d’analyser et de corriger les défaillances du modèle dominant, notamment au niveau du fonctionnement de l’économie mondiale et du processus de mondialisation.
Aussi, la représentante de l’Argentine a-t-elle dénoncé les politiques des années 90 qui donnaient systématiquement la priorité au marché et aux variables macroéconomiques, avant que le représentant de l’Inde n’identifie la pauvreté et les conflits internes comme un « épiphonème » de la libéralisation et des politiques des institutions internationales responsables de la destruction des infrastructures rurales et de l’insécurité alimentaire dans certaines régions.
Il est temps de respecter la diversité des modes de développement, a renchéri le représentant de la Chine, en confiant que le secret du succès de son pays réside dans un modèle qui correspond à ses conditions nationales, intègre l’élimination de la pauvreté dans les plans de développement de l’économie, et fixe des objectifs réalistes d’élimination de la pauvreté et de la croissance. En Inde, a dit son représentant, la libéralisation de l’économie s’est adaptée à la capacité économique et scientifique du pays.
Dans leur grande majorité, les délégations ont souligné qu’en l’absence de programmes sociaux explicites, la croissance économique ne peut suffire à réduire la pauvreté. La main invisible d’Adam Smiths est invisible parce qu’elle n’existe pas, a ironisé le représentant indien qui, à l’instar de ses homologues, a argué que l’Etat est tout aussi important même s’il est capital d’encourager l’initiative privée.
Convoqué en 1995, le Sommet mondial sur le développement social, qui s’est tenu à Copenhague, a identifié l’élimination de la pauvreté, la création d’emplois productifs et l’intégration sociale comme les trois piliers du développement social.
La Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 10 février à partir de 10 heures.
SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Examen de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006)
Débat général
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme VUSI MADONSELA (Afrique du Sud) a déclaré qu’il convenait de relever les défis d’une façon pratique et d’y faire face en adoptant une approche intégrée et coordonnée dans un esprit de partenariat. Parmi les défis les plus sérieux à ses yeux, elle a mentionné les effets négatifs des catastrophes naturelles, la propagation des maladies contagieuses, les conflits armés, l’occupation, le terrorisme, ou encore les mesures coercitives unilatérales. Nous notons avec regret que les efforts visant l’objectif de renforcement des capacités sociales des pays en développement n’ont pas obtenu les résultats escomptés. L’intervenante a mis l’accent sur l’importance des réseaux formels et informels et des stratégies qui permettent aux pauvres de survivre, en insistant sur la valeur des savoirs des peuples autochtones en la matière. Les chances de formation manquent aux petits fermiers, a-t-elle encore estimé. Elle a regretté les distorsions qu’exercent sur les marchés les subventions agricoles des pays du Nord. Elle a dit combien des ressources adéquates en matière d’aide publique au développement (APD) et d’investissement privé (IED) pourraient contribuer au renforcement des capacités des pays en développement. Elle s’est félicitée de l’accent mis sur les différents groupes sociaux que sont la famille, les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées. Elle a demandé que la question de la protection sociale occupe une place prioritaire dans l’ordre du jour des travaux de la Commission en 2007 et 2008.
Mme ERDINE HOENIGSPERGEN (Autriche) au nom de l’Union européenne, a réaffirmé la détermination de l’Union européenne à assurer une mise en œuvre des engagements pris à Copenhague, à la vingt-quatrième session de l’Assemblée générale et dans la Déclaration du Millénaire. Elle s’est félicitée de la conclusion du Sommet mondial de septembre sur l’importance du travail décent pour l’élimination de la pauvreté. Malgré les systèmes de protection, 68 millions de personnes dans le monde doivent se contenter de revenus modestes et souffrent donc d’exclusion sociale, a-t-elle indiqué. Les dirigeants de l’Union européenne se sont donc engagés à faire un pacte sur l’élimination de la pauvreté d’ici à 2010. L’Union européenne se fonde sur quatre piliers, à savoir l’accès à l’emploi, l’accès aux ressources, aux biens et aux services, la réduction des risques d’exclusion et la mobilisation des organes compétentes. En la matière, la participation de toutes les parties prenantes, y compris les ONG, est perçue comme essentielle. Les enjeux les plus importants sont, par exemple, de moderniser les systèmes de protection sociale et d’améliorer l’éducation, la formation et le logement, en particulier pour les personnes handicapées, les minorités ethniques et les immigrés.
Se tournant vers les pays en développement, elle les a appelés à mettre en œuvre des stratégies qui tiennent compte des droits de l’homme, de la parité entre les sexes, de la bonne gouvernance et de l’obligation redditionnelle. L’assistance au développement peut jouer un rôle important et l’Union européenne l’a reconnu. À cet égard, a poursuivi la représentant, l’Union européenne estime que la participation du secteur privé est essentielle. En matière de développement social, une approche holistique est nécessaire. Aussi, le 20 décembre 2005, les Présidents du Parlement, du Conseil et de la Commission européens, ont-ils signé un consensus sur le développement. La déclaration sur la politique de développement reflète les engagements liés aux OMD et accorde une attention particulière à l’objectif de santé. Les OMD, a prévenu la représentante, ne seront réalisés sans des progrès dans le domaine de la santé reproductive. En la matière, l’Union est le donateur le plus important, a rappelé la représentante, avant de souligner aussi qu’en mai 2005, l’Union européenne a relevé le niveau de l’APD et accepté une augmentation considérable qui consiste à affecter 20 milliards par an d’ici 2010, pour atteindre à cette date l’objectif visant à verser 0,7% du PNB à APD.
Mme LIISA HYSSALA (Finlande) a souligné les nouvelles possibilités offertes par la mondialisation en terme de croissance tout en reconnaissant les graves problèmes économiques et environnementaux qu’elle peut générer. Elle a mis l’accent sur la nécessité d’une bonne gouvernance aux niveaux national et international pour que la croissance économique bénéficie également aux pauvres. Si nous voulons que le développement économique soit synonyme de développement durable, a-t-elle ajouté, il nous faut un système qui nous permette de préserver un équilibre entre les différentes perspectives économiques. Nous ne pouvons éliminer la pauvreté qu’en s’attaquant à ses origines, a-t-elle encore insisté, en souhaitant que la communauté internationale puisse développer un concept plus général du développement économique et social. Elle a souhaité que le secteur privé assume ses responsabilités sociales en tant que principal bénéficiaire de la force de travail. L’intégration des politiques sociales, économiques et environnementales ainsi que la cohésion des systèmes et programmes des Nations Unies, a-t-elle encore ajouté, constituent des étapes cruciales si nous voulons atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
M. JOCHANAN STESSMAN (Israël) a fait part des mesures prises, au niveau national, pour accélérer la réalisation des objectifs du développement social. Il a, par exemple, affirmé que le système de sécurité sociale de son pays est l’un des plus avancés du monde et équivaut aux modèles d’Europe occidentale. Israël, a-t-il aussi indiqué, a été l’un des premiers pays à mettre en place un système d’assurance pour les soins à long terme à l’intention des jeunes handicapés et des personnes âgées. Le pays a aussi introduit un système d’assurance universel. Le représentant s’est réjoui que son pays dispose désormais des ressources nécessaires pour financer des programmes économiques et sociaux visant à renforcer les capacités humaines, à accroître le potentiel du travail individuel, à encourager la croissance de la population active et à augmenter les bénéfices de la sécurité sociale pour ceux qui sont incapables de pénétrer le marché du travail. La pauvreté est perçue comme un défi pour la sécurité nationale et constitue un des enjeux les plus importants de la prochaine campagne électorale, a encore affirmé le représentant.
