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SG/SM/10749-SAG/408

INAUGURATION DU NOUVEAU BÂTIMENT ONUSIDA/OMS: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE QUE LE BÂTIMENT PERMETTRA DE RENFORCER LA LUTTE CONTRE LES MALADIES QUI TUENT

20/11/2006
Secrétaire généralSG/SM/10749
SAG/408
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INAUGURATION DU NOUVEAU BÂTIMENT ONUSIDA/OMS: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE QUE LE BÂTIMENT PERMETTRA DE RENFORCER LA LUTTE CONTRE LES MALADIES QUI TUENT


(Publié le 24 novembre – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte du discours prononcé ce jour, 20 novembre 2006, par le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, lors de l’inauguration du nouveau bâtiment ONUSIDA/OMS à Genève:


Chers amis, merci infiniment.  Je suis très ému d’être parmi vous ce matin.  Lorsque je suis entré en fonctions à l’OMS en tant que jeune fonctionnaire international, en 1962, l’ensemble de l’OMS se trouvait au Palais, qu’elle partageait avec d’autres institutions.  Si j’ai bonne mémoire, elle occupait les locaux situés entre la porte 4 et la porte 2, par laquelle on entre et tout le monde s’y trouvait, y compris le Directeur général, M. G. Candau.  Lorsque je suis revenu à Genève, l’OMS disposait de son propre bâtiment, lui aussi très agréable.  Et aujourd’hui, vous avez un nouveau bâtiment « vert », réellement exceptionnel.  Débarquant tout juste de Nairobi, je suis vraiment ravi de me trouver parmi vous pour inaugurer un bâtiment écologique, dont j’espère qu’il servira d’exemple.


Permettez-moi de vous dire, M. Muller, que vous n’avez pas à vous excuser d’avoir confondu Nations Unies et États-Unis.  Il y a des années, j’avais été invité par un très éminent professeur qui avait travaillé à l’ONU et était devenu professeur émérite à l’Université Columbia.  Il m’avait demandé de lui donner un sujet d’exposé, ce que j’avais fait.  Lorsque je suis entré dans la salle, il m’a présenté en disant : « Mon ami Kofi a décidé de nous entretenir ce soir d’un sujet particulièrement fascinant.  Il a choisi comme thème : “Les Nations Unies, ce sont les États-Unis” (« UN is the US »).  En fait, je lui avais dit que le thème de mon exposé serait “Les Nations Unies, c’est nous” (UN is « us »), c’est-à-dire vous et moi. »


Permettez-moi tout d’abord de rendre hommage à la mémoire de Lee Jong-wook qui, en tant que Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, s’était fait le chantre de la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme et qui aurait été fier d’être ici aujourd’hui.  Je tiens également à féliciter chaleureusement son successeur, le docteur Margaret Chan, et à lui souhaiter courage et réussite au moment où elle s’apprête à prendre la direction de cette institution essentielle qu’est l’OMS.


Il est extrêmement émouvant pour moi d’inaugurer ce bâtiment.  Au cours des 10 années pendant lesquelles j’ai occupé le poste de Secrétaire général, l’OMS, ONUSIDA et moi-même avons collaboré de façon très étroite, et c’est merveilleux de vous voir désormais littéralement partager le même toit.  Qu’il me soit permis de remercier le Gouvernement suisse du prêt généreux grâce auquel l’OMS et ONUSIDA se retrouvent ensemble.


Cette maison ne permettra pas seulement de rapprocher ONUSIDA et l’OMS.  Elle sera aussi un lieu de rencontre propice à l’échange d’idées, un centre de dialogue et une enceinte réunissant des gens et des organisations, tant au sein des Nations Unies qu’à l’extérieur et contribuera ainsi à renforcer dans le monde la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.  Ce bâtiment deviendra de ce fait le centre nerveux de notre mission, qui est de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement et d’améliorer la vie des gens au XXIe siècle.


Ce rapprochement entre ONUSIDA et l’OMS intervient fort à propos puisque cela fait 25 ans cette année que le premier cas de sida a été recensé.


Il a suffi d’un quart de siècle pour que cette maladie bouleverse le monde dans lequel nous vivons.  Au moins 25 millions de personnes en sont mortes, et près de 40 millions sont séropositives.


Le sida, la tuberculose et le paludisme forment le trio le plus meurtrier que le monde ait connu.


