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QUICONQUE DÉFEND LES DROITS DE L’HOMME SANS RIEN FAIRE POUR LA SÉCURITÉ COMMUNE NI POUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN SAPE SA CRÉDIBILITÉ ET LA CAUSE DÉFENDUE, PRÉVIENT KOFI ANNAN

05/12/2006
Secrétaire généralSG/SM/10780
HR/4908
OBV/600
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QUICONQUE DÉFEND LES DROITS DE L’HOMME SANS RIEN FAIRE POUR LA SÉCURITÉ COMMUNE NI POUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN SAPE SA CRÉDIBILITÉ ET LA CAUSE DÉFENDUE, PRÉVIENT KOFI ANNAN


On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’occasion de la Journée des droits de l’homme, célébrée le 10 décembre:


La campagne menée pour mettre fin à la pauvreté est le principal défi moral de notre époque.  Faire respecter les droits de l’homme peut ouvrir la voie qui mène à cet objectif.


Les droits fondamentaux de la personne humaine – le droit à des conditions de vie convenables, le droit à l’alimentation et aux soins de santé indispensables, le droit à recevoir une éducation et à exercer un travail décent et le droit de ne pas subir de discrimination – sont précisément ce dont les plus pauvres ont le plus besoin.  Cependant, étant affaiblis, les pauvres sont les moins aptes à réaliser ou à défendre ces droits universels.  Les droits de l’homme sont donc en danger chaque fois qu’un homme, une femme ou un enfant vit dans la misère et partout où c’est le cas.


Si nous sommes sincères dans notre défense des droits de l’homme, nous devons prouver que nous sommes déterminés à lutter contre le dénuement.  Ainsi qu’il est suggéré cette année, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme, répondre à l’appel pour la lutte contre la pauvreté est une obligation, pas un acte de charité.


Nous devons tous comprendre que les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme seront de peu d’intérêt pour les millions d’habitants de la planète qui sont hantés par la maladie et par la faim, aussi longtemps que ces fléaux resteront sans remède.  Nous devons tous comprendre que partout où une famille entière doit survivre avec moins d’un dollar par jour et où des enfants meurent faute des soins élémentaires qui auraient pu leur sauver la vie, au mieux, la Déclaration sonne creux.


Envisager la pauvreté sous l’angle des droits de l’homme renforce notre obligation morale d’agir.  Et ce n’est pas le seul avantage.  Les normes relatives aux droits de l’homme mettant l’accent sur l’autonomisation de la personne, une approche privilégiant les droits de l’homme peut aider les pauvres à se prendre en main et à accroître leur autonomie.  Une telle approche peut aider les citoyens à tous les niveaux à acquérir les connaissances et les moyens nécessaires pour participer réellement à l’adoption des décisions qui affectent leur existence.  Elle peut appeler l’attention sur des processus sains et viables permettant d’espérer des progrès durables.  Et elle peut nous encourager à mesurer notre réussite non pas en fonction des revenus, mais de la liberté qu’ont les gens de mener une vie épanouissante et agréable.


Aujourd’hui, le développement, la sécurité et les droits de l’homme sont indissociables; il ne peut y avoir de progrès dans aucun de ces domaines s’il n’y en a pas dans les deux autres.  En fait, quiconque défend énergiquement les droits de l’homme sans rien faire pour la sécurité commune, ni pour le développement humain –ou vice-versa– sape à la fois sa crédibilité et la cause défendue.  C’est pourquoi nous devons plaider d’une seule voix en faveur de ces trois objectifs et œuvrer pour libérer réellement les personnes les plus défavorisées du besoin et de la peur et, en même temps, leur donner les moyens de vivre dans la dignité.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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