Intervenant au nom du Groupe du Rio, M. BAYNEY KARRAN (Guyana) a reconnu les progrès réalisés en matière de réduction du niveau de la pauvreté absolue dans le contexte de la Décennie des Nations Unies de lutte contre la pauvreté. Le fait de placer l’élimination de la pauvreté au centre de l’ordre du jour mondial de la communauté internationale, a-t-il dit, a eu pour effet de renforcer l’attention accordée à cet objectif en tant qu’impératif éthique, social, politique et économique. L’intervenant a déclaré que le caractère multidimensionnel de la pauvreté exigeait l’adoption de stratégies holistiques et de pratiques intégrées. Après avoir rappelé les liens entre commerce et développement, et affirmé que les pays en développement préfèrent le commerce à l’aide, le représentant a exhorté
les pays développés à honorer leurs engagements, y compris en ce qui concerne l’accès de leurs marchés aux exportations des pays en développement, le transfert de technologies et la réduction de la dette. Parallèlement, il a mentionné la nécessité d’identifier de nouvelles sources de financement. Nous estimons que le lien entre les migrations et le développement mérite un dialogue ouvert entre les pays d’origine et les pays de destination, a-t-il encore ajouté.
Par ailleurs, il a regretté l’insuffisance de progrès visant à faire face aux besoins des personnes âgées pauvres quatre années après la conférence et le Plan d’action de Madrid. Dans ce contexte, il a particulièrement appuyé la pertinence du rapport du Secrétaire général et les efforts visant à s’adapter à un monde vieillissant. Par ailleurs, rappelant que 200 millions de jeunes vivent dans la pauvreté et que la moitié des migrants sont des jeunes, il a déclaré que seule une véritable collaboration entre tous les partenaires concernés permettra à ce groupe de population de participer d’une façon utile à la société. Il a particulièrement salué les progrès réalisés dans le cadre des négociations de la convention internationale sur les droits et la dignité des personnes handicapées.
M. ERSIN ERÇIN (Turquie) s’est félicité de la pertinence du rapport du Secrétaire général. Il a ensuite indiqué que son pays a commencé à lutter contre la pauvreté au milieu des années 90. La stratégie porte sur la prévention d’une culture de la pauvreté, la création d’emplois et le renforcement de la productivité et de l’autosuffisance financière chez les citoyens. Les efforts de la Turquie ont connu un nouvel élan avec la Déclaration du Millénaire. À ce propos, le représentant a annoncé que son pays a déjà réalisé l’objectif 1 de la Déclaration qui est de réduire de moitié le nombre de personnes qui vivent avec moins d’un dollar par jour. Après avoir passé en revue les programmes et plans mis en œuvre dans son pays, le représentant a souligné que l’élimination de la pauvreté exige une approche globale et holistique. C’est la raison pour laquelle, le Gouvernement sollicite les meilleures pratiques des ONG. Le représentant s’est donc félicité du Programme « Action locale 21 », adopté au Sommet de Johannesburg, qui vise à lutter contre la pauvreté sur une base démocratique et participative donnant avant tout aux jeunes et aux femmes la capacité de développer des projets communautaires de développement durable. En Turquie, a encore indiqué le représentant, plusieurs projets de formation à la gestion et de renforcement des capacités ainsi que des programmes sociaux ont été mis en œuvre en coopération avec les ONG, le secteur privé et les autorités locales.
Intervenant au nom de la CARICOM, M. EWALD LIMON (Suriname) a souligné la nécessité de promouvoir une croissance économique durable avec la prospérité pour tous. Alors que la Décennie de lutte contre la pauvreté touche à sa fin, a-t-il fait remarquer, nous constatons que les progrès ont été lents et inégaux. Il est inacceptable, a-t-il ajouté, que plusieurs régions du monde n’aient toujours pas pu bénéficier du moindre bénéfice de la mondialisation. À cet égard, il a rappelé qu’au vu des estimations actuelles, seuls huit pays de l’Afrique subsaharienne pourront réduire la pauvreté de moitié d’ici à 2015.
Depuis le Sommet mondial pour le développement durable qui s’était tenu à Johannesburg en 2002, a-t-il regretté, la région de l’Amérique latine et des Caraïbes a connu peu de progrès. Il a estimé que la croissance économique de cette région était insuffisante pour effectuer des progrès de développement et de lutte contre la pauvreté. Il a déclaré que les enjeux et obstacles demeuraient importants alors que la disparité entre les pays et les régions se renforçaient. C’est pourquoi, il a jugé essentiel de coordonner l’action aux niveaux national et international pour combattre la pauvreté. Il a estimé que l’engagement des pays développés d’atteindre l’objectif de consacrer 0,7% du PNB à l’aide publique au développement constituait une bonne étape. Parmi les priorités à atteindre, il a particulièrement mis l’accent sur le développement durable, la promotion de l’éducation, de la santé, de l’emploi, de la sécurité sociale et du logement.
Par ailleurs, le représentant a insisté sur la nécessité d’intégrer une perspective sexospécifique à toutes les étapes de la planification et de la mise en œuvre de nos programmes de développement. Il a jugé indispensable que les efforts nationaux des pays en développement soient accompagnés d’une coopération internationale. Il faut que nous ayons accès à des ressources prévisibles et que la communauté internationale soit en mesure de rééquilibrer la mondialisation pour répondre aux aspirations sociales et économiques des pays en développement. Enfin, il a notamment mentionné le fardeau que représentent les catastrophes naturelles et le VIH/sida sur les capacités des pays en développement.
Mme MARÍA FABIANA LOGUZZO (Argentine) a indiqué que dans l’esprit du Sommet de Copenhague, son pays a défini ses propres objectifs, en se fondant sur les OMD qui ont été adaptés à la situation du pays. L’initiative visait à reconstituer le tissu social du pays après la crise qui a suivi les politiques des années 90 qui donnaient systématiquement la priorité au marché et aux variables macroéconomiques. En 2002, un Conseil national pour la coordination des politiques sociales a été mis en place qui a, par la suite, invité les gouvernements provinciaux à se joindre au processus de suivi des OMD et a accru la participation des organisations civiles, des universités, du secteur privé et du public en général. L’Argentine a appris que la croissance économique ne suffit pas pour réduire les niveaux toujours élevés de pauvreté. Il est tout aussi important de s’attaquer aux inégalités, ce qui implique que les politiques économiques tiennent compte de la composante « égalité », en particulier dans la définition des mesures financières et fiscales. Une stratégie de croissance qui comprend une composante « égalité » exige que les politiques sociales soient au coeur du développement. Pour ce faire, il faut des politiques publiques de partage des richesses et le renforcement des capacités de l’administration. La vision du développement social et de l’élimination de la pauvreté adoptée par l’Argentine se fonde sur les droits de l’homme, y compris les droits sociaux et culturels de tous les habitants du pays qui reste un état d’immigration.
