SG/SM/10757-DEV/2614-AG/10539

NOUS AVONS POSÉ LES FONDATIONS DU DÉVELOPPEMENT, IL FAUT MAINTENANT METTRE NOS PLANS À EXÉCUTION, SOULIGNE KOFI ANNAN

27/11/2006
Secrétaire généralSG/SM/10757
DEV/2614
AG/10539
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NOUS AVONS POSÉ LES FONDATIONS DU DÉVELOPPEMENT, IL FAUT MAINTENANT METTRE NOS PLANS À EXÉCUTION, SOULIGNE KOFI ANNAN


On trouvera ci-après le texte intégral des observations du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, lors du débat thématique de l’Assemblée générale consacré au développement, le 27 novembre 2006:


Lorsque j’ai pris mes fonctions il y a 10 ans, le développement tendait à se distinguer par les désaccords et les contradictions plutôt que par l’action concrète.


Aujourd’hui, le tableau est nettement différent.  Les questions d’exécution ont supplanté les anciennes querelles doctrinales dans les débats, grâce, pour une bonne partie, au grand dessein et à la volonté politique qui se sont dégagés des derniers sommets des Nations Unies: le Sommet du Millénaire en 2000, les Sommets de Monterrey et de Johannesburg en 2002, et le Sommet mondial l’année dernière.


On en voit partout la preuve.  L’aide publique au développement a franchi la barrière des 100 milliards de dollars, des donateurs inhabituels comme la Banque islamique de développement augmentent leur assistance, et les objectifs du Millénaire ont l’appui de tous les principaux acteurs du développement.  Qui plus est, pour atteindre ces objectifs, nous appliquons des stratégies communes, énoncées dans le rapport sur le Projet Objectifs du Millénaire, qui est sorti au début de l’année dernière.


Les problèmes qui se posent à l’échelle mondiale, comme le VIH/sida et les migrations internationales, reçoivent tardivement –mais pas autant qu’il serait nécessaire– une certaine attention et des ressources.


Nous avons donc de quoi être fiers.  Mais il ne s’agit pas de relâcher nos efforts.  Nous avons posé les fondations du développement, rien de plus.  Nous devons maintenant mettre nos plans à exécution pour aller de l’avant.  Il nous reste encore à prouver que nous sommes capables d’atteindre les objectifs du Millénaire dans les délais fixés, partout et pour tous.


Franchement, les perspectives sont, au mieux, mitigées.  Dans l’ensemble, l’objectif relatif à la pauvreté pourrait être atteint dans le monde, grâce aux progrès remarquables réalisés en Asie.  Mais même là les progrès relatifs à d’autres objectifs –notamment l’Objectif 7: assurer la stabilité de l’environnement– marquent le pas et dans de trop nombreuses autres parties du monde, notamment dans plusieurs pays africains, nous sommes encore loin de là où nous devrions être.  Et le « partenariat mondial pour le développement » est resté lettre morte, en particulier dans le domaine si important du commerce.


Il n’est pas trop tard pour redresser la situation.  Mais il faut le vouloir, centrer les efforts et agir.  La réussite des négociations de Doha consacrées au développement en est une condition sine qua non.


Mais n’oublions pas où le développement doit avoir lieu –à savoir, dans les pays en développement.  Pour que les Objectifs du Millénaire soient atteints, les pays en développement doivent eux-mêmes tenir l’engagement qu’ils ont pris d’adopter des stratégies nationales d’ensemble à cette fin et de les appliquer en toute transparence.


Or, c’est un fait que trop peu de pays l’ont fait intégralement.  Il faut absolument que cela soit fait et que cela soit fait maintenant.  Le développement n’aura tout simplement pas lieu si les pays en développement ne mettent pas de l’ordre chez eux.


Mais il est tout aussi essentiel, lorsque les pays en développement ont adopté de saines stratégies pour atteindre les buts du Millénaire, que les pays riches tiennent l’engagement qu’ils ont pris de fournir les ressources nécessaires pour que ces stratégies produisent leurs effets.


En somme, la conception du développement que recouvrent les objectifs du Millénaire est un contrat: si les pays en développement mettent au point des stratégies nationales d’ensemble bien charpentées, les donateurs sont alors tenus de pourvoir aux besoins qu’il n’est pas possible de financer à l’aide des seules ressources nationales.


Mais, là encore, malgré quelques progrès encourageants, il n’est toujours pas fait grand-chose.  De nombreux donateurs n’ont pas augmenté leur aide dans les proportions qu’ils avaient promises – et plus cet écart persistera, plus il sera difficile à combler.  Il faut qu’ils en répondent.


Aucune des parties au contrat ne peut se soustraire à son obligation de tenir ses engagements.  Mais les pays en développement, en particulier, sont en droit d’attendre de l’aide de la part des organismes des Nations Unies.  Les Nations Unies doivent être là pour appuyer leur dessein et leurs plans et les aider à mettre en place les moyens –compétences, institutions, mécanismes – qui leur permettront de fournir à leurs populations les emplois, logements, écoles et services de santé dont elles ont besoin.


Au début du mois, le rapport du Groupe de haut niveau sur la cohérence de l’action du système des Nations Unies a donné une idée convaincante du genre de champion du développement que le système des Nations Unies pourrait et devrait être.  Si elles étaient intégralement appliquées, les principales propositions du Groupe renforceraient considérablement le rôle central des Nations Unies dans les efforts de développement nationaux et mondiaux partout dans le monde en maximalisant tant les ressources que leurs effets dans les pays en développement.

Tout au long de mon mandat de Secrétaire général, je me suis efforcé de mettre les gens –leurs besoins, leurs rêves, leurs aspirations– au premier plan et au centre des travaux de l’Organisation.  Je veux espérer que mon successeur continuera dans cette voie et fera des Nations Unies un partenaire encore plus fort et plus efficace pour le développement.


Mesdames et Messieurs, nous vivons une période passionnante.  Ce n’est plus dans les salles de séance et sur des tableaux noirs que s’effectuent désormais les travaux relatifs au développement mais sur les chemins de terre et les plaines arides où ils sont les plus nécessaires.  Notre tâche est de maintenir cet élan et de l’intensifier dans ce que nous entreprenons pour atteindre les objectifs du Millénaire.


Nous avons beaucoup à faire.  Mais nous pourrions obtenir beaucoup en travaillant ensemble.  Atteindre les objectifs du Millénaire dans les délais fixés serait, je crois, le plus grand service que nous pourrions collectivement rendre à l’humanité.


Avec cette idée pour inspiration –en fait pour obligation– et 2015 pour cible, allons ensemble de l’avant et mettons les paroles en pratique et les plans à exécution.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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