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SG/SM/10805

IL FAUT S’EMPLOYER ACTIVEMENT À DÉCOUVRIR CE QU’IL Y A DE MIEUX DANS D’AUTRES CROYANCES POUR VAINCRE LES PRÉJUGÉS, DEMANDE LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

18/12/2006
Secrétaire généralSG/SM/10805
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

IL FAUT S’EMPLOYER ACTIVEMENT À DÉCOUVRIR CE QU’IL Y A DE MIEUX DANS D’AUTRES CROYANCES POUR VAINCRE LES PRÉJUGÉS, DEMANDE LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


On trouvera ci-après les observations formulées par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Kofi Annan, à l’occasion du débat informel tenu par l’Assemblée générale sur le rapport du Groupe de haut niveau de l’Alliance des civilisations à New York, le 18 décembre:  


Messieurs les Premiers Ministres, je vous remercie d’être venus exprès pour parler de l’Alliance des civilisations.  Votre présence ici témoigne de l’importance que vous attachez à ce sujet et de votre désir de voir notre monde vivre en harmonie.


Madame la Présidente, c’est avec grand plaisir que nous avons entendu votre déclaration.  Nous parlons aujourd’hui de l’Alliance des civilisations et nous allons vivre quelque chose pour le moins inhabituel dans cette salle.  Vous allez entendre décrire ce que nous essayons de faire en quatre langues différentes – l’anglais, l’arabe, l’espagnol et le turc.


Au Sommet mondial de septembre 2005, les chefs d’État et de gouvernement sont convenus que toutes les cultures et les civilisations contribuaient à l’enrichissement de l’humanité et se sont engagés à encourager la tolérance, le respect, le dialogue et la coopération entre les différentes cultures, civilisations et populations.


L’Alliance des civilisations est jusqu’à présent l’initiative la plus tangible lancée à l’échelle internationale afin de donner une suite concrète à l’engagement pris.  Je rends hommage au Premier Ministre Erdogan et au Premier Ministre Zapatero, qui ont été les instigateurs de cette initiative opportune et d’une importance capitale.  J’aimerais également dire toute ma gratitude aux membres du Groupe de haut niveau, qui ont consacré tant de temps et d’énergie à cette cause.


Le rapport du Groupe de haut niveau, lancé le mois dernier à Istanbul, nous montre la voie à suivre.  Il y est souligné que le problème ne tient pas aux croyances mais aux conflits, au terrorisme et à d’autres événements qui ont ces dernières années exacerbé les tensions entre les peuples.  Des mesures précises y sont recommandées pour rétablir la confiance entre les peuples de confessions et de cultures différentes.


Parmi les mesures proposées dans les domaines de la politique, des médias, de l’éducation, des jeunes et des migrations figure un plan d’action visant à améliorer les relations interculturelles.  Beaucoup de ces propositions, telles que les campagnes de presse contre la discrimination ou l’examen critique des ouvrages scolaires, ont pour objet de promouvoir la tolérance et d’éliminer les stéréotypes dans la société et chez chacun d’entre nous.  Le Groupe de haut niveau souligne toutefois que tout processus de réconciliation et de dialogue passe par une action concertée aux niveaux national et international visant à traiter des questions politiques plus générales.


La réunion d’aujourd’hui donne aux États Membres la possibilité d’examiner ces suggestions et de maintenir l’élan. L’expérience nous a appris qu’il ne suffit pas de publier des rapports riches d’enseignement et d’applaudir aux grandes idées, mais qu’il faut aussi en faire quelque chose et y donner suite.  En cette période de tensions accrues entre les sociétés, aucun de nous ne peut appeler à la coexistence pacifique en restant dans la coulisse et continuer ensuite comme si de rien n’était.


Il nous faut au contraire nous employer activement à apprendre davantage les uns des autres, à chercher à comprendre l’origine de nos différences et à découvrir ce qu’il y a de mieux dans les religions et les traditions qui ne sont pas les nôtres.  Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons vaincre la méfiance et les préjugés.  Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons refermer les vieilles plaies et aller ensemble de l’avant.


Il est également heureux que nous ayons choisi d’examiner le rapport du Groupe de haut niveau dans les locaux de l’Organisation des Nations Unies.  Après tout, l’Organisation n’a-t-elle pas été créée avec la conviction que le dialogue pouvait triompher de la discorde, que la diversité était une force et non une menace, et que les peuples du monde étaient bien davantage unis par leur destin commun qu’ils n’étaient divisés par leurs identités.


L’Organisation des Nations Unies représente, dans ses meilleurs jours, le travail de l’Alliance; dans son enceinte, le dialogue peut couler librement et produire des résultats dans tous les domaines de l’activité humaine.  Et c’est seulement lorsque ce dialogue aura lieu au quotidien entre les nations, au sein des communautés et des cultures et entre les cultures et les communautés, que la paix perdurera et que la prospérité nous sera acquise.


Travaillons donc ensemble pour donner une application concrète à ce rapport, et employons-nous à renforcer et à améliorer non une société ou une nation en particulier, mais la civilisation humaine tout entière.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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