Mme JOYCE KAFANABO (République-Unie de Tanzanie) a rappelé que son pays a créé un Département de lutte contre la pauvreté en 1995 et lancé une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté en 1998. Elle a estimé indispensable une augmentation de l’aide au développement sous la forme d’un soutien aux budgets nationaux des pays en développement. Elle a précisé que la nouvelle stratégie tanzanienne était basée sur les OMD et l’impératif de la bonne gouvernance. Elle a estimé que l’être humain devait être au centre de tous les programmes de développement. Elle a indiqué que le Gouvernement de la Tanzanie avait lancé une semaine annuelle de réflexion sur la politique en matière de lutte contre la pauvreté rassemblant toutes les parties concernées dans l’espoir d’obtenir des progrès significatifs. Des efforts concertés sont nécessaires, a-t-elle insisté, pour que la croissance économique bénéficie au plus grand nombre et notamment à la lutte contre la pauvreté. En outre, elle a notamment souhaité des efforts collectifs pour faire face aux défis que constituent les maladies contagieuses.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a souligné le lien entre la pauvreté et le caractère injuste de l’ordre économique mondial. L’élimination de la pauvreté n’est pas qu’une question économique. Elle est aussi une question politique et une responsabilité partagée de toute la communauté internationale. Le représentant a donc préconisé la création d’un environnement international stable et pacifique. Il a aussi préconisé le renforcement d’un partenaire mondial qui mènerait à un partage équitable de la prospérité. Il a enfin préconisé le respect de la diversité des modes de développement. En la matière, il a appelé à un échange d’expérience et au renforcement des capacités des pays de développer leur propre modèle. Étant le pays le plus peuplé du monde, la Chine est un acteur important des efforts internationaux d’élimination de la pauvreté. Le pays connaît aujourd’hui une stabilité économique, une croissance rapide et une nette amélioration du niveau de vie. Le pays développe aussi des programmes sociaux dans tous les domaines. Aussi, le nombre de pauvres est passé de 250 millions en 1978 à 26,1 millions à la fin de l’année 2004. La proportion de pauvres parmi la population rurale est passée de 30% en 1978 à 2,8% en 2004. La Chine a ainsi réalisé l’objectif 1 de la Déclaration du Millénaire visant à réduire de moitié le nombre de personnes vivant avec un dollar par jour, d’ici 2015.
Le secret de la Chine, a confié le représentant, est qu’elle a suivi un mode de développement qui correspond à ses conditions nationales, intègre l’élimination de la pauvreté aux plans de développement de l’économie, et fixe des objectifs réalistes d’élimination de la pauvreté et de la croissance. La Chine formule désormais son plan 2006-2010 qui vise à construire une société de classe moyenne et des nouvelles communautés rurales socialistes. La réduction de la pauvreté demeure pour la Chine une tâche qui durera encore longtemps. Au niveau international, le représentant a indiqué qu’en mai 2004, son pays et la Banque mondiale ont coparrainé à Shanghai une conférence internationale sur l’élimination de la pauvreté. En mai 2005, un Centre international a été créé en Chine pour assurer le suivi de la Conférence. Au niveau des Nations Unies, la Chine a annoncé en septembre 2005, cinq mesures visant à aider les pays en développement concernant l’élimination des taxes douanières, l’allègement de la dette, l’octroi de prêts à des taux préférentiels, la coopération dans le domaine de la santé et le renforcement des capacités.
M. JUAN ANTONIO YAÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a souligné le caractère multidimensionnel du défi que représente la pauvreté. Dans ce contexte, il a estimé indispensable une réponse dans une double perspective, à la fois horizontale, en intégrant les objectifs de lutte contre la pauvreté à toutes les interventions, et verticale, en adoptant une démarche sectorielle visant à toucher tous les domaines. Il a précisé que cette approche de lutte contre la pauvreté était présente dans tous les aspects de la coopération espagnole. Celle-ci vise à favoriser une croissance économique aboutissant à une redistribution plus équitable des produits de la richesse par le biais d’une fiscalisation adéquate. Il a souligné l’importance d’un appui à l’insertion des groupes les plus défavorisés dans l’activité économique.
L’intervenant a par ailleurs mis l’accent sur l’importance de la gouvernance démocratique, de l’état de droit, sur la contribution de la société civile, le renforcement de l’administration publique, des syndicats ou encore de la participation des femmes au processus de décision politique. Il s’agit aussi, a-t-il ajouté, de renforcer les capacités économiques grâce à la promotion des tissus productifs, et d’améliorer la viabilité du développement en préservant l’environnement. Pour lutter contre la pauvreté, a-t-il encore dit, il faut augmenter la qualité et la quantité de l’aide conformément aux engagements pris. Il a précisé que son pays avait attribué en 2006, 18,57% de son aide sous forme de dons aux pays les moins avancés (PMA), une proportion qui dépassera les 20% en 2008. Il a fait siennes les conclusions de la Déclaration de Paris en insistant sur l’importance de l’aide au développement de l’Union européenne qui demeure le principal partenaire de l’aide au développement au monde.
M. ALEXEI NISTREAN (République de Moldova) a appelé à un niveau « plus élevé » de coopération internationale fondée sur le principe de non-discrimination, de concurrence ouverte, de transparence dans l’accès aux marchés mondiaux et d’équité dans les règles du commerce international. Il est également impératif, a-t-il poursuivi, de continuer à travailler à une plus grande intégration entre les politiques économiques et sociales tant au niveau international qu’au niveau national. Se félicitant du Consensus européen sur le développement, signé en décembre 2005 par les Présidents du Parlement, du Conseil et de la Commission européens, le représentant a ensuite rendu compte des mesures prises par son pays. Il a indiqué que le premier rapport national sur la stratégie de mise en œuvre des OMD, publié en juin 2005, a montré un léger progrès dans l’élimination de la pauvreté. Malgré tous les efforts, la République de Moldova continue de faire face à des obstacles considérables dont le moindre n’est pas l’instabilité dans les districts de l’est du pays. La République de Moldova est malgré tout déterminée à mettre en œuvre les mesures contenues dans le Plan d’action Union européenne-Moldova qui aboutira à l’intégration dans l’espace européen.
