SG/SM/10768-GA/PAL/1023

PERSONNE NE PEUT FAIRE LA PAIX À LA PLACE DES ISRAÉLIENS ET DES PALESTINIENS, OU LA VOULOIR PLUS QU’ILS NE LA VEULENT EUX-MÊMES, SOULIGNE KOFI ANNAN

29/11/2006
Secrétaire généralSG/SM/10768
GA/PAL/1023
OBV/596
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PERSONNE NE PEUT FAIRE LA PAIX À LA PLACE DES ISRAÉLIENS ET DES PALESTINIENS, OU LA VOULOIR PLUS QU’ILS NE LA VEULENT EUX-MÊMES, SOULIGNE KOFI ANNAN


On trouvera ci-après le texte intégral du message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, aujourd’hui, 29 novembre:


Le règlement pacifique du conflit israélo-palestinien reste, hélas, une chimère.  Les occasions de faire avancer le processus de paix, qui se sont succédé, sont restées vaines.  Ces derniers jours, l’annonce d’un cessez-le-feu à Gaza avait fait apparaître une lueur d’espoir qu’après la reprise des hostilités pourrait s’instaurer une période de calme.  Je demande à l’une et à l’autre parties de respecter l’engagement pris et de s’abstenir de toute menée susceptible de compromettre de nouvelles avancées.  Je les encourage aussi à étendre le cessez-le-feu à la Cisjordanie.


Il est en effet absolument essentiel de mettre fin à la violence.  Les opérations militaires les plus récentes menées dans la bande de Gaza ont entraîné une augmentation spectaculaire du nombre de victimes civiles, des dégâts matériels et la destruction des infrastructures.  Il demeure crucial qu’Israël fasse preuve de la plus grande retenue et assume la responsabilité qui lui incombe de protéger les civils palestiniens, conformément au droit international.


Les Israéliens vivent eux aussi dans l’insécurité.  Ils ont exigé, à juste titre, que l’Autorité palestinienne prenne des mesures crédibles afin d’empêcher les attaques dirigées contre eux et contre leur territoire.  Les tirs de roquettes incessants des militants palestiniens contre des cibles civiles israéliennes sont inacceptables et doivent immédiatement cesser.


L’Autorité palestinienne est elle-même affaiblie par une crise politique et financière.  L’état de délabrement inquiétant des institutions, des écoles et des hôpitaux palestiniens aggrave encore les souffrances de la population.  La détérioration de la situation humanitaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza appelle une attention immédiate, et j’espère que la communauté des donateurs continuera de faire preuve de générosité.


Les effusions de sang des derniers mois écoulés sont d’autant plus tragiques que nous savons qu’une large majorité de Palestiniens et d’Israéliens souhaitent une solution négociée, prévoyant deux États – solution qui mettrait fin à l’occupation qui dure depuis 1967, créerait un État palestinien indépendant et garantirait la sécurité d’Israël.  Je suis également persuadé que les dirigeants de chaque camp –le Président Abbas et le Premier Ministre Olmert– sont réellement déterminés à mettre fin aux souffrances et à l’incertitude que connaissent leurs peuples depuis des décennies.


C’est aux parties elles-mêmes qu’il incombe au premier chef de trouver une issue au conflit, en s’engageant dans un processus politique viable pouvant mener à la paix à laquelle les deux peuples aspirent.  Personne ne peut faire la paix à leur place, leur imposer la paix ou vouloir la paix plus qu’ils ne la veulent.  Dans le même temps, la communauté internationale a joué un rôle crucial dans ce conflit depuis son origine et il est donc aussi de sa responsabilité de contribuer à trouver une solution.


L’Organisation des Nations Unies, fer de lance de cet effort international depuis toujours, est profondément engagée en faveur de la paix et dans les actions visant à soulager les souffrances.  Nous ne devons pas oublier que nous commémorons aujourd’hui le jour où, en 1947, l’Assemblée générale a proposé pour la première fois de créer deux États.  Les résolutions 242, 338, 1397 et 1515 du Conseil de sécurité balisent toujours la voie vers une solution juste et durable.  Nos opérations de maintien de la paix ont permis de créer un espace pour la diplomatie.  Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient reste en étroite collaboration avec les parties en présence et avec les représentants de la communauté internationale œuvrant dans la région.  Par ailleurs, nos organismes humanitaires et de développement continuent d’assurer la survie de millions de Palestiniens dans le besoin.  Je salue le travail accompli par les hommes et les femmes qui, au sein de ces organismes, s’acquittent de leurs tâches dans des conditions de plus en plus périlleuses.


En cette Journée internationale, prenons l’engagement de donner un nouveau souffle au processus de paix, pour que les objectifs de souveraineté pour la Palestine et de sécurité pour l’État d’Israël soient atteints avant que cette tragédie ne fasse encore de nouvelles victimes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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