L’an dernier, la tuberculose a tué 1,7 million de personnes.  Il est ahurissant qu’un tiers des habitants de la planète soient porteurs du bacille de la tuberculose.  En Afrique surtout, l’épidémie de tuberculose s’aggrave.  C’est la maladie dont meurent la plupart des personnes atteintes du sida et l’apparition récente de nouvelles souches pharmacorésistantes fait peser la menace d’une nouvelle pandémie.


Quant au paludisme, il tue au moins un million de personnes par an, essentiellement des enfants des pays les plus pauvres.


À elles trois, ces maladies accentuent et perpétuent la pauvreté dans les pays qui peuvent le moins y faire face.  Dans certains, elles ont le même inversé le cours du développement humain.


Mais, en même temps, les raisons d’espérer n’ont jamais été aussi fortes.


Pour voir combien les choses ont changé, combien le monde unit ses forces, il suffit de regarder l’assistance réunie ce matin : gouvernements et donateurs, organisations de la société civile, membres du personnel d’ONUSIDA et de l’OMS, membres de l’Association des fonctionnaires séropositifs des Nations Unies.  Nous sommes tous ici pour unir nos forces afin de combattre cette épidémie.


Au cours des 10 dernières années, nous avons assisté à des progrès sans précédent en matière de traitement, à un engagement sans précédent sur le plan politique et à la mise en œuvre de moyens sans précédent.


La création, il y a 10 ans, d’ONUSIDA, qui a rassemblé les efforts et les ressources du système des Nations Unies, a constitué un tournant dans la manière dont le monde réagit aux pandémies.


L’OMS a montré la voie en ce qui concerne le renforcement de l’action du secteur de la santé.  Elle est à l’origine du formidable développement de la lutte antituberculeuse, ainsi que de la mise au point de nouvelles armes contre l’énorme menace que constituent la tuberculose associée au VIH et la tuberculose à bacilles pharmacorésistants.  C’est sous son égide qu’est menée l’Initiative Halte à la tuberculose, qui est devenue un modèle de concertation, d’innovation et de collaboration.  Et elle a joué un rôle déterminant dans l’élaboration et l’application de stratégies de lutte contre le paludisme à l’échelle mondiale.


Il y a cinq ans, lorsque j’ai fait du VIH/sida une priorité personnelle, j’ai lancé un appel pour la constitution d’un « trésor de guerre » de 7 à 10 milliards de dollars supplémentaires par an.  Je suis extrêmement fier, et heureux, de voir ici aujourd’hui Richard Feachem, d’être « bienfaiteur » du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui a déjà distribué plus de 2,8 milliards de dollars à différents programmes de par le monde.


Nous enregistrons depuis peu une augmentation sensible des financements provenant de donateurs bilatéraux, de l’aide publique, de la société civile et d’autres sources.  Les fonds actuellement disponibles pour la lutte contre le sida dans les pays à revenu faible ou moyen s’élèvent à plus de 8 milliards de dollars par an.  Bien entendu, il en faudrait beaucoup plus.  En 2010, il faudra plus de 20 milliards de dollars par an pour lutter sur tous les fronts contre le VIH/sida.


Mais, nous avons au moins commencé à mettre en place les moyens et les stratégies nécessaires pour combattre ce qui représente le principal défi de notre époque.


Ceux qui travailleront dans ce bâtiment auront une mission extrêmement exigeante, mais aussi très passionnante.  Puissent vos nouveaux locaux vous inspirer.


Je souhaite par ailleurs rendre hommage à l’autorité et au dynamisme de l’infatigable Peter Piot, qui dirige ONUSIDA pratiquement depuis sa création.  Je félicite Anders Nordström, qui a dû du jour au lendemain assurer l’intérim à la tête de l’OMS après le décès prématuré de Lee Jong-wook et a pris les rênes avec tant de détermination et d’esprit de camaraderie avec vous tous.  Bien sûr, j’ai eu le plaisir de travailler avec l’un comme avec l’autre.


Cher Peter, je peux vous assurer, au moment où je m’apprête à quitter mes fonctions, que je n’abandonnerai pas la lutte contre le VIH/sida.  Il nous faut lutter encore et encore pour juguler l’épidémie.


Je remercie chacun d’entre vous du soutien qu’il m’a apporté dans mes fonctions de Secrétaire général et vous présente tous mes vœux de réussite dans les années à venir.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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