M. HESHAM AFIFI (Égypte) a déclaré que la lutte contre la pauvreté dépend en grande mesure du huitième OMD qui vise la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement. Il faut des règles de développement économique et social qui nous permettent de passer de la promotion de la libéralisation à un espace de politique générale propice au développement humain. Il a souhaité que le système commercial favorise la création d’espaces domestiques correspondant aux ambitions des OMD. Une croissance viable est critique, a-t-il ajouté, pour créer des emplois pour les populations de plus en plus importantes en âge de travailler. Il a souhaité une plus forte participation des citoyens à la promotion de la démocratie.
Par ailleurs, il a déclaré que les rapports 2002 et 2004 sur les progrès réalisés par l’Égypte montraient que son pays était sur la bonne en matière de réalisation des OMD. Malgré une forte croissance démographique, a-t-il dit, la moyenne d’âge de la population égyptienne a augmenté, alors que nous avons réduit la mortalité infantile et amélioré la santé maternelle et augmenté les dépenses de santé ainsi que le taux de scolarisation des enfants. Il a mentionné des microcrédits destinés aux groupes les plus défavorisés. Conscient que l’égalité entre les sexes était un élément incontournable pour progresser sur la voie de l’élimination de la pauvreté, a-t-il dit, nous avons créé un conseil national de la femme et mis l’accent sur le rôle fondamental que joue la famille dans la société
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a cité le pluralisme, la bonne gouvernance, les droits de l’homme, la justice et la parité entre les sexes comme des conditions essentielles au développement social. La croissance économique est nécessaire mais insuffisante. Il faut, a préconisé le représentant, mettre l’accent sur une croissance orientée vers les pauvres. Au Bangladesh, a–t-il poursuivi, les autorités ont adopté quatre politiques visant respectivement à assurer une croissance favorable à la création d’emplois, à développer les régions rurales par des investissements dans le secteur agricole, la communauté et l’électrification, à créer des filets de sécurité plus inclusifs, et à augmenter les investissements dans l’éducation, la santé et la nutrition. Il s’agit d’assurer le développement économique des personnes marginalisées et vulnérables, comme les femmes, et de promouvoir la bonne gouvernance, la primauté du droit, la qualité des services sociaux, et d’assurer un équilibre écologique. Grâce à ces mesures, le pays a connu des progrès sociaux notables et a enregistré une croissance économique de 6% malgré les catastrophes naturelles.
Des politiques plus ambitieuses ont d’ailleurs été mises en place en la matière. L’incidence de la pauvreté est passée de 70% en 1991 à 40% en 2005. Aujourd’hui, les femmes agissent comme catalyseurs du développement grâce aux systèmes de microcrédits et d’éducation informelle qui ont été mis en place. L’émancipation des femmes est un des moteurs les plus importants du développement, a encore souligné le représentant, avant de rappeler que malheureusement les PMA n’ont pas les ressources pour faire avancer les buts du développement social. Imputant ce fait aux iniquités inhérentes à la mondialisation, le représentant a appelé à une assistance financière et technique renforcée, à un accès aux marchés sans taxes ni quotas, et au respect des promesses en matière d’APD.
Mgr. CELESTINO MIGLIORE, Observateur du Saint-Siège, a relevé que même si la proportion de la population mondiale vivant dans la pauvreté extrême a baissé de 41% en 1981 pour atteindre les 21% en 2001, il n’en reste pas moins que trop de pays vivant encore dans une très grande pauvreté. Le représentant a félicité les auteurs du rapport sur l’examen de la Décennie pour l’élimination de la pauvreté ainsi que les trois recommandations qui y figurent. Les leçons tirées de l’expérience montrent clairement que la réduction de la pauvreté passe par une croissance économique durable qui permette aux plus pauvres de bénéficier également de ses fruits. De même, davantage d’attention devrait être accordée aux clivages au sein des sociétés mêmes ce qui permettrait également de lutter contre la fuite des cerveaux à l’étranger. Par ailleurs, a également indiqué le représentant, les programmes de réduction de la pauvreté n’obtiennent pas les résultats escomptés en raison de faiblesses dans leur mise en œuvre. Ceci exigera l’attention de la communauté internationale afin de bâtir les capacités nationales et de permettre une mise en œuvre effective des programmes d’investissement public qui sont critiques pour l’élimination de la pauvreté.
Mme SAFIYE CAGAR, Directrice de la Division de l’information et des relations extérieures du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a souligné la nécessité d’investir davantage en faveur des femmes et des enfants. Elle a noté la contradiction de voir que 1,9 trillion de dollars circulaient chaque jour sur les marchés financiers internationaux alors que d’un autre côté plus d’un milliard de personnes vivaient avec moins d’un dollar par jour. Elle a estimé que l’action nationale et internationale collective ne correspondait pas à la tâche à accomplir et aux objectifs à atteindre en matière de lutte contre la pauvreté. Elle s’est inquiétée des écarts subsistant entre les pays riches et les pays pauvres. Elle a fait sien le contenu d’un rapport de la Banque mondiale qui mentionne que la redistribution tout comme la croissance économique sont indispensables pour éradiquer la pauvreté.
Par ailleurs, elle a estimé que les femmes autonomisées pouvaient être les meilleurs facteurs du développement. Elle a précisé que le FNUAP travaillait à promouvoir l’égalité entre les sexes. Les indicateurs en matière de santé reproductive, a-t-elle indiqué, montrent des écarts grandissants entre les riches et les pauvres. C’est pourquoi, la représentante a appelé les gouvernements à augmenter leurs financements en faveur de la santé reproductive et sexuelle. Il faut renforcer l’accès des femmes à école, à l’éducation et sur le marché du travail et les protéger contre la violence, a-t-elle encore insisté. Nous devons unir nos efforts, afin de faire en sorte que la pauvreté soit quelque chose que nos petits-enfants et arrière-petits-enfants pourront découvrir comme un élément du passé.
Le représentant du Conseil international du bien-être social a dénoncé l’écart important entre les engagements et l’action. La pauvreté est la privation d’avoirs productifs essentiels et d’opportunités auxquels tous les êtres humains ont droit, a-t-il ensuite souligné. Les pauvres doivent avoir la capacité de vivre de leur travail et bénéficier d’une protection adéquate contre les risques sociaux et économiques. Sans les moyens de participer aux prises de décisions, les pauvres resteront pauvres, a-t-il prévenu. La pauvreté découle de situations d’inégalité flagrante née du désir des nantis de protéger leurs intérêts des structures de pouvoirs qui leur sont acquis. Se tournant vers les gouvernements des pays en développement, le représentant les a appelés à travailler à la bonne gouvernance et à accorder la priorité aux dépenses sociales. Les pays développés doivent quant à eux assurer un système de financement plus ouvert et plus équitable, mettre en place un système commercial transparent et tenir leurs engagements en matière d’APD. Les institutions multilatérales doivent répondrent aux critiques faites à l’action de lutte contre la pauvreté. Ces organisations doivent rester en première ligne des efforts internationaux.
Le représentant de l’ONG Triglav Circle a défini la pauvreté comme un mal universel qui concerne toutes les nations avec des manifestations multiples. Il a souligné les conséquences économiques et sociales de la pauvreté mais aussi ses dimensions morale, culturelle et spirituelle. En ne prenant pas en compte la pauvreté dans les pays riches, a-t-il ajouté, nous nous privons des moyens de découvrir les insuffisances de notre système et pourquoi et comment ce dernier tolère la pauvreté. Nous nous privons également des possibilités de mieux comprendre les problèmes les plus aigus du monde contemporain.
Le représentant a insisté sur la nécessité de ne pas séparer la lutte contre la pauvreté de celle en faveur du respect des droits humains. Les projets de développement et de respect des droits humains sont menacés s’ils ne sont pas unis par une même logique, a-t-il ajouté. Il a suggéré bon de considérer la pauvreté en relation avec les excès de la richesse en rappelant que la richesse signifiait responsabilité à l’égard de la collectivité. Par ailleurs, il a notamment mis l’accent sur l’importance d’une fiscalité juste et progressive pour lutter contre la pauvreté. Il a noté que la pauvreté était difficile à combattre lorsque les inégalités augmentaient. Enfin, il a souhaité que les objectifs de développement durable impliquent une nouvelle conception de ce que représente une vie réussie.
M. IMTIAZ HUSSAIN (Pakistan) a d’abord déploré le bilan mitigé de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006). Rappelant, en guise d’évaluation générale, quelques-uns des résultats de la Décennie, il a rappelé la nécessité d’avoir une approche inclusive dans la lutte contre ce fléau, en assurant notamment l’accès à l’éducation, et l’importance d’un partenariat international et la collaboration avec les acteurs de la société civile. Notant que la préparation des documents nationaux par les pays développés avait permis d’aider à mobiliser la communauté internationale, le représentant a regretté que les donateurs et les pays développés aient manqué à leurs engagements. Présentant ensuite les progrès réalisés ces dernières années par son pays, il a signalé que la croissance économique avait entraîné un déclin net de la pauvreté. Il a rappelé ainsi les objectifs du document stratégique national de lutte contre la pauvreté, élaboré en 2001, notamment l’accélération de la croissance économique, l’amélioration de la bonne gouvernance et du système de sécurité sociale. L’effet combiné des réformes et de la croissance, a souligné le représentant, a permis au Gouvernement pakistanais d’allouer 4,5% des ressources nationales à la lutte contre ce fléau. Nous sommes sur le point de réaliser l’objectif 1 de la Déclaration du Millénaire pour le développement. Mais, a-t-il souligné, malgré une tendance positive générale, les tendances inflationnistes accompagnant des cycles de croissance fortes et la viabilité de la dette avaient freiné ces efforts. Sans l’engagement des pays développés, en particulier en matière d’aide au développement et de facilité d’accès au marché des produits des pays en développement, il est peu probable que ces pays réalisent tous les OMD. C’est pourquoi, nous demandons à la Commission de se pencher sur des recommandations concrètes à cette fin, a-t-il conclu.
M. MAKMUR SUNUSI (Indonésie) a indiqué que son pays a réussi à réduire le nombre de personnes vivant avec un dollar par jour, de 27,2 millions en 1990 à 22,5 millions en 1996. En 2004, le nombre total de pauvres est passé de 48 millions en 1999 à 11,8 millions en 2004. L’Indonésie a l’intention de réduire à 8,2% d’ici à 2009, le taux des personnes pauvres, conformément à son Document stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP). Le principal obstacle à la mise en œuvre de ce Document est l’instabilité macroéconomique, a-t-il dit. La hausse du prix du pétrole, conjuguée aux conséquences du tsunami et à la pandémie de la grippe aviaire, a affecté les performances économiques. Le pays a, par exemple, dû consacrer un quart de son budget aux subsides pétroliers. Il a, par la suite, fait le sacrifice de réduire ces subsides pour pouvoir financer les secteurs de l’éducation, de la santé et du transport, et pour stimuler la croissance et la productivité. Aujourd’hui, le pays est en mesure de réaffecter des fonds aux programmes d’élimination de la pauvreté. En 2006, il entend renforcer les programmes d’éducation et de santé et continuer à travailler à la réalisation des OMD, a conclu le représentant, non sans ajouter que la croissance nationale dépend d’un partenariat international renforcé.
M. U MAUUNG WAI (Myanmar) s’est félicité du rapport du Secrétaire général qui contient une série de recommandations soumises à la Commission. Les engagements pris par les Gouvernements lors du Sommet mondial pour le développement social à Copenhague en 1995 constituent une étape importante, a-t-il insisté. Saluant également la Déclaration du Millénaire, dans laquelle les États Membres s’étaient engagés à réduire de moitié d’ici à 2015 la pauvreté, le représentant a noté qu’on ne saurait définir la pauvreté que sous l’angle matériel. Les traditions, la culture et le développement social doivent être également pris en compte pour évaluer la pauvreté, a-t-il rappelé, regrettant que certains forums internationaux aient eu tendance ces derniers temps à imposer des solutions uniques à des facteurs différents. Il a insisté sur le rôle de la société civile et des acteurs du secteur privé pour éradiquer la pauvreté. Le représentant a ensuite signalé que son pays avait fait des progrès en la matière, en appliquant une stratégie de développement dont l’objectif est de réduire les différences de développement entre la population urbaine et la population rurale. Pour surmonter les problèmes de transports, des routes et des ponts ont été construits. De même, des hôpitaux, des universités et des collèges ont également été construits. Le taux de prévalence du VIH/sida a été réduit de 2% selon le dernier rapport du PNUD, s’est enfin félicité le représentant.
M. AHMED OWN (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que dans les années 70, les gens étaient pauvres mais ne mouraient pas de faim. Or aujourd’hui, la famine prend la vie de quelque 40 millions de personnes par an. L’élimination de la pauvreté est non seulement une option politique mais une obligation morale. Le représentant a donc dénoncé les iniquités inhérentes à la mondialisation qui a élargi l’écart économique et social entre le Nord et le Sud, lequel, a-t-il prévenu, est porteur d’une instabilité dangereuse dans le monde. Passant en revue les informations contenues dans le rapport du Secrétaire général, le représentant a prédit que le tableau africain est appelé à changer grâce aux jeunes générations qui avec détermination veulent faire avancer leur continent maintenant que leurs aînés ont enfin compris la nécessité d’assurer l’unité de l’Afrique. Le représentant a conclu en soulignant l’importance de mobiliser davantage de ressources financières, d’adopter des mesures ambitieuses en termes d’allègement voire d’annulation de la dette, d’honorer les engagements en matière d’APD, de lancer une action déterminée pour lutter contre la pandémie du VIH/sida et de s’attaquer aux problèmes de pénurie d’eau et de déséquilibres écologiques. Le représentant a aussi plaidé pour le transfert des technologies pour relever les capacités des institutions publiques. Il a enfin appelé à la mise en place d’un commerce international favorable à l’exportation des produits du Sud et à l’arrêt des dépenses militaires dont les montants ne correspondent plus aux réalités du moment.
M. NIRUPAM SEN (Inde) a estimé que la pauvreté et les conflits internes sont un épiphonème de la libéralisation et des politiques des institutions internationales. Ces politiques ont, dans certaines régions, eu un impact négatif sur les infrastructures rurales et la sécurité alimentaire. Les institutions de Bretton Woods ont le pouvoir mais pas de mandat et le Conseil économique et social a le mandat mais pas le pouvoir. Le représentant a donc plaidé pour une représentation plus renforcée des pays en développement dans les institutions de Bretton Woods ainsi que dans les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il est temps que l’ONU reprenne le rôle qui est le sien dans la mise en place d’un ordre du jour économique international, a dit le représentant, en soulignant le fait que le droit au développement est devenu une condition préalable à l’exercice des autres droits. Parlant de son pays, il a affirmé que son expérience peut être répétée ailleurs. La libéralisation de l’économie doit suivre un certain niveau de développement de la capacité économique et scientifique. La croissance économique ne mène pas directement à plus une grande égalité et à la justice sociale. Il faut des programmes antipauvreté explicites. La main invisible d’Adam Smith est totalement invisible parce qu’elle n’existe pas, a ironisé le représentant. L’État est aussi important que le marché même si encourager l’initiative privée est capital. L’éducation est également importante, en particulier le développement de la science et de la technologie et son application à la plupart des régions socioéconomiques. Il est enfin important de continuer à exercer une pression populaire sur le Gouvernement.
M. FEDERICO BARRIOS (Paraguay) a mis l’accent sur le problème que constituent les inégalités sociales. Il a souhaité que les pauvres puissent participer au processus de prise de décisions qui affectent leur vie. Il a déclaré que sans le développement économique, il ne saurait y avoir de développement social. Illustrant les efforts de son pays, il a mentionné la création en 2005 d’un fonds paraguayen d’équité sociale qui est un mécanisme de répartition des ressources. Il a aussi cité la création la même année d’un réseau de protection sociale pour lutter contre la pauvreté extrême et les risques de malnutrition chez les enfants. Le Gouvernement du Paraguay travaille actuellement, avec la participation de tous les partenaires concernés, à la formulation d’une stratégie de lutte contre la pauvreté qui prend en compte la nature multidimensionnelle du phénomène de la pauvreté. Il a indiqué que la stratégie nationale envisageait de s’attaquer aux différents aspects de la pauvreté en ayant recours à des politiques qui se complètent entre elles grâce à une coopération des différents ministères concernés. Il a espéré dans l’intérêt de son pays, qui est un territoire largement agricole et sans littoral, que les partenaires au développement feront face à leurs responsabilités.
M. MOHAMMED AL-HUMAIMIDI (Iraq) a décrit la situation alarmante de son pays où, par exemple, dans les zones urbaines, seulement 60% de la population a accès à l’eau potable. L’on estime qu’il faudra la somme considérable de 36 milliards de dollars pour rétablir les services de base à la population, a-t-il souligné. Il a annoncé que son gouvernement a élaboré une stratégie de développement qui se fonde, entre autres, sur le renforcement de la base de la croissance économique, la bonne gouvernance et la sécurité. Le représentant s’est félicité de l’appui de la communauté internationale, en la matière. Les efforts nationaux et internationaux se heurtent aux problèmes du terrorisme, a-t-il reconnu. Le Gouvernement a donc intensifié ses efforts de lutte contre ce fléau qui a un impact négatif sur les activités économiques et la qualité des services sociaux de base. Il a rappelé la nécessité de recevoir un appui international pour parvenir au développement social.
M. KIM MOON-HWAN (République de Corée) a insisté sur les liens intrinsèques entre la pauvreté et d’autres problèmes sociaux tels que le chômage et l’intégration sociale, la féminisation de la pauvreté, les inégalités et l’insécurité alimentaire, la mondialisation et l’absence des pauvres dans les processus de prise de décisions. Le représentant a insisté sur la nécessité de mettre en place des politiques nationales et des stratégies de développement. L’État, qui doit être transparent et efficace, doit jouer un rôle de chef de file dans la promotion de la stabilité macroéconomique et financière. Celui-ci doit également garantir un accès plus grand à l’éducation et aux soins de santé. Dans un monde de plus en plus interdépendant, l’isolationnisme n’est plus viable et dans ce contexte, il faut reconnaître le rôle joué par le libre-échange et les investissements. Il est aussi décisif d’adopter une approche qui soit centrée sur les individus. Enfin, il faut développer la coopération et l’aide au développement. Le test clef sera de voir si l’aide au développement se matérialisera dans cinq ans à hauteur des objectifs fixés par la Déclaration du Millénaire. Le représentant a ensuite détaillé l’expérience de son pays dans ce domaine, notamment dans un contexte marqué par des disparités croissantes entre classes sociales. Si des mesures ne sont pas prises rapidement, a-t-il indiqué, l’intégration sociale sera de plus en plus minée.
M. MOHAMMED AL-HUMAIMIDI (Lituanie) a indiqué que son pays avait élaboré une stratégie de lutte contre la pauvreté, en collaboration avec le PNUD. Il a précisé que son pays avait fait l’effort d’identifier les grands défis de la lutte contre la pauvreté. Il a mentionné le plan d’action de lutte contre la pauvreté récemment adopté pour 2004-2006, qui met l’accent sur la création d’emplois, la protection sociale, la santé et d’autres domaines en s’appuyant sur les principes de l’égalité des chances et de l’égalité entre les sexes. L’une de nos grandes priorités, a-t-il ajouté, consiste à améliorer la situation des groupes les plus vulnérables. En 2005, a-t-il précisé, nous avons adopté des mesures spécifiques en direction des plus vulnérables en améliorant les possibilités offertes aux plus âgés. Nous faisons des efforts en coordination avec les partenaires sociaux et la société civile dans son ensemble, a-t-il insisté, en ajoutant que notre objectif est de réduire la pauvreté d’ici à 2008 sur la base des principes de Copenhague.
M. RODRIGO NEGRIN (Chili) a indiqué que les progrès accomplis par son pays ont montré les risques et les défis qui restent à relever et qui exigent un travail commun, tant aux niveaux national qu’international. La mondialisation et la révolution technologique affectent en profondeur la vie des personnes et conditionnent la croissance et le développement social. Le Chili a donc orienté ses efforts vers les réformes visant à renforcer et moderniser les services sociaux les plus importants pour améliorer la sécurité des personnes et renforcer le filet de sécurité en faveur des plus vulnérables. Le but est d’aider les personnes à devenir autosuffisantes le plus tôt possible.
M. SERGEI RACHKOV (Bélarus) a présenté les efforts de son pays visant à relever le niveau de vie de sa population en mettant l’accent sur la qualité des services en matière d’éducation, de santé et la promotion de l’emploi. Nous avons obtenu des résultats considérables en ce qui concerne notre objectif de réduire de moitié la pauvreté absolue d’ici 2015, a-t-il ajouté. Il a affirmé que le nombre de pauvres avait été réduit de moitié au cours des 10 dernières années pour atteindre la proportion de 13% de la population en 2006. Il a précisé que les revenus réels de la population du Bélarus avaient augmenté de 50% depuis l’an 2000. Les inégalités entre riches et pauvres ont toujours été peu marquées au Bélarus, a-t-il dit.
La qualité de vie est garantie par un ensemble de 44 normes. Nous offrons une éducation gratuite et universelle et le taux d’alphabétisation de la population est de 99%. Notre priorité, a-t-il également dit, reste l’amélioration de la santé et de la protection sociale des victimes de la catastrophe de Tchernobyl. L’intervenant a estimé indispensable que les pays les plus pauvres s’approprient les stratégies de lutte contre la pauvreté. Il a déclaré qu’il était indispensable que l’émergence du plein emploi productif et décemment rémunéré soit au centre des politiques macroéconomiques nationales et internationales.
Mme ELEYDA GARCIA (Venezuela) a prôné l’adoption d’une approche sociale en matière de politique internationale et ce, pour être conséquent avec la Déclaration de Copenhague qui place l’être humain au cœur des politiques économiques. Vantant les réalisations de son gouvernement, la représentante a indiqué que les politiques nationales d’inclusion, de justice et de participation sociales se sont traduites par des « missions » sociales visant à garantir l’accès à la santé, à l’emploi et à l’éducation. Ces « missions » ont porté leurs fruits puisque l’époque de l’analphabétisme est révolue. En un an et demi, le peuple s’est vu libéré de ce fléau alors que 70% ont eu accès aux soins gratuits et que le chômage a été ramené à 9%. Les efforts nationaux seront insuffisants s’ils ne s’accompagnent pas de la réforme du modèle néolibéral anti-social, a reconnu la représentant, en jugeant important d’adopter des mesures concrètes et positives. Elle a reproché au rapport du Secrétaire général de présenter une vision partiale de la situation mondiale. Il est bon de parler de la pauvreté dans les pays en développement mais pourquoi occulter celle des pays développés, s’est-elle interrogée, en reprochant aussi au document de ne pas en dire davantage sur les résultats que certains pays notamment ceux du Sud ont enregistré. La pauvreté peut être éliminée. Les pauvres ne sont pas des chiffres et l’élimination de la pauvreté doit être perçue comme un droit de l’homme, a-t-elle conclu après avoir ajouté qu’en parlant que de réduction plutôt que d’élimination revient à reculer par rapport aux OMD.
M. AGASSIME (Maroc), rappelant que la communauté internationale s’était engagée en 1995 à Copenhague à relever les défis du développement social en oeuvrant, entre autres, pour l’éradication de la pauvreté, la généralisation de l’éducation, la lutte contre le chômage, la lutte contre les différentes pandémies, en particulier le VIH/sida, a indiqué que la promotion de la coopération internationale constituait un élément clef dans la quête collective d’une amélioration universelle des conditions de vie de milliards de personnes. Il a invité le reste de la communauté internationale à saisir l’occasion de la dernière année de la Décennie 1997-2006 pour l’élimination de la pauvreté pour réitérer l’engagement de réaliser les objectifs définis dans le cadre du Sommet mondial pour le développement social. Présentant ensuite l’Initiative nationale pour le développement humain, lancée (INDH) par le Roi Mohammed VI, le représentant du Maroc a souligné qu’elle s’inscrivait dans une vision d’ensemble articulée autour des principes de démocratie politique, d’efficacité économique, de cohésion sociale et de travail, mais aussi sur la possibilité donnée à tous de s’épanouir en déployant pleinement ses potentialités et ses aptitudes. L’INDH est traduite dans une première phase en quatre programmes, à savoir le programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural, visant 360 communes rurales, et le programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain, visant 250 quartiers défavorisés dans 41 villes du Maroc, a précisé le représentant. Les deux autres programmes, d’étendue nationale, concernent la lutte contre la précarité des groupes sociaux les plus vulnérables et celui du renforcement de la bonne gouvernance. Ces programmes s’élèvent à 10 milliards de Dirhams pour l’exercice 2006-2010, financés à 60% par le budget de l’État, à 20% par les collectivités locales et à 20% par la coopération internationale.
M. BEREZNY (Fédération de Russie) a déclaré que le Président Poutine avait déclaré devant le Parlement russe en avril 2005 que le Gouvernement se devait de répondre aux besoins des populations les plus défavorisées pour qu’elles puissent avoir accès à un minimum de bien-être. Avec 40% de croissance réalisé au cours des cinq dernières années, a-t-il précisé, la Fédération de Russie a réalisé des progrès considérables en matière d’infrastructures sociales. Il a déclaré que les quatre priorités nationales de son pays demeuraient la mise en place de services de santé efficaces, d’une éducation moderne, la facilitation de l’accès au logement et le développement d’une agriculture productive. Présentant les initiatives de son pays en matière d’aide au développement, il a indiqué que la Fédération de Russie avait annulé la dette de pays africains pour un total de 11 milliards de dollars. Il a mis l’accent sur la nécessité de donner au processus de mondialisation un visage humain, afin que la dimension sociale des objectifs de développement soit prise en compte.
Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a reconnu la nécessité pour les pays en développement d’adopter le plus tôt possible une stratégie nationale de développement et de commencer à l’appliquer. Cette stratégie suppose également que la communauté internationale respecte les engagements adoptés depuis le Sommet de Copenhague et réaffirmé depuis lors dans le cadre des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies. Tout en nous félicitant des progrès enregistrés, il convient de constater que d’importantes disparités continuent de prévaloir dans certaines régions du monde et au sein même de nombreux pays. Le Prince Albert II de Monaco a réaffirmé son engagement en faveur de l’élimination de la pauvreté, pierre angulaire de l’agenda pour le développement. Il a récemment déclaré que dans un monde où l’espoir meurt plus qu’il ne naît et où l’égoïsme prend trop souvent le pas sur la générosité, notre pays prendrait la voie du partage et de la générosité. Le Gouvernement monégasque privilégie son implication dans les projets de terrain où il peut vérifier leur mise en œuvre auprès des populations concernées. Monaco a financé la construction d’écoles, de maternités ou de dispensaires. Ces projets répondent toujours à des besoins spécifiques formulés par les gouvernements dans le cadre de leurs priorités nationales. Monaco a également consenti un effort soutenu en faveur du microfinancement, notamment à travers sa coopération avec le PNUD.
M. MARIO DE AZEVEDO CONSTANTINO (Angola) a estimé que les efforts doivent viser non seulement la croissance économique mais tous les droits de l’homme, y compris le droit au développement, à l’emploi et l’intégration sociale. Venant à l’expérience de son pays, le représentant a affirmé que la consolidation du processus démocratique, de la reprise socioéconomique et de la participation de tous s’est révélée cruciale pour la réalisation des engagements pris dans le domaine de développement social. Quelque 27 années de conflit ont conduit à l’effondrement de l’économie et à la destruction des infrastructures et à l’insuffisance des servies sociaux de base. Passant en revue les programmes mis en œuvre pour palier cette situation, le représentant a indiqué que ces programmes ont montré que son pays est sur la bonne voie, avec un taux de croissance du PIB de 10%. Tout porte à croire qu’il passera à 16% dans un proche avenir, a-t-il aussi affirmé. Le budget social a augmenté de 12% en 2003 à 30% en 2006. Les progrès sont encourageants mais pour remédier à la situation difficile qui continue de prévaloir, il reste encore beaucoup à faire aux niveaux national, régional et international, a reconnu le représentant.
Mme ROMY TINCOPA (Pérou) a déclaré que son pays avait lancé plus de 30 lois dans le domaine de l’éducation, de la santé et du développement économique et social et avait fortement augmenté ses dépenses sociales depuis 1997. Nous avons élargi la couverture des soins de santé primaires, alors que les programmes d’infrastructures de santé menés dans les zones rurales nous ont permis d’augmenter de 30% le nombre de familles ayant accès à l’eau potable et à l’assainissement. Dans un pays où plus de la moitié des habitants vivent dans une situation de pauvreté, a-t-elle ajouté, l’objectif de réduire de moitié cette pauvreté d’ici à 2015 exige des progrès sans précédent. Tout en reconnaissant la responsabilité première des États pour établir des politiques, elle a estimé indispensable de promouvoir un système financier international moins spéculatif et plus efficace pour combattre la pauvreté et l’exclusion sociale. Enfin, elle a souligné l’importance de mécanismes permettant de créer des emplois. Elle a déclaré que la pauvreté extrême constituait une violation de la dignité de l’homme en formant le vœu que toutes les politiques mise en œuvre à l’avenir comprennent des mesures d’intégration sociale.
La représentante de la Bolivie a estimé que pour des pays comme le sien, la croissance ne suffit pas si elle ne va pas de pair avec la création d’emplois. Rendant compte des progrès enregistrés par son pays, la représentante a appelé les organisations internationales à travailler aux côtés des Etats.
M. TENS C. KAPOMA (Zambie) a déclaré que son pays restait pleinement engagé dans la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague visant à l’éradication de la pauvreté, la promotion de l’emploi et à l’intégration sociale. Indiquant que la Zambie avait rédigé un projet de constitution inclusive, pour lequel tous les citoyens et la société civile avaient été largement consultés, le représentant a par ailleurs observé que son gouvernement pratiquait une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption tout en améliorant l’état de droit et la justice sociale. Pour faire face aux inégalités entre les sexes dans les villes et dans les zones rurales, aux maladies telles que le VIH/sida et le paludisme, a-t-il poursuivi, le Gouvernement a lancé deux programmes en parfait accord avec les Objectifs du Millénaire pour le développement, le Programme stratégique de réduction de la pauvreté et le Plan de développement national transitoire. Le représentant a indiqué que la Zambie, en tant que pays pauvre très endetté, avait bénéficié de l’effacement total de sa dette publique de la part de la plupart des membres du Club de Paris ainsi que de la part des institutions financières internationales, à la suite de la décision du G-8 en juillet dernier. Cette mesure permettra au Gouvernement zambien d’accorder la priorité à des programmes du secteur social, a conclu le représentant, qui a souhaité que les travaux de la Commission pour le développement social mobilise davantage la communauté internationale dans la lutte contre la pauvreté.
Mme CLAUDIA VALENCIA, représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a souligné l’importance de la formation et de l’éducation à tous les niveaux et à tout moment de la vie pour lutter contre la pauvreté. Elle a précisé que la stratégie de l’UNESCO s’appuyait sur 20 projets transectoriels pilotes consacrés à la pauvreté. Elle a notamment insisté sur le rôle crucial de l’éducation, formelle et informelle, dans la lutte contre la pauvreté.
M. LUCAS DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation internationale des migrations (OIM), a insisté sur les liens entre les migrations et la lutte contre la pauvreté, la nécessité d’intégrer les migrants ou encore l’opportunité que constitue le prochain dialogue de haut niveau de l’Assemblée générale sur la pauvreté et les migrations. Il a estimé que la réalisation des OMD et la mise en œuvre des objectifs de Copenhague se complètent mutuellement. Il a regretté que la question des migrations soit souvent l’objet de débats litigieux alors que les migrations constituent un phénomène inévitable et indispensable au développement des pays destinataires de migrations.
Le représentant de la Chambre de commerce international et Association internationale des employeurs a promis que le monde des affaires restera activement engagé dans la lutte contre la pauvreté. Il a souligné le rôle du secteur privé dans la création d’emplois, ce qui signifie l’amélioration des niveaux de vie. La promotion de l’entreprise doit, en conséquence, être une priorité, a-t-il préconisé, avant d’affirmer que la croissance économique est le moyen le plus efficace de réduire. Il a argué qu’elle bénéficie aux pauvres et a établi le lien entre libération du commerce et lutte contre la pauvreté. Il en va de même de l’ouverture du commerce, a-t-il dit, qui profite aussi aux pauvres. Il a appelé la communauté internationale à créer un environnement juridique et réglementaire favorable à la croissance économique et à la création d’emplois. Des politiques nationales saines et l’intégration internationale sont les éléments clefs de la croissance et du développement, a-t-il estimé en citant les exemples de la Chine, de l’Inde, de l’Ouganda et du Viet Nam. Il a donc appelé les gouvernements nationaux à se concentrer sur l’élaboration de politiques favorables aux investissements nationaux et étrangers. Il a aussi plaidé pour l’intégration des économies du Sud à l’économie mondiale.
Le représentant de VIVAT International a rappelé que la pauvreté pouvait et devait être éradiquée dans le monde entier en renforçant les capacités des populations les plus défavorisées. Il a présenté des initiatives de son ONG orientées vers la création d’emplois et l’intégration sociale. Il a estimé indispensable que la lutte contre la pauvreté soit au centre des stratégies de développement de toutes les organisations internationales. Il a insisté sur l’importance de fournir des possibilités d’éducation dès le plus jeune âge et de promouvoir l’intégration sociale à tous les niveaux.
La représentante de ATD Quart-Monde a prévenu que tout programme de lutte contre la pauvreté est voué à l’échec s’il ne sollicite pas la participation des pauvres eux-mêmes. Il est regrettable que les pauvres soient isolés de ceux qui mettent au point les politiques et les projets, a-t-elle dit, en jugeant crucial de prendre en considération les voix, les expériences et les ambitions de ces groupes de population. Le partenariat exige que l’on comble les divergences culturelles entre les personnes d’origine différentes, a-t-elle conclu.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel